Exercice (5 pts) (Candidats ayant choisi l’enseignement de spécialité). Dans cet exercice, a et b désignent deux nombres entiers strictement positifs. 1. a) Démontrer que, s’il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1, alors les nombres a et b sont premiers entre eux. (0,5 pt) Soit d un entier naturel qui divise a et b. On sait que d divise tout nombre de la forme ax + by, où x et y sont des entiers relatifs. En particulier, d divise au + bv. Comme au + bv = 1, on en déduit que d divise 1, donc que d = 1. 1 est donc le seul entier naturel qui divise a et b. Donc PGCD(a ; b) = 1 et a et b sont premiers entre eux. b) En déduire que, si (a2 + ab − b2)2 = 1, alors les nombre a et b sont premiers entre eux.(0,75 pt) On va prouver qu’il existe u, v entiers relatifs tels que au + bv = 1 Il suffit de développer l’expression (a2 + ab − b2)2 et de montrer qu’elle peut s’écrire au + bv. (a2 + ab − b2)2 = = = = [ a(a + b) − b2 ]2 a2(a + b)2 − 2a(a + b)b2 + b4 a [ a(a + b)2 − 2(a + b)b2 ] + b [ b3 ] au + bv avec u = a(a + b)2 − 2(a + b)b2 et v = b3 Donc si (a2 + ab − b2)2 = 1, alors il existe u, v tels que au + bv = 1, ce qui implique que a et b sont premiers entre eux. 2. On se propose de déterminer les couples de nombres entiers strictement positifs (a ; b) tels que (a2 + ab − b2)2 = 1. Un tel couple sera appelé « solution ». a) Déterminer a lorsque b = a. (0,25 pt) On remplace b par a dans l’équation (a2 + ab − b2)2 = 1. On obtient (a2 + a2 − a2)2 = 1, ou encore a4 = 1. Et enfin a = 1 (n’oublions pas que a et b sont des entiers naturels…) Conclusion : (a ; a) est solution ó a = 1. b) Vérifier que (1 ; 1), (2 ; 3) et (5 ; 8) sont trois solutions particulières. (0,5 pt) a = 1 ; b = 1 : d’après la question précédente, (1 ; 1) est solution. a = 2 ; b = 3 : (22 + 2 × 3 − 32)2 = (4 + 6 − 9)2 = 12 = 1, (2 ; 3) est solution. a = 5 ; b = 8 : (52 + 5 × 8 − 82)2 = (25 + 40 − 64)2 = 12 = 1, (5 ; 8) est solution. TaleS – Spé Math 2006-2007 -1- Bac blanc - correction c) Montrer que si (a ; b) est solution et si a ∫ b, alors a2 − b2 < 0. (0,75 pt) Si (a ; b) est solution, alors (a2 + ab − b2)2 = 1. Cela implique que a2 + ab − b2 = 1 ou a2 + ab − b2 = −1. 1er cas : si a2 + ab − b2 = −1, alors a2 − b2 = −1 − ab. Comme a et b sont positifs, −1 − ab est négatifs, a2 − b2 est donc aussi négatif. 2ème cas : si a2 + ab − b2 = 1, alors a2 − b2 = 1 − ab. Comme a et b sont positifs et différents, un des deux est nécessairement supérieur ou égal à 2, ce qui implique que ab > 1, ou encore que 1 − ab est négatif, a2 − b2 est donc aussi négatif. Conclusion : si (a ; b) est solution, a2 − b2 < 0. 3. a) Montrer que si (x ; y) est une solution particulière différente de (1 ; 1), alors (y − x ; x) et (y ; y + x) sont deux autres solutions. (1 pt) Supposons que (x ; y) soit un couple solution. On a : (x2 + xy − y2)2 =1. Avant de démontrer que le couple (y − x ; x) est une solution, il faut vérifier que les entiers y − x et x sont positifs. Or on sait d’après la question précédente que x2 − y2 < 0, comme x et y sont positifs, cela implique que x < y. Donc y − x est positif ainsi que x. Calcul : (y − x)2 + (y − x)x − x2 = y2 − 2xy + x2 + yx − x2 − x2 = −x2 − xy + y2 = − (x2 + xy − y2) Donc [ (y − x)2 + (y − x)x − x2 ]2 = (−1)2 × (x2 + xy − y2)2 = 1 × 1 = 1 D’où : (y − x ; x) est solution. Pour le couple (y ; y + x) : les deux nombres y et y + x sont positifs. Calcul : y2 + y(y + x) − (y + x)2 = y2 + y2 + xy − y2 − 2yx − x2 = −x2 − xy + y2 = − (x2 + xy − y2) Donc [ y2 + y(y + x) − (y + x)2 ]2 = (−1)2 × (x2 + xy − y2)2 = 1 × 1 = 1 D’où : (y ; y + x) est solution. Conclusion : si (x ; y) est solution, alors les couples (y − x ; x) et (y ; y + x) sont aussi solutions. b) Déduire de 2.b) trois nouvelles solutions. (0,5 pt) Les nouvelles solutions sont répertoriées dans le tableau ci-dessous : Solution (x ; y) (2 ; 3) (5 ; 8) Solution (y − x ; x) (1 ; 2) (3 ; 5) Solution (y ; y + x) (3 ; 5) (8 ; 13) Les trois nouvelles solutions sont (1 ; 2), (3 ; 5) et (8 ; 13). TaleS – Spé Math 2006-2007 -2- Bac blanc - correction 4. On considère la suite de nombres entiers strictement positifs (an)n œ définie par a0 = a1 = 1 et, pour tout entier n, n r 0, an + 2 = an + 1 + an . Démontrer que, pour tout entier n, (an ; an + 1) est solution. En déduire que les nombre an et an + 1 sont premiers entre eux. (0,75 pt) Raisonnons par récurrence : Propriété Pn : « (an ; an + 1) est solution ». Démontrons que Pn est vraie pour tout entier n r 0. Initialisation : n = 0. a0 = 1 et a1 = 1. On sait que (1 ; 1) est solution, donc (a0 ; a1) est solution, P0 est vraie. Hérédité Soit n un entier naturel fixé. Supposons que Pn soit vraie, c’est à dire que (an ; an + 1) soit solution. Démontrons que Pn + 1 est vraie, c’est à dire que (an + 1 ; an + 2) est solution. Comme (an ; an + 1) est solution, d’après la question 3.a), on sait que (an + 1 ; an + 1 + an ) est solution. Or an + 1 + an = an + 2 . On déduit donc que (an + 1 ; an + 2) est solution, ce qui implique que Pn + 1 est vraie. Conclusion : pour tout n œ , (an ; an + 1) est solution. D’après la question 1.b., on sait que si (a ; b) est un couple solution, a et b sont premiers entre eux. On déduit que pour tout n œ , an et an + 1 sont premiers entre eux. TaleS – Spé Math 2006-2007 -3- Bac blanc - correction