Mise en contexte Depuis le développement du commerce de l’agriculture et de l’élevage, l’homme est devenu le principal vecteur du déplacement des espèces végétales et animales. Après quelques siècles, ce développement prend de l’amplitude avec les échanges commerciaux entre pays. Ce phénomène grandissant depuis quelques décennies a amené plusieurs espèces exotiques, qui s’établissent dans notre région où elles y trouvent toutes les conditions favorables à son expansion, voire même meilleures que leur lieu d’origine. L’entrer de ces nouveaux occupants peut n’avoir aucun impact néfaste sur l’environnement, mais certains d’entre eux échappent au contrôle humain et deviennent invasifs. La propagation de ces espèces nommées « espèces exotiques envahissantes » (EEE) constitue une menace pour l’environnement, l’économie ou la société. Les espèces végétales venues d’ailleurs sont agressives et colonisent les lieux facilement. Les plantes qui s’incrustent sont souvent très résistantes aux insectes et aux maladies, elles ont des mécanismes de propagation très efficaces en plus d’avoir peu de prédateurs. Ces avantages leur permettent de proliférer jusqu’à nuire et prendre la place de nos plantes indigènes. Il y a 44 espèces en péril pour lesquelles les plantes envahissantes semblent être en partie responsables de leur statut. C’est inquiétant puisque la venue de ces nouvelles espèces invasives modifie la dynamique et dégrade l’écosystème en diminuant la biodiversité. Le présent ouvrage consiste en une série de fiches, qui serviront de guide et de soutien dans le but d’identifier les différentes espèces végétales envahissantes que l’on peut trouver sur le territoire du Lac-Saint-Jean. Un réseau d’observateur potentiel sera proposé afin de signaler la présence et intervenir au besoin. Ces plantes peuvent avoir un impact négatif sur la santé de nos cours d’eau et les écosystèmes dont ils font partie. C’est la raison première pour laquelle l’organisme du bassin versant Lac-Saint-Jean a décidé de se pencher sur la question. Les cours d’eau sont au cœur de nos vies, surtout dans notre région où notre histoire et notre développement découlent de leur présence, il est donc primordial et impératif de les conserver dans un état de santé optimal. Myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. John Hardy, Université du Wisconsin, 2. OFAH, 3. Chris Evans River to River CWMA 4. Dave Britton Description Le myriophylle à épi est une plante submergée qui croît dans les herbiers aquatiques. Le printemps venu, cette plante attend que l’eau ait atteint une température de 15 °C avant de croître. Elle peut atteindre la surface en 3 semaines et une fois atteinte, elle se ramifie abondamment en formant des touffes, ce qui nuit aux autres plantes. Les feuilles, qui ont l’apparence d’une plume, entourent la tige en groupe de 4 ou 5. La plante se distingue du myriophylle blanchissant (Myriophyllum sibiricum) par sa feuille divisée en 12 fins segments chaque côté de la feuille, contrairement au myriophylle indigène, qui a moins de 11 segments. Le myriophylle à épi a des fleurs minuscules et rouges qui émergent au-dessus de l’eau à la fin juillet ou au début août. Problématique Le Myriophylle à épi se développe en grande colonie, remplace les espèces indigènes et accélère l’eutrophisation des plans d’eau. Il nuit aux usages comme la baignade et la promenade en embarcation motorisée. Les hélices des embarcations à moteur s'entortillent autour des plantes et transportent les racines dans d'autres régions. Même en petits fragments, les tiges coupées peuvent produire une nouvelle plante. En modifiant la structure de l’écosystème et par conséquent, les sites de fraie, le myriophylle à épi a des impacts négatifs sur les populations de truites grises ou de touladis. Observé où? Elle pousse dans les lacs, les rivières, les mares, les étangs, les fossés et les autres milieux aquatiques. Elle peut vivre dans une profondeur de 0.5 à 10 mètres, mais préfère une profondeur se situant entre 0.5 à 3.5 m. Quoi faire ? L’arrachage de masse n’est pas la bonne solution, car le problème en serait amplifié à cause de la multiplication par fragments de la plante. Il est conseillé d’employer des barrières empêchant la dispersion des fragments dans les cas mineurs de présence de l’espèce. Hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Michigan Sea Grant, 2.Wasyl Bakowsky, MNR, 3. OFAH Description L’hydrocharide grenouillette est une petite plante flottante ressemblant à un petit nénuphar. Elle croît rapidement et forme des tapis denses à la surface de l’eau. Les feuilles mesurent de 2,5 à 5 cm de largeur et sont de forment rondes ou en cœur. Elles sont disposées en rosette pouvant atteindre 6 cm de largeur. Ce qui la distingue des autres plantes ressemblantes, c’est le dessous de ses feuilles rouge violacée qui est recouvert d’une couche spongieuse. De juin à août, l’inflorescence femelle produit une seule fleur blanc-rosâtre à trois pétales avec un centre jaune, alors que l’inflorescence du mâle contient 1 à 5 fleurs. Problématique Son mécanisme de propagation est très efficace grâce à ses stolons et ses turions qui peuvent se détacher de ceux-ci. Elle peut diminuer localement la diversité des plantes submergées sous-jacentes par compétition pour les ressources, dont la lumière. En grande masse, elle nuit aux activités récréatives et elle peut boucher les canaux de drainage. Lorsqu’elle meurt et se décompose, cette plante peut diminuer le taux d’oxygène dissous dans l’eau, ce qui nuit aux poissons et à la vie aquatique. Observé où? On retrouve l’espèce dans les eaux stagnantes ou à débit lent, entremêlée à des plantes émergentes. Elle croît souvent dans des mares calmes, dans des marécages, dans des canaux aménagés ou dans un marais épars. Elle aime les eaux riches en calcium et en matières organiques. Quoi faire? Il faut l’arracher à la main en éliminant l’ensemble des turions qui auraient pu se détacher des stolons et tomber au fond du bassin de votre jardin. La zone colonisée doit être surveillée et l’opération doit être répétée si nécessaire. Lorsque vous naviguez près d’une colonie, il faut l’éviter ou réduire votre vitesse. Butome à ombelle (Butomus umbellatus) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1 et 3. Pierre Goujon, 2.P-A Bourgeois, CARA, 4. Le-valenciennois-environnement.fr Description Le Butome à ombelle possède de longues feuilles raides, étroites, fixées à la base du plant. Elles sont de forme triangulaire avec un côté concave et les extrémités ont tendance à former une vrille. La longue tige simple se termine par des faisceaux. Les fleurs rose pâle veinées de rose foncé sont regroupées en ombelle. La floraison de cette plante se situe entre juin et août selon le niveau de l’eau. À noter que les plantes immergées ne fleurissent pas. Problématique La présence répandue est probablement due à la culture massive de cette plante ornementale dans les jardins aquatiques. Le Butome à ombelle peut tolérer de grandes variations de température. Il est avantagé dans sa compétition grâce à ses graines qui ont une longue durée de vie et qui sont emportées par le cours d’eau. En grande colonie, cette espèce forme un réseau dense de rhizomes qui s’avère être inhospitalier pour les autres plantes. Or, cette espèce se répand partout, et elle pose un problème le long des berges, parce qu'elle déloge les espèces indigènes. Observé où ? Cette plante émergente se retrouve dans les milieux humides, dont les bords de cours d’eau, des lacs, des marais et des étangs. On peut la retrouver aussi sur les plages, dans les fossés ou dans les canaux. Quoi faire ? Couper la plante sous la surface de l'eau, et ce avant la floraison de préférence. Ceci n'élimine pas la plante, elle en réduit l'abondance. Il faut prendre soin de ne pas perturber le système radiculaire et d'éliminer tous les fragments de racines afin d'empêcher la formation de nouvelles plantes par le transport des morceaux de racines dans d’autres secteurs. Alpiste roseau (Phalaris arundinacea) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. P-A Bourgeois, CARA, 2,3,4 et 5. MAPAQ Description D’une hauteur de 50 cm à 200 cm, cette plante graminée a une tige dressée, simple et raide (1 cm de diamètre), qui se brise facilement. Au début de l’été, les fleurs brun violacé sont groupées en panicule au bout de la tige. Au milieu de l’été, elles prennent l’aspect d’un épi de couleur paille. Ses nombreuses feuilles rugueuses sont larges de 0.5 à 2 cm, longues et planes. Problématique C’est une plante vivace très robuste se multipliant à partir de graines, mais aussi grâce à ses rhizomes qui forme un tapis solide, ce qui laisse peu de place aux autres espèces végétales. Elle a la capacité de s’adapter à des sols humides et relativement secs. De plus, l’alpiste roseau démontre une excellente résistance au froid et aux maladies ce qui fait de lui un excellent envahisseur. Observé où? L’alpiste roseau modifie le paysage des milieux humides, des cours d’eau et des rivages. On le retrouve en grandes colonies dans les marécages, en bordure des plans d’eau, sur les plages, dans les fossés, les canaux d’irrigation et de navigation. Quoi faire? Si vous trouvez l’alpiste roseau dans votre jardin, assurez-vous qu’il soit bien confiné. Il faut extirper manuellement l’ensemble des plants, et ce deux à trois fois par année. Il est important de ne pas les jeter dans la nature et d’être prudent si vous travaillez près d’un cours d’eau. La machinerie devrait être vérifiée et nettoyée après être intervenue dans un secteur infesté. L’éradication complète d’une grande colonie est très difficile étant donné que le sol contient un très grand nombre de semences. Roseau commun (Phragmites australis) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Michigan Sea Grant, 2. P-A Bourgeois, CARA 3. Ontario Federation of Anglers and Hunters, 4. Dave Featherstone Description Cette graminée détient de longues tiges robustes mesurant généralement 1.5 à 2.5 mètres, mais parfois, elle peut se rendre jusqu’à 6 mètres. Sa fleuraison en panicule, semblable à une plume qui orne le bout des tiges, passe de violette à rousse puis brune à maturité. En colonie, elle constitue une roselière, végétation rencontrée généralement dans les zones humides, sur des sols gorgés d'eau et peu oxygénés. Ses racines envahissantes sécrètent des toxines dans le sol qui empêche la croissance des plantes voisines et les tuent. Problématique Aussi appelé le phragmite envahissant, il détruit l’habitat des espèces indigènes notamment celui d’espèces en péril. Il modifie l’équilibre écologique en faisant disparaître certaines plantes qui se trouvent normalement dans cet habitat. Le remplacement des espèces indigènes et la formation d’une monoculture très dense ont un impact négatif sur les insectes, les oiseaux et les autres espèces qui dépendent de cet habitat. Observé où? Elle pousse sur un sol argileux ou tourbeux. De grandes colonies se forment dans les marécages, les marais, sur les rivages au bord des lacs et des rivières et en bordure des routes. Elle peut être présente dans les champs Quoi faire? Dans un premier lieu, il faut tenir compte des conditions particulières du site avant de choisir la manière dont se fera la lutte. Le déblai mécanique, l’inondation et le brûlage dirigé sont des options d’éradications. Si possible, le système racinaire devrait être enlevé en totalité et dans tous les cas, la tige devrait être coupé ou tondu le plus court possible. Il est rare que l’on réussisse à éliminer les phragmites envahissants en un seul traitement. Selon le site, il faut l’inspecter annuellement et effectuer le travail d’éradication pendant plusieurs années. Renouée Japonaise (Fallopia japonica) *Peut être présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Annie Simard, MDDEP, 2. Comité ZIP Jacques-Cartier 3 et 4. P-A Bourgeois, CARA Description D’une hauteur de 0.75 à 3 mètres, la renouée Japonaise possède une tige semblable à un bambou. Cette tige d’un diamètre de 1 à 2 cm est ronde, lisse, creuse et parfois tachetée de pourpre. Ses fleurs sont blanchâtres, nombreuses, petites et réunies en grappes ayant une forme qui rappelle celle de gouttes d’eau. Sa floraison est se situe de juillet à septembre. Ses rhizomes s’enfoncent très profondément dans le sol et libèrent des toxines pour empêcher les autres plantes de proliférer. Problématique Les dommages qu’elle cause à l’environnement ont conduit l’Union internationale pour la conservation de la nature à l’inscrire sur la liste des 100 pires espèces envahissantes de la planète. En empêchant les autres espèces de pousser, elle appauvrit la diversité biologique et menace ainsi l’équilibre des écosystèmes. La renouée Japonaise perturbe aussi les activités humaines : elle limite l’accès aux cours d’eau et affecte la valeur des terres qu’elle envahit. Observé où? On la retrouve le long des cours d’eau et en milieu perturbé. Elle prend souvent place en bordure des routes, dans les milieux humides, sur les plages, dans les fossés, sur les terres abandonnées, dans les canaux de drainage et les canaux d’irrigation. Quoi faire? Avant que les tiges n’atteignent 1 mètre, faites une fosse large et profonde autour de la plante pour retirer à la fois la tige et les racines. Mettez avec soin la plante et la terre retirées dans un sac étanche et jeter à la poubelle. Il faut surveiller et renouveler l’opération 3 fois par an. Planter une plante locale à croissance rapide à la place de la renouée du Japon serait un bon moyen d’éviter son retour. Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Peu être présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean ATTENTION ! La sève de la berce du Caucase contient des toxines qui s’activent au contact des rayons ultraviolets du soleil. Au contact, cette sève rend la peau extrêmement sensible au soleil et peut la brûler jusqu’au 2e degré. C’est pourquoi le port de gants, de vêtements longs et d’une protection pour les yeux est recommandé lors des manipulations. Photos : 1. Karen Rimmer, 2. Ville de Dunham, 3. G.Graham, Description : La berce du Caucase est une plante herbacée géante pouvant atteindre cinq mètres de hauteur. La tige est robuste, cannelée, creuse et présente de nombreuses taches rouge framboise à violet ainsi que des poils durs remplis de sève. Ses larges feuilles ont le bord profondément découpé. Les fleurs blanches, parfois roses, sont disposées en ombelle. Elles produisent comme fruit un akène. Cette plante est très semblable à la berce laineuse (Heracleum lanatum), une plante indigène qui se distingue par sa taille plus petite et par ses poils souples qui couvrent la tige peu tachée ainsi que la face inférieure des feuilles. Problématique : Pouvant produire jusqu’à 120 000 graines, la berce du Caucase se disperse rapidement et occupe parfois de grandes superficies. En s’établissant à proximité de l’eau, elle fait tomber des sédiments ce qui nuit aux aires de frai du saumon. Étant donné le caractère envahissant de cette plante et ses propriétés toxiques, il est essentiel de freiner sa dispersion et d’éviter d’y être exposé. Observé où? Cette plante préfère les habitats frais et humides. Elle peut s’échapper des aménagements paysagers où elle a déjà été utilisée et coloniser des milieux perturbés tels que le long des berges de cours d’eau, des fossés, des chemins de fer et des routes. Elle peut aussi se développer dans les prés et les terrains vagues, ainsi que dans les champs agricoles. Quoi faire? Il est plus efficace d’éliminer les plants de la berce du Caucase à la fin avril ou au début mai. Si la plante est en fleurs, il faut couper les ombelles à la base de la tige florale avant qu’elles soient porteuses de graines (mi-juillet-début août). Si les graines sont déjà formées (vertes ou brunes), couper les ombelles et les plantes, en faisant attention pour ne pas disperser les graines par les vêtements ou par les équipements. Une éradication complète d’une colonie nécessite une surveillance et des interventions répétées pendant plusieurs années consécutives. Salicaire pourpre (Lythrum salicaria) Présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Comité ZIP Seigneuries 2. Rob Routledge, Sault College,Bugwood.org, 3.Matt Smith, OFAH Description : La tige de la salicaire pourpre est carrée et peut atteindre une hauteur de 2.4 m. La floraison a lieu presque tout l’été. Les feuilles sont opposées et longues de 3 à 10 cm avec les bords lisses. Les fleurs disposées en épis au bout des tiges ont 5 à 7 pétales pourpres ou roses. Chaque plante peut générer environ 30 tiges florales, qui à leur tour peuvent produire jusqu’à 2.7 millions de graines chaque année. Problématique : La salicaire pourpre se définit comme une plante très compétitive qui écarte de son chemin les autres végétaux. Les grandes colonies de cette plante peuvent boucher les canaux d’irrigation, dégrader les terres agricoles et réduire la qualité du fourrage des pâturages. Elle peut aussi envahir des sites de nidification de la sauvagine et de frayères de poissons, ce qui nuit à leur reproduction. C’est une plante qui s’adapte bien à diverses conditions environnementales et elle n’a pas d’ennemis naturels au Québec. Observé où? Elle est présente en terrain perturbé, en bordure des étangs, près des lacs et des cours d’eau peu profonds, sur les plages, dans les fosses-réservoirs, dans les prés, dans les champs abandonnés, dans les fossés ainsi que dans les canaux d'irrigation et de navigation. Quoi faire? Pendant l’été, lorsque la salicaire pourpre est en fleurs, c’est le meilleur moment pour l’enlever. Il faut couper les tiges florales avant qu’elles fassent des graines pour qu’elles ne produisent pas d’autres plantes. Les petits établissements peuvent être creusés à la main. Il faut mettre les plants dans un sac de plastique hermétique et les jeter aux ordures. Nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) Peu être présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Wikimedia.org, 2,3,4,5. Romain Néron, MAPAQ Description : Le nerprun cathartique est un arbuste avec une écorce foncée mesurant habituellement 2 à 3 mètres de hauteur, mais atteint à l’occasion 6 mètres. Les rameaux sont recouverts d’une substance cireuse et la plupart sont munis d’une épine pointue à l’extrémité. Les feuilles vert foncé mattes sont habituellement opposées et bordées de petites dents, contrairement au nerprun bourdaine. Les feuilles de cet arbuste apparaissent communément en premier au printemps et tombent en derniers à l’automne. Il produit des grappes de petits fruits noirs toxiques (drupes) à la fin de l’été et à l’automne. Problématique : Ce petit arbuste décoratif a souvent été planté autour des habitations. Sa capacité à changer le taux d’azote dans le sol crée de meilleures conditions pour sa croissance, mais nuit à celle des espèces indigènes. Les nombreuses graines produites par le nerprun cathartique germent rapidement et peuvent être dispersées par les oiseaux qui mangent les fruits. Il a la capacité de faire des rejets de souche. Observé où? Cet arbuste peut prospérer dans une grande variété de sols et de condition de luminosité. Il se retrouve le plus souvent dans les terrains boisés ou dans les champs. Des peuplements peuvent envahir le bord des routes, des forêts mûres, les champs agricoles et les corridors de transmission d’hydroélectricité. Il préfère les sols plus alcalins que le nerprun bourdaine. Quoi faire? Pour tenter de se débarrasser du nerprun cathartique, il faut effectuer à la fin de l’été une coupe au ras du sol de façon mécanique de préférence, et ce, durant 2 à 3 années consécutives. L’été, les arbustes porteurs de fleurs ou de fruits devraient être coupés dès leurs apparitions ou avant que les fruits deviennent matures. Nerprun bourdaine (Frangula alnus) Peu être présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Comité ZIP Jacques-Cartier 2. Wikimedia.org, 3,4,5. Nature-Action Québec Description : Très semblable au nerprun cathartique, il est un arbuste pouvant également mesurer de 2 à 6 mètres, mais contrairement à lui, le nerprun bourdaine n’a aucune épine sur les rameaux et les feuilles sont alternes, lustré à bord lisse. Son écorce est brune et faiblement pubescente. Ses rameaux portent souvent des fleurs et des fruits à divers stades de mûrissement en même temps. Les drupes passent du vert au rouge, puis au noir violacé selon le degré de maturité. Problématique : Étant donné que le débourrage des feuilles a lieu tôt et que les feuilles tombent tard à l’automne, le nerprun fait de l’ombre nuisant aux espèces indigènes. Cet arbuste peut se multiplier de façon végétative en créant ainsi des drageons et des rejets de souche. Le nerprun bourdaine produit d’innombrables drupes renfermant 2 à 3 graines qui survivent longtemps et dont le succès de germination est de plus de 90 %. De plus, l’espèce ne semble pas être attaquée par les insectes. Observé où? Le nerprun bourdaine préfère les sols humides et saturés en eau comme les tourbières, les marais et les forêts. Il peut aussi être observé dans certains milieux secs comme le long des clôtures, à la lisière des boisées et dans les prairies. Il préfère les endroits plus acides que le nerprun cathartique. Quoi faire? Pour contrôler la population de nerprun bourdaine, il faut arracher les petites tiges manuellement en prenant soin d’enlever les racines et il faut couper les grosses tiges le plus près du sol possible pour diminuer le nombre de rejets de souche. Il serait utile de couvrir les grosses souches d’un géotextile imperméable. Le printemps, les petits semis ainsi que les rejets de souche doivent être arrachés pour une période de 4 à 5 ans. Pendant l’été, les arbustes porteurs de fleurs ou de fruits devraient être coupés dès leurs apparitions ou avant que les fruits deviennent matures. Alliaire officinale (Alliaria petiolata) Peu être présente sur le territoire de l’OBV Lac Saint-Jean Photos : 1. Wasyl Bakowsky, MNR 2. Ken Towle 3. Leslie J.Mehroff, University of Connecticut, Bugwood.org Description : La façon la plus facile d’identifier l’alliaire officinale est de la froisser afin de sentir l’odeur d’ail qu’elle dégage. Le succès de sont envahissement est dû à son cycle de vie qui se fait en 2 étapes au cours des 2 premières années. Les feuilles produites la première année sont en forme de rein et à bords dentés (photo 3). Lors de la 2e année, une tige haute de 0.3 à 1.2 mètre pousse et où sont disposées des feuilles triangulaires, alternes et fortement dentées (photo 1). En mai, les plants de deuxièmes années produisent des fleurs blanches à 4 petits pétales (photo 2). Elle produit comme fruit des gousses étroites et longues, qui libèrent de petites graines noires au milieu de l’été. Problématique : L’alliaire officinale est une espèce qui a une croissance rapide, agressive et libère des substances dans le sol nuisant à l’alimentation des autres espèces floristiques. Elle réduit la biodiversité en envahissant les sous-bois des forêts relativement intactes et en prenant la place des plantes indigènes qui servent d’hôte. Observé où ? La plante tolère une grande variété d’habitats, autant ensoleillés que complètement ombragés. Elle peut notamment pousser dans les forêts intactes, en bordure des forêts, des rivières et des routes. Quoi faire ? Arracher les plants à la main en s’assurant de retirer toutes les racines, car elles peuvent germer si elles restent dans le sol. Mettez les plants dans un sac et jetez dans les déchets. Comme les graines de l’alliaire peuvent demeurer vivantes dans le sol pendant 5 ans ou plus, il est important de continuer à surveiller le site. Prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes Comment faire votre part ? Afin d’aider à répertorier les espèces floristiques exotiques/envahissantes, lorsque vous observez la présence de celles-ci, prenez en note l’endroit et photographiez la plante avant de la signaler soit auprès de votre municipalité ou en appelant le Centre d’information du MDDELCC au 1-800-561-1616 Voici quelques façons de contribuer à arrêter la propagation des espèces exotiques envahissantes : Apprenez à identifier les espèces exotiques envahissantes de façon à gérer efficacement ces espèces sur votre propriété. Une application mobile nommée « SENTINELLE » permet d’identifier facilement les EEE suivies. Mettez les plantes envahissantes aux déchets ou brûlez-les. Ne les jetez pas dans des endroits naturels ni dans votre compost. Si vous jardinez, plantez des espèces indigènes et évitez les espèces envahissantes. Pour plus d’information, voir Choisis-moi plutôt : De magnifiques plantes non envahissantes pour votre jardin (PDF 6 Mo) URL : http://www.mnr.gov.on.ca/stdprodconsume/groups/lr/@mnr/@biodiversity/documents/document/stdprod_092333.pdf Si vous naviguez, lavez votre bateau et toutes les pièces d’équipement avant de le déplacer dans un autre plan d’eau. Si vous pêchez, ne videz pas vos appâts dans ou près de l’eau. Si vous campez, ne transportez pas de bois de chauffage. Achetez-le localement et laissez le bois non utilisé sur place. Si vous faites de la randonnée, restez dans les sentiers et gardez votre chien en laisse ou avant de quitter les lieux, enlever la boue, les plantes et les graines de sur vos bottes, vos vêtements et les autres équipements. Si vous voyagez, n’emportez pas de plantes, de graines ou de fruits au-delà des frontières. Dans certains cas, les lois fédérales l’interdisent. Passez le mot ! Bibliographie et Références Plan directeur de l’Eau, Organisme du bassin versant Lac-Saint-Jean, janvier 2014 Site Web du Ministère du Développement durable, de l’environnement et lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) [en ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes/index.asp Feuilles de renseignement sur les espèces aquatiques envahissantes, 28 août 2013, Ministère des richesses naturelles, Ontario, [en ligne] (Page consulté le 3 et 9 juillet 2014) http://www.mnr.gov.on.ca/fr/Business/Biodiversity/2ColumnSubPage/STDPROD_079296.html Feuilles de renseignement sur les espèces terrestres envahissantes, 28 août 2013, Ministère des richesses naturelles, Ontario, [en ligne] (Page consulté le 3 et 9 juillet 2014) http://www.mnr.gov.on.ca/fr/Business/Biodiversity/2ColumnSubPage/STDPROD_079304.html Les plantes exotiques envahissantes, Bassin versant de la rivière, Publication de la corporation de l’aménagement de la rivière Assomption (CARA) Bassin versant de la rivière l’Assomption [en ligne] (Page consulté le 3 juin 2014) http://www.cara.qc.ca/upload/File/cara_plantes_envahissantes.pdf Cet été, je surveille mon jardin, Suzanne Bachand, architecte paysagiste en aménagement paysager écologique, Guides sur les espèces exotiques envahissantes, 9 mai 2012, Nature-Action Québec [en ligne] (Consulté le 9 juillet 2014) http://nature-action.qc.ca/site/nouvelle/cet-ete-je-surveillemon-jardin La prévention de l’envahissement des abords de route par le roseau commun, Info-environnement n°3 juin 2012, Direction de l’environnement et de la recherche, Ministère des transports Québec, [en ligne] (Page consulté le 3 et 4 juin 2014) http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/Librairie/Publications/fr/ministere/environnement/I nfo_Env_no3_Roseau_commun.pdf La berce du Caucase, santé environnemental, environnement extérieur, Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS), [en ligne] (Page consulté le 3 et 4 juin 2014) http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/environnement/index.php?berce-du-caucase La berce du Caucase : À l’aube d’une invasion au Québec ?, Claude Lavoie, Benjamin Lelong, Noémie Blanchette-Forget et Hélène Royer, le naturaliste canadien, 137 n°2, été 2013, botanique, Agri-Réseau : Agroenvironnement, [en ligne] (Consulté le 9 juillet 2014) http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/Lavoie%20et%20al%20%202013.pdf La salicaire pourpre : charmante mais encombrante, Ministères du Développement durable, de l’environnement et lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) [en ligne] (Page consulté le 3 et 4 juin 2014) http://www.mddep.gouv.qc.ca/jeunesse/chronique/2004/0404salicaire.htm Le nerprun bourdaine un envahisseur à la conquête des forêts du sud du Québec, Justine Schoeb,B. 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