ITONI
Un shabbat
à Hébron
p.2
De festival
en festival
p.3
Agenda
et culture
p.4 et 5
Lettre bimestrielle de la
synagogue libérale de lyon
juillet | août 2013
av | éloul 5773
n°51
C
René Pfertzel,
Étudiant
rabbin au
Leo Baeck
College,
Londres.
René Pfertzel
Au moment où jécris ces lignes, je suis en train
de relire la parasha Balak, dans le livre des
Nombres, qui évoque, entre autres choses,
le pouvoir des mots. Balak a été chargé par le roi
Balaam de Moab de maudire Israël, au moment où
il monte en puissance, à quelques semaines de son
entrée dans la terre de Canaan. Les mots,
pour les Anciens, sont très puissants, au
point que Dieu lui-même estime qu’il doit
intervenir, quitte à modifier quelque peu
l’ordre naturel des choses, en faisant parler
cette pauvre ânesse que Balak frappe à
trois reprises, car elle voyait ce qu’il ne
voyait pas, l’ange de l’Éternel qui lui barrait
le chemin. Le Sefer Yetsirah (Livre de la
Création), raconte comment Dieu a créé
l’univers en combinant sans fin les 22 lettres
de lalphabet hébrque. Nous savons bien,
depuis que nous avons commencé à explorer
le continent qu’est l’inconscient, que les
mots peuvent guérir. A vrai dire, ceci n’est
pas nouveau. Seuls de nouveaux mots pour
le dire ont été créés. La parole permet la résilience.
Il arrive parfois que le silence, les non-dits, enflent,
grossissent, au point de masquer l’horizon, et de créer
une barrière infranchissable entre des personnes.
La relation devient alors un contact entre un « Je »
et un « Ça », au sens bubérien du terme, c’est-à-dire
une relation dans laquelle chacun reste dans son
pré carré, n’ore aucune entrée dans son jardin. Les
mots peuvent alors devenir un pont qui relie le « Je»
au « Tu », et créer une relation de respect mutuel,
d’échange.
Mais les mots peuvent aussi blesser, voire tuer. En
Anglais, entre « word », mot, et « sword », épée, il
n’y a qu’un « s » qui marque la diérence. La Shoah
a commencé avec des mots diusés inlassablement
dans les esprits qui ont rendu la chose tout à fait
acceptable au bout d’un certain temps. Le jeune
étudiant de Sciences-Po, Clément Méric, assassiné
au début du mois de juin, est la victime d’un discours
d’extrême-droite enraciné dans la haine et dans
le rejet. Peut-être avons-nous oublié, dans notre
société d’hyper communication, à quel point les mots
peuvent être dangereux ?
Devant nous s’ouvre la période estivale, avec un
ralentissement de la vie communautaire, des périodes
de repos pour certains. Nous devons retrouver
des forces pour la nouvelle ane juive 5774 qui
commencera à Lyon le mercredi 4w septembre à
19h55 très précisément ! Mais auparavant, la tradition
nous ore un mois de préparation, le mois d’Eloul,
dans lequel nous entrerons le 7 at prochain. Peut-
être est-ce le moment de se rappeler des paroles
pronones, des mots qui ont guéri, ou au contraire
des mots qui ont blessé, pour tendre vers notre
réparation intérieure, le tiqqoun atzmi, préalable
indispensable au tiqqoun olam, la réparation du
monde, qui est notre mission première ?
Je vous souhaite à toutes et à tous un été ensoleillé,
un été de repos, de rération, pour aborder
sereinement la nouvelle année 5774, afin qu’elle soit
une ane de paix pour nous, pour toute la maison
d’Israël, et pour le monde entier.
Edito
LE POUVOIR DES MOTS
2
ISRAEL
Qui n’a pas entendu parler d’Hébron et de sa réputation de
ville- symbole du conflit israélo-palestinien ? Bien des gens
vous diront que mieux vaut ne pas s’y aventurer ; pour ma
part, je vais vous expliquer pourquoi je pense le contraire.
C Le tombeau des patriarches.
C Les monts de Judée.
Vincent Dogué
J’avoue qu’avant que l’occasion d’y aller se soit
présentée j’hésitais à m’y rendre. Comme tout le
monde j’ai lu des articles concernant cette ville qui
la présentaient comme une ville dangereuse, une ville
où était pratiqué l’apartheid, une ville dicile d’accès et
j’en passe. Rien de très rassurant en bref mais en même
temps cette réputation d’un autre côté a attisé ma
curiosité.
En eet, Hébron c’est aussi la ville où sont enterrés les
patriarches et les matriarches (à l’exception de Rachel qui
a été enterrée à Bethléem). C’est une des plus anciennes
cités du Proche-Orient et c’est aussi une des quatre villes
saintes du judaïsme (avec Jérusalem, Tibériade et Safed).
Hébron c’est en bref un lieu incontournable qui mérite
d’être visité.
Heureusement, j’ai eu la chance d’être invité à
passer un shabbat à Hébron cette année avec
des membres d’une yéshiva que j’ai fréquentée.
J’ai donc participé à cette excursion pendant le
Shabbat Para de cette année pour y passer un
shabbat plein (du vendredi après-midi jusqu’au
samedi soir).
Le voyage en autobus n’était pas très long
(bien que nous soyons partis de Nétanya) et le
paysage en arrivant aux monts de Judée était
à couper le soue et assez impressionnant. On n’a pas
croisé de check-points sur la route avant d’arriver à Kiryat
Arba (implantation juive qui est juste avant Hébron ; une
bonne partie des habitants de Kiryat Arba se considèrent
d’ailleurs comme des habitants d’Hébron).
La chose qui frappe en arrivant à Hébron c’est l’allure
de ville fantôme qu’a Hébron ou du moins la partie
Pélerinage
UN SHABBAT À HÉBRON
antique de la ville qui se trouve autour du tombeau des
patriarches (« ma’arat hamakhpéla » en hébreu). Seule
une centaine de familles vit à Hébron, celles-ci sont
toutes regroupées autour du tombeau des patriarches.
Bien que la présence juive à Hébron soit plurimillénaire,
celle-ci n’est jamais allée de soi 1.
En eet, en 1100 les Croisés ont expulsé la communau
juive d’Hébron, celle-ci a été reconstite suite à
la conquête des Mamelouks dans la région. Les
Mamelouks ont cependant publié un décret en 1266 qui
interdisait aux juifs et aux chrétiens de monter plus de
5 puis plus de 7 marches de l’escalier se trouvant à la
droite du tombeau des patriarches 2. En 1517, lorsque la
ville était sous l’occupation ottomane un massacre anti-
juif eut lieu. Les survivants se sont refugiés à Beyrouth
et sont retournés à partir de 1533 et ont été rejoints par
des juifs expulsés d’Espagne. Ces derniers ont alors créé
la synagogue « Avraham Avinou » (où on a fait l’oce
d’havdalah). En 1834, un pogrom eut lieu également
pendant la période de révolte contre les Ottomans mais
c’est le pogrom de 1929 -durant lequel 69 juifs trouvèrent
la mort 3 - qui mit fin à la présence plurimillénaire juive
à Hébron et ce jusqu’en 1969 (uniquement). A l’époque
on dénombrait 700 juifs (séfarades, ashkénazes et
probablement de la communauté juive non issue de
la diaspora) vivant au côté d’un peu moins de 20 000
arabes. Trente cinq familles juives sont retournées sur les
ruines de la vieille ville et ont été par la suite « évacuées »
par les Anglais (vers Jérusalem principalement). Lorsque
la Jordanie a pris le contrôle de la ville (suite à la guerre
de 1948), celle-ci était interdite aux Juifs.
Une fois arrivé à l’auberge de jeunesse, j’ai tout de suite
pu apprendre comment une communauté juive avait
pu se développer suite à la guerre des six jours (1967).
« C’est le ‘tsadik’ 4, le rav Levinger » criait-on près de
moi en montrant le vieil homme qui se trouvait dans la
maison juste en face de l’auberge. C’était le début de ma
rencontre avec les habitants juifs de la vieille ville
Suite au prochain numéro
1 Le cas d’Hébron est semblable à celui des autres villes saintes
(Tibériade, Safed, et Jérusalem) où on a noté une présence juive
sans interruption notable durant le cours de l’Histoire.
2 Une plaque aux pieds de ses escaliers fait référence à ce
décret.
3 Le pogrom de 1929 a été provoqué par des prêches antijuifs
d’imams d’Hébron Environ 25 familles arabes ont caché et ainsi
sauvé près de 300 juifs. A l’époque, la ville comptait 20 000
habitants.
4 « Tsadik » signifie « juste » en hébreu.
Shabbat
Para
Shabbat durant lequel
on lit la parasha «Ki
tisa» et le maftir de
la parasha « Para
adouma »
3
CULTURE
C
Le splendide
style hispano-
mauresque
De festival en festival
Au détour de chacune des ruelles
de la médina labyrinthique
de Fès-el-Bali, on trouve un
trésor caché : atelier d’artisan, ryad,
mosquée, médersa (école coranique)
aux splendides architectures hispano-
mauresques caractérisées par des stucs
ciselés et du bois sculpté.
Le thème du festival était cette année: « Fès
l’Andalouse» ; en eet, en 809, la modeste ville berbère
de Fès grandit rapidement avec l’arrivée de 8000
familles fuyant Al-Andalous reconquise par les chrétiens.
Ces familles enrichirent Fès de la vie intellectuelle et
spirituelle foisonnante qui irriguait la culture andalouse:
celle-ci a su conjuguer pendant plus de huit siècles les
cultures amazigh, arabe, musulmane, juive et chrétienne.
Ainsi la soirée inaugurale intitulée «L’amour est
ma religion » brossait une fresque de l’histoire de
l’Andalousie à travers danse, chants, musiques et poésie.
Le lendemain la rencontre entre chants des ténors
sardes et chant mongol diphonique (koomi) était
particulièrement réussie marquant un échange entre
deux cultures nomades.
La musique et les traditions soufies étaient à l’honneur
tous les soirs évoquant l’amour mystique, l’angoisse de
l’absence, l’abandon du corps le tout rendu par le son
d’une simple voix celle du munshid (chanteur de l’inshad,
chant religieux).
Le festival a aussi accueilli des voix féminines venues
du désert mauritanien et de l’église araméenne ainsi
que Françoise Atlan, chanteuse à la fois traditionnelle
et lyrique, porteuse de la parole et de la poésie de
Maïmonide lors de la soirée d’ouverture et qui à la fin du
festival a chanté auprès d’un jeune palestinien, Maher,
une poésie imprégnée de la richesse des Marwashah,
genre poétique inventé et développé par Markaddam
Ibn Mouafa de Abra dans l’Andalousie arabe du Xème
siècle.
Nous avons dansé et chanté sous les étoiles dans le
jardin andalou du musée Batha au son de la musique
chaabi, un style de musique qui se situe au cœur de
la musique arabo-andalouse et judéo-arabe grâce
à El Gusto, ce grand orchestre algérois, reconstitué
récemment par la jeune Safinez Bousbia et qui réunit les
maîtres et stars de la musique chaabi.
Outre les évènements musicaux, plusieurs rencontres-
débats étaient organisées autour du thème : « Une
âme pour la mondialisation ». Le témoignage et l’appel
d’André Azoulay, maire d’Essaouira et conseiller du roi
du Maroc, membre du Comité des sages pour l’alliance
des civilisations à l’ONU nous a particulièrement donné
à réfléchir, témoin d’une présence juive pluricentenaire
au Maroc il porte les valeurs éthiques du judaïsme. Il
organise aussi tous les ans un autre festival riche en
échanges inter-culturels à Essaouira : le « festival des
Andalousies atlantiques ».
Une occasion pour un nouveau voyage au Maroc…
De nos dix journées et soirées passées dans la médina
médiévale de Fès, la plus ancienne des cités impériales du
Maroc, à l’occasion du festival des musiques sacrées du
monde, nous revenons emplis de mélodies merveilleuses, de
parfums, de saveurs et de lumière.
Brigitte Frois
Si vous êtes intéressé merci de
vous manifester rapidement
auprès de Jean-Paul Joseph :
jeanp.joseph@orange.fr,
inscriptions closes
au 31 juillet 2013
4
ROCH HACHANA
mercredi 4 septembre oce de veille de Roch
Hachana à 19h15 /// Jeudi 5 septembre 2013
oce de Roch Hachana à 10h.
Ces oces seront anis par René Pfertzel,
Georges Arfi et Abraham Bengio.
Ils auront lieu au 14 rue Garibaldi – 69006 Lyon.
Rappel : L’accès aux oces de Tichri 5774
est gratuit pour tous les membres à jour de
cotisation à Keren Or en 2013. Une participation
financière est demandée aux non-adhérents.
YOM KIPPOUR
Vendredi 13 septembre oce de Kol Nid à 19h
/// Samedi 14 septembre oce de Yom Kippour
à partir de 10h /// Ces oces seront anis
par René Pfertzel, Georges Arfi et Abraham
Bengio. Ils auront lieu au Palais de la Mutualité
(1 place Antonin Jutard – 69003 Lyon). Rappel
: L’accès aux oces de Tichri 5774 est gratuit
pour tous les membres à jour de cotisation à
Keren Or en 2013. Une participation financière
est demandée aux non-adhérents.
SOUCCOT
Vendredi 19 septembre à 17h30 cours
d’introduction au judaïsme par le rabbin
Stephen Berkowitz /// Vendredi 19 septembre
à 19h15 oce de Kabbalat Shabbat animé
par le rabbin Stephen Berkowitz. L’oce sera
suivi d’un diner shabbatique sous la Soucca,
merci d’apporter des mets salés sans viande et
sucré s /// Samedi 20 septembre à 9h15 cercle
d’études sur la paracha Souccot /// Samedi 20
septembre à 10h30 oce de Shabbat Souccot
animé par le rabbin Stephen Berkowitz
SIMHAT TORAH
jeudi 26 septembre à 19h15 oce de Simhat
Torah ///
SHABBATOT
Vendredi 27 septembre à 17h30 cours
d’introduction au judaïsme par René Pfertzel
/// Vendredi 27 septembre à 19h15 oce de
Kabbalat Shabbat animé par René Pfertzel ///
Samedi 28 septembre à 9h15 cercle d’études
sur la paracha Berechit /// Samedi 28
septembre à 9h30 cours pré-bar mitsva ani
par René Pfertzel /// Samedi 28 septembre à
10h30 oce de Shabbat-Berechit animé par
les professeurs du talmud torah /// Dimanche
29 septembre de 10h à 11h échanges autour
d’un café entre les parents des enfants du
talmud torah et René Pfertzel /// Vendredi
4 octobre à 17h30 cours d’introduction au
judaïsme par David Mellet /// Vendredi 18
octobre à 17h30 cours d’introduction au
judaïsme par David Mellet /// Vendredi 18
octobre à 19h15 oce de Kabbalat Shabbat
animé par David Mellet /// Vendredi 27 octobre
à 17h30 cours d’introduction au judaïsme par
René Pfertzel /// Vendredi 25 octobre à 19h15
oce de Kabbalat Shabbat animé par Mila
Endeweld accompagné de René Pfertzel ///
Samedi 26 octobre à 10h30 oce de Shabbat
Hayyé Sarah, Mila Endeweld lira dans la
Torah devant sa famille et les membres de la
communauté, venez nombreux la soutenir ///
Dimanche 27 octobre de 10h à 11h échanges
autour d’un café entre les parents des enfants
du talmud torah et René Pfertzel
Offices et cours de rentrée
Lettre bimestrielle de Keren OR /// Ont participé à ce numéro Jean-Paul Joseph, Amihaï Pinter-Bevière, Sylvie Fresco, Brigitte Frois, Catherine Colin, René Pfertzel,
Vincent Dogué, Frédéric Guedj, Frédéric Zeitoun, Daniela Touati. Réalisation Magazine, Lyon Courriel rédaction itoni@kerenor.fr KEREN OR : 14 RUE GARIBALDI, 69006
LYON (CODE PORTE : 5682) /// Présidente Brigitte Frois /// Secrétaire Maryll Dusserre /// Tél. 04  72  82  06  83 /// Courriel itoni@kerenor.fr /// www.kerenor.fr /// PRIX 8€ ABONNEMENT
ANNUEL (6 N°) 50€
AGENDA
Dimanche 22 septembre à 11h :
accueil et inscriptions au talmud torah
LE CPJL
VOUS PROPOSE
UN LONG
WEEK END
« ALSACE JUIVE »
Organisé et animé par
l’association Valiske
Du vendredi 18 au
dimanche 20 octobre 2013
Ce week-end prolongé vous
fera découvrir une de plus
intéressantes régions de la France
et son patrimoine juif exceptionnel.
LAlsace est la seule région
française qui connaît une continuité
de la présence juive depuis
l’époque romane jusqu’aux temps
présents. Au Moyen âge, l‘Alsace
voit naître le yiddish. Aujourd’hui,
l‘Alsace constitue une communauté
nombreuse et dynamique, la 3ème
en France après celles de Paris et
Marseille.
LAlsace représente un réservoir du
patrimoine juif, l’un de plus riches
au monde avec plus de 200 sites
historiques à visiter.
Itinéraire : Obernai, Rosheim,
Rosenwiller, Strasbourg,
Pfaenhoen, Ettendorf,
Imbsheim, Bouxwiller, Ingwiller,
Souelweyersheim.
Coût : 380€ en chambre double/
supplément 100€ en chambre seule
comprenant :
deux nuits en hôtel 3* au centre
de Strasbourg en pension
complète (trois repas par jour,
sauf le petit déjeuner du jour 1 et
le diner du jour 3)
déplacements en car privé
entrées aux musées et expositions
honoraires et cadeaux pour
personnalités rencontrées et
intervenants,
cotisation de 30 € à l’association
Valiske (ce voyage est réservé
à nos membres) et frais
d’organisation, de gestion et
d’animation VALISKE.
Les frais liés au trajet Lyon-
Strasbourg ne sont pas inclus
(possibilité de co-voiturage)
Le Musée du Luxembourg à Paris accueille jusqu’au 21 juillet 2013
l’exposition “Chagall entre guerre et paix”, qui nous permet de revisiter les
thèmes majeurs de la peinture de l’artiste.
Un premier volet évoque sa ville natale, Vitebsk, et ses racines juives, dans le contexte
de la Première Guerre mondiale. Les mendiants prêtent leurs traits à de nombreux
portraits de rabbins, à l’instar du sublime “Rabbin de Vitebsk”, figure pérenne du
judaïsme, immortalisé en noir et blanc dans son talith et ses telins.
Le deuxième volet, qui coïncide avec l’installation de l’artiste et de sa famille en France
en 1923, présente ses peintures de prophètes et de patriarches aux visages humains,
attestant de sa vision à la fois maîtrisée et originale de la tradition.
La troisième partie est celle de l’exil forcé à New-York. Hanté par les persécutions des
siens, Chagall reprend de manière obsessionnelle
le thème de la crucifixion, mêlant des Christ,
ceints du talith, à des symboles de la tradition
juive.
Enfin, le temps du retour en France en 1949
ouvre un cycle de peinture empreinte d’une plus
grande sérénité et consacrée à Paris et ses
monuments ou encore au Message biblique.
CHAGALL ENTRE GUERRE ET PAIX
LES JUIFS VIENNOIS À LA BELLE
EPOQUE DE JACQUES LE RIDER
Editeur : Albin Michel (2013)- 354 pages
Extrait de l’introduction :
Si Vienne, à l’époque de Sigmund Freud et
d’Arthur Schnitzler, devient une capitale de la
modernité, c’est aussi parce qu’elle est la métropole
de l’Europe centrale danubienne et que les
mutations démographiques du dernier quart du
XIXe siècle l’ont transformée en une «Jérusalem
de l’exil». À l’époque de l’empire libéral, dont le
Compromis austro-hongrois de 1867 marque le
début, un «paysage culturel judéo-viennois» se
dessine, à la fois proche et sensiblement diérent
du modèle judéo-allemand et de celui d’autres
grandes villes de la monarchie habsbourgeoise,
de la concurrente de Vienne, Budapest, aux
reproductions de Vienne en miniature que sont
Lemberg/Lwów/Lviv en Galicie et Czernowitz/Cernăuţi/Tchernivtsi en
Bucovine. Nous retracerons l’histoire sociale et culturelle de ce modèle
judéo-viennois, de 1867 à 1914 : bouleversé au cours des années que dura
la Première Guerre mondiale, il se recompose dans les années 1920. Son
anéantissement s’annonce à partir de 1933 et se déroule inexorablement à
partir de l’Anschluss …
LE LIVRE DE LA CUISINE
JUIVE DE CLAUDIA RODEN
Editeur : Flammarion (2012)- 588 pages
Extrait de la
présentation de
l’éditeur
Jamais livre
sur le sujet n’aura
réuni une somme
aussi importante
de connaissances,
d’érudition et de
recettes du monde
entier en un seul
volume. Tout un
peuple, depuis son
exil et sa dispersion à travers les continents il
y a plus de 2000 ans, et jusqu’à nos jours, se
retrouve ainsi raconté à travers son histoire, ses
coutumes, ses rites et sa cuisine, qu’elle soit
ashkénaze, sépharade ou orientale. Claudia Roden
a rassemblé 800 recettes au cours des quinze
années de recherches et de voyages…
Le CPJL organisait un voyage au Portugal du 8 au 13 Mai sur le thème de l’héritage juif. Cinq siècles
après le décret d’expulsion (1496) et les persécutions du 16ème siècle, quelles sont les traces de la
présence juive ? Notre voyage a compté 3 étapes essentielles.
Jean-Paul Joseph
1 A Porto, une trentaine de familles, des juifs
askhénazes et des marranes en voie de re-judaïsation-
fréquentent la synagogue, bel édifice construit dans
la première moitié du XXème siècle. Cette synagogue
possède un talmud-torah. Ses ressources viennent
essentiellement de donateurs brésiliens. Abonne
distance de Porto, dans la montagne portugaise,
l’ancienne juiverie de Guardia garde des traces très
ténues de la présence juive.
2 Le village de Belmonte, étape essentielle de ce
voyage, a une histoire peu banale. Dans la première
moitié du 20ème siècle, un ingénieur polonais (Samuel
Schwarz) entend parler d’une communauté villageoise
qui a incontestablement gardé quelques traces de
son judaïsme passé : des mots (Adonaï), des prières,
l’allumage de bougies le vendredi soir, etc..., tout cela
mêlé à des contenus chrétiens. Des membres de cette
communauté (35 familles-150personnes) sont revenus
au judaïsme «ociel». Une synagogue a été construite.
Cette communauté a un rabbin appointé par le rabbinat
sépharade d’Israël.
3 En route vers Lisbonne, nous nous sommes
arrêtés à Tomar qui possède une petite synagogue
du 15ème siècle; la population juive a disparu. Lisbonne
compterait environ 3000 juifs. Nous n’avons pas eu
accès à l’unique synagogue. Dans le centre historique,
les vestiges de la présence juive sont quasiment
absents. La municipalité y a installé une stèle
commémorative déplorant la participation du Portugal
aux persécutions. Un clin d’oeil aux touristes juifs ?
Notre prochain voyage sera en Alsace et /ou en Israel.
Faites des économies !
VOYAGE
LIVRES
5
Supplément au voyage de Bougainville
L’HÉRITAGE JUIF AU PORTUGAL
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !