Dédicaces

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Dédicaces
Je dédie cette thèse …
A mes très chers parents :
Pour votre amour, votre bienveillance, vos
sacrifices et pour toutes ces longues
années de soutiens.
Acceptez chers parents ce travail comme
signe de reconnaissance et de gratitude.
Que le bon Dieu tout puissant vous
accorde chers parents santé, bonheur et
vie sereine par sa clémence et sa
miséricorde.
A mes très chères sœurs et mon
très cher frère :
Siham.. Ikram.. Wiam et Si Mohamed
Merci d’avoir été près de moi, merci pour
votre soutien, pour les moments de
bonheur que nous avons partagé et c’est
grâce à votre présence que nous avons pu
faire face aux moments difficiles.
Que le grand Dieu vous garde et vous
éclaire votre chemin.
A tous mes amis
En souvenir de notre amitié et des
moments agréables que nous avons passé
ensemble.
Remerciements
A NOTRE MAITRE EST PRESIDENT DE THESE
MONSIEUR BOUTAYEB FAWZI
PROFESSEUR AGREGE DE TRAUMATOLOGIE
ARTHOPEDIE
Nous sommes honoré de vous avoir comme
président du jury de notre thèse.
Nous vous sommes très reconnaissant de la
spontanéité et de l’amabilité avec lesquelles vous
avez accepté de présider notre thèse.
Veuillez trouver, cher maître, le témoignage de
notre grande reconnaissance et de notre profond
respect.
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE
MADAME TIZNITI SIHAM
PROFESSEUR AGREGEE DE RADIOLOGIE
Nous vous sommes remercions pour la gentillesse
et la spontanéité avec lesquelles vous avez bien
voulu diriger ce travail.
Nous avons eu le grand plaisir de travailler sous
votre direction, et avons trouvé au près de vous le
conseiller et le guide qui nous a reçu en toute
circonstance
bienveillance.
avec
sympathie,
sourire
et
Nous vous prions, cher maître, de trouver ici le
témoignage de notre reconnaissance et profonde
gratitude.
A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE
MONSIEUR ELMRINI ABDELMAJID
PROFESSEUR AGREGE DE TRAUMATOLOGIE
ORTHPEDIE
C’est pour nous un grand honneur de vous voir
siéger dans notre jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de l
spontanéité et de l’amabilité avec lesquelles vous
avez accepté de juger notre travail.
Veuillez trouver, cher maître, le témoignage de
notre grande reconnaissance et de notre profond
respect.
A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE
MONSIEUR AFIFI MY ABDERRAHMAN
PROFESSEUR AGREGE DE CHIRURGIE PEDIATRIQUE
C’est pour nous un grand honneur de vous voir
siéger dans notre jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de l
spontanéité et de l’amabilité avec lesquelles vous
avez accepté de juger notre travail.
Veuillez trouver, cher maître, le témoignage de
notre grande reconnaissance et de notre profond
respect.
Abréviations
LCA
: ligament croisé antérieur
LCL
: ligament collatéral latéral
LCM
: ligament collatéral médial
LCP
: ligament croisé postérieur
1
Sommaire
Introduction …………………………………………………………………………………… 4
Première Partie : Rappels Fondamentaux
I. Anatomie du genou ……………………………………………………….……….. 6
1. Les surfaces articulaires ……………………………………………………
6
2. Les moyens d’union ………………………………………………………… 9
3. La synoviale …………………………………………………………………… 11
4. Les éléments de stabilité du genou ……………………………………… 11
II. Les moyens d’imagerie du genou ……………………………………………… 12
1. L’IRM …………………………………………………………………………… 12
2. La place des autres moyens d’imagerie ………………………………… 19
Deuxième Partie : Matériel, Méthodes et Résultats
I. Matériel et méthodes ……………………………………………………………… 23
II. Résultats …………………………………………………………………………….. 28
1. Les données épidémiologiques …………………………………………… 28
2. Les données cliniques ………………………………………………………. 29
3. Les données de l’IRM ……………………………………………………….. 32
3.1 Les lésions méniscales …………………………………….……… 32
3.2 Les lésions des ligaments croisés ……………………………… 33
3.3 Les lésions des ligaments collatéraux ………………………… 33
3.4 Les lésions osseuses ……………………………………………… 33
3.5 Autres ………………………………………………………………… 33
4. Le diagnostic retenu en IRM ……………………………………………… 34
5. Les données opératoires …………………………………………………… 35
6. L’évolution …………………………………………………………….……… 35
Troisième Partie : Discussion
I. Les données épidémiologiques ………………………………………….……… 37
II. Les lésions méniscales …………………………………………………………… 37
1. L’incidence …………………………………………………………………… 37
2. Le mécanisme lésionnel …………………………………………………… 38
3. Description des lésions …………………………………………….……… 39
4. Les aspects en IRM ………………………………………………….………
40
4.1 Classification IRM des fissures méniscales ……………..…… 40
4.2 Description IRM des fissures méniscales ……………………
42
4.3 Le kyste méniscal …………………………………………………
46
4.4 La désinsertion ménisco-capsulaire …………………………
46
5. Corrélation radio-chirurgicale …………………………………………… 47
6. Le ménisque opéré …………………………………………………….…… 48
2
III. Les lésions des ligaments croisés …………………………………………….……
49
1. Les lésions du LCA …………………………………………………………
49
1.1 L’incidence …………………………………………………………
49
1.2 Mécanisme lésionnels ……………………………………………
49
1.3 Description des lésions …………………………………….……
51
1.4 Aspects en IRM ……………………………………………….……
51
1.5 Les lésions associées ………………………………………..……
55
2. Les lésions du LCP ………………………………………………………..
56
2.1 L’incidence …………………………………………………………
56
2.2 Mécanismes lésionnels …………………………………..………
56
2.3 Description des lésions …………………………………………
57
2.4 Aspects en IRM ……………………………………………………
57
3. Corrélation radio-chirurgicale ………………………………….………
58
4. Imagerie postopératoire ……………………………………………..……
59
IV. Les lésions des ligaments collatéraux ………………………………………
60
1. L’incidence …………………………………………………………………… 60
2. Mécanismes lésionnels ……………………………………………………
60
3. Descriptions des lésions …………………………………………………
61
4. Aspects en IRM ………………………………………………………………
61
5. Corrélation radio-chirurgicale ………………………………………….
63
V. Les lésions de l’appareil extenseur …………………………………………..
63
1. Le tendon rotulien ………………………………………………………….
63
2. Le tendon quadricipital ……………………………………………………
64
3. les fractures de la rotule …………………………………………………
64
4. Instabilité et luxation de la rotule ………………………………………
64
V. Les lésions osseuses ……………………………………………………………
66
1. les arrachements osseux …………………………………………………
66
2. Les contusions osseuses …………………………………………………
66
Conclusion …………………………………………………………………………………
68
Résumé ………………………………………………………………………………………
69
Bibliographie ……………………………………………………………………………….
72
3
INTRODUCTION
L’IRM du genou est l’IRM articulaire la plus demandée. La fréquence de la
pathologie traumatique, ses performances proches de 95% de sensibilité et de
spécificité pour l’exploration de la pathologie ménisco-ligamentaire, moyennant un
examen non invasif, expliquent ce succès.
L’étude suivante a pour objectif de préciser la place de l’IRM dans la
pathologie de l’appareil locomoteur, particulièrement, dans les lésions méniscoligamentaires du genou,
d’après l’expérience du service de radiologie du CHU
Hassan II de Fès avec la collaboration du service de traumatologie orthopédie du
même CHU.
Notre étude repose sur la comparaison entre les données radiologiques,
représentées par l’IRM, et les données anatomiques, représentées par l’arthroscopie
et la chirurgie à ciel ouvert du genou concernant les lésions ménisco-ligamentaires,
afin d’approcher la sensibilité et la sensibilité de l’IRM dans notre contexte et
approcher les causes d’erreurs diagnostiques.
4
PREMIÈRE PARTIE
RAPPELS FONDAMENTAUX
5
I. ANATOMIE DU GENOU :
Le genou est l’union du fémur au tibia et à la patella. Il est constitué de deux
articulations : l’articulation fémoro-tibiale (bicondylaire) et l’articulation fémoropatellaire (trochléenne). Il possède une grande mobilité au dépend d’une stabilité
médiocre du fait d’une mauvaise congruence entres les surfaces articulaires.
L’existence d’un certain nombre de ligaments et de structures spéciales pallie à ce
manque [1].
1. Les surfaces articulaires :
1.1 L’extrémité inférieure du fémur :
La surface articulaire présente : (figure1)
•
Une partie médiane antérieure, la trochlée, qui présente deux versants
latéraux ou joues, convexes et inégales avec une joue latérale nettement plus
développée que celle médiale.
•
Deux parties latérales postérieures, les surfaces condyliennes, qui prolongent
en arrière les versants de la trochlée.
•
Le cartilage recouvrant cette surface articulaire est mince sur les bords, épais
sur la gorge de la trochlée et la partie moyenne des condyles.
6
Fig1 : vue antérieure du genou après dissection du plan de la rotule. [2]
1.2 L’extrémité supérieure du tibia :
Le plateau tibial, horizontal, présente deux surfaces articulaires : les cavités
glénoïdes,
répondants
aux
condyles
du
fémur,
séparées
par
un
espace
interglénoïdien non articulaire, comportant les épines tibiales et les aires d’insertion
des ligaments croisés (fig2). Le cartilage recouvrant les cavités glénoïdes est épais
au centre, mince en périphérie.
Fig2 : extrémité supérieure du tibia [2]
7
1.3 Les ménisques :
1.3.1 Morphologie :
Au nombre de deux, ce sont des structures fibro-cartilagineuses à section
triangulaire, interposées dans la portion périphérique des espaces fémoro-tibiaux.
Leur surface supérieure est concave et reçoit le condyle fémoral correspondant. Leur
surface inférieure est plate et repose sur le plateau tibial. (fig3)
Chaque ménisque couvre approximativement les deux tiers de la surface articulaire
du tibia. Globalement, la forme du ménisque interne correspond à un « C » ouvert,
et celle du ménisque externe, plus fermé, correspond presque à un « O ». La largeur
des ménisques diminue vers les cornes.
Fig3 : ménisques articulaires du genou [2]
1.3.2 Insertions et attaches :
Les attaches centrales s’effectuent sur la zone intercondylienne du tibia.
L’attache antérieure, plus fragile, est doublée par une bandelette fibreuse qui unit
les cornes antérieures des deux ménisques. Les attaches du ménisque externe
s’insèrent respectivement en arrière du LCA et en avant de l’attache postérieure du
ménisque interne.
8
Les fixations capsulaires diffèrent également pour les deux compartiments. Le
ménisque interne est fermement fixé à la capsule articulaire, notamment au niveau
d’un épaississement de la partie moyenne de celle-ci, le faisceau profond du
ligament collatéral médial. Le ménisque externe, en revanche, est séparé focalement
de la capsule articulaire par le tendon du muscle poplité.
1.4 La rotule :
Elle répond à la trochlée fémorale. Les quatre cinquièmes supérieurs de sa face
postérieure sont articulaires, la partie inférieure répond au ligament adipeux du
genou.
2. Les moyens d’union :
2.1 La capsule articulaire :
Elle englobe les articulations fémoro-tibiale et fémoro-patellaire. Elle est
mince sauf sur la face postérieure des condyles où elle forme les coques
condyliennes. Un orifice fait communiquer la cavité articulaire avec la bourse
séreuse du poplité au niveau du creux poplité.
2.2 Les ligaments :
2.2.1 Les ligaments croisés :
Ce sont deux cordons fibreux courts très épais et solides situés dans l’espace
intercondylien, formant le pivot central. Ils se croisent dans les deux plans et sont
entourés par une tente synoviale. Ce sont donc des structures intra-articulaires mais
extrasynoviales. (fig4)
Le
ligament
croisé
antérieur
est
formé
de
plusieurs
faisceaux
surtout
individualisables dans la portion distale. Il s’insère sur la surface pré-spinale de
plateau tibial, se dirige en haut, en arrière et en dehors, pour se terminer sur la face
intercondylienne du condyle externe.
9
Le ligament croisé postérieur, plus épais et plus large, s’insère dans une dépression
située au bord postérieur du tibia nettement en arrière du massif spinal, se dirige en
haut, en avant et en dedans, pour se terminer sur la face intercondylienne du
condyle interne. Il est deux fois plus robuste que le LCA.
Fig4 : schéma montrant les ligaments croisés et les ligaments collatéraux [2]
2.2.2 Les ligaments antérieurs :
La capsule est renforcée en avant par Les ligaments profonds qui épaississent
la capsule et les tendons et expansions tendineuses des muscles voisins.
10
2.2.3 Les ligaments latéraux :
Ils sont représentés par le ligament collatéral interne reliant le fémur au tibia
et le ligament collatéral externe reliant le fémur au péroné, séparé du tendon du
biceps par une bourse séreuse. (fig4)
3. La synoviale :
La synoviale tapisse la face profonde de la capsule et se réfléchit le long de
son insertion pour s’étendre jusqu’au pourtour du cartilage. Elle forme en arrière un
repli qui entoure les ligaments croisés sans s’insinuer entre eux.
4. Les éléments de stabilité du genou :
4.1 Le système capsulo-ligamentaire :
Ce système assure la stabilité du genou en contrôlant la laxité interne et
externe dans le plan frontal, les tiroirs antérieurs et postérieurs dans le plan sagittal
et les rotations internes et externes dans le plan horizontal. [3]
En extension, tous les ligaments sont tendus et donc le genou est parfaitement
stable.
En flexion :
•
Le ligament croisé postérieur (LCP) reste tendu quelle que soit la position en
rotation du genou. Il n’existe jamais de tiroir postérieur.
•
Le ligament collatéral médial (LCM) reste tendu. Il n’existe jamais de laxité
interne.
•
Le ligament collatéral latéral (LCL) se détend. Il existe physiologiquement une
laxité externe lorsque le genou fléchi.
•
Le
ligament
croisé
antérieur
(LCA)
se
détend
légèrement.
Il
existe
physiologiquement un léger tiroir antérieur en flexion.
En flexion rotation externe du tibia :
11
•
Le LCM se tend.
•
Le LCL se tend.
•
Le LCA augmente sa détente.
En flexion rotation interne du tibia :
•
Le LCL augmente sa détente
•
Le LCA se met en tension.
4.2 Les ménisques :
Loin d’être des structures vestigiales comme on le pensait autrefois, les
ménisques ont un rôle fonctionnel important pour le genou. En augmentant la
congruence des surfaces articulaires, ils permettent leur lubrification et leur
nutrition et surtout participent à la stabilité dynamique de l’articulation lors des
mouvements rotatoires du genou en flexion. Ils doublent pratiquement les surfaces
de contact articulaire et ainsi participent à la transmission des forces compressives,
à l’absorption des chocs et à la répartition des contraintes. De plus, de par de leur
innervation périphérique, ils constituent une structure proprioceptive.
II. Les moyens d’imagerie du genou :
1. L’IRM :
1.1 Appareillage :
1.1.1 L’aimant :
Les aimants supraconducteurs de 0,5 à 2 T représentent actuellement les
systèmes les plus répandus. Ces aimants cylindriques type corps entier sont
polyvalents et produisent les champs les plus stables et les plus homogènes. Le
principal avantage des hauts champs magnétiques (supérieur ou égal 1,5 T) est
d’augmenter le rapport signal sur bruit (S/B), nécessaire pour l’étude spécialisée de
12
certaines articulations distales telles que le poignet, le coude, la cheville et le genou
[4].
Fig5 : L’appareil IRM du service de radiologie du CHU Hassan II
1.1.2 Les bobines de gradient :
La localisation spatiale du signal fait appel à des gradients de champ
magnétique qui permettent le codage du signal dans l’espace et à un procédé
mathématique (transformé de Fourier) qui décrypte ce signal codé pour en faire une
image [5].
1.1.3 L’antenne de réception :
L’enregistrement du signal RMN repose sur la détection d’un signal électrique
émit par un moment magnétique tournant dans une antenne radiofréquence de
réception [6,7]. Le choix de l’antenne est dicté par la taille et la forme anatomique
de l’élément étudié. Les antennes de surfaces sont de 3 types : les antennes
cylindriques, les antennes plates et les antennes semi-enveloppantes. Les antennes
cylindriques sont les plus adaptées au genou.
13
Fig6 : l’antenne de réception cylindrique du genou
1.2 Protocole d’examen :
- Installation du patient :
Le patient doit être installé confortablement dans une antenne spécifique, en
extension ou en très légère flexion, de préférence en rotation externe de 10° afin de
placer le ligament croisé antéro-externe dans le plan sagittal. L’antenne doit être la
plus proche possible du centre de l’aimant.
- Bilan de base :
Les séquences : Dans la plus part des centres, l’IRM comporte quatre acquisitions :
Une séquence d’écho de spin rapide (FSE ou TSE) en densité de proton ou en
pondération T2 avec suppression du signal de la graisse, dont l’intérêt est d’étudier
l’os, les ménisques et les ligaments [8, 9,10].
Une séquence en écho de spin pondérée T1, avec suppression du signal de la
graisse, pour étudier le cartilage.
Des séquences additionnelles peuvent être utilisées selon les cas.
Les plans de coupe [11] : Les coupes axiales sont réalisées dans le plan
anatomique et comportent des coupes allant du tiers supérieur de la rotule en haut
à la tubérosité tibiale antérieure en bas.
14
Les coupes sagittales sont perpendiculaires à la berge externe de la trochlée ou
parallèles au plan du ligament croisé antéro-externe. Elles débordent légèrement les
condyles médial et latéral.
Les coupes coronales sont parallèles au plan bicondylien. Elles s’étendent de la
rotule en avant au semi-membraneux en arrière.
Les produits de contraste : L’injection intraveineuse de gadolinium n’est pas
nécessaire pour l’étude de la pathologie ligamentaire et méniscale du genou. Elle
n’est utilisée qu’en cas de pathologie tumorale ou inflammatoire.
L'injection intra-articulaire de gadolinium dilué dans du sérum physiologique
(au1/200 ou 1/250) peut être utilisée pour réaliser une arthro-IRM. Cette technique
n'est encore utilisée que dans des protocoles de recherche et d'évaluation même si
les
résultats
préliminaires
sont
encourageant
surtout
dans
les
récidives
douloureuses après chirurgie méniscale [12]. Cette injection augmente beaucoup le
coût et la durée de l'examen IRM et en fait une technique d'exploration agressive.
1.3 Avantages de l’IRM :
On peut actuellement considérer l’IRM comme étant la méthode optimale
d’exploration du genou. En effet, non invasive et atraumatique, elle représente un
outil diagnostique inégalable en pathologie orthopédique grâce à son excellent
contraste tissulaire. Vu aussi son caractère multiplanaire et multiparamétrique, l’IRM
permet, en fonction des séquences utilisées, de privilégier la visualisation de telle ou
telle lésion ou de telle ou telle structure.
1.4 Contre-indications :
Il existe des contre-indications absolues à la réalisation de l’IRM qui sont la
présence de clips vasculaires ferromagnétiques, surtout intra cérébraux, d’un
stimulateur cardiaque (perturbations électromagnétiques source de déréglage ou de
15
déclenchement intempestifs) et la présence d’un corps étranger métallique dans une
région à risque (orbite).
La présence de prothèses ferromagnétiques (hanche, épaule, genou, vis, clous
plaques), si l’intervention n’est pas récente, ne constitue pas de contre-indication à
l’IRM ; tout au plus apparaissent des artéfacts plus ou moins importants si la
prothèse se trouve au voisinage de la zone étudiée [13].
1.5 Radio-anatomie normale : (fig7,8 et 9) [5]
- Os et surfaces articulaires :
La corticale osseuse régulière et bien limitée, a un signal noir et homogène quelle
que soit la séquence utilisée. Elle présente un aspect de pseudo épaississement au
niveau des plateaux tibiaux dû à l’épaississement des travées spongieux.
L’os spongieux est hyperintense en T1 et de signal intermédiaire en T2. Cet
hypersignal est dû à la présence de la moelle osseuse graisseuse.
Le cartilage d’encroûtement a un signal variable selon les séquences utilisées. Ils
apparaît en hypersignal sur les séquences de saturation en graisse et peuvent
prendre un aspect bi- ou trilamellaire.
- Ménisques :
Les ménisques apparaissent en hyposignal et leur base richement vascularisée
présente un hyposignal moins intense. La base du ménisque interne est accolée à la
capsule et au LCM ou en est séparée par une mince couche graisseuse. La capsule
articulaire envoie quelques expansions fibreuses vers les bords supérieur et
inférieur de la base du ménisque externe entre lesquels passe le tendon du muscle
poplité entouré de sa bourse.
- Ligaments croisés :
Le LCA a un aspect grêle, avec quelques fibres en hyposignal franc tendues entre ses
deux insertions, visibles seulement sur une seule coupe le plus souvent. Par contre
16
on distingue deux faisceaux de fibres parallèles sur les coupes coronales [14]. Le
signal global, intermédiaire et strié, serait dû à l’orientation des fibres.
Le LCP apparaît en hyposignal homogène quelque soit la séquence et le plan de
coupe.
- Ligaments latéraux :
Les ligaments sont en hyposignal sur toutes les séquences. Les différentes
couches sont séparées par bandes en hypersignal correspondant aux interfaces
synoviales et graisseuses. Le LCM est visualisé en sa totalité sur une seule coupe
coronale, alors que le LCL est un peu oblique vers l’arrière et ne peut pas apparaître
sur la même coupe en sa totalité.
- Appareil extenseur :
Le tendon quadricipital se présente sous forme d’une bande en hyposignal de 5 à 6
mm d’épaisseur. Il est en hyposignal homogène sur toutes les séquences entouré
par l’hypersignal homogène de la graisse en T1.
Le tendon rotulien apparaît sous forme d’une bande en hyposignal homogène et
bien limité sur toutes les séquences.
Les ailerons rotuliens sont bien analysés sur les coupes axiales sous la forme de
fines bandes fibreuses en hyposignal parfois dédoublées.
17
Graisse supra patellaire
Fémur
Tendon quadricipital
Rotule
LCA
Graisse
infrapatellaire
Tendon rotulien
LCP
Plateau tibiale
Fig7: coupe sagittale médiane en FSE T2
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
Vaste latéral
Vaste médial
Tractus iliotibial
LCM
LCA
LCP
Ménisque externe
Ménisque interne
Tractus iliotibial
Plateau tibiale
Jumeau externe
Fig8: coupe coronale en DP
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
18
Fémur
Condyle interne
Ménisque interne
Plateau interne
Tendon rotulien
Fig9: coupe sagittale paramédiane interne en FSE T2
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
2. La place des autres moyens d’imagerie :
2.1 La radiographie standard :
2.1.1 Les incidences de base :
Les incidences de base (face, profil, vue axiale de la rotule) ne varient pas que
ce soit en pathologie chronique ou dans le cadre de l’urgence. Seules les conditions
de réalisations changent (radiographie en charge pour la pathologie chronique,
couchée pour la traumatologie). Des incidences complémentaires telle que les trois
quarts seront faites en fonction du bilan initial [15].
L’analyse porte sur :
•
La trame osseuse : charge calcique, fracture, arrachement osseux...
•
L’épaisseur des interlignes fémoro-tibial et fémoro-patellaire.
•
L’axe fémoro-tibial (desaxation latérale ou antéropostérieure)
19
2.1.2 La goniométrie :
Classiquement, l’incidence est faite en appuis bipodal, l’angle du pied au sol
est défini de façon à ce que les rotules soient en zénith. Cet examen calcule les
déviations axiales du membre inférieur.
2.1.3 Les radiographies dynamiques :
Elles ont un intérêt dans le bilan des laxités ligamentaires, mais également
pour savoir si une déformation arthrosique est réductible ou non. L’interprétation de
ces radiographies n’est possible que si l’on fait des clichés comparatifs. C’est le
différentiel mesuré qui est alors utilisé.
2.2 L’arthrographie et l’arthroscanner :
L’arthrographie a depuis longtemps démontré sa fiabilité pour le diagnostic
des différentes lésions méniscales (fissure, « anse de seau », désinsertion
capsuloméniscale) (fiabilité : 83 à 94 %) [16], mais elle est actuellement détrônée par
l’IRM. Elle ne se conçoit actuellement que couplée au scanner (arthroscanner) dont
les seules indications actuelles unanimement reconnues sont l’exploration des
ménisques opérés pour lesquels l’IRM n’est pas fiable [17], et l’analyse des
cartilages d’encroûtement, que ce soit au niveau de l’articulation fémoropatellaire
ou fémorotibiale et la mise en évidence des corps étrangers intra-articulaires.
2.3 Le scanner :
C’est la meilleure technique d’analyse de l’os cortical et de l’os trabéculaire.
Ses indications sont néanmoins assez limitées au niveau du genou par rapport à
d’autres articulations. Les deux principales indications sont les macrofractures et
l’analyse de l’articulation fémoropatellaire.
2.4 L’échographie :
Les échographes de nouvelle génération, beaucoup plus performants, utilisant
notamment des sondes de haute fréquence (9 à 13 MHz) sont à l’origine d’un retour
en force de l’échographie des parties molles. Nul ne peut à l’heure actuelle nier la
20
place de première intention qui doit être réservée à cette technique dans
l’exploration des lésions musculaires et des gros tendons superficiels : tendons
rotulien,
quadricipital
et
ischiojambiers
[18].
Les épanchements
articulaires
(hydarthrose ou hémarthrose) sont très bien vus en échographie qui permet de
guider une ponction diagnostique ou thérapeutique [19].
La fiabilité de l’échographie pour les lésions méniscales, très diversement appréciée
dans la littérature, ne paraît actuellement pas satisfaisante.
2.5 L’arthroscopie :
La place de l'arthroscopie a été mieux précisée par l'ANDEM (Agence Nationale
pour le Développement de l'Evaluation Médicale) à la suite de la "Conférence de
Consensus" du 7 octobre 1994. C’est un geste thérapeutique et beaucoup plus
rarement à visée diagnostique. En effet, dans la majorité des cas, l'examen clinique
et
les
examens
complémentaires
modernes
(radiographies,
scanner,
IRM…)
permettent de faire le diagnostic, et le recours à l'arthroscopie diagnostique n'est
indiqué que si leurs renseignements sont insuffisants. L'arthroscopie permet de
regarder : la cavité articulaire, les ménisques (interne et externe), les cartilages, la
membrane synoviale et les ligaments croisés [20].
21
DEUXIÈME PARTIE
Matériel, Méthodes et Résultats
22
I. Matériel et méthodes :
Notre série comporte 19 cas colligés au service de traumatologie et orthopédie
du CHU Hassan II de Fès, sur une période de 3 ans (Octobre 2003 à Septembre
2006).
Les critères principaux d’inclusion des patients sont :
•
Une pathologie mécanique non dégénérative du genou. Pour cela, nous avons
exploité seulement les dossiers de patients dont l’âge est inférieur à 55 ans
•
Une exploration par IRM du genou, avec relecture de tous les dossiers par un
lecteur expérimenté pour une corrélation postérieure radio-chirurgicale.
•
Une prise en charge chirurgicale de tous les patients sous arthroscopie ou par
chirurgie à ciel ouvert. Les interventions ont été réalisées par trois chirurgiens
différents.
La fiche d’exploitation adoptée dans notre étude est jointe ci-après.
23
FICHE D’EXPLOITATION
Données administratives :
-Nom Prénom :
NE :
-Age :
Date d’entrée :
-Sexe : M □ F □
Année :
ATCD:
•
activité sportive : Non □ Oui □ laquelle ?
•
traumatisme ancien :
•
chirurgie du genou :
•
pathologie non traumatique du genou :
•
autre :
Délais de réalisation de l’IRM :
Circonstances du traumatisme :
AVP □
Accident de travail □
Accident de sport □
Chute □
Autre :
Type du traumatisme :
Macro traumatisme
□
Micro traumatisme répétés
□
Signes fonctionnels :
Douleur □
Blocage □
Instabilités :
Déboîtement □
Dérobement □
Impression de dérangement interne □
Bruits articulaires □
Autres
24
Examen :
Le morphotype : normoaxé □
La mobilité active :
anormal
D+ □
□
D-
□
-La mobilité passive :
D+ □
D- □
La marche :
normale □
boiterie □
L’amyotrophie du quadriceps □
Epanchement □
Points douloureux □
Testing :
- S. du rabot
- S. de Mac Murray □
- test de Lachman Trillât □
- Cri méniscal □
- S. de Cabot □
- Ressauts □
Radiographie standard ;
IRM :
Atteinte osseuse :
- Fracture □
- foyer d’hypersignal T2 □
-
- Enfoncement d’un plateau tibial □
- Subluxation de la rotule □
- Autres
25
Atteinte méniscale :
Ménisque interne
Ménisque externe
Intacts
Anomalie de signal
grade I □ grade II □ grade III □ grade I □ grade II □ grade III □
localisation
-corne ant □
-segment moy □ -corne ant □
-corne post □
anse de seau
signes
Oui □
-segment moy □
-corne post □
Non □
Oui □
Non □
du Présents □
Absents □
Présents □
Absents □
Présents □
Absents □
Présents □
Absents □
méniscose
Kystes méniscaux
ménisque discoïde
□
□
Déplacement
externe
Autre
Atteinte des ligaments croisés :
LCA
Intact
Rupture
LCP
□
□
□
□
Anomalie de signal
Anomalie de forme
26
Lésions des ligaments collatéraux :
LCM
Intact
LCL
□
□
Entorse
perte de la continuité □
perte de la continuité □
Signes en faveur
hypersignal T2 □
hypersignal T2 □
infiltration de la graisse □
infiltration de la graisse □
Lésions de l’appareil extenseur :
-anomalie de signal du tenson quadricipital :
-anomalie de signal du ligament patellaire :
-Fracture de la patella :
Non □
Oui □
Non □
Non □
Oui □
Oui □
Cavité articulaire :
-épanchement intra articulaire □
-corps étranger □
-autres :
Autres anomalies :
Diagnostic retenu en imagerie
Diagnostic retenu en per-opératoire ou pendant l’arthroscopie
27
II. Résultats :
Les résultats de l’étude comportent des données épidémiologiques, cliniques
et radiologiques. Les résultats sont représentés sous forme de tableaux et illustrés
par des graphiques pour faciliter leur l’analyse.
1. Les données épidémiologiques :
1.1 L’âge :
Dans notre série, l’âge des patients varie entre 22 ans et 54 ans avec un pic de
fréquence entre 21 et 30 ans.
Age en
années
Nombre
Pourcentage
21-30
31-40
41-50
50 - 55
Total
8
6
4
1
19
42%
32%
21%
5%
100%
Tableau 1 : Répartition selon l’âge des patients
Graphique I-1: Répartition selon l'âge
8
7
6
5
4
3
2
1
0
21- 30
31- 40
41- 50
>50
28
1.2 Le sexe :
Notre série comporte 74% d’hommes pour seulement 26% de femmes.
Nombre de cas
Pourcentage
Hommes
14
74%
Femmes
5
26%
Total
19
100%
Tableau 2 : Répartition selon le sexe
Graphique I-2 : Répartition selon le sexe
26,30%
hommes
femmes
73,70%
2. Les données cliniques :
2.1 Les circonstances du traumatisme :
Elles sont représentées dans notre série par les accidents de sport et les
accidents de la voie publique. Le sport responsable des lésions du genou dans notre
série est le football pratiqué par des joueurs amateurs.
Dans 21% des cas, les patients ne rapportent pas de notion de traumatisme notable.
Dans 26% des cas, il n’est pas précisé dans le dossier les circonstances cliniques.
29
Graphique I-3: pourcentage des patients en fonction des
circonstances du traumatisme
Non précisé
26%
Absence de traumatisme
21%
Accident de sport
21%
Autres
16%
AVP
11%
Chute
Accident de travail
5%
0%
2.2 Les signes fonctionnels :
La douleur est le motif de consultation le plus fréquent, rapporté dans 47% des
cas. L’instabilité vient en deuxième position avec un pourcentage de 20%. Le blocage
articulaire représente 17% des signes fonctionnels. Enfin, moins fréquemment,
d’autres signes fonctionnels sont rapportés à type d’impression de dérangement
interne et de perception de bruits articulaires.
Graphique II-1: Le pourcentage des signes
fonctionnels rapportés
D ouleur
6%
10%
I ns tabili té
47%
17%
20%
Bl oc age
i mpres s ion de
dérangement i nterne
Brui ts arti c ulai res
30
2.3 Les signes physiques :
L’examen physique a recherché les éléments suivants :
•
Le syndrome méniscal : recherché par le « cri » méniscal, le signe de Cabot et
le signe de Mac Murray.
•
La laxité antéro-postérieure par le signe de Lachman, les tiroirs antérieur et
postérieur et les ressauts.
•
La laxité périphérique.
•
Le syndrome rotulien par la recherche d’une douleur à la palpation des
surfaces articulaires rotuliennes et le signe du rabot.
Dans notre série, l’examen clinique est dominé par le syndrome méniscal qui est
présent chez 12 patients, suivi par un test de Lachman positif qui est objectivé chez
7 patients. Les deux signes sont associés chez 4 patients.
Le signe du rabot n’a été retrouvé dans aucun cas.
La laxité périphérique est présente chez 3 patients.
Une boiterie est retrouvée chez 5 patients.
L’épanchement articulaire est largement répandu chez nos patients, il est objectivé
chez 10 patients.
31
Graphique II-2: La répartition des signes physiques
12
12
10
10
8
8
7
6
5
4
3
2
0
Syndrome
méniscal
Epanchement
Points
douleureux
Signe de
Lachman
Boiterie
Laxité
périphérique
3. les données de l’IRM :
L’interprétation des images IRM porte sur l’os, les surfaces articulaires, la
cavité articulaire à la recherche d’un épanchement, les ménisques, le pivot central,
les ligaments collatéraux et enfin, les parties molles péri-articulaires.
3.1 Les lésions méniscales :
Ce sont les atteintes les plus fréquemment retrouvées, présentes chez 16
patients, dont 8 présentent une atteinte des deux ménisques à la fois.
Les lésions du ménisque interne sont au nombre de 12 et sont représentées par les
fissures et les lésions en anse de seau. La partie la plus fréquemment atteinte est la
corne postérieure.
Les lésions du ménisque externe sont en nombre de 11. La lésion dominante est la
fissure et la partie la plus touchée est la corne antérieure suivie du segment moyen.
Une seule lésion en anse de seau est retrouvée.
Deux cas de ménisque discoïde ont été retrouvés.
32
3.2 Les lésions des ligaments croisés :
Les lésions du ligament croisé antérieur sont retrouvées chez 32% de nos
patients (6 patients). Des signes de rupture complète sont retrouvés chez 5 patients.
Par ailleurs, nous n’avons retrouvé aucune lésion du ligament croisé postérieur.
3.3 Les lésions des ligaments collatéraux :
4 cas de lésions du ligament collatéral médial ont été retrouvés. Ils sont
représentés par un hypersignal du ligament et une infiltration de la graisse autour.
Aucun cas de perte de continuité n’a été retrouvé.
Un seul cas de lésion du ligament collatéral latéral est retrouvé. Il correspond à une
perte de la continuité du ligament avec hypersignal et infiltration de la graisse.
3.4 Les lésions osseuses :
Nous avons mis en évidence des plages d’hypersignal T2 de la moelle osseuse
du plateau tibial et des condyles fémoraux dans deux cas, et d’une rotule subluxée
dans 4 cas.
3.5 Autres :
Un épanchement articulaire était présent dans 58% de l’ensemble des patients
de notre série.
On a noté un seul cas d’infiltration oedémateuse des parties molles.
33
4. Le diagnostic retenu en imagerie :
Lésions
Atteinte méniscale
Nombre
Ménisque interne : 12 cas
Ménisque externe : 11 cas
Corne antérieure
6 cas
Segment moyen
8 cas
Corne postérieure
11 cas
Grade de la fissure GI : 0
méniscale
GII : 5 cas
GIII : 14 cas
Anse de seau
5 cas
Ménisque discoïde
2 cas
LCA
Lésion incomplète : 1 cas
Lésion complète : 5 cas
LCP
Aucun cas
LCL
Entorse : 1 cas
LCM
Entorse : 4 cas
Subluxation de la rotule
4 cas
Epanchement intra articulaire
10 cas
Kyste poplité
1 cas
34
5. Les données opératoires :
La majorité des interventions ont étaient réalisées sous arthroscopie.
Il y a eu 5 ligamentoplasties du LCA du type Kenneth-Jones, dont 2 réalisées sous
arthroscopie et 3 sous ciel ouvert.
16 méniscotomies ont été réalisées, dont 11 sous arthroscopie. Les interventions
ont consistés en des résections méniscales partielles. On a eu deux cas de
discordance entre les données de l’IRM et ceux de la chirurgie, dans les deux cas on
a retrouvé lors de la chirurgie des lésions en anse de seau qui n’ont pas été révélées
par l’IRM. Un de ces deux cas a été opéré 3 mois après la réalisation de l’imagerie.
Aucun cas d’entorse de ligament collatéral n’a nécessité un traitement chirurgical.
Dans un cas, la chirurgie a révélé un plicas synovial passé inaperçu en IRM. Dans un
autre cas discordant, une chondrite retrouvée lors de la chirurgie était ignorée par
l’IRM.
6. L’évolution :
Aucun dossier clinique ne comporte le suivi des patients en post-opératoire.
35
TROISIÈME PARTIE
DISCUSSION
36
I. Les données épidémiologiques :
1. L’âge :
Le jeune âge de nos patients est expliqué par notre critère de sélection
(patients âgés de moins de 55 ans), dont le but était d’éliminer les lésions
dégénératives afin de s’intéresser uniquement aux lésions d’origine traumatiques.
Inversement, les lésions traumatiques du genou sont l’apanage du sujet jeune.
2. Le sexe :
Le sexe masculin est dominant aussi bien dans la littérature que dans notre
série, du fait de la prédominance des traumatismes sportifs.
3. La cause du traumatisme :
La cause la plus fréquente des lésions traumatiques du genou est représentée
par les accidents de sport. Les sports les plus pourvoyeurs de lésions des structures
du genou sont le football, le ski et les sports collectifs dits de contact où il y a un
conflit corporel entre les joueurs.
II. Les lésions méniscales :
1. L’incidence :
Dans notre série, 89,5 % des patients présentent des atteintes méniscales,
avec une prédominance des lésions du ménisque interne à 71%.
Les lésions les plus fréquemment retrouvées sont les fissures de la corne
postérieure du ménisque interne et de la corne antérieure et du segment moyen du
ménisque externe.
La lésion dite en anse de seau est retrouvée chez 30% des patients.
37
2. Le mécanisme lésionnel :
Le mécanisme resposable peut être une torsion, du même type que celle qui
provoque des lésions ligamentaires du genou, soit en valgus rotation externe,
(schéma1) soit en varus rotation interne. Un traumatisme minime peut aussi
provoquer
ce
pincement
et
cette
déchirure,
comme
le
relèvement
d’un
accroupissement prolongé. Le ménisque se pince dans ces cas entre le condyle
fémoral et le plateau tibial et il peut s’en suivre une déchirure verticale ou oblique.
Cette déchirure peut par la suite évoluer et se prolonger vers l’avant et/ou l’arrière,
pouvant parfois séparer une languette générant une lésion en « anse de seau ».
Schéma1 : mécanisme en flexion valgus rotation externe appliqué à un genou en flexion lors du ski
Il existe une variante anatomique qui constitue un facteur de risque de lésions
méniscales : le ménisque discoïde, retrouvé chez deux de nos patients. Il s’agit d’un
ménisque anormalement large, ayant une épaisseur d’au moins 2mm de plus que le
ménisque opposé et une largeur de plus de 15mm pour une normale d’environ
8mm. On distingue deux types : les ménisques ronds (schéma2) et les ménisques
épaissis mais qui gardent leur forme habituelle en croissant (schéma3).
38
Schéma2 : un ménisque
discoïde rond.
Schéma3 : un ménisque avec
mégacorne postérieur.
3. Description des lésions méniscales :
- La lésion verticale longitudinale (schéma4): Cette lésion traverse le ménisque
dans son épaisseur et s’étend de l’arrière vers avant. Elle est le plus souvent
transfixiante. Sa forme majeure est représentée par « l’anse de seau » qui peut se
luxer en dedans vers l’échancrure inter-condylienne.
Schéma4 : Lésion verticale longitudinale.
- La lésion verticale radiale (schéma5) : cette lésion correspond à une déchirure
du ménisque dans toute son épaisseur et s’étend du bord libre du ménisque vers le
mur méniscal. Elle est localisée en principe à un segment méniscal et devient
verticale oblique quand elle s’étend dans la surface méniscal pour atteindre le
segment adjacent.
39
Schéma5 : Lésion verticale radiale.
- La Lésion horizontale (schéma6) : il s’agit d’une lésion en clivage qui sépare le
ménisque dans son épaisseur en deux feuillets ou plus. Elle est le plus souvent
d’origine dégénérative que traumatique.
Schéma6 : Lésion horizontale
Il existe une grande variété de lésions qui sont des combinaisons plus ou moins
complexes de ces lésions de base.
4. Les aspects en IRM :
4.1 Classification IRM des lésions méniscales :
Les signaux intraméniscaux sont classés par Crues et Stoller en trois grades
[21,22] : (schéma7)
- Le grade I correspond à un hypersignal punctiforme ou nodulaire, unique ou
multiple, mais ne s’étendant pas aux surfaces articulaires du ménisque.
- Le grade II est un hypersignal linéaire intraméniscal n’atteignant pas la surface
articulaire mais pouvant se prolonger vers la région d’insertion ménisco-capsulaire.
40
Les grades I et II sont généralement asymptomatiques et peuvent se voir à tous les
âges.
- Le grade III correspond à un hypersignal linéaire étendu à au moins une des deux
surfaces articulaires méniscales. Il peut s’agir d’une lésion linéaire simple ou de
morphologie complexe avec des traits de refend. Seule ce type de lésions est
considéré comme une fissure.
Schéma7 : Classification IRM des lésions
méniscales. Grade I : hypersignal nodulaire ou
punctiforme intraméniscal.
Grade II : hypersignal linéaire intraméniscal.
Grade III : hypersignal linéaire ou irrégulier étendu à
au moins une surface méniscale (1 : horizontal ; 2 :
oblique ; 3 : vertical ; 4 : complexes).
Mesgarzadeh a décrit une classification en sept grades précisés selon des
critères morphologiques ou de signal complémentaires.
1 : hypersignal punctiforme ou nodulaire, unique ou multiple, intraméniscal (gradeI)
2 : hypersignal linéaire plus ou moins étendu à la capsule articulaire, respectant la
surface articulaire (grade II)
Hypersignal linéaire étendu à au moins une surface articulaire (grade III) associé à :
41
3 : …une section méniscale de petite taille (ménisque court)
4 : …une amputation du bord libre en pan coupé (ménisque court tronqué)
5 :… sans autres anomalies.
6 :… une atteinte des deux surfaces articulaires
7 :…des hypersignaux linéaires irréguliers extensifs, quels que soient leurs rapports
avec les surfaces articulaires (lésions comminutive).
4.2 Description IRM des fissures méniscales :
4.2.1 la fissure simple :
Le diagnostic d’une fissure méniscale en IRM ne doit être retenu que si la
lésion est visible sur plus de 2 coupes successives. Il est parfois difficile de faire la
distinction entre une lésion grade II et grade III (fig10 et11), mais si l'hypersignal
n'atteint pas de façon évidente la surface articulaire du ménisque, il faut le
considérer de grade II. Seuls les grades III certains, non équivoques, doivent donc
être retenus pathologiques [23].
42
Fig10 : une fissure horizontale de la corne postérieure du ménisque interne.
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès )
Il convient de rechercher des anomalies de la morphologie méniscale qui sont des
arguments supplémentaires en faveur de la déchirure [24,25]. On retient le décroché
du contour méniscal, sous forme d’une encoche focale de la surface articulaire
méniscale, signe augmentant la valeur diagnostique d'un hypersignal et parfois la
seule anomalie visible dans certaines fissures, et l’amincissement localisé du
ménisque.
Il faut préciser également les caractéristiques du trait fissuraire : longitudinal,
horizontal, radial ; complet ou incomplet selon que le trait clive totalement ou
partiellement le ménisque.
43
Fig11: fissure oblique radiale de la corne postérieure du MI
MI
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
Il existe certaines images pièges qui peuvent simuler des fissures [26], dont on
citera les deux principale à connaître :
- il existe un ligament transverse antérieur qui relie la corne antérieure du
ménisque externe à la corne antérieure du ménisque interne. Sa prévalence et
de l’ordre de 50% à 60%. Sur les coupes sagittales, il peut simuler une fissure
oblique de la corne antérieure du ménisque interne.
- Le ligament méniscofémoral, représenté par le ligament de Wrisberg le plus
souvent, génère sur les coupes sagittales une bande en hypersignal entre lui et
la corne postérieure du ménisque externe, pouvant simuler une fissure oblique
[27].
4.2.1 La lésion en anse de seau : [28, 29, 30]
C’est une fissure verticale longitudinale transfixiante. Le diagnostic est évident
devant cette bandelette luxée dans l’échancrure. Le ménisque en place présente
ainsi une diminution de son diamètre par amputation de son bord libre. La lésion
intéresse le plus souvent le ménisque interne. Cette lésion en « anse de seau »
présente un caractère mobile patent puisque le segment méniscal est déplacé dans
44
l’échancrure inter-condylienne (fig12). Sur les images sagittales cette anse de seau
donne un aspect dit en double LCP (fig13)].
Fig12 : languette méniscale interne luxée dans l’échancrure intercondylienne (flèche) associée à une
fissure oblique du moignon restant (tête de flèche)
(Image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
Fig13 : aspect en double LCP
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
45
4.3 Le kyste méniscal : (fig14) [31, 32]
Les kystes méniscaux sont volontiers associés aux fissures méniscales
horizontales. Ces kystes sont probablement alimentés en liquide synovial à travers
la fissure lors de la mobilisation du genou. Il s’agit de formations kystiques à la
périphérie du ménisque, bien visibles en IRM en hyposignal T1 et hypersignal en
densité de proton et pondération T2. Ils peuvent rompre le plan capsuloligamentaire collatéral et migrer à distance de l’interligne. De même, les kystes de la
corne antérieure du ménisque externe sont volontiers développés dans la graisse de
Hoffa.
Fig14 : Kyste de la corne antérieure du ménisque interne
4.4 La désinsertion ménisco-capsulaire :
Il s’agit d’une rupture de l’attache capsulaire de la périphérie méniscale. Les
signes en faveur sont [33]:
- Une interposition de liquide entre ménisque et capsule.
46
- Un décalage du ménisque vers l’avant supérieur à 5 mm par rapport au bord
postérieur du plateau tibial.
- L’irrégularité de la périphérie du ménisque.
Il existe deux pièges pouvant poser à tort le diagnostic d’une désinsertion capsuloméniscale :
- Une insertion capsulaire richement vascularisée et donc hyperintense T2 peut
évoquer une désinsertion ménisco-capsulaire.
- La bourse du ligament poplité forme une image linéaire verticale oblique en
hypersignal au niveau de la corne postérieure du ménisque externe et peut
simuler une désinsertion périphérique ou une fissure verticale. Cette image
dépasse les limites du ménisque, ce qui permet de la reconnaître sur deux ou
trois coupes adjacentes. Par ailleurs, elle présente un trajet oblique de haut en
bas et d’avant en arrière, inhabituel pour une fissure.
- La lame graisseuse qui sépare le ligament collatéral médial de la périphérie du
ménisque
peut
simuler
une
désinsertion
sue
les
coupes
frontales
en
pondération T1.
- une bourse présente dans environ 90% des cas sépare la périphérie du
ménisque du ligament latéral interne ; la présence da liquide dans cette bourse
peut également simuler une désinsertion ménisco-capsulaire.
5. Corrélation radio-chirurgicale :
La sensibilité de l'IRM est en moyenne de 90 % (82 à 97 %) et sa spécificité de
57 à 98 % dans la littérature [34, 35, 36]. Il existe donc environ 10 % de discordance
entre IRM et données chirurgicales, parmi lesquelles 40 % sont inévitables (y compris
rétrospectivement). Ce sont les faux positifs et faux négatifs de l’IRM, dont 40 %
47
sont liés à des aspects équivoques et difficiles, et 20 % sont des erreurs
d'interprétation, sur pièges anatomiques notamment.
Dans notre série :
Sur 16 ménisques opérés on trouve une concordance entre les donnés de l’IRM et les
donnés de la chirurgie, sauf pour deux cas où l’IRM ne révèle pas certains lésion
retrouvées en per-opératoire.
- Premier cas : une fissure de la corne postérieure du ménisque interne a été
diagnostiquée en IRM. La chirurgie réalisée sous mini arthrotomie retrouve une
fracture de la corne postérieure du ménisque interne ainsi qu’une lésion en anse
de seau, passée inaperçu à l’imagerie.
- Deuxième cas : c’est une lésion grade III du segment moyen du ménisque
externe avec rupture du LCA. Lors de la chirurgie réalisée sous arthroscopie, on
découvre une lésion du ménisque externe en anse de seau ainsi qu’une rupture
du LCA.
Chez ce patient la discordance pourra être expliqué par le fait que le patient s’est
fait opéré 3 mois après la réalisation de l’IRM.
6. Le ménisque opéré :
Les variations postopératoires de forme et de signal rendent difficile
l'interprétation des images : une méniscectomie partielle détermine un signal
hétérogène, des contours irréguliers, de même qu'une amputation méniscale dont
l'importance diminue proportionnellement la fiabilité de l'IRM. Un hypersignal de
type fissuraire peut persister malgré la méniscectomie, correspondant soit à un petit
reliquat fissuraire stable laissé volontairement en place, soit à une résection
insuffisante [37]. Un geste de suture méniscale provoque également un hypersignal
48
linéaire difficile à attribuer plus à une récidive de fissure qu'à un reliquat fissuraire
[38].
L'arthro-IRM pourrait améliorer la fiabilité diagnostique mais sa place face à
l'arthrographie ou à l'arthroscanner reste néanmoins à établir.
III. Les lésions des ligaments croisés :
1. Les lésions du LCA :
1.1 L’incidence :
La rupture du LCA est la lésion ligamentaire la plus fréquemment rencontrée,
isolée ou associé à d’autres lésions ligamentaires.
Dans notre série, 6 patients présentent une atteinte du LCA, soit 32% des patients,
dont 83% présentent une rupture compète du ligament.
On note l’association de lésion du LCA avec fissure méniscale dans 83% des cas.
L’association de rupture du LCA avec entorse des ligaments collatéraux se voit dans
33% des cas de notre série.
1.2 Mécanismes lésionnels :
Les lésions ligamentaires sont dues le plus souvent à des traumatismes
indirects. La rupture du LCA est le plus souvent consécutive à un mécanisme de
rotation externe, flexion et valgus forcé. La rotation externe cause une avancée du
plateau interne et est freinée en premier lieu par le ligament collatéral latéral et
ensuite par le LCA. L’association du valgus et de la rotation externe étire le LCL et
rompe le LCA (schéma8). L'instabilité produite provoque fréquemment des ruptures
des ménisques. Ainsi, la rupture du LCA est fréquemment associée à une lésion du
LCM et d’un ménisque, qu’il faudra systématiquement rechercher en IRM.
49
Schéma8 : Mécanisme en flexion
valgus genou bloqué dans un sport de
contact
La rotation interne, c'est à dire le mouvement du tibia ou de la pointe du pied vers
l'intérieur, provoque dans le genou une avancée du plateau tibial externe et la
rétrocession du plateau interne (schéma9). Le premier élément qui s'oppose à
l'avancée du plateau externe est le ligament croisé antérieur (LCA) et avec ce genre
de mécanismes, naissent fréquemment des lésions isolées de LCA.
Schéma9 : Flexion varus rotation interne avec pied collé au sol.
50
1.3 Description des lésions :
La rupture du LCA existe sous différentes formes :
- La rupture intraligamentaire : C’est la forme la plus courante (60 à 80 %). Située en
plein corps du ligament, elle est parfois intrasynoviale, permettant alors à la portion
distale du LCA, encore vascularisée, de s'accoler au LCP (cicatrisation en nourrice de
A Trillat).
- La rupture au voisinage de l'insertion fémorale : Elle est moins fréquente; il s'agit
soit d'une avulsion avec arrachement osseux le plus souvent, soit d'une rupture
proche de l'insertion.
- La rupture au voisinage de l'insertion tibiale : Encore moins fréquente chez
l'adulte, elle se présente surtout sous forme d'un arrachement de l'épine tibiale.
Cette localisation est l'apanage de l'enfant.
1.4 Aspects en IRM : [39, 40]
1.4.1 La rupture complète :
Signes directs :
Les modifications de morphologie et de trajet sont les plus évocatrices. Les
contours ligamentaires sont irréguliers, ondulés, flous, mal limités. La rupture siège
le plus souvent dans la portion proximale du ligament qui s’horizontalise (fig15) et
parfois s’accole au LCP (prise en nourrice). La verticalisation du ligament est
observée en cas de désinsertion basse, rare mais très spécifique.
51
Fig15 : coupe sagittale montrant l’horizontalisation du LCA (flèche) et la non visualisation de son
insertion fémorale
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès).
Les modifications de signal rendent compte de l’hématome ligamentaire et de la
réaction inflammatoire. Il peut s’agir d’un hypersignal intraligamentaire focal ou
diffus, modéré en T1 et en densité de protons, plus intense en T2 mais restant non
liquidien. L’importance des phénomènes oedémato-hémorragiques conditionne
l’appréciation d’une discontinuité des fibres et la visibilité du ligament, qui peut
disparaître dans une pseudomasse nuageuse en hypersignal de l’échancrure,
pathognomonique de la rupture [41].
La non visualisation du LCA dans les trois plans (fig16), son horizontalisation, ou la
présence d’une solution de la continuité sont les trois signes les plus évocateurs,
avec une valeur prédictive positive de 100%.
Dans notre série :
Chez les cinq cas où la rupture est compète, on note :
•
La
modification
de
la
morphologie
du
ligament
sous
forme
d’une
horizontalisation du LCA, objectivée dans 3 cas.
52
•
Les modifications du signal sont aussi présentes chez 3 patients, sous forme
d’hypersignal T2 intraligamentaire.
•
Dans un seul cas, on a noté une non-visualisation du ligament.
Fig16 : Absence du LCA
(image du service de radiologie du CHU Hassan II de Fès)
Signes indirects :
Ils sont nombreux, peu sensibles et semblent être très spécifiques et aider à
augmenter la confiance diagnostique dans les cas difficiles. Nous citerons les
résultats de l’étude de Gentilli [42], ce sont :
- les anomalies d’orientation du LCA avec un angle inférieur à 45° par rapport au
plateau tibial (Se 90%, Sp 97%) et supérieur à 15° par rapport à la ligne
intercondylienne de Blumensaat (Se 89%, Sp 100%) [43].
- l’association d’une contusion osseuse ou d’une fracture ostéochondrale, qui
serait un signe peu sensible 50% mais très spécifique, proche de 100%. Elle
concerne surtout le tableau tibial latéral [44].
- Un angle de LCP supérieur à 107° aurait une sensibilité de 52% et une spécificité
de 94% [45]. L’aspect détendu et courbé du LCP est un signe indirect du tiroir
antérieur.
53
- le déplacement postérieur du ménisque latéral de plus de 3,5mm et son non
recouvrement [42].
- Le tiroir antérieur de plus de 5 à 7mm par rapport à l’axe vertical passant par le
bord postérieur du plateau tibial externe [46].
1.4.2 La rupture partielle : [47]
Le LCA est composé de deux contingents principaux fonctionnellement
différents, postéro-externe et antéro-interne. Ce dernier est habituellement le
premier à céder et peut être le seul. Plus rarement, les traumatismes en
hyperextension et rotation interne provoquent la rupture isolée du contingent
postéro-externe à son insertion fémorale. En cas de rupture partielle, l'examen
clinique est souvent mis en défaut, aboutissant à un diagnostic le plus souvent
erroné de lésion méniscale.
L'IRM est normale dans la moitié des cas. Il faut rechercher des modifications du LCA
à
type
d'hypersignaux
discrets,
de
contours
flous,
mal
limités,
ondulés,
d'épaississement ou amincissement avec persistance de fibres continues et
d'orientation normale en coupes sagittales. La non visualisation du LCA dans un seul
plan ou la présence d'une masse hétérogène postéro-latérale doivent également
soulever le diagnostic. L'absence de signes indirects d'instabilité (absence de
translation tibiale antérieure) est une condition du diagnostic qui reste difficile à
porter sur l'IRM, la discontinuité étant souvent masquée par l'œdème. En outre, le
diagnostic différentiel est parfois difficile avec une dégénérescence myxoïde se
présentant sous forme d'un hypersignal localisé. L'IRM est un examen non
dynamique, il ne peut donc pas apprécier la valeur mécanique d'un ligament qui ne
comporte pas de signes de rupture franche. Le diagnostic définitif de rupture
54
partielle revient donc à l'arthroscopie. L'évolution spontanée se fait, soit vers la
guérison, soit vers la rupture complète.
Dans notre série on a retrouvé un seul cas de lésion partielle du LCA où ce dernier
parait de contours flou mal limités et aminci.
1.5 Les lésions associées :
Les lésions chondrales sont fréquentes et intéressent le condyle fémoral
interne deux fois sur trois.
Les déchirures méniscales sont un critère d'instabilité. Fréquentes (60 à 70%
des cas selon Cannon [48]), le trait est volontiers vertical et périphérique ou à type
de désinsertion méniscocapsulaire. Elles sont corrélées avec les échecs de la
ligamentoplastie
et
favorisent
les
lésions
chondrales,
notamment
pour
le
compartiment interne.
L'atteinte des ligaments collatéraux est un critère d'instabilité important pour
la prise en charge, mais qui reste souvent difficile à établir précisément en IRM. Le
ligament collatéral médial est le plus fréquemment lésé, éventuellement associé à
une atteinte du ménisque interne, réalisant ainsi la classique triade antéro-interne.
L'atteinte du ligament collatéral latéral est rare, survenant dans des traumatismes
importants et doit faire rechercher une lésion du poplité.
Dans notre série :
- Un patient présente une rupture complète du LCA associé à une entorse du LCL
et du LCM ainsi qu’à une lésion de ménisque interne.
- 4 patients avec une rupture du LCA ont présenté des fissures du ménisque
interne.
55
- Chez un patient on a objectivé la présence d’une atteinte chondrale en peropératoire.
2. LES LÉSIONS DU LCP :
2.1 L’incidence :
La rupture du LCP est nettement moins fréquente que celle du LCA. Sa
constitution en particulier l’homogénéité et l’épaisseur de ses fibres expliquent
qu’un traumatisme violent soit nécessaire à sa rupture. Selon Simonsem et al., Il y
aurait une rupture de LCP pour cinq ruptures de LCA, cependant, l’incidence des
lésions du LCP rapportée dans la littérature est variable. L’étude la plus ancienne est
celle d’O’Donoghue en 1955 qui retrouve sur l’ensemble des ruptures ligamentaires
du genou 11% de lésions du LCP. Ce taux ainsi que l’étiologie de la rupture diffère
selon que l’on considère une population générale ou sportive.
Dans notre série on n’a objectivé aucune lésion du LCP.
2.2 Mécanismes lésionnels :
Le mécanisme le plus commun, environ 45 % des cas, se rencontre au cours des
accidents de la voie publique lors du syndrome du tableau de bord avec un choc
direct à la face antérieure de l'extrémité supérieure du tibia genou fléchi
(schéma10).
Les ruptures du LCP en pratique sportive sont secondaires à des mécanismes en
hyperflexion du genou avec le pied en flexion plantaire. Ce mécanisme est
responsable de ruptures isolées du LCP. L'hyperflexion isolée (schéma11) peut être
en elle-même une cause de rupture du LCP mais elle est souvent combinée à un
choc antérieur sur le tibia.
Un mécanisme en varus ou en valgus peut se retrouver dans les traumatismes à
haute énergie. Dans ces cas, le LCP se rompt toujours une fois les formations
56
ligamentaires périphériques rompues de même que dans les mécanismes en
rotation interne ou externe.
Schéma10 : syndrome du tableau de
bord, choc antérieur sur le tibia genou
fléchi
Schéma11 : hyperextension du genou
2.3 Description des lésions :
La rupture du LCP existe sous plusieurs formes. Les ruptures intraligamentaires sont les plus fréquentes (environ 70 %) et se rencontrent pour tous les
types d'accident. Les ruptures au plancher sont moins fréquentes (20 %) et seraient
plutôt le fait des traumatismes antéropostérieurs, provoquant alors un arrachement
de l'épine tibiale postérieure. Les ruptures au plafond sont plus rares (10 %) et sont
plutôt le fait de mécanismes combinés. Les ruptures partielles toucheraient plutôt le
faisceau postéro-médial.
2.4 Aspects en IRM : [49, 50]
Signes directs :
Ils sont identiques à ceux du LCA :
- Interruption ligamentaire, partielle ou complète, mieux vue en T2 qu’en T1, soit
par rupture en plein corps, soit par désinsertion tibiale.
- Non visualisation du ligament.
57
- Epaississement du ligament.
- Hypersignal T1 et surtout en T2, hétérogène en rapport avec l’hémorragie,
l’œdème et/ou le liquide intraligamentaire.
Signes indirects :
- Horizontalisation du ligament.
- Subluxation postérieure du tibia.
- Contusion osseuse du tibia et du condyle, en miroir.
- Avulsion-fracture de l’insertion tibiale du ligament.
- Lésions associées ménisco-ligamentaires, fréquentes, plus souvent internes
qu’externes (ligament collatéral médial une fois sur deux, ménisque interne une
fois sur trois). Le LCA est atteint deux fois sur trois.
3. Corrélation radio-chirurgicale :
L'IRM est fiable, que ce soit pour les lésions du LCA [51] (fiabilité : 90 à 98 %)
ou du LCP (fiabilité : 96 à 98 %) [52]. Brandser note que l'utilisation des signes
directs seuls est aussi fiable que l'utilisation des signes directs et indirects ; en
revanche, l'utilisation des signes indirects seuls est moins fiable.
Dans notre série : la corrélation entre les données de l’IRM avec celle de la
chirurgie du genou montre une sensibilité de cet examen égale à 100 % . On
constate ainsi que l’IRM a pu détecter toute atteinte du LCA dans notre série.
On ne peut pas apprécier l’apport de l’IRM en matière des lésions du LCP à partir de
notre série vu que nous n’avons décelé aucune atteinte de ce ligament.
58
4. Imagerie postopératoire :
Les cinq patients de notre série qui présentent une rupture complète du LCA
ont bénéficié d’une ligamentoplastie de type Kenneth-Jones, dont 3 sous ciel ouvert
et 2 sous arthroscopie.
Le signal du greffon varie selon le délai de l'examen par rapport à l'intervention du
fait de la « ligamentisation » centrifuge du transplant qui débute vers 2 semaines,
avec apparition d'un signal intermédiaire puis hyperintense, d'une prise de contraste
et de contours plus flous. Ces modifications ne permettent pas de se prononcer sur
l'état de la plastie (en dehors de la présence d'un syndrome du Cyclope). Elles
régressent au bout de 1 an et ont habituellement disparu à 2 ans, le transplant
retrouvant un hyposignal qui autorise une étude IRM plus contributive [53, 54].
Sur le plan morphologique, la période postopératoire est marquée par une
augmentation de calibre de la plastie. Les coupes axiales obliques peuvent rectifier
un aspect faussement discontinu en sagittal. Les vis d'interférence résorbables
disparaissent en 3 à 5 ans. Un hypersignal liquidien peut persister à l'emplacement
de la vis [55].
Les tunnels présentent une prise de contraste très prolongée (supérieure à 2 ans).
Leur bonne position s'évalue avant tout sur les radiographies ; des repères ont été
proposés en IRM, notamment pour juger de la position du tunnel tibial. Celle-ci peut
être évaluée sur une coupe axiale par la mesure de l'index tibial, qui correspond à la
distance entre le bord antérieur du plateau tibial et le milieu du tunnel rapportée à la
longueur antéropostérieure du plateau tibial. Il existe un risque de conflit avec
l'échancrure s'il est inférieur à 30 %. Plus simplement, le bord antérieur du tunnel
tibial doit se trouver en arrière de la ligne du toit de l'échancrure (en coupes
sagittales) sur un genou en extension complète. La bonne position du tunnel
59
fémoral est difficile à évaluer du fait de l'absence de repère condylien sur la coupe
passant par le greffon.
Aucun examen IRM post-opératoire n’a été réalisé pour nos patients.
IV. les lésions des ligaments collatéraux :
1. L’incidence :
Dans notre série, la lésion des structures collatérales est présente chez 26% de
nos patient avec 80% de lésions intéressant le LCM.
2. Mécanismes lésionnels :
2.1 Ligament collatéral médial :
Le plus souvent, il s'agit d'une force appliquée directement sur la face latérale
du genou, entraînant un valgus pur sur l'articulation du genou (schéma12). La
rupture du LCM se fait d'autant plus que le quadriceps est relâché. Cette rupture,
lorsqu'elle est complète (deux faisceaux), se poursuit jusqu'à la capsule interne
puisque le faisceau profond y est quasiment indissociable. La rotation externe forcée
pure est rare, et provoque des lésions du LCM et du ménisque interne.
Schéma12 : Force appliquée sur la face externe du genou
60
2.2 Ligament collatéral latéral :
Le varus forcé alors que le genou est en hyperextension est le principal
mécanisme incriminé, puisque le LCL est tendu en extension. Le varus flexion
rotation interne (VARFI) peut entraîner des lésions du LCL lorsque le mouvement se
poursuit après la rupture du LCA (ski, sports à pivots, sports de contact...). Les
accidents violents en valgus forcé entraînant une luxation externe du genou peuvent
atteindre le LCL par décollement périosté.
3. Description des lésions :
Il existe trois stades de l’entorse des ligaments collatéraux : un stade
d’élongation ou entorse simple où le ligament conserve sa continuité, un stade de
rupture partielle et enfin un stade de rupture complète.
Le niveau de la rupture peut être différent sur le faisceau superficiel et sur le
faisceau profond (lésions à deux étages) et se situe proche de l'insertion fémorale
ou plus rarement tibiale, pouvant même réaliser un arrachement osseux. Les
ruptures incomplètes, c'est-à-dire la rupture des fibres au sein du ligament sans
réelle solution de continuité, ont été décrites et aboutissent à un « étirement » du
ligament.
4. Aspect en IRM :
A la phase aiguë, l'œdème et l'hématome sont au premier plan et peuvent
affecter la différenciation des trois différents stades d'entorses [56] :
- au stade d'élongation ou d'entorse simple, on met en évidence un oedème souscutané profond et périligamentaire se manifestant par un hypersignal T2 autour
61
du ligament qui est parfois localement épaissi ou aminci, mais jamais
interrompu ;
- au stade de rupture partielle, il existe un hypersignal du ligament ou un
hypersignal T2 dissociant les plans superficiels et profonds, effaçant la graisse
sous-jacente ;
- au stade de rupture complète, soit le ligament collatéral médial apparaît
localement interrompu, soit il est méconnaissable dans l'œdème des parties
molles internes (hétérogénéité de signal en T1 et hypersignal T2).
Il faut noter que l'IRM est un bon examen pour le diagnostic lésionnel, mais la
sensibilité de l’examen diffère d’un signe à l’autre. Le signe ayant la meilleure
sensibilité est l'effacement de la graisse entre les deux faisceaux du ligament (81 %).
L'œdème osseux au niveau de l'insertion fémorale est très spécifique, mais sa
sensibilité n'est que de 53 %.
L'association à d'autres lésions est la règle et l'IRM recherche notamment une
atteinte des ligaments croisés et des ménisques.
Dans notre série :
- Un patient présente une rupture compète du LCL associée à une entorse du LCM
et une rupture complète du LCA.
- Un patient présente une entorse du LCM avec rupture partielle du LCA.
- Deux patients présentent une entorse isolée du LCM sans autres atteintes
ligamentaires.
- L’association de lésions du ménisque interne est présente chez 3 patients.
62
5. Corrélation radio-chirurgicale :
Vu le nombre limité des lésions des ligaments collatéraux dans notre étude,
on ne peut pas tirer des conclusions significatives. D’autant plus qu’aucune lésion
des ligaments collatéraux n’a nécessité une prise en charge chirurgicale.
Dans la littérature, on trouve peu d’études qui rapporte l’apport de l’examen par
résonance magnétique dans les lésions isolées des ligaments collatéraux vue que
l’atteinte simultané de plusieurs ligaments à la fois est la règle.
V. Les lésions de l’appareil extenseur :
Les lésions de l'appareil extenseur sont présentes dans 10 à 20 % des cas lors
des luxations du genou, notamment postérieures [50]. Les traumatismes violents
entraînent
volontiers
des
ruptures
musculaires
ou
tendineuses.
Les
microtraumatismes répétés entraînent plutôt des tendinopathies, des sollicitations
anormales au niveau des insertions tendineuses et des lésions cartilagineuses.
Dans notre série nous n’avons retrouvé aucune rupture ligamentaire. On a noté une
sub-luxation de la rotule chez 4 patients soit 21% de l’ensemble des cas.
1. Le tendon rotulien :
La rupture complète est rare et son diagnostic est clinique : ascension de la
rotule et perte du relief du tendon rotulien. L’IRM peut par contre aider à la mise en
évidence d’une rupture partielle, fréquente au niveau de l’insertion patellaire où l’on
peut noter les signes suivants : perte de continuité des fibres, augmentation de la
taille du tendon et hématome adjacent. Les microruptures dues à la répétition de
petits traumatismes vont créer un petit œdème localisé à l’origine d’un hypersignal
intratendineux en T2, mieux visible sur les séquences effaçant le signal de la
graisse.
63
2. Le tendon quadricipital :
La rupture survient lors d’une contraction violente ou d’un choc direct, surtout
au niveau de l’insertion patellaire. Elle est parfois favorisée par la dégénérescence
des fibres d’insertion et survient sur un traumatisme minime.
S’il s’agit d’une rupture complète, le diagnostic est clinique et le traitement est
chirurgical en urgence.
La sémiologie IRM de la rupture partielle est la même que pour les ruptures du
tendon rotulien : perte de la continuité des fibres, augmentation de la taille,
irrégularité du tendon et hématome adjacent sous forme d’un hypersignal relatif
intra-tendineux hétérogène en T1 et surtout en T2. Il peut prendre un aspect ondulé
dû à l’étirement des fibres.
3. les fractures de la rotule :
Le diagnostic est radiologique mais il peut être difficile dans le cadre de
fracture non déplacée ou de petite taille. L’IRM permet un diagnostic facile en
montrant les anomalies de signal de l’os spongieux. Le trait de fracture, noyé dans
l’œdème, est visible sous forme d’une ligne noire, quelle que soit la séquence, sous
réserve que le plan de coupe soit perpendiculaire. La fracture est transverse dans
50% à 80% des cas.
4. Instabilité et luxation de la rotule : [57]
La luxation aiguë de la rotule survient le plus souvent lors d'une activité
sportive. Le mécanisme est parfois direct avec choc tangentiel sur la rotule, ou le
plus souvent indirect lors d'un mouvement en rotation externe du tibia.
64
L’IRM peut mettre en évidence les stigmates d’une luxation de la rotule, qui
représente 2 à 3% des genoux traumatiques et peut passer inaperçue dans 50 à 75%
des cas lorsqu’elle se réduit immédiatement. Les signes directs et indirects
d’épisodes de luxations sont les suivants :
•
Signes indirects : épanchement intra-articulaire, contusion osseuse ou
fracture sous-chondrale du condyle latéral et de la facette médiale de la
rotule, (fig17,18)
•
Signes directs : rupture ou hypersignal T2 hétérogène du retinaculum
pararotulien médial, avulsion osseuse ou cartilagineuse au point d’insertion
du retinaculum. (fig19)
Dans tous les cas, il faudra donc s’attacher à rechercher les facteurs prédisposant à
type d’anomalie de position ou de dysplasie rotulienne ou trochléenne.
Dans notre série la subluxation de la rotule est présente chez 21% des patients.
Fig17 : contusion de la joue externe de la
rotule.
(image du service de radiologie du CHU
Hassan II de Fès)
Fig18 : épanchement intra-articulaire.
(image du service de radiologie du CHU
Hassan II de Fès)
65
Fig19 : subluxation de la rotule.
(image du service de radiologie du
CHU Hassan II de Fès)
VI. Les lésions osseuses :
[58]
1. Les arrachements osseux :
Les insertions ligamentaires peuvent être le siège d'arrachements osseux. Les
insertions capsulaires sont également susceptibles de provoquer des arrachements
osseux, mais elles intéressent surtout le compartiment externe (fracture de Segond
[59]) qui est aussi un signe indirecte de la rupture du LCA.
2. Les contusions osseuses :
Le signal de la contusion est hyperintense en T2 dû à d’œdème mieux vu en
saturation de graisse ou STIR. La restitution ad integrum se fait en quelques
semaines. On met parfois en évidence un hyposignal franc linéaire au sein de la
zone d’œdème dû à l’impaction trabéculaire : on parle alors de microfracture
ostéochondrale. Si elle rejoint la corticale qui peut éventuellement être discontinue,
on parle de fracture occulte.
Dans notre série on a objectivé la présence de contusion osseuse chez 21% des cas,
accompagnant des entorses des ligaments collatéraux et du LCA (fig20) (schéma13).
Les contusions siègent dans un des deux compartiments de l’articulation fémorotibiale.
66
Fig20 : contusion osseuse du condyle
fémoral externe dans un contexte de
rupture du LCA.
(image du service du CHU Hassan II de
Fès)
Schéma13 : mécanisme de la
contusion osseuse lors de rupture
du LCA.
67
Conclusion
Au terme de cette étude, l’intérêt de l’imagerie par résonance magnétique
dans l’exploration de l’articulation du genou dans le cadre de la pathologie
traumatique est bien démontré.
Notre série est limitée vu nos critères d’inclusion, mais il en ressort quand
même une excellente sensibilité de l’IRM dans l’exploration des lésions méniscales,
approchant les 100%, de même pour les lésions du LCA, avec une corrélation radiochirurgicale presque parfait.
Pour éviter au maximum les erreurs d’interprétations, il faut faire attention
aux pièges anatomiques et techniques de l’examen.
Pour les atteintes osseuses et les lésions du l’appareil extenseur qui sont
de déclaration précoce et de prise en charge urgente, l’IRM n’a pas beaucoup
d’intérêt et n’apporte pas d’informations supplémentaires à la radiographie standard
et à la tomodensitométrie.
68
Résumé
Dans le cadre de la démonstration de l’apport de l’IRM dans la pathologie
traumatique du genou, nous présentons dans ce travail une série de 19 cas de
genoux victimes de traumatismes aillant causés des lésions ménisco-ligamentaires.
Nos patients sont colligés au service de traumatologie orthopédie du CHU Hassan II
de Fès sur une période allant du mois d’octobre 2003 au mois de septembre 2006.
Dans notre série 42% des patients ont moins de 30 ans, le sexe masculin est
dominant avec 74% d’homme. On a constaté que les accidents de sport sont les plus
responsables des traumatismes et les lésions du genou. Les signes cliniques qui ont
amenés nos patients à consulter sont la douleur et l’instabilité du genou dans la
majorité des cas.
On a retrouvé des lésions méniscales chez 16 patients, avec une atteinte
concomitante des deux ménisques à la fois chez 8 patients. La corne postérieure du
ménisque interne étant la plus fréquemment siège de fissures, ces dernières sont le
plus souvent grade III, on a mis en évidence 5 lésions en anse de seau et 2
ménisques discoïdes sièges de fissures.
Pour les atteintes ligamentaires, le LCA a été rompu chez 5 patients, l’entorse
du LCM a été retrouvée chez 4 patients et l’entorse du LCL chez un seul patient.
Tous les patients de notre série ont bénéficié d’une prise en charge
chirurgicale qui a confirmé les lésions retrouvées en IRM pour tous les patients sauf
pour deux atteintes méniscales.
69
‫ﻤﻠﺨــﺹ‬
‫ﻓﻲ ﺇﻁﺎﺭ ﺘﻭﻀﻴﺢ ﺇﺴﻬﺎﻡ ﺍﻟﺘﺼﻭﻴﺭ ﺒﺎﻟﺭﻨﻴﻥ ﺍﻟﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻲ ﻓﻲ ﺃﻤﺭﺍﺽ ﺍﻟﺭﻜﺒﺔ‪ ،‬ﻨﻘﺩﻡ ﻓﻲ ﻫﺫﺍ‬
‫ﺍﻟﻌﻤل ﺴﻠﺴﻠﺔ ﻤﻥ ‪ 19‬ﺤﺎﻟﺔ ﻟﻤﺭﻀﻰ ﻀﺤﺎﻴﺎ ﺍﻹﺼﺎﺒﺎﺕ ﻋﻠﻰ ﻤﺴﺘﻭﻯ ﺍﻟﺭﻜﺒﺔ ﺍﻟﻤﺅﺩﻴﺔ ﺇﻟﻰ ﺁﻓﺎﺕ‬
‫ﺍﻟﻬﻼﻟﻴﺔ ﺍﻟﺭﺒﺎﻁﻴﺔ‪ .‬ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺔ ﺘﻌﻨﻰ ﺒﺎﻟﻤﺭﻀﻰ ﺍﻟﺫﻴﻥ ﺘﻤﺕ ﻤﻌﺎﻟﺠﺘﻬﻡ ﺒﻤﺼﻠﺤﺔ ﺠﺭﺍﺤﺔ ﺍﻟﻌﻅﺎﻡ‬
‫ﻭﺍﻟﻤﻔﺎﺼل ﺒﺎﻟﻤﺭﻜﺏ ﺍﻻﺴﺘﺸﻔﺎﺌﻲ ﺍﻟﺠﺎﻤﻌﻲ ﺍﻟﺤﺴﻥ ﺍﻟﺜﺎﻨﻲ ﺒﻔﺎﺱ ‪ ،‬ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺩﺓ ﺍﻟﻤﺘﺭﺍﻭﺤﺔ ﺒﻴﻥ ﺃﻜﺘﻭﺒﺭ‬
‫‪ 2003‬ﻭ ﺸﺘﻨﺒﺭ ‪. 2006‬‬
‫ﺴﻥ ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ ﻴﻘل ﻋﻥ ‪ 30‬ﺴﻨﺔ ﻓﻲ ‪ ، % 42‬ﻴﻐﻠﺏ ﺠﻨﺱ ﺍﻟﺫﻜﻭﺭ ﺒﻨﺴﺒﺔ‬
‫‪% 74‬‬
‫ﻻﺤﻅﻨﺎ ﺃﻥ ﺍﻟﺤﻭﺍﺩﺙ ﺍﻟﺭﻴﺎﻀﻴﺔ ﻫﻲ ﺍﻟﻤﺴﺅﻭل ﺍﻷﻜﺒﺭ ﻋﻥ ﺍﻹﺼﺎﺒﺎﺕ‪ .‬ﺍﻷﺴﺒﺎﺏ ﺍﻟﺘﻲ ﺩﻓﻌﺕ ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ‬
‫ﺇﻟﻰ ﻤﺭﺍﺠﻌﺔ ﺍﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ ﻜﺎﻨﺕ ﻓﻲ ﻤﻌﻅﻤﻬﺎ ﺍﻵﻻﻡ ﻭﻋﺩﻡ ﺍﺴﺘﻘﺭﺍﺭ ﺍﻟﺭﻜﺒﺔ ‪.‬‬
‫ﻭﺠﺩﻨﺎ ﺍﻵﻓﺎﺕ ﺍﻟﻬﻼﻟﻴﺔ ﻋﻨﺩ ‪ 16‬ﻤﺭﻴﻀﺎ ‪ ،‬ﻜﻤﺎ ﻭﺠﺩﻨﺎ ﻋﻨﺩ ‪ 8‬ﻤﺭﻀﻰ ﺇﺼﺎﺒﺔ ﺍﻟﻬﻼﻟﻴﺘﻴﻥ‬
‫ﻤﻌﺎ ‪ .‬ﺍﻟﻘﺭﻥ ﺍﻟﺨﻠﻔﻲ ﻟﻠﻬﻼﻟﻴﺔ ﺍﻟﺩﺍﺨﻠﻴﺔ ﻫﻭ ﺍﻷﻜﺜﺭ ﺇﺼﺎﺒﺔ ﺒﺸﺭﻭﺥ ﻜﺎﻨﺕ ﻤﻥ ﺍﻟﺩﺭﺠﺔ ﺍﻟﺜﺎﻟﺜﺔ ﻓﻲ ﺃﻏﻠﺏ‬
‫ﺍﻷﺤﻴﺎﻥ ‪.‬‬
‫ﺒﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻹﺼﺎﺒﺔ ﺍﻟﺭﻭﺍﺒﻁ ‪ ،‬ﻻﺤﻅﻨﺎ ﺍﻨﻘﻁﺎﻉ ﻋﻠﻰ ﻤﺴﺘﻭﻯ ﺍﻟﺭﺒﺎﻁ ﺍﻟﻤﺘﺼﻠﺏ ﺍﻷﻤﺎﻤﻲ ﻋﻨﺩ ‪5‬‬
‫ﻤﺭﻀﻰ ﻭﺇﺼﺎﺒﺎﺕ ﻋﻠﻰ ﻤﺴﺘﻭﻯ ﺍﻟﺭﺒﺎﻁ ﺍﻟﺠﺎﻨﺒﻲ ﺍﻟﺩﺍﺨﻠﻲ ﻋﻨﺩ ‪ 4‬ﻤﺭﻀﻰ ﻭﺇﺼﺎﺒﺔ ﻤﺭﻴﺽ ﻭﺍﺤﺩ ﻋﻠﻰ‬
‫ﻤﺴﺘﻭﻯ ﺍﻟﺭﺒﺎﻁ ﺍﻟﺠﺎﻨﺒﻲ ﺍﻟﺨﺎﺭﺠﻲ ‪.‬‬
‫ﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ ﺍﺴﺘﻔﺎﺩﻭﺍ ﻤﻥ ﻋﻤﻠﻴﺎﺕ ﺠﺭﺍﺤﻴﺔ ﺃﻜﺩﺕ ﻭﺠﻭﺩ ﺍﻵﻓﺎﺕ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻤﺕ ﻤﻌﺎﻴﻨﺘﻬﺎ‬
‫ﺃﺜﻨﺎﺀ ﺍﻟﺘﺼﻭﻴﺭ ﺒﺎﻟﺭﻨﻴﻥ ﺍﻟﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻲ ﻋﻨﺩ ﺠل ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ ﻤﺎ ﻋﺩﺍ ﺍﺜﻨﻴﻥ ‪.‬‬
‫‪70‬‬
Abstract
Within the framework of the demonstration of contribution of the MR imaging
in the knee traumatic pathology, we present in this work a series of 19 patients
victims of traumatisms which has caused menisco-ligamentary injuries. Our patients
have been treated in the traumatology orthopaedics service in the CHU Hassan II Fez
from October 2003 through September 2006.
The age of the patients is less than 30 years in 42% and there is a clear male
dominance. We noticed that sport accidents are mostly incriminated in knee injuries.
The clinical signs that brought patients to consult are pain and instability of the
knee in the majority of the cases.
The maniscal distortions are found at 16 patients, at 8 patients both the tow
menisci was torn. The medial meniscus is the most frequently injured. We diagnosed
5 displaced meniscal fragments and 2 discoid menisci.
The anterior cruciate ligament was torn at 5 patients; we diagnosed collateral
ligaments injuries at 6 cases.
The MR imaging diagnoses were compared with the arthroscopy and open
surgery findings.
71
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