L’adieu à
Meschonnic
Par David Banon
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M 01907
- 289 -
F: 3,00 E
N°289 - AVRIL 2009 - 3
N°289 - AVRIL 2009 - 3
Peuple juif :
Alors il
existe ou pas ?
Peuple juif :
Alors il
existe ou pas ?
Projet Aladin :
Le dialogue
des
civilisations
Projet Aladin :
Le dialogue
des
civilisations
Mémoire :
Shoah
à la roumaine
Mémoire :
Shoah
à la roumaine
Polémique :
Sand
et ses pathologies
Polémique :
Sand
et ses pathologies
INFORMATION JUIVE Juin 2008 3
Editorialiste : Josy Eisenberg
Chroniqueur : Guy Konopnicki
Comité de rédaction : Josy Eisenberg,
Michel Gurfinkiel, Victor Malka,
Joël Mergui, Philippe Meyer
Collaborateurs : Armand Abécassis,
Anne-Julie Bémont, Albert Bensoussan,
Paul Giniewski, Hélène Hadas-Lebel,
Carol Iancu, Gérard Israël, André Kaspi,
Naïm Kattan, Elie Korchia, Odette Lang,
Annie Lelièvre, Daniel Sibony.
Direction Administrative
et Financière :
Noémie Lasry
Maquette : Information Juive
Photographies : Alain Azria
Régie publicitaire : BTN Edition
Tél. : 01 47 86 71 95 Email : [email protected]
Edité par S.a.r.l. Information Juive
le journal des communautés
au capital de 304,90
Durée de la société : 99 ans
Commission paritaire des journaux
et publications : 0708K83580
Dépôt légal n° 2270. N°ISSN : 1282-7363
Impression : SPEI Imprimeur
Tél. : 03 83 29 31 84
Les textes de publicité sont rédigés
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INFORMATION JUIVE
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Jacques Lazarus
Gérant de la SARL,
directeur de la publication :
Philippe Meyer
Directeur :
Victor Malka
N°289 - AVRIL 2009
AU SOMMAIRE D’
4611
18
24
28
40
26 30
36
25
14
ACTUALITÉ
4- Interrogations par V.M
ISRAËL
6- Obama et le nouveau Proche Orient par Alexandre Adler
60ÈME ANNIVERSAIRE
10- Des Israéliens se parlent, nous parlent par Claude Lanzmann
PEUPLE JUIF
11- Shlomo Sand et ses pathologies par Eric Marty
12- Alors il existe ou pas ? par Daniel Sibony
MÉMOIRE
14- Un livre de sang et de larmes Un entretien avec Alexandra Laignel-Lavastine
LE PROJET ALADIN
18- “Je crois au dialogue des civilisations” par Jacques Chirac
JUIFS ET CHRÉTIENS
20- La visite du pape en Israël par Jean-Louis Schlegel
22- Celui par qui le scandale arrive par Gérard Israël
ÉCONOMIE
23- 1929-2009 : Comparaison n'est pas raison par Philippe Meyer
LA VIE DU CONSISTOIRE -24
COMMUNAUTÉS
26- “Eduquer nos enfants dans l'amour de la Torah…” par Frédéric Schwarcz
COMMUNAUTÉS DE PROVINCE
28- Nantes ou le “bien vivre ensemble” par Evelyne Gougenheim
IN MEMORIAM
30- Henri Meschonnic et sa traduction de la Bible par David Banon
BONNES FEUILLES
32- La mémoire de l'exode par Zoé Valdes
ÉDITION
35- “Rendre intelligible la pensée juive” par Jean Mouttapa
LIVRES -36
MUSIQUE -39
CINÉMA
40- OSS 117 : Un deuxième opus au troisième degré par Elie Korchia
COURRIER/CARNET -41
VERBATIM - 42
4INFORMATION JUIVE Avril 2009
on appelle " une nouvelle approche
diplomatique ". Mais il y a gros à parier
qu'ils utiliseront, si besoin est, face au
gouvernement Netanyahou, un certain
nombre d'arguments qui peuvent être
dissuasifs, comme par exemple, celui qui
consisterait à dissuader les pays
européens pour qu'ils retardent
l'approfondissement de leurs relations
avec Israël.
On n'attendra sans doute pas
longtemps avant que l'on puisse voir se
dessiner les contours politiques de la
nouvelle relation entre Jérusalem et
Washington. Mais tout donne à pense
qu'elle sera bien différente de celle qui
existait, jusque là, entre M.Olmert et
M.Bush.
Du Begin dans du
Lieberman ?
Il faut être d'un optimisme béat ou
d'une foi solide pour sauter de joie devant
la composition de la nouvelle formation
gouvernementale en Israël. On a beau
chercher, on aurait beaucoup de mal à
trouver, dans l'histoire des gouvernements
qui se sont succédé en Israël depuis
quatre décennies, équipe moins
homogène, plus incohérente, plus
médiocre aussi, que celle qui vient de
s'installer aux affaires. Elle n'a déclenché
aucun enthousiasme populaire , et elle
ne donne lieu à aucune espérance. C'est
une équipe faite de bric et de broc. Dieu
seul sait ce que ses membres auraient à
se dire. Leur seul dénominateur commun
semble être la joie et la fierté d'occuper
un fauteuil ministériel. Qui peut un
instant imaginer que le style poujadiste
et brutal de M.Lieberman, ses crispations
d'un autre âge, ses déclarations à
l'emporte-pièce, ses emportements
d'enfant gâté, ses humeurs puériles enfin,
puissent conduire à une quelconque
solution de paix avec les responsables
palestiniens ?
Une idée reçue veut que ce sont toujours
les responsables de la droite - fût-ce de la
droite extrême - qui font la paix parce qu'ils
peuvent l'imposer plus facilement à leur
public et à leurs électeurs . Et l'on cite
d'ordinaire comme preuve de la justesse
de cette idée populaire le cas de
M.Menahem Begin dans les années 80.
Mais ce serait une bien curieuse idée de
voir si peu que ce soit du Begin dans du
Lieberman…
ACTUALITÉ
Interrogations
Obama et Israël
Le fait que Barack Obama, le président
américain ait organisé, à l'occasion de la
fête de Pessah un séder à la Maison
Blanche ne doit assurément pas être
interprété comme on ne sait quelle carte
blanche au nouveau gouvernement de
M.Netanyahou. Il y a d'un côté les
symboles et de l'autre les choix et les
exigences politiques et diplomatiques.
Plus d'une fois, le chef de la Maison
Blanche a déclaré que le leadership
américain ne peut être de la même
nature au XXIème siècle qu'au XXe.
La politique que la nouvelle
administration américaine entend
désormais conduire au Proche Orient est
basée à l'évidence sur la solution dite "
incontournable " de deux Etats, l'Etat
d'Israël et celui de Palestine. George
Mitchell, l'envoyé spécial à Jérusalem de
M.Obama, a eu l'occasion d'insister, au
cours d'étapes au Maghreb, sur ce fait.
Mitchell est connu pour être l'homme du
" gel des activités de colonisation ". Pour
être clair, il est résolument opposé à toutes
les implantations. Ajoutons que lors de
sa récente visite à Jérusalem, l'homme de
confiance d'Obama n'a pas hésité à
répéter, à haute et intelligible voix, ces
principes de la politique américaine alors
même qu'il se tenait aux côtés d'Avigdor
Lieberman, le nouveau ministre israélien
des Affaires étrangères. Ce qui signifie
que les Américains ne veulent pas s'en
laisser conter ni même continuer à
supporter une attente indéfinie et qui ne
fait qu'aggraver les problèmes. A bon
entendeur salut !
Un des commentateurs les plus connus
dans la presse israélienne, M.Shimon
Shiffer, du Yedioth Ahronot, a rapporté il
y a quelques jours des propos prêtés au
Secrétaire général de la Maison Blanche,
Rahm Emanuel selon lequel M.Obama
et son administration veulent voir se créer
un Etat palestinien dans les quatre ans
qui viennent.
Sans doute les Américains sont-ils
disposés à laisser " un peu de temps " à
Israël pour présenter ce qu'à Jérusalem
Le séder de Pessah à la Maison Blanche
INFORMATION JUIVE Avril 2009 5
disconviendra! Qu'il ait été maladroit et
parfois malhonnête ou border line, la
justice de son pays lui en demande
désormais réparation.
Mais pourquoi y a-t-il en Israël de plus
en plus de commentateurs politiques et
non des moindres qui écrivent à l'unisson:
" Olmert ? Un jour on le regrettera ! " ?
Et il faut bien dire que de tous les chefs
de gouvernements en Israël, ces dernières
années, Sharon y compris, Olmert a,
semble-t-il, conduit en grand secret un
certain nombre d'initiatives diplomatiques
et parfois militaires qui, lorsqu'on les
connaîtra le moment venu, lui vaudront,
un peu tard sans doute, gratitude et
admiration populaires.
Quand ce ne serait que la reprise d'un
dialogue politique sérieux et profond avec
la Syrie.
Une course
de troisième type
Grotesque, plus que grotesque ce
classement que vient de faire, pour la
troisième année consécutive, le magazine
Newsweek, des 50 rabbins américains les
plus influents aux Etats-Unis. L'initiative
ressemble peu ou prou au classement des
lycées, des grandes écoles ou des hôpitaux
auquel se livrent régulièrement, les uns
après les autres, les hebdomadaires
français. Un classement des rabbins,
pourquoi pas ? Le problème c'est qu'on ne
juge ici ni leurs connaissances religieuses,
ni l'excellence de leur enseignement,
encore moins la manière dont ils assurent
la transmission aux jeunes générations
juives. Il n'est question de rien de tout cela.
Et en vérité le magazine se fiche comme
d'une guigne de savoir si tel rabbin est
compétent ou pas, s'il parle hébreu ou pas
ou encore s'il participe par son
enseignement à la pérennité de la foi et
des traditions juives.
Ce que les journalistes de
l'hebdomadaire mesurent c'est, uni-
quement, la place que les cinquante
rabbins en question occupent dans les
medias ; savent-ils les utiliser à bon
escient, savent-ils se vendre en racontant,
par exemple, un bon mot d'esprit dans
telle émission de télévision?
Le résultat c'est que le vainqueur de
cette course de troisième type est un
rabbin réformé de Washington. Et il est
imbattable. Savez-vous pourquoi ? " C'est
un ami du président Barack Obama " écrit
le journal. V.M
ACTUALITÉ
L'aube de la paix ?
C'est sous ce titre que le fondateur du
journal Jeune Afrique, Béchir Ben
Yahmed, revient dans son éditorial du 6
avril dernier, sur la situation créée au
Proche Orient par l'arrivée au pouvoir de
Benjamin Netanyahou.
Même s'il considère ce dernier comme
" le fossoyeur des accords d'Oslo ", notre
excellent confrère se déclare plutôt
optimiste. Voici ce qu'il écrit entre
autres : "Le nouveau gouvernement
israélien(…) a-t-il la capacité de s'opposer
efficacement à un nouveau processus de
paix voulu par une bonne partie des
Israéliens et une majorité des Juifs de la
diaspora, par l'actuelle administration
américaine et par la communauté
internationale?".
L'ancien ministre tunisien ajoute dans
son éditorial : " Je ne suis pas le seul à
faire preuve d'optimisme : l'ancien
président américain Jimmy Carter a écrit
que la paix au Moyen Orient, et plus
particulièrement un accord entre
Palestiniens et Israéliens, était en vue.
'Les Etats-Unis le veulent, ajoute-t-il, et
ils ont un plan pour cela, prêt à être mis
en œuvre'
L'obstacle Netanyahou ? Béchir Ben
Yahmed l'écarte d'une phrase : 'C'est un
politicien pragmatique : si un accord se
dessine et que la majorité
des Israéliens s'y montre favorable,
Netanyahou fera preuve de… flexibilité".
L'éditorialiste de Jeune Afrique ajoute
enfin : "Paradoxalement, le gouver-
nement Netanyahou, par son existence
et ses orientations, rend plus acceptable
un gouvernement palestinien d'union qui
inclurait le Hamas, et les Etats-Unis y
sont désormais favorables. A la condition
que le mouvement islamiste accepte un
cessez-le-feu durable et autorise le
président de l'Autorité palestinienne à
négocier avec Israël un accord de statut
final qui sera soumis à referendum ".
"Olmert ?
On le regrettera !"
Ehud Olmert a donc quitté, avec force
blessures, la vie politique. Au cours des
dernières années, peu de chefs de
gouvernements ont été aussi
impopulaires que lui. Que l'homme
manquât de charisme, c'est une évidence!
Que ses discours - si l'on en excepte un -
aient souvent été creux, sans grandeur
et sans inspiration, nul n'en
Barack Obama
Benjamin Natanyahu
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