INFORMATION JUIVE Avril 2009 5
disconviendra! Qu'il ait été maladroit et
parfois malhonnête ou border line, la
justice de son pays lui en demande
désormais réparation.
Mais pourquoi y a-t-il en Israël de plus
en plus de commentateurs politiques et
non des moindres qui écrivent à l'unisson:
" Olmert ? Un jour on le regrettera ! " ?
Et il faut bien dire que de tous les chefs
de gouvernements en Israël, ces dernières
années, Sharon y compris, Olmert a,
semble-t-il, conduit en grand secret un
certain nombre d'initiatives diplomatiques
et parfois militaires qui, lorsqu'on les
connaîtra le moment venu, lui vaudront,
un peu tard sans doute, gratitude et
admiration populaires.
Quand ce ne serait que la reprise d'un
dialogue politique sérieux et profond avec
la Syrie.
Une course
de troisième type
Grotesque, plus que grotesque ce
classement que vient de faire, pour la
troisième année consécutive, le magazine
Newsweek, des 50 rabbins américains les
plus influents aux Etats-Unis. L'initiative
ressemble peu ou prou au classement des
lycées, des grandes écoles ou des hôpitaux
auquel se livrent régulièrement, les uns
après les autres, les hebdomadaires
français. Un classement des rabbins,
pourquoi pas ? Le problème c'est qu'on ne
juge ici ni leurs connaissances religieuses,
ni l'excellence de leur enseignement,
encore moins la manière dont ils assurent
la transmission aux jeunes générations
juives. Il n'est question de rien de tout cela.
Et en vérité le magazine se fiche comme
d'une guigne de savoir si tel rabbin est
compétent ou pas, s'il parle hébreu ou pas
ou encore s'il participe par son
enseignement à la pérennité de la foi et
des traditions juives.
Ce que les journalistes de
l'hebdomadaire mesurent c'est, uni-
quement, la place que les cinquante
rabbins en question occupent dans les
medias ; savent-ils les utiliser à bon
escient, savent-ils se vendre en racontant,
par exemple, un bon mot d'esprit dans
telle émission de télévision?
Le résultat c'est que le vainqueur de
cette course de troisième type est un
rabbin réformé de Washington. Et il est
imbattable. Savez-vous pourquoi ? " C'est
un ami du président Barack Obama " écrit
le journal. V.M
ACTUALITÉ
L'aube de la paix ?
C'est sous ce titre que le fondateur du
journal Jeune Afrique, Béchir Ben
Yahmed, revient dans son éditorial du 6
avril dernier, sur la situation créée au
Proche Orient par l'arrivée au pouvoir de
Benjamin Netanyahou.
Même s'il considère ce dernier comme
" le fossoyeur des accords d'Oslo ", notre
excellent confrère se déclare plutôt
optimiste. Voici ce qu'il écrit entre
autres : "Le nouveau gouvernement
israélien(…) a-t-il la capacité de s'opposer
efficacement à un nouveau processus de
paix voulu par une bonne partie des
Israéliens et une majorité des Juifs de la
diaspora, par l'actuelle administration
américaine et par la communauté
internationale?".
L'ancien ministre tunisien ajoute dans
son éditorial : " Je ne suis pas le seul à
faire preuve d'optimisme : l'ancien
président américain Jimmy Carter a écrit
que la paix au Moyen Orient, et plus
particulièrement un accord entre
Palestiniens et Israéliens, était en vue.
'Les Etats-Unis le veulent, ajoute-t-il, et
ils ont un plan pour cela, prêt à être mis
en œuvre'
L'obstacle Netanyahou ? Béchir Ben
Yahmed l'écarte d'une phrase : 'C'est un
politicien pragmatique : si un accord se
dessine et que la majorité
des Israéliens s'y montre favorable,
Netanyahou fera preuve de… flexibilité".
L'éditorialiste de Jeune Afrique ajoute
enfin : "Paradoxalement, le gouver-
nement Netanyahou, par son existence
et ses orientations, rend plus acceptable
un gouvernement palestinien d'union qui
inclurait le Hamas, et les Etats-Unis y
sont désormais favorables. A la condition
que le mouvement islamiste accepte un
cessez-le-feu durable et autorise le
président de l'Autorité palestinienne à
négocier avec Israël un accord de statut
final qui sera soumis à referendum ".
"Olmert ?
On le regrettera !"
Ehud Olmert a donc quitté, avec force
blessures, la vie politique. Au cours des
dernières années, peu de chefs de
gouvernements ont été aussi
impopulaires que lui. Que l'homme
manquât de charisme, c'est une évidence!
Que ses discours - si l'on en excepte un -
aient souvent été creux, sans grandeur
et sans inspiration, nul n'en
Barack Obama
Benjamin Natanyahu