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CLASSE DE 6e
Soucoupe de verre décorée à l’or, anonyme, IVe siècle après J.-C.
Découverte dans une catacombe romaine, 10 cm de diamètre, musée d’Israël, Jérusalem.
05 : 33 min
Période historique : Antiquité (IVe siècle apr. J.-C.)
Grand domaine artistique : Arts du quotidien
Thématique : Arts, mythes et religion.
I – Contexte
D’Israël à la diaspora 00 : 06 min
Cette soucoupe en verre date du IVe siècle de notre ère. Elle a été retrouvée dans un
cimetière juif de Rome et est conservée aujourd’hui au musée d’Israël à Jérusalem. Elle
appartient, comme les vases ou les lampes, au mobilier funéraire ; cette appellation désigne
tous les objets qui accompagnent les morts dans leur tombe. De nombreuses coupes ont été
retrouvées dans les catacombes ; elles étaient presque toutes réalisées selon le même
modèle. Les symboles religieux qui figurent sur la soucoupe nous indiquent qu’elle
appartenait à un membre de la communauté juive de Rome.
La diaspora juive 00 : 40 min
La présence de cimetières juifs à Rome s’explique par la diaspora, c’est-à-dire la dispersion
des Juifs autour de la Méditerranée. Au Ier siècle, les royaumes hébreux passent sous
domination romaine. En 70 après J.-C. a lieu une première rébellion juive. Les légions
romaines attaquent Jérusalem et détruisent le Second Temple, le lieu le plus sacré du
judaïsme. En 135, après une deuxième révolte juive, l'empereur romain Hadrien interdit aux
Juifs de résider dans Jérusalem et en Judée. D’importantes communautés juives quittent
alors leur territoire pour s’installer dans les grandes villes de l’empire comme Rome.
La dorure à l’or fin 01 : 19 min
La forme circulaire et la petite dimension de la coupelle laissent supposer qu’il s’agit
seulement du fond d’une coupe. Aucun exemplaire entier n’a été retrouvé. L’artiste utilise la
technique de la dorure à la feuille par fusion : elle consiste à poser une feuille d’or sur une
coupelle de verre et à faire chauffer le verre par-dessous. L’or fond et le peintre dessine
ensuite dessus avec un stylet. Le tout est enfin protégé par une couche de verre transparent.
Le décor de cette coupe fait preuve d’une grande finesse et est essentiellement d’inspiration
religieuse.
II – Analyse de l’œuvre
La soucoupe 01 : 52min
Bien que de taille très réduite, cette soucoupe de verre est ornée de plusieurs dessins et
d’une inscription probablement destinée au défunt : « Bois pour que tu vives, Elares ». Le
doré est la couleur dominante du décor, car celui-ci a été réalisé à la feuille d’or. Les dessins
sont intégrés dans un cadre, lui-même doublé d’une frise de points de couleurs alternant le
bleu et le rouge. Le cadre est divisé en deux parties : dans la partie supérieure, deux lions
entourent une sorte de coffre. La partie inférieure présente deux chandeliers et plusieurs
objets. Les lions et les chandeliers sont disposés symétriquement.
Le décor de la partie supérieure 02 : 31 min
Au centre de la partie supérieure, le coffre ouvert laisse voir plusieurs étages sur lesquels
sont déposés des rouleaux de parchemin ou de papyrus. Ce coffre est l’un des symboles
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fondamentaux de la religion juive : il représente l’arche d’Alliance, c’est-à-dire le coffre
contenant la Torah. La Torah est le livre le plus sacré de la religion juive : copié à la main sur
des rouleaux, il raconte les débuts de l’histoire des Juifs et dicte les lois à suivre. De chaque
côté, les deux lions évoquent la tribu de Juda, l’une des douze tribus d’Israël. En effet, Juda,
le fondateur de la tribu, était surnommé « jeune lion » par son père.
Le décor de la partie inférieure 03 : 09 min
Dans la partie inférieure, l’artiste a dessiné deux fois le chandelier à sept branches, la
Menorah. Ce chandelier d'or était placé dans le Temple de Jérusalem et devait rester
constamment allumé pour témoigner de la lumière divine. L’artiste a également représenté
une corne pour rappeler le shofar, un instrument fabriqué en corne de bélier. Le son du
shofar appelle les Juifs à réfléchir sur leurs actions du passé. Enfin, en dessinant les
cruches, l’artiste a probablement voulu signifier qu’Elares, le défunt, était un Lévite, car ces
derniers étaient chargés de verser l’eau pendant les cérémonies.
III – Portée de l’œuvre
La première religion monothéiste 03 : 47 min
Les Juifs sont le premier peuple monothéiste de l’histoire ; ils vénèrent un dieu unique qu’ils
appellent Yavhé. La première Alliance, racontée dans la Bible, a été conclue avec le
prophète Abraham : en échange de leur fidélité, Dieu offre aux Hébreux la « Terre promise ».
Puis l’Alliance entre Dieu et les Hébreux est renouvelée par Moïse, sur le Mont Sinaï : Dieu
lui remet les Tables de la Loi qui liste les dix commandements que les Juifs doivent
respecter. Tous les jours les fidèles prient Dieu, cessent le travail le jour du Shabbat et
respectent les fêtes qui rappellent les grands moments de l’histoire.
Les rites funéraires dans l’Antiquité 04 : 21 min
Dans de nombreuses religions, les défunts sont souvent inhumés avec des objets du
quotidien, soit en hommage au mort, soit parce qu’on pensait qu’il pourrait en avoir besoin
dans l’Au-delà. Ainsi les Romains croyaient à la survie des esprits des défunts après leur
mort ; ces esprits étaient appelés les « mânes ». Lorsqu’un Romain mourrait une pièce de
monnaie était placée dans sa bouche pour qu’il puisse payer le passage du Styx et accéder
au monde des morts. Il était enterré avec des offrandes : nourriture, vases, coupes, lampes
pour s’éclairer durant son voyage, mais aussi des objets qui lui étaient chers.
L’art du verre 04 : 57 min
Pour fabriquer du verre dans l’Antiquité, on mélangeait du sable avec de la soude et de la
chaux ; chauffé à très haute température, ce mélange se transformait en une matière
malléable qui durcissait en se refroidissant : le verre. Sous l’Empire romain, l’industrie du
verre connaît un grand essor. Parallèlement au développement du « verre soufflé », les
Romains sont surtout restés célèbres pour le luxe et la finesse de leur verrerie : verres
incisés, camées, verres à fond d’or.
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