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La crise économique récente a mis sur le marché de nombreux locaux à vocation administrative et
industrielle ainsi que de vastes sites correspondant à cette dernière activité du XIXe et du début du
XXe siècle. La crise n'explique pas tout concernant la désertion des anciens sites industriels.
Effectivement, sous l'influence de nouvelles technologies et de manières de faire, les espaces de
recherches et de productions se rapprochent et se soudent physiquement. Une plus grande mobilité
doit être assurée à tout moment et les dimensions de ces nouvelles unités de production sont souvent
modestes. Les réseaux techniques sur lesquels ces activités post-industrielles s'implantent ne sont
pas les mêmes que ceux au long desquels on groupait les anciennes activités industrielles
traditionnelles.
Comme la plupart des sites manufacturiers, industriels anciens et d'activités indirectement liés à
l'industrie, les sites industriels forment pour la plupart du temps des "friches industrielles". Dans
l'attente d'une restructuration de ces lieux de production et en dehors du contrôle par des organismes
tels la FIPA4, ils ne sont pas totalement abandonnés. En effet à la suite du reflux des activités, ils
restent occupés provisoirement.
Evidemment les structures qui étaient adaptées à l'industrie d'une époque ne sont pas forcément
compatibles avec les fonctions qui ne lui sont pas destinées à priori. Néanmoins pour rentabiliser ces
structures, les propriétaires louent des parties ou des lots pour d'autres activités de telle sorte que les
sites sont ensuite occupés par une multitude de fonctions. Cette utilisation a l'avantage de fournir à
ces divers utilisateurs des locaux flexibles à bon marché. Cette occupation, en quelque sorte sauvage,
nuit à la conservation de ces sites et accroît fortement les risques de dégradation diverses : incendies
- destructions incontrôlées - transformations qui modifient à la fois la structure et le caractère du
bâtiment.
Aujourd'hui, à l'échelle du territoire, les zones industrielles nous interpellent directement. Certes,
Genève ne possède pas de vastes "friches industrielles" comparables par exemple aux docks de
Londres ou encore aux anciennes régions minières de la Ruhr. Mais un souci de revalorisation de ces
sites doit être entrepris. Il faut relever que plusieurs surfaces importantes de terrains industriels ont
déjà trouvé de nouveaux usages. Ces restructurations généralement engagées selon le principe de la
table rase et, dans le milieu urbain, ont généré la création de nouveaux quartiers. Citons le cas des
Charmilles, de Sécheron, des Minoteries de Plainpalais ou de Carouge, des anciens ports francs.
Dans un certain nombre de secteurs tels que la gare des Eaux-Vives ou les anciens bâtiments des
Services Industriels, des options de revitalisation sont toujours à l'étude.
Les zones industrielles primaires : Sécheron -
Charmilles - Jonction/Coul. - Carouge/Acacias -
Eaux-Vives
Les zones industrielles suburbaines ('89) : FIPA
- Vernier - ZIMEYSA - ZIPLO
4 Note : La Fondation des terrains Industriels Prailles-Acacias (FIPA- créée en 1958) permet d'appliquer la législation cantonale en matière d'encouragement à l'économie. Elle est chargée d'acquérir des terrains dans
les zones qui lui sont assignées par l'Etat, de les aménager, puis de les exploiter par le système du droit de superficie. La procédure d'acquisition repose sur un droit de préemption de l'Etat, l'achat des immeubles
compris dans la zone étant déclaré d'utilité publique.