Resynchronisation cardiaque : les grands essais

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Resynchronisation cardiaque
Dossier – Resynchronisation cardiaque
mt cardio 2008 ; 4 (1) : 6-16
Resynchronisation cardiaque :
les grands essais
Xavier Waintraub , Karim Chachoua, Antoine Lepillier, Akli Otmani,
Thomas Lavergne, Jean-Yves Le Heuzey
Service de cardiologie A et rythmologie, Hôpital européen Georges-Pompidou, 20-40 rue Leblanc, 75908 Paris Cedex 15
<[email protected]>
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Résumé. Nous avons décrit au travers des principaux essais cliniques randomisés publiés sur la resynchronisation cardiaque le profil clinique
des patients inclus dans ces études. Ces grandes études ont permis d’affirmer le bénéfice de la resynchronisation cardiaque chez les patients
insuffisants cardiaques avec une fraction d’éjection du ventricule gauche inférieure à 35 %, en classe III-IV de la NYHA malgré un traitement
médical optimal en présence de critères électriques d’asynchronisme (QRS ≥ 120 ms). Ce sont sur ces résultats que reposent les récentes
recommandations de la Société Européenne de Cardiologie, sur les indications de la stimulation cardiaque définitive et de la resynchronisation
cardiaque. Les premières études ont permis de montrer le bénéfice de la resynchronisation cardiaque sur des critères fonctionnels : seuil
anaérobie à l’épreuve d’effort, pic de VO2max, test de marche de 6 minutes et la classe de la NYHA. Ce sont les études MUSTIC, MIRACLE,
PATH CHF I et II. Les études référencées ont établi une diminution des hospitalisations toutes causes ou liées à l’insuffisance cardiaque, puis avec
COMPANION et CARE HF, un bénéfice en termes de mortalité. De ces résultats, un grand nombre de questions reste sans réponse : la place du
défibrillateur automatique implantable associé à la resynchronisation cardiaque, la resynchronisation cardiaque des patients insuffisants
cardiaques à QRS fins, et la prise en charge optimale des patients candidats à une resynchronisation cardiaque en fibrillation atriale.
Mots clés : resynchronisation cardiaque, défibrillateur automatique implantable, insuffisance cardiaque
Abstract. Cardiac resynchronization therapy: main trials. We reviewed the major randomized clinical trials on cardiac resynchronization therapy (CRT) and describe patient profiles included in those CRT trials. These studies demonstrated the benefits of CRT for patients with
systolic heart failure, left ventricular ejection fraction lower than 35%, NYHA class III-IV in spite of optimal medical therapy and QRS ≥ 120 ms. The
European Society of Cardiology established guidelines on pacing and resynchronization therapy based on the results of major clinical trials
(MUSTIC, MIRACLE and PATH CHF I and II). The clinical improvement with CRT was demonstrated by trials evaluating the anaerobic threshold and
peak oxygen consumption during stress tests, 6 min walk test and NYHA functional class. More recently trials found a reduction in the hospitalization
rate from all causes and heart failure worsening, and the latest studies COMPANION and CARE HF pointed out improvement in mortality. Despite
these well-performed clinical trials, some unanswered questions remain: should we use implantable cardioverter defibrillators with CRT devices? Do
patients with narrow QRS benefit from CRT? Should we ablate and pace all the patients despite atrial fibrillation?
Key words: cardiac synchronization, implantable cardioverter defibrillation, heart failure
L
Tirés à part : X. Waintraub
6
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
vers la littérature. Les résultats des
études de prévalence des indications de
RC (fraction d’éjection du ventricule
gauche [FEVG] ≤ 35 %, QRS ≥ 120 ms,
rythme sinusal, classe III ou IV de la
NYHA en dépit d’un traitement médical
optimal), parmi les patients hospitalisés
pour une insuffisance cardiaque, varient qu’il s’agisse de la prise en charge
dans un service de médecine non spécialisée, de 1 % pour McAlister et al.
[1] à 5,6 % pour Garcia-Pinilla et al.
[2], ou qu’il s’agisse du suivi en
consultation spécialisée avec des chiffres de l’ordre de 17 %.
C’est en 1994 qu’apparaissent les
premiers arguments en faveur de la RC
avec le premier cas rapporté d’im-
doi: 10.1684/mtc.2008.0128
mtc
a fin des années 1990 a vu apparaître une alternative prometteuse
au traitement médical de l’insuffisance cardiaque systolique symptomatique réfractaire. L’implantation de
stimulateurs cardiaques à visée hémodynamique, en permettant une amélioration clinique et une stabilisation
de l’insuffisance cardiaque, a renouvelé l’arsenal thérapeutique du cardiologue. La resynchronisation cardiaque (RC) a su convaincre de son
intérêt en moins de 10 « grands essais » cliniques randomisés, et ce en
l’espace de quinze ans.
La proportion de patients insuffisants cardiaques susceptibles de bénéficier d’une RC reste mal définie à tra-
Resynchronisation cardiaque
Nombre de patients cumulés
4 500
CARE HF
4 000
COMPANION
3 500
PATH CHF
3 000
MIRACLE ICD
2 500
CONTAK CD
2 000
MIRACLE
1 500
MUSTIC AF
1 000
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500
MUSTIC SR
PATH CHF
0
2005
1999
Figure 1. Evolution du nombre de patients inclus dans les études au cours de du temps (d’après Abraham, 2006).
plantation d’un stimulateur cardiaque à visée de resynchronisation. L’objectif était d’obtenir une amélioration
hémodynamique en associant une meilleure activation
mécanique par la resynchronisation de la dépolarisation
électrique des ventricules droit et gauche.
Depuis cette première expérience, les mécanismes à
l’origine du bénéfice de la RC ont été précisés expérimentalement et cliniquement. On explique l’effet favorable
hémodynamique de la RC par la conjonction de plusieurs
facteurs :
– resynchronisation auriculo-ventriculaire se traduisant
par une augmentation du temps de remplissage diastolique du ventricule gauche, et une réduction du volume de
l’insuffisance mitrale ;
– resynchronisation inter- et intraventriculaire se traduisant par une diminution de la dyskinésie septale, et donc
une amélioration du volume d’éjection systolique du ventricule gauche (objectivée par dP/dt) et une diminution du
volume télésystolique du ventricule gauche ;
– remodelage inverse (réduction des dimensions cavitaires et amélioration de la FEVG).
Les grands essais cliniques randomisés publiés entre
1999 et 2005 (figure 1), de PATH CHF à CARE HF, ont
Liste des abréviations
BNP : peptide natriurétique de type B
DAI : défibrillateur automatique implantable
DAV : délai auriculo-ventriculaire
DTDVG : diamètre télédiastolique ventriculaire gauche
FA : fibrillation auriculaire
FEVG : fraction d’éjection ventriculaire gauche
NYHA : New York Heart Association
RC : resynchronisation cardiaque
précisé les avantages attendus après l’implantation des
patients (tableau 1) :
– statut fonctionnel : qualité de vie, test de marche de 6
minutes, VO2max ;
– ralentissement de la progression de l’insuffisance cardiaque : FEVG, dilatation du ventricule gauche, réduction de
l’insuffisance mitrale, réduction de l’activation du système
nerveux sympathique (taux circulant de catécholamines,
BNP, variabilité sinusale) ;
– morbi-mortalité : hospitalisation, mortalité globale et
cardiovasculaire.
Au fil des grands essais, la démonstration des bénéfices
fonctionnels de la CRT s’est affirmée, ouvrant la voie aux
études de morbi-mortalité. Dans le même temps, l’avèneTableau 1. Bénéfices démontrés de la resynchronisation
cardiaque, résultats des grands essais cliniques
Critère évalué
Evaluation fonctionnelle
- Amélioration de la classe fonctionnelle de la NYHA
(% amélioration d’une classe)
- Score de qualité de vie
- Test de marche de 6 minutes (m)
- Pic de consommation d’oxygène (mL/kg/min)
Evaluation de la progression de l’insuffisance
cardiaque
- Fraction d’éjection du ventricule gauche (%)
- Volume télésystolique du ventricule gauche (mL/m2)
- Diamètre télédiastolique du ventricule gauche (mm/m2)
Evaluation de la progression de l’insuffisance
cardiaque
- Réduction du risque relatif d’hospitalisation/mortalité lié
à l’insuffisance cardiaque (%)
- Réduction du risque relatif d’hospitalisation/mortalité
d’origine cardiovasculaire (%)
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
Valeur
de la réponse
62 à 85
- 18 à - 24
25 à 46
0,8 à 2
3à7
- 3 à -7
-3à-6
40 à 52
36
7
Resynchronisation cardiaque
Resynchronisation cardiaque : les grands essais
ment du défibrillateur automatique implantable (DAI) dans
les essais de prévention secondaire des arythmies ventriculaires sévères, puis en prévention primaire de la mort subite
au sein de populations d’insuffisants cardiaques a rapproché ces deux thérapies dans plusieurs essais cliniques [3].
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Bénéfice fonctionnel
de la resynchronisation cardiaque
dans les grands essais randomisés
Multisite Stimulation In Cardiomyopathy
Study (MUSTIC)
MUSTIC [4] est le premier essai clinique évaluant à
long terme l’efficacité d’une stimulation multisite à visée
de RC (tableaux 2 et 3). L’étude s’est déroulée dans 15
centres européens à l’initiative de rythmologues français,
l’inclusion des patients ayant débuté dès 1998 pour
s’achever 1 an après. L’essai s’est déroulé en simple aveugle, randomisé, en cross-over où chaque patient était son
propre témoin. Les stimulateurs étaient mis en place par
voie endocavitaire avec 92 % de succès de positionnement
de la sonde gauche, les sites préférentiels étaient les veines
latérales (80 % des sondes) ou postérieures (figure 2). Les
investigateurs s’assuraient de la stabilité clinique des patients pendant un 1 mois après l’inclusion, puis procédaient à l’implantation, suivie 2 semaines après par la
randomisation. Cette dernière répartissait séquentiellement les patients en 2 groupes (stimulation biventriculaire
ou absence de stimulation) sur 2 périodes de 3 mois.
Les patients inclus (n = 67) présentaient : une
insuffisance cardiaque en stade III de la NYHA,
une FEVG ≤ 35 %, un diamètre télédiastolique du ventricule gauche ≥ 60 mm, un QRS > 150 ms, un rythme sinu-
Tableau 2. Principaux essais de resynchronisation cardiaque, critères d’inclusions (d’après les recommandations de l’ESC 2007).
Etudes
MUSTIC SR
MIRACLE
MUSTIC AF
PATH CHF
MIRACLE ICD
CONTAK CD
COMPANION
CARE HF
Nombre de
patients
Classe NYHA
FEVG
(%)
DTDVG
(mm)
Rythme
sinusal ou FA
Durée du QRS
(ms)
58
453
43
41
369
227
1520
814
III
III, IV
III
III, IV
III, IV
II, IV
III, IV
III, IV
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≤ 35
≥ 60
≥ 55
≥ 60
NC
≥ 55
NC
NC
≥ 30
(indexé au poids)
RS
RS
FA
RS
RS
RS
RS
RS
≥ 150
≥ 130
≥ 200
≥ 120
≥ 130
≥ 120
≥ 120
≥ 120
Défibrillateur
automatique
implantable
Non
Non
Non
Non
Oui
Oui
Oui/Non
Non
FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche ; DTDVG : diamètre télédiastolique du ventricule gauche ; RS : rythme sinusal ; FA : fibrillation auriculaire ; NC : données non
connues.
Tableau 3. Principaux essais cliniques de resynchronisation cardiaque, dessin et résultats
(d’après les recommandations de l’ESC 2007).
Etude
MUSTIC SR
Critère de jugement
T6MM, QoL, VO2max, Hospit.
MIRACLE
MUSTIC AF
NYHA, QoL, VO2max
T6MM, QoL, VO2max, Hospit.
PATH CHF
T6MM, VO2max.
MIRACLE ICD
CONTAK CD
T6MM, QoL, Hospit.
Mortalité+Hospit IVG+arythmie
Ventriculaire, VO2max, T6MM, NYHA,
QoL, DTDVG+FEVG
1. Mortalité de toutes causes + Hospit.
2. Mortalité de toutes causes
1. Mortalité de toutes causes + Hospit.
pour un événement cardiaque majeur
2. Mortalité de toutes causes
COMPANION
CARE HF
Dessin de l’étude
Simple aveugle, contrôlée, cross-over sur 6
mois
Double aveugle, contrôlée, sur 6 mois
Simple aveugle, contrôlée, cross-over
sur 6 mois
Simple aveugle, contrôlée, cross-over
sur 12 mois
Double aveugle, DAI vs DAI + RC 6 mois
Double aveugle, DAI vs DAI +RC 6 mois
Résultats principaux
RC améliore : T6MM, QoL, VO2max, réduit
les hospitalisations
RC améliore : T6MM, NYHA, VO2max
RC améliore tous les critères, réduit
les Hospit.
RC améliore : T6MM, VO2max
Double aveugle, contrôlée, traitement
médical, RC, DAI + RC, sur 15 mois
Double aveugle, contrôlée, traitement
médical, RC, DAI+RC, sur 15 mois
DAI+RC et RC réduisent 1
DAI+RC réduit 2
RC réduit 1 et 2
RC améliore tous les critères, pas le DAI
RC améliore : T6MM, VO2max ;
réduit DTDVG et augmente la FEVG
T6MM : test de marche de 6 minutes ; QoL : qualité de vie ; Hospit. : hospitalisations ; NYHA : classe fonctionnelle de la NYHA ; RC : resynchronisation cardiaque ; DAI :
défibrillateur automatique implantable.
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C
B
D
Resynchronisation cardiaque
A
Figure 2. Positionnement des sondes ventriculaires gauches. A) Sonde gauche dans une veine latérale, cliché de face. B) Même patient cliché
en oblique antérieur gauche (OAG) 40 °. C) Sonde gauche dans une veine postéro-latérale, cliché de face. D) Même patient en OAG 40 °.
sal, et étaient sous traitement médical optimal (le début de
l’inclusion correspondait aux premières études de validation des bêtabloquants dans l’insuffisance cardiaque).
MUSTIC est le premier essai à avoir établi l’amélioration fonctionnelle obtenue par la stimulation biventriculaire chez l’insuffisant cardiaque avec un recul de 6 mois.
Les critères restaient des critères cliniques d’amélioration fonctionnelle reposant sur : le test de marche de
6 minutes, le score de qualité de vie du Minnesota, les
résultats de l’épreuve d’effort (VO2max, seuil anaérobie),
stade NYHA et l’ECG 12 dérivations. Au décours de la
période de stimulation biventriculaire, on constatait une
amélioration, statistiquement significative, du test de marche de 23 %, de la qualité de vie de 32 %, de la VO2max
de 8 %. Le taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque diminuait de moitié après initiation de la stimulation,
mais l’étude n’était pas statistiquement assez puissante
pour démontrer un bénéfice sur ce critère secondaire.
La préférence des patients allait pour 85 % d’entre eux
vers la période de stimulation, pour 4 % vers la période de
non stimulation, et 10 % étaient sans opinion.
Pacing Therapies in Congestive Heart Failure
(PATH CHF)
PATH CHF [5] est chronologiquement le premier essai
randomisé initié sur la RC. L’inclusion a débuté en 1995
pour finir 3 ans après avec un effectif de 42 patients.
L’objectif était d’évaluer l’apport à long terme d’une optimisation hémodynamique de la RC effectuée à l’implantation des stimulateurs.
Les patients inclus étaient tous porteurs d’une cardiopathie dilatée (d’origine ischémique pour 29 % et cardiomyopathie idiopathique pour 71 %), en stade III ou IV de
la NYHA depuis au moins 6 mois en dépit d’un traitement
médical optimal (diurétiques de l’anse, inhibiteurs de
l’enzyme de conversion, vasodilatateurs, dérivés nitrés,
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Resynchronisation cardiaque
Resynchronisation cardiaque : les grands essais
bêtabloquants, digitaliques), en rythme sinusal (≥ 55 bpm)
avec un QRS large (≥ 150 ms) et un PR ≥ 150 ms.
La valeur de la FEVG ne faisait pas partie des critères
d’inclusion, mais sa valeur moyenne dans la population
était de 21 ± 7 %.
Il s’agissait d’une étude multicentrique, européenne, randomisée en simple aveugle avec activation de la stimulation
en cross-over. Les patients étaient dans un premier temps
appareillés de 2 stimulateurs double chambre : un premier
stimulateur endocardique stimulant les cavités droites
(oreillette droite et apex du ventricule droit), un deuxième
relié à une sonde endocardique auriculaire droite et à une
sonde épicardique ventriculaire gauche mise en place par
mini-thoracotomie. L’évaluation hémodynamique était
pratiquée avant l’implantation de manière à déterminer le
site optimal d’implantation de la sonde ventriculaire gauche, ainsi que le réglage du délai auriculo-ventriculaire
(DAV). Ensuite, avait lieu la randomisation en 1 pour 1
entre stimulation uni- et biventriculaire.
Le protocole de traitement en cross-over se déroulait
de la façon suivante : une première période de stimulation
uni- ou biventriculaire de 4 semaines, 4 semaines sans
stimulation, puis une deuxième période de 4 semaines de
stimulation en inversant uni- et biventriculaire. Au terme
de cette dernière période, le type de stimulation était laissé
à l’appréciation du clinicien pour la fin du suivi en fonction de la meilleure amélioration constatée.
Les résultats ne montraient pas de différence entre la
réponse aiguë et chronique que les patients soient stimulés
en uni- ou en biventriculaire. Le mode de stimulation optimal après l’étude hémodynamique était ventriculaire droit
pour 4 patients, et ventriculaire gauche pour 36 patients.
Au décours des 4 premières semaines de stimulation, les
investigateurs notaient une amélioration de tous les critères
d’évaluation fonctionnels (test de marche de 6 minutes, pic
de VO2max, seuil anaérobie, qualité de vie, classe NYHA),
amélioration qui régressait au terme de la période de non
stimulation. Les bénéfices observés à 12 mois étaient comparables à ceux des 3 premiers mois. A un an, la VO2max
augmentait de 12,6 à 15,6 mL/kg/min, le seuil anaérobie de
9,9 à 11,4 mL/kg/min, la distance du test de marche de 357
à 466 m, et le score de qualité de vie diminuait de 48,6 à 20.
Vingt-et-un patients des 29 suivis jusqu’à 12 mois étaient
passés du stade III ou IV de la NYHA au stade I ou II, et les
hospitalisations pour insuffisance cardiaque ont diminué de
72 à 31 % dans l’année précédant l’implantation.
Les auteurs concluaient à une équivalence de la stimulation uni- et biventriculaire, optimisée par l’étude hémodynamique, quant à l’amélioration fonctionnelle des patients. Il faut souligner le faible effectif de l’étude et
l’absence de puissance statistique nécessaire pour monter
une différence entre les deux modes de stimulation.
Ce premier PATH CHF a ouvert la voix à PATH CHF II.
L’essai incluait des patients en stades II à IV de la NYHA,
porteurs de cardiopathie dilatée, une FEVG ≤ 30 %, une
10
VO2max < 18 mL/kg/min, en rythme sinusal, sous traitement médical optimal, avec 50 % de patients à QRS
« larges » (> 150 ms) et 50 % à QRS « fins » (120 à
150 ms). L’étude était randomisée selon le même schéma
en cross-over alternant 3 mois de stimulation univentriculaire gauche avec 3 mois de non-stimulation. Là encore,
les patients avaient une évaluation hémodynamique initiale permettant de définir le meilleur site de stimulation
gauche ou droit en cas de bloc de branche droit, ainsi que
le DAV. Quatre-vingt-neufs patients ont été suivis sur
6 mois, sur des critères cliniques (test de marche de 6
minutes, pic de VO2max, seuil anaérobie, qualité de vie
sur le questionnaire du Minnesota de l’insuffisance cardiaque, classe NYHA) et divisés pour l’analyse en deux
groupes de QRS « larges » ou « fins ».
A l’implantation, le meilleur site de stimulation gauche
se trouvait être une veine latérale ou postérieure, le meilleur
DAV était de 119 ± 32 ms. Dans cet essai, les patients
candidats à un DAI n’étaient pas exclus, on dénombrait
34 DAI pour 52 systèmes de resynchronisation. Malheureusement, 69 patients n’ont pas achevé le suivi du protocole,
seuls 35 patients ont mené à terme les évaluations. Les
résultats sont une amélioration de la VO2max de
1,37 mL/kg/min, du seuil anaérobie de 0,87 mL/kg/min, du
test de marche de 26 m, du score de qualité de vie de
4,7 points et de la classe NYHA de 0,25 en moyenne lors de
la période de stimulation. Les bénéfices sont plus marqués
dans le groupe QRS « larges » avec respectivement
+ 2,42 mL/kg/min pour la VO2max, + 1,55 mL/kg/min pour
le seuil anaérobie, + 47 m pour le test de marche et
- 8,1 points pour le score de qualité de vie. Les investigateurs ne constataient aucune de ces améliorations fonctionnelles pour le groupe QRS « fins ».
L’apport de PATH CHF II est d’avoir établi pour la
première fois l’importance de la durée du QRS pour
prédire la réponse à la RC.
The Multicenter InSync Randomized Clinical
Evaluation (MIRACLE)
MIRACLE [6] est le seul essai nord-américain, randomisé en double aveugle, d’évaluation de la RC chez
l’insuffisant cardiaque à n’avoir utilisé que des stimulateurs biventriculaires sans DAI. Cette étude regroupait le
plus important effectif de patients dans une étude de RC
jusqu’à CARE HF.
L’inclusion des patients entre novembre 1998 et décembre 2000 en a retenu 571, répartis sur 45 centres, sur
les critères suivants : stade NYHA III-IV, FEVG ≤ 35 %,
diamètre télédiastolique du ventricule gauche ≥ 55 mm,
QRS ≥ 130 ms, test de marche de 6 minutes ≤ 450 m,
traitement médical optimal, patient stable depuis 1 mois.
Quarante-sept patients étaient exclus, dont 43 suite à
un échec de mise en place endocavitaire de la sonde
gauche, 2 devant une indication à la stimulation cardia-
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Gain en morbi-mortalité
de la resynchronisation cardiaque
dans les grands essais
Comparaison of medical therapy, Pacing, and
Defibrillation on Heart Failure Study
(COMPANION)
COMPANION [7] est le seul et unique essai nordaméricain statistiquement assez puissant pour mesurer
l’impact de la RC sur la mortalité et les hospitalisations,
mais pas assez puissant pour comparer la RC seule ou
associée à un DAI.
La population intéressée se définissait par un stade
NYHA III-IV, une cardiopathie dilatée d’origine ischémique
ou idiopathique, une FEVG ≤ 35 %, un QRS ≥ 120 ms, un
PR > 150 ms, un rythme sinusal, une absence d’indication à
une stimulation cardiaque définitive ou à un DAI, et une
hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les 12 mois
précédents.
La population de COMPANION incluait 1 520 patients inclus entre janvier 2000 et novembre 2002.
En décembre 2002, le comité de surveillance a décidé
d’interrompre l’essai après avoir atteint les objectifs définis
par le protocole.
Le design de cette étude mettait en parallèle 3 bras :
traitement médical optimal (n = 308), traitement médical
optimal et RC (n = 617), traitement médical optimal et RC
avec DAI (n = 595). La randomisation se faisait sur un
mode 1/2/2.
L’implantation des prothèses et des sondes par voie
endocavitaire était optimale pour 87 % des systèmes de
RC, et 91 % des DAI avec RC. Les auteurs déploraient
5 décès compliquant la procédure dans le groupe RC et
3 dans le groupe DAI.
Le critère de jugement principal était un critère composite associant décès et hospitalisations toutes causes.
Soixante-huit pour cent des patients du groupe témoin
répondaient à ce critère à 1 an, 56 % dans le groupe RC et
dans le groupe DAI. La réduction des événements correspondant au critère majeur était de 20 % avec les systèmes
implantés RC et DAI par rapport au groupe témoin.
Les critères secondaires de jugement montraient les
résultats suivants à 1 an :
– toutes causes de mortalité, réduction de 36 % dans le
groupe avec DAI (p < 0,003) et 24 % dans le groupe RC
(p = 0,06) par rapport au traitement médical seul ;
– hospitalisation pour poussée d’insuffisance cardiaque :
60 % des patients témoins, avec une réduction de 25 %
(p = 0,002) dans le groupe RC, et de 28 % dans le groupe
avec DAI (p < 0,001) ;
– décès par insuffisance cardiaque : 45 % dans le groupe
traitement médical seul, risque réduit de 34 % (p = 0,002)
dans le groupe RC et de 40 % dans le groupe avec DAI.
L’étude des courbes de survie a mis en évidence une
différence dès le premier mois entre le groupe traitement
médical et défibrillateur, alors qu’il faut attendre 6 mois
pour observer une divergence des courbes entre RC et
traitement médical. Ceci a été expliqué par l’existence
d’une protection immédiate conférée par le DAI, alors
qu’il fallait attendre 6 mois pour voir apparaître l’effet de
la RC. Les données de sous-études de COMPANION [8]
estiment le taux de thérapies appropriées délivrées par le
DAI au cours du suivi à 15 % des patients, il faut traiter
25 patients pour éviter une mort subite. Si on raisonne sur
le critère primaire de COMPANION, il faut alors traiter
9 patients pour prévenir un événement que ce soit dans le
groupe DAI et RC ou RC seul.
The Cardiac Resynchronization Heart failure
Study (CARE HF)
CARE HF [9] est le plus grand essai européen d’évaluation de la resynchronisation cardiaque, incluant 813
patients sur 82 centres entre janvier 2001 et mars 2003.
L’importance de cet essai réside dans le choix de son
principal critère (composite) de jugement : mortalité ou
hospitalisation de cause cardiovasculaire ; et dans la présence de critères d’asynchronisme échographique requis
à l’inclusion pour les patients ayant un QRS « fin » (120 à
149 ms). Les paramètres échocardiographiques étaient :
– délai de pré-éjection aortique ≥ 140 ms ;
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
11
Resynchronisation cardiaque
que définitive, et 2 instables sur le plan de l’insuffisance
cardiaque.
La mesure des critères d’évaluation se faisait avant
l’implantation, puis aux 3e et au 6e mois après la randomisation, entre les groupes stimulés ou non. La période
d’observation s’achevait à la fin du 6e mois.
On notait, pour les critères de jugement primaires (test
de marche de 6 minutes + 39 m, score de qualité de vie du
Minnesota - 18, classe NYHA améliorée de plus de 2 classes pour 16 % et d’une classe pour 52 % des patients), une
amélioration statistiquement significative dès le premier
mois et se prolongeant tout au long du suivi. Le bénéfice se
traduisait également sur les critères secondaires statistiquement significatifs avec une amélioration de la VO2max
(médiane de + 1,1 mL/kg/min [0,6 ; 1,7]), de la durée du
test d’effort (médiane + 81 s [62 ; 119], de la FEVG
(médiane + 4,6 % [3,2 ,6,4], du diamètre télédiastolique
du ventricule gauche DTDVG (médiane - 3,5mm [- 6 ;
- 1]), et une réduction du rayon de la PISA de l’insuffisance
mitrale (médiane - 2,7 cm2 [- 4 ; - 2,1]).
La récupération de la fonction ventriculaire gauche
(FEVG, DTDVG) est plus marquée pour les cardiopathies
dilatées à coronaires saines.
Le risque de survenue d’un événement clinique majeur
(hospitalisation pour insuffisance cardiaque, décès) était
diminué de 40 %, mais l’étude n’était pas assez puissante
pour montrer une différence statistique en termes de
morbidité.
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Resynchronisation cardiaque
Resynchronisation cardiaque : les grands essais
– délai mécanique interventriculaire > 40 ms ;
– délai d’activation de la paroi postéro-latérale du ventricule gauche.
Les patients sélectionnés pour être inclus présentaient
une insuffisance cardiaque depuis plus de 6 semaines, une
classe NYHA III-IV en dépit du traitement médical optimal, une FEVG ≤ 35 %, un DTDVG ≥ 30 mm (indexé au
poids), et un QRS ≥ 120 ms avec pour les patients ayant
un QRS compris entre 120 et 149 ms la présence requise
d’au moins 2 des 3 indices échocardiographiques d’asynchronisme. Le suivi minimum était de 18 mois, l’étude
s’arrêtant 18 mois après l’inclusion du dernier patient.
Les patients étaient randomisés entre le groupe témoin
sans stimulateur (n = 404) et le groupe appareillé d’un
pacemaker biventriculaire (n = 409). Les stimulateurs
étaient reliés à des sondes endocavitaires, le positionnement de la sonde gauche privilégiait les veines latérales ou
postéro-latérales avec un contrôle radiographique.
Le suivi moyen était de 29,4 mois. L’objectif primaire,
décès de toutes causes et hospitalisations non planifiées
pour raison cardiologique, était atteint pour 39 % des
patients du groupe RC contre 55 % des patients traités
médicalement (hazard ratio de 0,63). En termes de mortalité globale, on relevait 20 % de décès dans le groupe RC
contre 30 % dans le groupe témoin, soit une réduction du
risque relatif de 36 % avec une différence statistiquement
significative. Le gain de mortalité se faisait essentiellement
aux dépens des décès par insuffisance cardiaque. Le taux
de mortalité subite dans le groupe resynchronisation reste
comparable à celui du groupe témoin, 7 contre 9 %.
Les critères secondaires mettaient en évidence une
moindre aggravation de l’insuffisance cardiaque, une diminution des hospitalisations pour insuffisance cardiaque,
une meilleure qualité de vie à 90 jours, et une amélioration de la classe NYHA.
L’évaluation échocardiographique et biologique (à 3
et à 18 mois) suivait l’amélioration clinique avec un gain
de FEVG, une diminution du DTDVG, une réduction de
l’insuffisance mitrale et du délai interventriculaire mécanique. Le taux de pro-BNP mesuré dans le groupe RC était
plus bas que dans le groupe témoin.
CARE HF est le seul essai à avoir montré un bénéfice
sur la survie de la resynchronisation cardiaque. Ces résultats sont similaires à ceux de COMPANION dans le
groupe DAI et RC.
Méta-analyse de Rivero-Ayerza
Cette méta-analyse [10] s’est intéressée à la mortalité
et aux causes de décès des patients insuffisants cardiaques
dans les études de RC, en excluant les patients porteurs
d’un DAI. Elle a recensé 2 371 patients sur 5 essais.
La réduction de la mortalité globale est de 29 % par
rapport au traitement médical seul, pour la mortalité liée à
la progression de l’insuffisance cardiaque la réduction du
risque relatif est de 38 %.
12
Pour le risque de mort subite, aucun effet n’est observé
avec des taux voisins dans les deux groupes de 6,4 % pour
la RC et 5,7 % pour le traitement médical.
Les principales causes de décès sont l’insuffisance
cardiaque et la mort subite. La RC permettant d’améliorer
la classe fonctionnelle des patients, passant de NYHA III à
II pour une grande part, elle augmenterait le risque relatif
de décès de mort subite selon les données de SCD HeFT
[11]. Ce raisonnement implique la question de l’implantation d’un DAI associé à la RC chez les patients ayant une
espérance de vie de plus de 1 an.
Méta-analyse de Lam
Le travail de Lam et al. [12] s’est attaché à déterminer
à partir de 12 études associant RC seule, DAI seul ou en
association quel était le type de prothèse le plus adapté à
l’insuffisant cardiaque avec dysfonction ventriculaire gauche sévère. La méta-analyse comprenait 8 307 patients et
1 636 événements. La conclusion des auteurs était que
l’association RC et DAI permettait de diminuer d’un tiers
la mortalité par rapport au traitement médical seul, mais
que les données restaient insuffisantes pour montrer une
supériorité sur la RC ou le DAI seul.
Fibrillation atriale dans les grands
essais de resynchronisation cardiaque
La prévalence de la fibrillation atriale (FA) chez l’insuffisant cardiaque varie de 6 à 40 % selon la sévérité de la
cardiopathie [13]. La survenue ou la présence d’une fibrillation atriale était classiquement considérée comme
un obstacle à la RC car elle ne permet pas de délivrer une
stimulation biventriculaire permanente nécessaire à l’obtention des bénéfices. C’est pour cette raison que l’existence d’une FA était un des critères d’exclusion de la
plupart des essais cliniques de RC.
Multisite Stimulation in Cardiomyopathy
Studies Atrial Fibrillation (MUSTIC AF)
Suivant le même protocole que MUSTIC [14], les
investigateurs ont évalué les bénéfices de la resynchronisation chez des patients insuffisants cardiaques en FA
permanente stimulés pour une brady-arythmie (stade
NYHA III, FEVG ≤ 35 %, diamètre télédiastolique du ventricule gauche ≥ 60 mm, QRS stimulé > 200 ms, test de
marche de 6 minutes < 450 m, traitement médical optimal, patient stable depuis 1 mois). Le dessin comprenait
une phase de cross-over en simple aveugle de 6 mois,
3 mois de stimulation univentriculaire droite et 3 mois de
stimulation biventriculaire, pour certains patients (27 patients, soit 63 % de la population finale de l’étude) une
ablation de la jonction auriculo-ventriculaire était effectuée après l’inclusion. Les investigateurs laissaient un
intervalle libre de 6 à 12 semaines avant le cross-over.
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
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« Ablate and pace »
Gasparini et al. [15] se sont intéressés au devenir des
patients porteurs d’un appareil de RC et en FA permanente. L’étude prospective portait sur deux centres européens regroupant 162 patients correspondant aux critères
d’inclusion : FEVG ≤ 35 %, QRS ≥ 120 ms, classe
NYHA ≥ II en dépit d’un traitement médical optimal, hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les 12 mois
qui précédaient l’inclusion. Après deux mois de stimulation biventriculaire les investigateurs décidaient si le
pourcentage effectif de stimulation biventriculaire était
inférieur à 85 % (choix arbitraire des investigateurs)
d’effectuer une ablation du nœud auriculo-ventriculaire.
L’ablation concernait 112 de ces patients chez lesquels
les molécules dromotropes négatives à visée de contrôle de
la fréquence ont pu être arrêtées (amiodarone, digoxine).
A la fin du suivi, seul le groupe de patients en FA ayant
bénéficié de l’ablation du nœud auriculo-ventriculaire
avait une amélioration significative de la FEVG (p < 0,001),
du diamètre télésystolique du ventricule gauche
(p < 0,001), et de la capacité à l’effort (p < 0,001). Le bénéfice après ablation de la jonction auriculo-ventriculaire
était comparable à celui des patients en rythme sinusal tout
au long des 4 ans de suivi de l’étude. La mortalité à 4 ans
des patients ablatés étant statistiquement moindre que celle
des patients non ablatés.
Défibrillateur automatique
implantable dans les grands essais
de resynchronisation cardiaque
Les similitudes du profil clinique des patients candidats au défibrillateur automatique implantable de celui
des candidats à la resynchronisation cardiaque rendent
leurs indications communes complexes. En effet, comme
nous l’avons vu avec la méta-analyse de Lam, les bénéfices combinés de la défibrillation et de la resynchronisation restent difficiles à établir.
MUSTIC, PATH CHF, MIRACLE et CARE HF ont exclu
volontairement les patients concernés par une indication
de défibrillation.
A l’opposé, les essais PATH CHF II, COMPANION,
CONTAK CD et MIRACLE CD comprenaient des patients
porteurs de défibrillateurs ou incluaient dans leur dessin
l’implantation d’un DAI. On peut regretter que l’étude
COMPANION n’ait pas été assez puissante pour comparer
les deux thérapies en termes de mortalité, de même
CONTAK CD analysait la mortalité mais sans comparaison entre RC et DAI.
CONTAK CD [16]
Les patients justifiant d’une indication de DAI en classe
II à IV de la NYHA, avec une FEVG ≤ 35 %, en rythme
sinusal avec des QRS > 120 ms étaient randomisés entre
implantation d’un DAI avec RC ou un DAI simple.
Le dessin de l’étude initialement prévu en cross-over de
deux fois 3 mois a été modifié en cours d’étude pour un
schéma en parallèle de 6 mois entre les deux groupes sur
la demande de la Food and Drugs Administration. L’autre
modification du protocole concernait le critère majeur de
jugement devenu composite pour associer les événements
liés à la progression de l’insuffisance cardiaque (mortalité
toutes causes, hospitalisation liée à l’insuffisance cardiaque, aggravation de l’insuffisance cardiaque, survenue
d’une tachycardie/fibrillation ventriculaire nécessitant un
traitement) à la place de la mesure de la VO2max.
L’inclusion a permis de retenir 581 patients entre
février 1998 et décembre 2000, répartis sur 47 centres
nord-américains. Sur les 581 patients, 66 n’ont pu être
implantés d’une sonde de stimulation ventriculaire gauche endocavitaire et ont donc été appareillés d’un DAI
simple. Sur les 53 premiers patients, les sondes gauches
étaient épicardiques, puis pour les 448 suivantes, elles
étaient endocavitaires (52 % dans une veine latérale,
32 % dans une veine antérieure, 13 % dans une veine
postérieure). Les investigateurs déploraient 19 décès en
période postopératoire.
Les résultats sur le critère majeur ne sont pas statistiquement significatifs avec une réduction du risque relatif
de 15 % (p = 0,10) pour les patients ayant une RC.
En dépit de cela, on observe une réduction de tous les
éléments de ce critère composite avec la RC : diminution
de 23 % de la mortalité toutes causes confondues, 13 %
des hospitalisations pour insuffisance cardiaque, 26 % de
baisse de la progression de l’insuffisance cardiaque et 9 %
de diminution des épisodes de tachycardie/fibrillation
ventriculaire. Les critères secondaires étaient eux significativement améliorés par la RC pour les patients en stade
NYHA III-IV : VO2max, test de marche de 6 minutes,
questionnaire de qualité de vie de l’insuffisant cardiaque
du Minnesota, classe fonctionnelle de la NYHA. Les paramètres échocardiographiques de la fonction ventriculaire
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
13
Resynchronisation cardiaque
Un tiers des patients inclus a dû abandonner le protocole
avant cette période, seuls 41 patients ont achevé le protocole dans sa totalité.
Au décours de la phase de cross-over on notait une
amélioration du test de marche de 6 minutes (+ 9,3 %,
p = 0,05) et du pic de VO2max (+ 13 %, p = 0,05) dans le
groupe stimulé en biventriculaire versus le groupe de
stimulation en univentriculaire droit, mais sans atteindre
le seuil de significativité statistique. Les hospitalisations
pour décompensation cardiaque étaient moins fréquentes
lors des phases de stimulation biventriculaire (3 patients)
qu’univentriculaire (10 patients).
A la fin de l’étude, 84,6 % des patients donnaient leur
préférence à la période de resynchronisation cardiaque.
Resynchronisation cardiaque
Resynchronisation cardiaque : les grands essais
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gauche (FEVG, diamètre télédiastolique du ventricule
gauche) traduisaient un effet favorable de la RC.
The Muticenter InSync Randomized Clinical
Evaluation (MIRACLE ICD)
MIRACLE ICD présumait que les patients insuffisants
cardiaques, avec un asynchronisme, ayant fait un événement rythmique ventriculaire grave pouvaient bénéficier
de la RC pour traiter leurs symptômes.
La population de l’étude comprenant des patients candidats à l’implantation du DAI en prévention secondaire ou
après stimulation ventriculaire positive, en stade III ou IV de
la NYHA, avec une FEVG ≤ 35 %, un QRS ≥ 130 ms, un
DTDVG ≥ 55 mm et sous traitement médical optimal stable
depuis 1 mois [17].
L’étude a inclus 639 patients entre octobre 1999 et
août 2001 parmi lesquels seulement 369 ont été randomisés. Il s’agissait d’un essai randomisé en double aveugle
avec deux groupes en parallèle. Les 369 patients ont tous
été appareillés d’un DAI biventriculaire (avec des sondes
endocavitaires), puis randomisés en deux groupes, un
premier constitué de 182 patients avec la RC et la stimulation programmée pour ne fonctionner qu’en cas de
bradycardie < 35 bpm, et le second groupe de 187 patients pour lequel la stimulation était programmée en
permanence. Au cours de l’étude, la RC a été activée pour
14 patients du groupe témoin, et la RC était « off » pour
2 patients ayant un déplacement de la sonde gauche,
2 autres ayant une stimulation diaphragmatique et 6 par
erreur de programmation.
Les critères de jugement primaires témoignaient de
l’amélioration de l’état fonctionnel des patients du groupe
RC par rapport aux témoins avec, au 6e mois, une diminution du score de qualité de vie du Minnesota (p = 0,02),
une diminution de la classe fonctionnelle de la NYHA
avec 90 % des patients en classe III à la randomisation et
63 % en classe I ou II à 6 mois (p = 0,007), un allongement de la distance de marche.
Les critères de jugement secondaires montraient dans
le groupe RC une amélioration de la durée d’exercice par
rapport au groupe témoin (p < 0,001), de la VO2max
(p = 0,04) et une diminution lors des échocardiographies
des diamètres diastolique et systolique du ventricule gauche (p = 0,06).
Les investigateurs n’observaient pas de différences statistiquement significatives dans la survenue d’arythmies
ventriculaires, de chocs appropriés ou inappropriés.
La mortalité n’était pas différente avec 15 patients décédés
dans le groupe DAI et 14 dans le groupe DAI + RC, de
même que les taux d’hospitalisations toutes causes confondues ou liés à l’aggravation de l’insuffisance cardiaque.
Cet essai a permis de confirmer le bénéfice attendu de
la RC dans une population d’insuffisants cardiaques identique à celle de MIRACLE, mais appareillés d’un DAI en
prévention secondaire. On retrouve l’effet sur l’état fonc-
14
tionnel des patients de la RC, mais on ne constate pas
d’effet sur la mortalité, les hospitalisations ou la survenue
d’arythmie.
L’absence d’effet antiarythmique ou proarythmogène a
été investiguée par McSwain et al. [18] grâce aux données
de CONTAK CD et MIRACLE ICD. Les auteurs constataient une incidence comparable de tachycardie ventriculaire polymorphe ou monomorphe entre les deux groupes.
Futurs grands essais
La communication des grands essais de RC a provoqué
un réel engouement de la communauté cardiologique. Au
fur et à mesure des résultats, nombre de questions en
attente de réponses sont apparues. Les essais pour répondre à une partie d’entre elles sont en cours et promettent
d’alimenter les controverses.
Comment améliorer la prise en charge
des non-répondeurs ? Quelle est la place
de l’échocardiographie ?
Le constat d’absence d’amélioration par la RC d’une
partie de la population des essais cliniques, jusqu’à un
tiers des malades [19], a donné naissance au concept de
non-répondeurs. Plusieurs explications ont été avancées :
la mauvaise position de la sonde gauche, l’absence
d’asynchronisme électrique ou mécanique en dépit de
QRS larges, l’absence d’optimisation des réglages du stimulateur après l’implantation.
L’une des réponses proposées est la meilleure sélection des patients par la recherche des paramètres échocardiographiques d’asynchronisme et par le réglage de la
stimulation sous contrôle échocardiographique.
L’étude PROSPECT (Predictors of response to CRT)
[20] a été présentée à l’ESC en 2007 à Vienne. Cette étude
multicentrique avait pour objectif d’évaluer les différents
critères échocardiographiques d’asynchronisme prédictifs
de la réponse à la stimulation multisite. Les auteurs soulignent qu’en dépit du dessin rigoureux, l’acquisition des
données échocardiographiques est soumise à une grande
variabilité interobservateur. Ces variations oscillent entre
6,5 et 72,1 % selon les critères analysés, certains d’entre
eux n’ont pas pu être recueillis de façon fiable selon les
centres. Le taux de répondeurs cliniques et échocardiographiques dans PROSPECT est similaire à celui des essais
randomisés, et l’emploi de l’échocardiographie a permis
après implantation d’améliorer ce taux de répondeurs.
En conséquence, les auteurs concluent qu’aucun de ces
critères d’asynchronisme mécanique seul ne permet
d’améliorer la sélection des patients candidats à la stimulation multisite. La largeur du QRS restant le critère électif
d’asynchronisme.
QRS fins : peut-on resynchroniser ?
La place de la RC chez les patients insuffisants cardiaques en classe III ou IV de la NYHA et à QRS fins est au
mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
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Remodelage inverse ?
La notion de remodelage inverse se caractérise par une
diminution des volumes ventriculaires et une augmentation de la fraction d’éjection ventriculaire gauche. Il n’est
observé que pour une faible proportion de patients. Il
découle des études sur l’indication de la RC chez l’insuffisant cardiaque modérément symptomatique (classes I et
II de la NYHA) pour prévenir la survenue d’une insuffisance cardiaque sévère par le remodelage inverse. Cette
stratégie préventive a montré des effets bénéfiques dans
l’étude MIRACLE ICD II [24] chez des patients implantés
d’un défibrillateur automatique implantable avec
FEVG < 35 % et en classe I-II de la NYHA, ainsi que les
travaux de Bleeker [25]. Plusieurs essais en cours (REVERSE [26], MIRACLE ICD II) pourraient faire progresser
nos connaissances sur le remodelage inverse chez les
patients ayant une dysfonction systolique avec
FEVG < 30-35 % et en stade I-II de la NYHA, les résultats
de l’essai REVERSE étant attendus pour 2008.
Stimulation triple site ?
Une approche complémentaire a pu être proposée afin
de réduire le nombre de patients non répondeurs consistant à l’adjonction d’une sonde de stimulation gauche
supplémentaire. Dans leur série de 27 patients, Lenarcyk
et al. [27] mettent en avant, sur un suivi de 3 mois, une
amélioration plus importante avec une RC triple que double, le taux de répondeurs étant de 96,3 contre 62,9 %.
De même, les critères fonctionnels sont significativement
meilleurs dans le groupe triple RC que double, sur les
valeurs de la VO2max, du test de marche de 6 minutes et
de la classe NYHA.
Conclusion
Les grands essais cliniques ont fait la preuve du bénéfice de la resynchronisation cardiaque chez les patients
insuffisants cardiaques avec une dysfonction systolique
sévère symptomatique. En l’espace d’une décennie la RC
s’est imposée comme un standard de soins reconnu dans
les recommandations internationales [30].
Ces essais ont confirmé par la médecine fondée sur les
preuves l’impression clinique des premières publications :
les patients appareillés sont moins symptomatiques,
moins souvent hospitalisés et vivent plus longtemps.
Cependant, de nombreuses questions restent en suspens et attendent leur réponse : comment optimiser le taux
de répondeurs ? Quelle est la place des critères échocardiographiques ? Faut-il resynchroniser les patients à QRS
fins ? Quand faut-il associer un défibrillateur automatique
implantable ?
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Pacemaker double chambre
ou resynchronisation cardiaque ?
Plusieurs essais en cours ou achevés plaident pour la
mise en place en présence d’une indication à la stimulation cardiaque définitive chez des patients ayant une
dysfonction ventriculaire gauche systolique d’un système
de resynchronisation au lieu d’un stimulateur traditionnel
(HOBIPACE [28], BIOPACE [29]).
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mt cardio, vol. 4, n° 1, janvier-février 2008
15
Resynchronisation cardiaque
centre d’une controverse avec la publication de l’étude
RethinQ [21]. Plusieurs essais non randomisés avaient
montré chez les patients à QRS fins avec présence de
critères échocardiographiques d’asynchronisme recherchés par le Doppler tissulaire un bénéfice analogue à celui
des patients à QRS larges [22, 23].
RethinQ a montré dans un essai randomisé l’absence
d’amélioration fonctionnelle, jugée sur la VO2max, pour
des patients insuffisants cardiaques à FEVG altérée en
stade III de la NYHA ayant un QRS ≤ 130 ms.
Resynchronisation cardiaque
Resynchronisation cardiaque : les grands essais
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