Deux fois par an, la FEB interroge ses
fédérations sectorielles afin de prendre la
température en ce qui concerne la
conjoncture. Au moyen de sa propre
enquête et d’une analyse du contexte
économique mondial et national, cette
analyse présente la situation actuelle dans
les entreprises de Belgique ainsi que les
prévisions pour les six prochains mois.
1. Contexte international
a. Rythme de croissance ralenti dans les
pays émergents
Le FMI a récemment revu ses prévisions de
croissance à la baisse et estime que la
croissance mondiale sera de 3,1% en 2015
et de 3,6% en 2016 (contre respectivement
3,5% et 3,8% il y a six mois).
C’est surtout la croissance de plusieurs pays
émergents, notamment les pays BRICS, qui
a été moins bonne que prévu (voir
graphique 1). Le Brésil devrait par exemple
finir l’année en récession (-3% de
croissance annuelle), tout comme la Russie
(-3,8%). La Chine a aussi connu un
ralentissement sensible de sa croissance qui
pourrait être encore plus prononcé que ce
que les chiffres officiels mettent en avant.
Les mesures politiques prises pour contrer
celui-ci (dévaluation du Yuan, baisse des
taux d’intérêt, soutien des bourses …)
semblent aussi suggérer que la réalité est
encore un peu plus morose que ce que les
chiffres suggèrent.
Désormais, du côté du FMI on table sur des
niveaux de croissance de la Chine bien
inférieurs à ceux enregistrés il y a quelques
années à peine : 6,8% en 2015 et 6,3% en
2016 contre encore 9,5% en 2011. La
croissance de l’Inde (7,3% en 2015)
dépasserait même celle de la Chine cette
année. Cette situation de faible croissance
chinoise a eu des répercussions sur les
marchés financiers et sur les flux
commerciaux internationaux, en particulier
dans les pays asiatiques liés
commercialement à la Chine. De plus,
l’affluence de capitaux vers les pays
émergents a diminué.
En conséquence du refroidissement du
marché chinois, les prix des matières
premières ont également chuté. Pour
certains pays exportateurs de matières
premières (Brésil, Russie), cela rend la
situation économique encore un peu plus
difficile, tandis que cela a servi de stimulant
pour la plupart des pays avancés.
Ceci explique aussi en partie pourquoi la
baisse de croissance dans les pays
émergents ne s’est pas reproduite dans les
pays avancés. Les États-Unis ont par
exemple connu une belle reprise malgré un
premier trimestre plus difficile. Le PIB a
augmenté de 1% et 0,4% sur base
trimestrielle lors des deuxième et troisième
trimestres. Le FMI table maintenant sur une
croissance du PIB de 2,6% pour cette
année. Le chômage continue de diminuer (il
est passé de 6,1 à 5,1% en un an).
3,9
1,8
2,7
0,1
-3
-1
4,3
3,4
1,3 0,6
-3,8
-0,6
6,6
5,1
6,9 7,3 7,3 7,5
9,5
7,7 7,7 7,3 6,8 6,3
-4
-2
0
2
4
6
8
10
2011 2012 2013 2014 2015* 2016*
1. Croissance économique (% , source: FMI)
Brésil Russie Inde Chine