dossier pédagogique Dossier proposé dans le cadre du dispositif Lycéens à l’Opéra, financé par la Région Rhône-Alpes. Dossier réalisé sous la direction de David Camus Coordination générale élodie Michaud Rédaction des textes Jonathan Parisi Suivi de fabrication Aurélie Souillet Document disponible en téléchargement sur www.operatheatredesaintetienne.fr Contact Fanny Loingeville Chargée du développement des publics 04 77 47 83 60 [email protected] Jacques Offenbach Opéra bouffe en trois actes Livret de Charles Nuitter et Étienne Tréfeu Direction musicale Laurent Campellone Mise en scène Waut Koeken Dramaturgie / assistant à la mise en scène Benjamin Prins Adaptation des parties dialoguées Waut Koeken et Benjamin Prins Décors Benoît Dugardyn Costumes Carmen Van Nyvelseel Lumières Nathalie Perrier Chorégraphie Joshua Monten Régisseurs de production Elsa Ragon, David Herrezuelo Chef de chœur et assistant à la direction musicale Laurent Touche Chef de chant Cyril Goujon Chef de chant chœur Florent Mathevet Zanetta Amel Brahim-Djelloul Le Prince Raphaël Marie Kalinine Trémolini Emiliano Gonzalez-Toro Régina Romie Esteves Cabriolo Lionel Peintre Paola Marie-Thérèse Keller Le Prince Casimir Raphaël Brémard Sparadrap Antoine Normand Le Directeur de la loterie Christophe Bernard Jeunes filles Roselyne Giraud, Catherine Bernardini, Claire Babel, Anne Crabbe, Catherine Séon, Stéphanie Boré Figurants / acrobates Adriana Guéant, Cédric Boutet de Monvel, Sophien Fabre Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire Grand Théâtre massenet Vendredi 17 mai : 20h Dimanche 19 mai : 15h Mardi 21 mai : 20h Durée 2h sans entracte - En français surtitré Nouvelle production Opéra Théâtre de Saint-Étienne Réalisation des décors, costumes et accessoires dans les ateliers de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Découverte de l’œuvre p.06 Jacques Offenbach Du mépris à la reconnaissance : Offenbach vu par ses contemporains La genèse de La Princesse de Trébizonde Personnages et argument Musique et satire sociale : l'opérette selon Offenbach Guide d'écoute p.16 La princesse de trébizonde àLes l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne maîtres d’œuvre Les solistes L’orchestre et les chœurs Iconographie commentée de la production Pistes pédagogiques p.23 Piste 1 – Décor unique et lieux multiples : étude du décor de La Princesse de Trébizonde Piste 2 – Mettre en scène une situation comique Piste 3 – Poupées, pantins, automates et androïdes Ressources supplémentaires p.29 L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne / Présentation générale Petite histoire d’une production Annexes p.32 Voix et tessitures Composition de l’orchestre Glossaire Bibliographie sélective Jacques Offenbach 6 Jacob Eberst, dit Jacques Offenbach, est un compositeur français, d'origine allemande, né à Cologne en 1819 et mort à Paris en 1880. Fils d'un cantor de la synagogue de Cologne, originaire de la localité d'Offenbach-sur-leMain (d'où vient le pseudonyme que le compositeur prendra par la suite), le jeune Jacob découvre la musique par sa mère qui lui enseigne le violon. Puis il s'essaye au violoncelle, dont il devient très vite virtuose, au point que son père l'envoie à Paris, seule ville dans laquelle un artiste juif pouvait espérer faire carrière, pour parfaire son apprentissage. Âgé de quatorze ans à peine, le jeune homme multiplie les récitals de violoncelle dans les salons et compose plusieurs pièces pour son instrument de prédilection. N'ayant pourtant pas la nationalité française, mais bénéficiant d'une dérogation particulière, probablement grâce à son talent certain pour le violoncelle, Offenbach est accepté par Cherubini comme élève du Conservatoire de Paris. Particulièrement indiscipliné, le jeune Offenbach ne restera qu'une petite année au Conservatoire et parvient à se faire engager par différents orchestres, notamment ceux de l'AmbiguComique puis de l'Opéra Comique. Il mène parallèlement une carrière de soliste et commence à s'intéresser doucement à la composition. En 1847, Offenbach est nommé chef d'orchestre de la Comédie-Française, il a sous sa baguette un petit ensemble accompagnant parfois l'action et jouant pendant les entractes. C'est à cette période qu'Offenbach compose sa célèbre Chanson de Fortunio pour le Chandelier de Musset, mais celle-ci, vu les faibles compétences en chant de l'acteur, ne sera malheureusement pas interprétée. Offenbach se consacre alors plus sérieusement à la composition et écrit différentes opérettes. Mais devant la difficulté à les faire jouer, il quitte la Comédie-Française et prend la gestion d'un théâtre certes minuscule, mais au destin immense, qu'il baptise Théâtre des Bouffes-Parisiens. Aux Bouffes-Parisiens, Offenbach cumule les rôles de directeur, compositeur, répétiteur et chef d'orchestre ; il intervient même dans la mise en scène. Conformément à la réglementation des théâtres, qui interdit les formes longues et entièrement chantées en dehors des scènes subventionnées par l'État, les Bouffes-Parisiens proposent une programmation de théâtre chanté et d'opérette. C'est dans ce mouchoir de poche que les premières œuvres d'Offenbach gagnent en popularité et ce jusqu'à l'étranger. Jacques Offenbach Devant le succès de ses créations, les Bouffes-Parisiens quittent les Champs-élysées pour déménager dans un lieu plus grand, passage Choiseul. C'est dans cette période que naissent les plus célèbres œuvres du compositeur parmi lesquelles Orphée aux enfers (1858), La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867), souvent créées dans des théâtres de plus grande envergure. Offenbach est alors au sommet de sa gloire, coqueluche du Second Empire et de sa cour. Pourtant, bien qu'il soit naturalisé français depuis 1860, la guerre de 1870 va interrompre brutalement cette période heureuse de la vie du compositeur. Accusé de traître d'un côté et d'espion de l'autre, et subissant de nombreuses attaques xénophobes, Offenbach est contraint de quitter Paris quelques temps. Lorsqu'il regagne la capitale en 1872, Offenbach prend la direction du Théâtre de la GaîtéLyrique où il monte ses œuvres avec davantage de moyens techniques. Mais le faste et la surenchère de spectaculaire vont très vite le ruiner, au point de devoir abandonner son théâtre en 1876, de vendre tous ses biens et de partir en tournée aux états-Unis pour rétablir sa situation financière. Si sa tournée américaine est sans conteste un triomphe, Offenbach revient souffrant, atteint par la goutte. Il se lance dans un ultime projet, qui lui tient depuis longtemps à cœur et dans lequel il va projeter toute son inspiration fantasmagorique : Les Contes d'Hoffmann Malheureusement, Offenbach meurt le 3 octobre 1880 sans pouvoir assister à la création des Contes d'Hoffmann, mais surtout sans savoir qu'elle lui apportera la reconnaissance officielle qu'il a toujours souhaitée en devenant l'une des œuvres les plus jouées du répertoire lyrique. Du mépris à la reconnaissance : Offenbach vu par ses contemporains Offenbach est un compositeur dont la réputation a grandement souffert de la hiérarchie, aussi traditionnelle que contestable, entre les genres ; le grand genre, dit "sérieux", de l'opéra romantique, surpassant de loin pour la classe intellectuelle et artistique le genre "léger" de l'opérette. Parce que l'on s'amuse devant La Belle Hélène, ou alors on considère que la musique d'Offenbach n'est pas digne de se mesurer à celle des "grands". Ainsi, malgré la centaine d'œuvres qu'il compose en quarante ans, Offenbach demeure, de son vivant, un compositeur de "seconde zone". Les contemporains du compositeur, notamment Berlioz et Wagner, vont d'ailleurs régulièrement déchaîner leur haine contre Offenbach, dont ils ne supportaient visiblement pas l'ampleur de la popularité à travers l'Europe. 7 Berlioz : « Décidément il y a quelque chose de détraqué dans la cervelle de certains musiciens. Le vent qui souffle à travers l'Allemagne les a rendus fous. » Wagner : « La musique d'Offenbach dégage une chaleur de fumier, tous les cochons d'Europe ont pu s'y vautrer. » Il faut attendre Nietzsche pour que le dédain, doublé de la jalousie, fasse place à la reconnaissance. Nietzsche : « Si l'on entend par le génie d'un artiste la plus extrême liberté à l'intérieur d'une loi, la divine légèreté, la désinvolture dans les pires difficultés, Offenbach a plus de droit que Wagner au titre de génie. » La genèse de La Princesse de Trébizonde Opéra bouffe* en trois actes de Jacques Offenbach, sur un livret de Charles Nuitter et étienne Tréfeu, créé à Baden-Baden le 31 juillet 1869 (version en 2 actes) et remanié dans une version en 3 actes créée le 7 décembre 1869 au Théâtre des Bouffes-Parisiens. 8 Une collaboration compliquée La composition de La Princesse de Trébizonde semble avoir été complexe pour Offenbach qui, dans sa correspondance, ne cesse de solliciter la présence de ses librettistes Nuitter et Tréfeu afin d'avancer ensemble dans l'écriture. Dans une lettre à Nuitter, Offenbach exprime alors les difficultés rencontrées pour réunir ses deux collaborateurs : « C'est bien fâcheux que vous ne puissiez vous décider à venir. Tréfeu seul est complètement inutile, comme vous seul également. Il faut venir ensemble ou pas. » S'inspirant (essentiellement pour le titre) de la légendaire princesse byzantine Théodora Comnène, le livret de Nuitter et Tréfeu repose sur un thème très efficace au théâtre et très cher à Offenbach : le déguisement. En effet, une troupe de saltimbanques, quittant son chapiteau pour jouer aux châtelains, amuse par son pittoresque autant qu'elle nous touche par sa nostalgie de la fête foraine. La situation dramatique, faussement guindée, tantôt sentimentale et tantôt folklorique permet alors à Offenbach de développer un langage musical aussi amusant et endiablé que délicat et raffiné. La création à Baden-Baden La Princesse de Trébizonde est créée le 31 juillet 1869 à Baden-Baden, dans une certaine hâte et devant un public de choix, parmi lequel de nombreuses "têtes couronnées". Malgré quelques réticences des spectateurs à l'égard du livret, contenant certaines facilités, l'œuvre remporte un succès franc et le compositeur est rappelé plusieurs fois en scène, après chaque acte, pour saluer. En attendant les représentations parisiennes, la presse musicale française se fait rapidement l'écho du succès remporté par l'œuvre de l'autre côté du Rhin. La partition est immédiatement qualifiée de chef-d'œuvre, de véritable opéra-comique, et pourrait permettre à Offenbach selon le journaliste émile Blavet - de « se présenter au dernier jugement avec Orphée dans une main et La Princesse de Trébizonde dans l'autre », il sera alors sûr « d'être nommé maître de chapelle du Bon Dieu » (Le Figaro, 3 août 1869). Les remaniements et la création parisienne Destinée à être jouée à Baden-Baden mais surtout à ouvrir la nouvelle saison du Théâtre des BouffesParisiens, ayant fermé en mai après une saison peu convaincante, La Princesse de Trébizonde va connaître de multiples remaniements pendant la fin de l'été 1869. L'œuvre n'étant pas prête pour la réouverture du Théâtre, son directeur, Noriac, est alors contraint de reprendre Apothicaire et perruquier (une opérette d'Offenbach) pour ouvrir sa saison et assurer une recette en attendant que Nuitter et Tréfeu aient repris leur livret. Durant les mois qui suivent, Tréfeu reconnait alors : « Il y a beaucoup à refaire. Cela se ressent évidemment de la promptitude avec laquelle elle [l'œuvre] a été montée ». La Princesse de Trébizonde est ainsi longuement remaniée, puis remise en répétitions. Elle manque même d'être retirée par Offenbach luimême, menaçant les artistes en retard aux séances de travail. C'est enfin le 7 décembre 1869, après de multiples rebondissements, que l'œuvre est créée à Paris au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Les divers remaniements s'avèrent être très bénéfiques et l'œuvre gagne alors « en netteté, en précision, en intérêt, car la gaîté franche qui y règne d'un bout à l'autre s'y allie à une certaine nuance de sentiment, ménagée avec adresse ». La critique salue à nouveau le talent du compositeur : « Nous pensons qu'il n'a rien fait jusqu'à ce jour de plus complet et de mieux inspiré. Tout y est réussi. Du reste, l'épreuve de Baden-Baden n'a pas été perdue pour Offenbach. Guidé par un tact parfait, il n'a conservé de son premier travail que les parties les plus saillantes et nous a réservé la primeur de dix morceaux nouveaux, ni plus ni moins. » (Revue et gazette musicale de Paris n°50, 12 décembre 1869). Bien qu'oubliée aujourd'hui, La Princesse de Trébizonde a alors connu un grand succès à la fin du XIXe siècle, au point d'être adaptée en version allemande, anglaise et même tchèque, permettant à Offenbach de renouer avec la popularité, quelque peu éteinte depuis les grands succès tels qu'Orphée aux enfers, La Belle Hélène ou encore La Vie parisienne. *Les termes suivis d’un astérisque sont à retrouver dans le glossaire p 33 9 Affiche de La Princesse de Trébizonde pour la création parisienne, réalisée par Jules Chéret, 1869, BNF Gallica. « Ah ! que de plaisir pour ce soir ! » Offenbach, outre la musique, possédait trois passions : les femmes, les cigares - dont il conservait les meilleurs dans un meuble spécial placé dans son cabinet de travail - et le jeu. Ainsi, le 31 juillet 1869, soir de la création de La Princesse de Trébizonde à Baden-Baden, Offenbach profite de la longueur de l'entracte pour courir à la roulette ! Il fait alors casser un rouleau d'or à un journaliste n'ayant jamais joué, ce qui est censé porter chance. Alors que la sonnette du théâtre retentit, Offenbach gagne la mise et quitte la table de jeu en disant : « On m'attend, allons gagner une autre partie. » Personnages principaux L’action en deux mots… Cabriolo – directeur d'une troupe de saltimbanques Zanetta – fille de Cabriolo Régina – fille de Cabriolo Paola – sœur de Cabriolo Trémolini – intendant de la troupe Le Prince Casimir – un Prince (rôle travesti) Le Prince Raphaël – fils du Prince Casimir Sparadrap – précepteur du Prince Raphaël La Princesse de Trébizonde raconte l'histoire d'un amour entre le jeune Prince Raphaël et Zanetta, une fille de saltimbanques que l'on croit être une statue de cire exposée à la fête foraine. Alors que la troupe d'artistes gagne à la loterie et s'installe nouvellement dans un château, la relation secrète éclate au grand jour... 10 La Princesse de Trébizonde, maquette du costume de Zanetta, mise en scène de Waut Koeken (2013) Argument Acte I – Sur la place publique, tandis que Cabriolo, le directeur d’une troupe de saltimbanques, invite les passants à visiter sa collection de figures de cire, une grande loterie s'organise et offre comme premier prix un château et ses dépendances. Quelques instants avant la visite, alors qu’elle fait la poussière de la précieuse collection de cires, Zanetta brise le nez de la Princesse de Trébizonde, la pièce maîtresse de l’exposition. La jeune femme se propose de remplacer elle-même la statue en prenant son costume. Tandis que le Prince Raphaël, en promenade avec son précepteur Sparadrap, se réjouit de la fête foraine et de ses animations, on annonce l’ouverture de la galerie de cires. Raphaël se presse alors dans la baraque, payant son entrée avec son billet de loterie. Le jeune Prince tombe aussitôt sous le charme de la Princesse de Trébizonde, tandis que Sparadrap, chargé de veiller sur le Prince jusqu’au mariage organisé par son père, s’empresse de lui faire quitter les lieux. Alors que Cabriolo et Trémolini découvrent avec stupéfaction un billet de loterie parmi la recette du jour, on annonce le résultat du grand tirage ! C’est le numéro 1313 qui gagne le premier lot, le numéro même du billet que Raphaël a cédé pour sa visite. Cabriolo, grand vainqueur, et toute sa famille, s’imaginent déjà dans leur futur château… Acte II – Désormais châtelains, Cabriolo et sa famille semblent pourtant bien maussades. Loin de la fête foraine et de son entrain, chacun semble s'ennuyer terriblement dans sa nouvelle vie. Tandis que le Prince Raphaël, leur voisin, participe à une partie de chasse, il aperçoit Zanetta derrière sa fenêtre. Il reconnaît immédiatement en elle la Princesse de Trébizonde, figure de cire dont il était tombé amoureux. Raphaël confie alors à son père sa joie d'avoir retrouvé celle qu'il aime. Le Prince Casimir, rassuré de savoir son fils amoureux d'une statue et non d'une jeune femme, entreprend aussitôt d'acheter la princesse de cire à Cabriolo. Prétextant ne pas pouvoir vendre la pièce maîtresse de sa collection, Cabriolo se voit finalement accueilli avec l'ensemble de sa famille et de ses figures de cire chez le Prince Casimir. Alors que Raphaël déclare son amour à la Princesse de Trébizonde, il comprend qu'une véritable jeune femme se cache derrière la statue. Acte III – Au Palais du Prince Casimir, les pages chargés de surveiller la Princesse de Trébizonde se rient du comportement du jeune Raphaël. Profitant de l'absence de son père, Raphaël va révéler aux gardes la vraie nature de sa relation avec la statue de cire. Le soir suivant s'organise un triple rendez-vous amoureux, entre Régina et Trémolini, Paola et Sparadrap et bien entendu Zanetta et Raphaël. La fête est perturbée par l'arrivée inopinée du Prince Casimir. Découvrant que la princesse de cire n'est autre que Zanetta, et que son fils est amoureux d'une saltimbanque, le Prince Casimir entre dans une grande colère. Mais une révélation inattendue va très vite apaiser les tensions : la mère de Raphaël était elle-même une acrobate que le Prince Casimir avait autrefois épousée. Reprenant la ronde de la Princesse de Trébizonde, tous célèbrent alors le mariage des trois couples. FOCUS : la symbolique du nez Est-ce vraiment un hasard si Zanetta brise le nez de la Princesse de Trébizonde, symbole de beauté éternelle, au moment même où elle s'apprête à rencontrer son futur amant ? En Occident comme en Orient, le nez est symbole de lucidité et de discernement ("avoir du nez") et se relie surtout à la sexualité. Symbole phallique, proéminent et au milieu du visage, il est également l'organe de l'odorat et capte les phéromones dégagées par le corps du partenaire sexuel potentiel. Zanetta et Raphaël ne sont d'ailleurs pas les seuls à user de cette symbolique. Ainsi Tremolini, séduisant Régina, ne manque pas d'exprimer son trouble : « moi aussi avec vous j'ai le nez cassé ! », comme sa jalousie : « celui-là aussi je le guette, quand tu danses sur la corde Régina, il a toujours le nez en l’air ! » 11 Musique et satire sociale : l'opérette selon Offenbach 12 Si au début du XIXe siècle l'opérette renvoie à un genre musical mêlant comédie et musique et ne nécessitant pas la composition d'une partition particulière, mais piochant dans les chansons à la mode, elle va peu à peu gagner en importance et en qualité, sous l'impulsion d'Offenbach notamment. Avec l'opérette il s'agit à la base de réagir contre le répertoire des scènes officielles, seules autorisées à représenter des ouvrages sérieux, entièrement chantés. De part ses motivations critiques et les lieux de représentations marginaux dans lesquels elle se développe, l'opérette se pose alors comme un genre acerbe, vif et décapant, tant sur le plan dramaturgique que dans l'énergie musicale déployée. D'abord de courte durée, le genre de l'opérette, remportant un franc succès auprès du public, va alors gagner en dimension et du même coup en qualité. Offenbach, installé au Théâtre des Bouffes-Parisiens, va composer ses œuvres dans un style musical toujours plus inspiré et s'entourer de librettistes renommés. La parodie du grand genre lyrique, notamment de la tragédie grecque, et la critique sociale et politique deviennent les lieux d'expression privilégiés des opérettes d'Offenbach. Sur le plan de l'écriture musicale, l'orchestration très claire doublée d'une grande fluidité et efficacité mélodique permet une mise en avant de la voix et du texte, toujours à des fins satiriques. L'usage de la forme dite "à couplets"*, répétant une même mélodie sur différentes paroles, permet par sa ritournelle* facilement mémorisable de s'intéresser surtout au sens du texte. La forme à couplets, très récurrente chez Offenbach devient tout à fait caractéristique du genre. On retrouvera ainsi dans La Princesse de Trébizonde les « couplets du nez cassé », « couplets de la canne », « couplets de la figure de cire » ou encore les « couplets des pages ». FOCUS : Opérette et opéra-bouffe L'opérette est avant tout un genre théâtral, reposant sur un texte critique qui, par la caricature, dénonce les mœurs de la société et les dérives d'un système politique. Genre à la fois critique et divertissant (alternant dialogues parlés et numéros chantés, parfois dansés), l'opérette ne revendique en aucun cas les mêmes buts que l'opéra. De son coté, l'opéra-bouffe renvoi à un genre plus ambitieux que l'opérette quant à l'écriture musicale, souvent plus riche, et quant au sujet traité, souvent plus nourri et faisant intervenir un plus grand nombre de protagonistes. Le caractère burlesque de l'opéra-bouffe en fait, tout comme l'opérette, un genre qui ne cherche pas à rivaliser avec l'opéra mais ouvre d'autres voies de création. Guide d’écoute La partition de La Princesse de Trébizonde fait alterner les airs avec de nombreuses autres formes : récitatifs, duos, ensembles, etc. Le guide d’écoute suivant, loin d’être exhaustif, propose ainsi l’étude d’un passage orchestral, d’un air, d’un duo et d’un ensemble, permettant ainsi d'appréhender les deux ambiances propres à l'œuvre : l'univers festif et la veine sentimentale. 1-Ouverture Débutant par une courte introduction confiée essentiellement aux bois et aux cuivres, dans une couleur à la fois champêtre et solennelle, cette ouverture présente rapidement un premier thème que l'on appellera thème de l'amour. Le hautbois (en gris) et la clarinette (en rose) vont alors installer une sorte de dialogue amoureux, par l'utilisation de lignes mélodiques continues, légères et aériennes, jouées legato*. Le hautbois (masculin) propose un premier motif, repris et transformé par la clarinette (féminine) et s'achevant sur une formule identique mais jouée plus aiguë, comme le ferait la voix d'une femme. Ce dialogue amoureux se poursuit alors par l'utilisation de diverses autres formules mélodiques en écho. Légato à ce thème de l'amour succède un second thème, plus entraînant et joyeux, que l'on appellera le thème de la fête foraine. Ce thème installe immédiatement l'atmosphère vive et burlesque caractéristique de l'opéra bouffe. Le tempo est vif, les formules mélodiques sont ascendantes et présentent régulièrement des sauts d'intervalles* qui ajoutent à l'ensemble un côté sautillant et dynamique. Enfin, la grande strette* finale (accélération du tempo), tout à fait caractéristique du registre bouffe, rend compte du grouillement et de l'énergie effrénée de cet univers festif. 13 Guide d’écoute 2-Duo entre Raphaël et Zanetta Le premier duo d'amour entre Raphaël et Zanetta reprend l'ensemble du matériau du thème de l'amour de l'ouverture. Le hautbois cède la place à Raphaël (en gris) et la clarinette à Zanetta (en rose), dans un dialogue à la courbe mélodique lascive et aux formules mélodiques en écho. L'accompagnement orchestral se constitue de simples accords réguliers, sur les temps, qui traduisent les battements réguliers d'un cœur, tout en installant une atmosphère haletante, ménageant un certain suspens... Formule mélodique en écho 14 3-Air du Prince Casimir : « Couplets de la canne » Prenant l'allure d'une chanson populaire, l'air du Prince Casimir répond à la structure typique de l'opérette : celle de la forme à couplets*. Deux motifs se suivent, d'allure enjouée et de courbe mélodique simple (pour être facilement mémorisable) : l'un pour les couplets, l'autre pour le refrain. L'accompagnement orchestral, clair et entraînant, laisse la part belle au texte volontairement burlesque. à chaque nouveau couplet, la répétition d'une même mélodie pour un texte différent accentue alors le côté entêté, obsessionnel, parfois bougon du personnage et force ainsi le trait comique. Guide d’écoute 4- Final : « Brindisi et grand galop » Précédé d'un brindisi, c'est-à-dire d'un toast collectif où tout le monde se réunit en scène selon la tradition du genre bouffe, le grand galop final clôture l'œuvre dans une très grande énergie, tout à fait caractéristique d'Offenbach. Une ritournelle* virevoltante et endiablée est d'abord présentée à l'orchestre avant que les personnages n'entrent dans ce "grand galop". Le ressort comique est renforcé par un texte en onomatopées, différent selon les personnages et imitant plusieurs instruments : la guitare pour Zanetta, Régina et Paola, la trompette pour Trémolini, la grosse caisse pour Sparadrap, tandis que Cabriolo (comme l'indique la partition) danse ! 15 à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Les maîtres d’œuvre Laurent Campellone Directeur musical 16 Après avoir étudié chant, violon, tuba, percussions et philosophie, Laurent Campellone se tourne vers la direction d’orchestre. Talentueux et hyperactif, Laurent Campellone a été invité à diriger près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50 partitions lyriques en Europe et dans le monde. Nommé Directeur musical de l’Opéra Théâtre et de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire depuis 2004, il entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble qui lui a permis de s’engager dans une nouvelle phase de développement et de s’élever au rang des grands orchestres français. Waut Koeken Mise en scène Né en Belgique, Waut Koeken étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain. Il apprend les arts du théâtre en travaillant comme assistant metteur en scène. Sa première mise en scène est une adaptation pour enfants de La Flûte enchantée de Mozart. Cette saison sa mise en scène de la création française de Blanche-Neige du compositeur allemand Marius Felix Lange, créée à l’Opéra National du Rhin et reprise à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris fut un réel triomphe. La reprise de son Aladin à l’Opéra de Lausanne connut également un immense succès. Il est invité pour la première fois à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne. Benoît Dugardyn Décors Né en Belgique‚ Benoit Dugardyn a obtenu un diplôme d’architecture à l’Université de Louvain et a été Directeur technique adjoint à La Monnaie et Directeur technique à l’Opéra des Flandres. Ses récents et futurs projets comprennent notamment La Traviata (Magdeburg)‚ Maria Stuarda et Anna Bolena (Opéra Canadien)‚ Faust (Santa Fe)‚ Der Rosenkavalier (Bolchoï)‚ Il Trovatore (Grand Opéra de Houston)... et bien entendu La princesse de Trébizonde à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne. Carmen Van Nyvelseel Costumes Carmen van Nyvelseel a terminé ses études de costumière de théâtre en 2004 à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers. Elle a ensuite dessiné des costumes pour de nombreuses productions de l’Opéra Flamand dont Aladin et la lampe merveilleuse (reprise à l’Opéra du Rhin, Prix meilleurs créateurs d’éléments scéniques) et La Strada du metteur en scène Waut Koeken. À côté de cela, elle a été collaboratrice polyvalente aux costumes pour l’Opéra Flamand, le Ballet Royal des Flandres, le Cirque du Soleil, le Théâtre musical LOD, etc. Elle réalise et dessine également des costumes pour nombre de théâtres de rue, et a notamment travaillé pour le duo de designers Weyers & Borms. Carmen a créé des costumes pour TRAFFO (carrérotondes Luxembourg) Dance 09, Dance 10 et elle a fait la scénographie pour ID 2011. à cela s'ajoutent les costumes et les marionnettes pour De Ballade van de Grote Hand et Winterreise (Theater De Spiegel). Récemment elle a travaillé pour les opéras Der Turm (Grand théâtre de Luxembourg) et L’enlèvement au Sérail (Opéra National du Rhin). à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Amel Brahim-Djelloul Soprano - Zanetta Reconnue comme une personnalité musicale d’exception, appréciée pour la couleur riche et ensoleillée de son timbre, la soprano Amel Brahim-Djelloul se produit notamment en 2012-2013 sur les scènes de l’Opéra de Paris (elle est la Princesse dans L’Enfant et les Sortilèges au Palais Garnier) et de l’Opéra de Saint-Étienne (Zanetta dans La Princesse de Trébizonde). Elle retrouve également l’Orchestre Pasdeloup en concert au Théâtre du Châtelet, ainsi que l’ensemble 2E2M ou encore l’Orchestre Divertimento. Dans le cadre du Jardin des Voix de William Christie, elle se produit en 2005 sur les scènes les plus prestigieuses du monde. En 2007, elle est nommée dans la catégorie Révélation Lyrique des Victoires de la Musique. Elle a pu travailler avec des chefs d’orchestre tels que Alain Altinoglu, William Christie, Sir Colin Davies, Laurence Equilbey, Adam Fischer... Marie Kalinine Soprano - Le Prince Raphaël Née en 1979, Marie Kalinine commence ses études musicales à la Maîtrise de Radio-France, puis débute l’étude du chant lyrique auprès de Christiane Eda-Pierre et au Conservatoire Supérieur de Paris. « Révélation 2007 » d’Eve Ruggieri qui l’engage pour le rôle titre de Carmen avant de l’inviter dans son émission Musiques au Cœur cinq étoiles, elle a fait ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Vénus (Orphée aux Enfers d’Offenbach), sous la baguette d’Alain Altinoglu. Sa saison 20122013 est marquée par les rôles de Carmen en tournée avec l’Opéra de Rouen, Cybèle dans Atys de Piccini à Venise et Paris, Armide dans Renaud de Sacchini avec Christophe Rousset (concerts et enregistrement), puis elle retrouvera le rôle de Santuzza dans Cavalleria Rusticana, à l’Opéra Royal de Wallonie. Elle revient cette saison à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne dans le rôle du Prince Raphaël dans La Princesse de Trébizonde d’Offenbach, avant Ascagne dans Les Troyens de Berlioz à l’opéra de Marseille. La saison prochaine, elle reprendra Atys de Piccini avec les musiciens du Cercle de l’Harmonie. Emiliano Gonzales-Toro Ténor - Trémolini Né à Genève de parents chiliens, et bercé par la culture latino-américaine, Emiliano Gonzalez-Toro intègre très tôt la maîtrise du Conservatoire populaire de Genève. Il se produit régulièrement à travers le monde, que ce soit aux États-Unis (le rôle-titre du Magnifique de Gretry à Washington et New York), en Allemagne et Autriche (les rôles de Melindo, Ancrocco, Ergauro dans Il Paride de Bontempi ; La Passion selon St Jean de Bach à Francfort), en Pologne ou à Athènes et Beaune. Son parcours l’amène à collaborer avec des chefs tels que William Christie, John Duxbury, Laurent Gay, Laurent Gendre, Stephan Macleod, Jean-Claude Malgoire, Christina Pluhar, Bernard Têtu... Romie Estève Mezzo-soprano - Régina Après des études de musicologie, de danse contemporaine et de chant lyrique au Conservatoire de Bordeaux, Romie Esteves débute en 2006 avec le rôle-titre Lisa, (Cie Arcosm) pour une création contemporaine où sont mêlés la voix et le mouvement. Elle obtient le premier prix de jury au concours international des jeunes stars lyriques (Musique au cœur du médoc), en 2010. Elle interprète le rôle titre de Carmen en 2009 puis la saison suivante en Belgique, dans le cadre « d’Opéra en plein air ». Au sein du collectif bordelais Opéra Bastide, elle interprète le rôle de la Deuxième Dame (Zauberflöte), Roméo (I Capuleti e I Montecchi), et Donna Elvira (Don Giovanni). Elle chante le rôle de Dorabella (Cosi fan Tutte) avec la Cie Chant de Garonne. Engagée pour une série de représentations de la Cantate Alexandre Nevski de Prokofiev en 2011, elle interprète à nouveau Carmen en avril 2012 dans une production franco-belge. Parmi ses projets : Rosina (Il Barbiere di Seviglia) au Grand Théâtre de Tours… 17 à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Lionel Peintre Baryton - Cabriolo 18 Lauréat du CNSM de Paris dans les classes de Régine Crespin et Jean-Christophe Benoit, Lionel Peintre partage ses activités entre l’opéra, l’opérette, la création contemporaine et le récital. Il collabore à de nombreuses créations dont Avis de Tempête (Aperghis) à l’Opéra de Lille en 2004. En 2009 il est Bartolo du Barbier de Séville à Berne puis à l’Opéra National d’Israël à Tel Aviv. En 2011, il crée Akhmatova de B. Mantovani à l’Opéra de Paris Bastille. Cette saison, il prendra part à la création Aliados pour T&M (rôle de Pinochet) au Théâtre de Genevilliers et dans le cadre du Festival Agora. Il interprètera Cabriolo dans La Princesse de Trébizonde à l’Opéra de SaintÉtienne. Parmi ses projets, notons aussi Calchas dans La Belle Hélène au Vlaamse Opéra d’ Anvers en 2014 puis une reprise de La Bohème à Avignon en 2015. Marie-thérèse Keller Mezzo - Paola Marie-Thérèse Keller débute ses études de chant au Conservatoire National de Région de Strasbourg, où elle obtient un premier prix de chant, un premier prix d’Art Lyrique, ainsi qu’un prix de Musique de Chambre Baroque. Elle participe à de nombreux spectacles à l’Opéra de Paris, à l’Opéra Comique, ainsi que dans divers théâtres français et étrangers. Parmi ses nombreux rôles, il convient de citer Concepción dans l’Heure Espagnole qu’elle a notamment interprété à Toulouse sous la direction de Michel Plasson, Carmen au festival de Baalbeck, Charlotte dans Werther à l’Opéra de Metz, etc. Marie-Thérèse Keller se produit souvent en récital, et a interprété de nombreux Oratorios tels Le Requiem de Verdi, le Chant de la Terre. Elle a travaillé sous la direction de chefs prestigieux, tels Michel Plasson, Marek Janowski… Plus récemment, elle interprète le rôle d’Ihre Mutter (Lulu) à l’Opéra de Paris, Flora (La Traviata) au Grand Théâtre de Genève et Jenufa à l’Opéra d’Avignon. Raphaël Bremard Ténor - Le Prince Casimir Raphaël Brémard intègre le CNIPAL en 2004 et participe, au sein de cette structure, à de nombreuses productions à l’Opéra de Marseille. Il est ensuite invité par le Forum FrancoAllemand des Jeunes Artistes puis par le Glyndebourne Opera Tour en 2008. Par la suite et dans sa carrière il interprète notamment Les Noces de Figaro, Almaviva dans Le Barbier de Séville, La Belle de Cadix au Théâtre Comédia à Paris... Cette saison et dans le futur, il prendra part à La Veuve Joyeuse à Reims, La Traviata, Madame Butterfly à Avignon, Rouen, Rennes, Limoges, My Fair Lady à Metz et Avignon, La Princesse de Trébizonde à Saint-Étienne. Antoine Normand Ténor - Sparadrap Elève de Herbillon au C.N.R. de Lille puis de Giraudeau et de Gabriel Bacquier au C.N.S.M. de Paris, Antoine Normand participe très tôt à de nombreux spectacles. Son répertoire, une centaine d’ouvrages, va de la musique ancienne à la création contemporaine, en passant par l’opéra comique et l’opéra. Il a chanté dans tous les théâtres de France, dans Butterfly, Turandot, Tosca, Rigoletto, Die Zauberflöte, Les Noces de Figaro, Carmen, et d’autres. Nous le retrouvons dans les festivals internationauxet à l’étranger, notamment à Bruxelles, Milan, Tokyo... Plus récemment, il chante La Bohème à l’Opéra de Marseille et au Grand Théâtre de Tours, ainsi qu’Idomeneo à Tours, Les Noces de Figaro à l’Opéra de Paris. Parmi ses projets : La Princesse de Trébizonde à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne, Parpignol (La Bohème) à l’Opéra de Paris… à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne L'Orchestre et les chœurs L’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Le Chœur Lyrique SaintÉtienne Loire Créé en 1987, l’OSSEL a su s’élever au rang des grands orchestres français. En devenant Directeur musical de l’orchestre en 2004, Laurent Campellone entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble. L’OSSEL est un acteur culturel incontournable qui accomplit une mission essentielle d’éducation et de diffusion du répertoire symphonique et lyrique. L’Orchestre a su acquérir une solide réputation, en particulier dans le répertoire romantique français. Placé sous la responsabilité musicale de Laurent Touche, le Chœur Lyrique SaintÉtienne Loire constitue aujourd’hui un outil de niveau professionnel incontestable grâce à la rigueur apportée au recrutement de chacun des artistes, tous susceptibles, outre leur travail collectif, d’assurer des prestations individuelles de qualité. L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne est désormais reconnu comme l’un des acteurs incontournables de la vie lyrique française. 19 à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Iconographie commentée de la production Les costumes Ci-dessous on peut observer les maquettes des costumes de Paola et Régina, réalisées par la costumière Carmen Van Nyvelseel, et figurant, avec les maquettes de costumes des autres personnages, dans un portfolio confié à l'atelier couture. Enrichies de divers autres documents, essentiellement des photographies d'époque, ces maquettes définissent l’esthétique de l’ensemble de la production et permettent aux couturières notamment, de s'imprégner de l’univers souhaité par le metteur en scène. Notons que l'ensemble des costumes de La Princesse de Trébizonde a été réalisé par les ateliers couture de l'Opéra Théâtre de Saint-étienne. 20 La Princesse de Trébizonde, maquette du costume de Paola, mise en scène de Waut Koeken (2013) La Princesse de Trébizonde, maquette du costume de Régina, mise en scène de Waut Koeken (2013) à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Les décors Voici une partie des maquettes du décor de La Princesse de Trébizonde, documents fournis par le décorateur Benoît Dugardyn au Directeur technique du théâtre et aux responsables des ateliers de fabrication. Les décors de La Princesse de Trébizonde sont essentiellement composés d'une structure unique modulable, capable de prendre différents visages selon les lieux dramatiques suggérés par la partition. Ainsi, la baraque de saltimbanques, fermée sur elle-même et cachant la précieuse exposition s'ouvre au fur et à mesure de l'action pour devenir un carrousel et tant d'autres lieux... Notons que l'ensemble des décors de La Princesse de Trébizonde a été construit par les ateliers de l'Opéra Théâtre de Saint-étienne. 21 La Princesse de Trébizonde, maquettes de la structure de base du décor, mise en scène de Waut Koeken (2013) 22 23 Décor unique et lieux multiples étude du décor de La Princesse de Trébizonde Objectif : Se mettre à la place du scénographe en imaginant les décors de La Princesse de Trébizonde Outils : Le livret de La Princesse de Trébizonde, les maquettes des décors de Benoît Dugardyn Mots-Clés : scénographie, décors, lieu scénique Cette piste pédagogique propose, afin de découvrir l'œuvre et de se familiariser avec les questions de scénographie, de repérer, dans un premier temps, les différents lieux dans lesquels se déroule l'action de La Princesse de Trébizonde et d'imaginer, dans un second temps, comment représenter ceux-ci sur une scène. à l'opéra, l'usage d'une structure à la fois unique et adaptable permet de déployer sur la scène des lieux et des univers variés à partir d'une ossature fixe prenant différents visages. Ainsi, pour La Princesse de Trébizonde, on peut imaginer à partir du décor de base : un chapiteau de cirque, une baraque de saltimbanques, un carrousel, le château d'un pays imaginaire ou encore un kiosque à musique, un chapiteau de mariage... Après la lecture du livret de La Princesse de Trébizonde ou après la sélection de certaines scènes-clés, les élèves se mettront dans la peau du scénographe pour imaginer comment, à partir d'un élément de décor imposé mais adaptable, il est possible de créer les différentes ambiances des scènes de La Princesse de Trébizonde. 24 La Princesse de Trébizonde, maquette de la structure de base du décor, mise en scène de Waut Koeken (2013) (suite) Décor unique et lieux multiples étude du décor de La Princesse de Trébizonde 25 La Princesse de Trébizonde, maquettes des décors successifs, mise en scène de Waut Koeken (2013) Mettre en scène une situation comique Objectif : Se mettre à la place des acteurs et du metteur en scène en essayant de jouer un extrait de l’œuvre Outils : extrait du livret de La Princesse de Trébizonde Mots-Clés : mise en scène, espace de jeu, jeu d’acteur, gestuelle 26 Cette piste pédagogique propose aux élèves de s'essayer à la mise en scène afin de comprendre que chaque nouvelle production, à l'opéra, apporte un regard neuf et unique sur l'œuvre. En prenant comme support le texte suivant, les élèves se répartiront en plusieurs groupes comportant 4 interprètes et 1 ou plusieurs metteur(s) en scène. Chaque groupe pourra alors se réunir sous forme d'ateliers pour réfléchir à la façon de mettre en scène ce passage, c'est-à-dire la façon d'organiser cette scène dans l'espace : quel espace de jeu définir, où se positionner, à quelle distance les uns des autres, quand se déplacer... et la façon de la jouer : quels regards, gestes, attitudes, quelles intonations de voix, quels débits de paroles, etc. Dans cette scène, Cabriolo, sa sœur Paola, et sa fille Régina, sont à table et savourent le confort de leur nouvelle vie de châtelains. Appelant Trémolini pour leur servir le dîner, ils apprennent, à leurs dépens, les usages propres à leur nouveau rang. (suite) Mettre en scène une situation comique Cabriolo, Paola et Régina installés à table. Trémolini à part. CABRIOLO (allant pour se servir à boire) : Tiens ! La bouteille est vide ! Ah ça ! Où est Trémolini mon intendant ? PAOLA : On ne le trouve jamais à son poste cet animal-là ! CABRIOLO : Paola je vous en prie ! Traitons avec plus de ménagements ce fidèle serviteur. Il a été dans le monde, domestique d'une grande maison, ce qui lui permet de nous initier aux mille détails de notre existence nouvelle ! RéGINA : Il nous est indispensable ! CABRIOLO : L'autre jour on sonnait à la grande porte ! Je lui demande s'il faut ouvrir, il sourit. J'interprète ce sourire et j'ouvre. Quand il me crie « ça ne se fait pas ! On n'ouvre jamais soi-même ! », j'ai vivement refermé la porte au nez du visiteur. Il n'est plus revenu ! Mais au moins j'ai été convenable ! (il veut de nouveau se verser à boire, la bouteille est vide...) Trémolini ! PAOLA ET RéGINA : Trémolini ! (Trémolini se réveille et se redresse sur son fauteuil sans se montrer encore) CABRIOLO : Il ne viendra pas ! Galopin ! Polisson ! Drôle ! TRéMOLINI (paraissant tranquillement) : Qu'est-ce qu'il y a donc ? CABRIOLO (à part) : Pourvu qu'il n'ait pas entendu ! (Puis tout haut) Mon bon Trémolini voilà une heure que nous t'appelons ! TRéMOLINI : C'est bien ce qu'il me semblait. PAOLA : Alors pourquoi ne pas venir ? TRéMOLINI : Dans le monde on n'appelle pas ses gens ! On les timbre. CABRIOLO : C'est bon je m'en souviendrai ! PAOLA : Il n'y a rien à dire ? RéGINA : C'est nous qui étions dans notre tort ! CABRIOLO (à Trémolini) : Je te demande bien pardon de t'avoir dérangé ! (Trémolini sort) PAOLA : C'est comme cela à chaque instant ! Sans ce garçon nous ne ferions que des boulettes. (Cabriolo va de nouveau pour se verser à boire, puis se ravise et frappe sur un timbre) TRéMOLINI (reparaissant) : Son Excellence a sonné ? CABRIOLO : Oui ! Mon Excellence a sonné ! Mais pourquoi ai-je sonné ? Ah ! Donne-nous du vin ! (Il tend son verre. Voyant Trémolini qui boit à même la bouteille) Ah ! Mais que fais-tu ? TRéMOLINI : Comme échanson je dois goûter tout ce que boit votre Excellence. CABRIOLO : C'est bon ! Mais alors goûte le goutte à goutte. Tu bois tout ! C'est bête ça ! Voyons, pour moi, du rôti. TRéMOLINI : Voilà ! (Il sert Régina en la regardant) Qu'elle est belle ! Comme elle mange avec grâce ! CABRIOLO (qui tendait son assiette) : Ah ! ça ! Voyons... ça va t-il finir ? TRéMOLINI (emportant le plat) : Si votre Excellence est fatiguée de mes services... CABRIOLO : Du tout ! Je n'ai pas dit ça ! Je t'augmente au contraire ! TRéMOLINI : Je n'ai pas d'appointements. PAOLA : Tu as des égards ! On te traitera avec encore plus d'égards ! CABRIOLO : Redonne-moi de la purée. TRéMOLINI (servant de nouveau Régina) : Qu'elle a de grâce ! CABRIOLO : Tu ne m'entends pas ? à quoi penses-tu ? TRéMOLINI : Toujours à la même chose. Je pense à vous redemander la main de votre fille Régina ! PAOLA : Son aplomb m'étonne. Il vous dit de ces choses-là ! CABRIOLO : Toi mon gendre ! Jamais ! TRéMOLINI : Alors vous n'aurez pas de purée ! CABRIOLO : Terrible alternative ! Trémolini ces façonslà ne peuvent pas me convenir ! PAOLA : Si ça continue je te flanquerai à la porte ! CABRIOLO : Certainement ! Comment fait un homme de mon rang quand il flanque à la porte un fidèle serviteur ? TRéMOLINI : Il lui fait 3.000 livres de pension viagère. CABRIOLO : Il suffit ! Je te garde ! TRéMOLINI : Comme vous voudrez ! Je n'y tiens pas autrement.... Qu'on s'amuse ici ! 27 Poupées, pantins, automates et androïdes Objectif : Étudier la symbolique de la poupée de cire et chercher des figures similaires dans l'art en général Outils : Le livret de La Princesse de Trébizonde Mots-Clés : symbolique, poupée, pantins, marionnettes, automates, androïdes Cette piste pédagogique propose dans un premier temps de réfléchir à la symbolique de la poupée de cire dans La Princesse de Trébizonde, notamment dans la construction du lien amoureux entre Raphaël et Zanetta et dans un second temps de chercher dans la littérature, l'opéra, le cinéma ou tout autre art, d'autres exemples de poupées, pantins, marionnettes, automates, androïdes (fabriqués par l'homme) afin d'observer l'usage et le rôle de ce type de personnages et la symbolique qui s'y rattache. 28 1. Hugo Cabret / Tous droits réservés 2. Edward aux mains d'argent / Tous droits réservés 3. Pinocchio / Tous droits réservés 4. Les Contes d'Hoffmann / Tous droits réservés On pourra alors distinguer, selon les personnages trouvés, ceux qui renvoient à un idéal de beauté ou de jeunesse éternelle, ceux qui produisent un sentiment d'étrangeté voire de dégoût ou d'horreur, ou encore ceux qui prennent réellement vie et parfois se dressent contre l'homme. L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne Cy rill eS ab ati er L’institution a également pour mission de proposer au plus grand nombre une programmation riche avec une exigence de qualité dans les domaines de la musique classique (musique symphonique, musique de chambre...), de la danse, du théâtre, en allant également vers des formes aussi diverses que le cirque, le cabaret... L’Opéra Théâtre remplit également une mission capitale auprès du jeune public, proposant une saison dédiée, riche et variée. Enfin, dans le domaine de l’action culturelle et de la médiation, l’Opéra Théâtre, en relation avec de nombreux partenaires (universités, Éducation nationale, écoles de musique..), souhaite développer ses propositions aux personnes n’ayant pas spontanément accès à la culture (politique tarifaire, décentralisation des concerts...). Des visites guidées sont également organisées. Certaines représentations sont précédées 1 heure avant le début du concert d’un Propos d’avant-spectacle (présentation sous la forme d’une conférence). © Bénéficiant d’une notoriété nationale et internationale importante, l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne se situe parmi les maisons d’opéra les plus dynamiques en termes de public. L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne est un établissement de la Ville de Saint-Étienne soutenu par le Conseil général de la Loire, la Région Rhône-Alpes et le Ministère de la Culture. Le Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire et l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire placés sous la direction musicale de Laurent Campellone sont les acteurs essentiels d’une programmation qui sait également s’ouvrir aux artistes de tous les horizons. La vocation première de l’Opéra Théâtre de SaintÉtienne est une vocation lyrique : avec ses propres ateliers de construction de décors et de réalisation de costumes, l’Opéra Théâtre produit et coproduit chaque saison de nouvelles œuvres lyriques. 29 Petite histoire d’une production d’opéra Le Directeur détermine les différents "titres" qui seront programmés durant la saison. Il choisit ensuite un metteur en scène pour la production d’un opéra. Ce dernier associe un certain nombre de collaborateurs au projet dont un décorateur, un éclairagiste et un costumier. À ces derniers d’imaginer la conception des décors et des costumes tout en se conformant à des critères résolument déterminés : état d’esprit du spectacle, contexte historique et découpage acte par acte de l’ouvrage, caractéristiques techniques de la scène, budget consacré à la production. 30 La première étape concrète du projet consiste généralement en la présentation des maquettes, celles-ci sont paramétrées par le Directeur technique qui connaît toutes les contraintes du théâtre, tandis que les responsables d’ateliers conseillent les concepteurs pour définir les techniques et les matériaux les plus adaptés à la réalisation des décors et costumes. Le premier travail de construction se déroule dans les ateliers de menuiserie et de serrurerie qui réalisent chacun de leur côté les différents éléments du décor. L’assemblage du décor est ensuite confié à l’atelier de construction. Les parties monumentales sont conçues comme un puzzle qui doit pouvoir se manipuler et s’assembler en scène avec aisance et rapidité. Légers tout en étant rigides, les différents éléments sont confectionnés dans des dimensions qui leur permettent d’être transportés dans des containers pour les tournées à venir. Une fois la base structurelle du décor réalisée, celle-ci est habillée par l’atelier de décoration après avoir fait occasionnellement l’objet d’un équipement électrique (installation de moteurs, d’éclairages ou de dispositifs sonores). Son personnel, constitué de peintres et de sculpteurs issus, dans la majorité des cas, d’écoles des Beaux-Arts, doit être rompu à toutes sortes de techniques de reproduction : faux marbres, faux stucs, peintures de genre sur tous supports, fabrication d’ornements et d’accessoires (casques, boucliers, ceintures, parures, etc.) dans des matériaux divers : bois, acier, terre, matières synthétiques (mousse de polyuréthane expansée, résine, latex). Dans un décor, ne sont construites et peintes que les parties laissées apparentes au public. L’aspect donné aux différents accessoires répond aux critères de la vraisemblance et de l’illusion. L’art des ateliers de création d’un théâtre est un art du faux : tel chaudron de cuivre martelé est fabriqué en mousse, tel socle de granit a pour support une armature de fer ou de bois, elle-même recouverte de toile plissée peinte alors en trompe-l’oeil, etc. Une fois achevé l’ornement du décor, celui-ci est installé sur la scène pour effectuer les essais d’éclairage. Certaines retouches sont apportées par la suite : estompage d’une colonne trop brillante, rehaussements de couleur d’un accessoire, finition des joints des éléments à assembler. Pour la confection des costumes, le costumier procède à l’échantillonnage des étoffes, de leurs coloris, de l’harmonie qu’elles peuvent générer une fois assemblées. Parfois, lors d’exigences particulières, certains tissus font l’objet d’une fabrication spéciale tandis que d’autres sont retravaillés à seule fin de provoquer un effet singulier. Transformations des couleurs, modifications de la texture : la réalisation de costumes de scène constitue un travail artisanal où chaque pièce mérite une attention particulière pour s’adapter au mieux à la personnalité de l’interprète qui la portera. Une fois les textiles sélectionnés, l’élaboration du patron de chaque costume, ainsi que la coupe des tissus et leur assemblage, sont effectués sur mannequin. Après un essai en l’état, le costume est à nouveau ouvragé et se trouve agrémenté d’accessoires, de bijoux et différents autres ornements, jusqu’à trouver son aspect quasi définitif. De la même façon que pour le décor, les costumes nécessitent réajustements et retouches jusqu’aux dernières répétitions. Dans tous les cas, tous les éléments de décoration et de costumes réalisés pour un spectacle sont répertoriés et classés afin que lors des représentations aucun incident ne puisse venir altérer le déroulement du spectacle. C’est souvent au lendemain de la “générale” que le travail de création s’achève tout à fait. Atelier de fabrication de costumes Atelier de construction de décors : menuiserie 31 Atelier de construction de décors : serrurerie © Cyrille Sabatier Atelier de construction de décors Voix et tessitures Une voix pour un personnage Les différents registres de la voix humaine s’adaptent par leur extension, leur timbre, leur caractère et leurs capacités techniques à différents genres de personnages. Le choix que fait le compositeur est donc très important pour que le rôle incarné par le chanteur soit crédible. Voix de femmes 32 Soprano C’est la voix la plus aiguë chez les femmes. Il existe plusieurs caractères de voix. La soprano "colorature" : capable de faire des vocalises rapides et de monter dans les extrêmes aigus du registre. Ce sont généralement des rôles de magiciennes, de poupées, de personnages enchantés en lien avec le surnaturel et le monde des dieux. La soprano "lyrique" : une voix claire et expressive qui s’adapte aux personnages des amoureuses, des jeunes filles. La soprano "dramatique" : elle a une couleur obscure, veloutée idéale pour incarner des personnages plutôt graves comme les reines, les femmes fières ou d’âge mûr. Personnage de soprano très connu : la Reine de la Nuit (La Flûte enchantée). Mezzo-soprano C’est la voix moyenne chez les femmes. La voix de mezzo s’adapte aux personnages de jeunes garçons, de femmes séduisantes ou à des personnages au caractère tragique. Personnage célèbre de mezzo très connu : Carmen (Carmen) Alto C’est une des voix féminines les plus graves. C’est une voix souvent utilisée pour personnifier des nourrices, des vieilles dames ou des guerriers. Il existe une voix encore plus grave, c’est celle de contralto. Voix d’hommes Ténor C’est une des voix les plus aiguës chez les hommes (on trouve également une voix encore plus aiguë : celle de contre-ténor). Selon la couleur et le caractère de la voix, on distingue le ténor "léger", "lyrique" ou "dramatique". C’est souvent la voix du ténor qui incarne les héros à l’opéra. Ténors célèbres : Roberto Alagna, Luciano Pavarotti, Placido Domingo... Baryton C’est la voix moyenne chez les hommes. Les rôles attribués au baryton sont par exemple : Comte Almaviva (Les Noces de Figaro), Barbe-bleue, Falstaff, Pelléas. Barytons célèbres : Dietrich Fischer-Diskau, José Van Dam... Basse C’est la voix la plus grave chez les hommes. Souvent la voix de basse incarne des personnages terribles comme des démons, des hommes méchants, parfois aussi la basse représente la voix de Dieu. Composition de l'orchestre Trompettes Trombones Cors Piano Harpe Violons II Violons I Clarinettes Bassons Flûtes Hautbois Altos Chef Tubas Contrebasses Violoncelles Glossaire Bibliographie sélective Forme à couplets DECAUX, Alain, Offenbach, roi du Second Empire, Paris : Perrin, 1978 La forme à couplets est un type de structure, d'organisation interne d'un air. Répétant une même mélodie sur différentes paroles, la forme à couplets permet par sa ritournelle facilement mémorisable de valoriser surtout le sens du texte. Intervalle et saut d'intervalle Un intervalle est une distance sonore entre deux sons. Entre do et ré l’intervalle est petit, entre do et si il est très grand (do, ré, mi, fa, sol, la, si…). Chaque intervalle possède sa couleur propre, la seconde est piquante quand la tierce est délicate et la quarte conquérante. Le saut d'intervalle désigne une distance sonore entre deux notes non-conjointes dans une gamme donnée. Il produit une sensation de dynamisme, d'énergie. Legato Mode d’interprétation consistant à lier les notes entre elles de façon à éviter les silences et respirations. Le legato s’oppose au staccato. Registre bouffe Registre dramatique et musical utilisant le ressort comique. On peut également parler d’opéra bouffe (pour l’œuvre en question), de basse bouffe (pour un chanteur), etc. Ritournelle Motif mélodique plus ou moins développé repris régulièrement dans une pièce musicale comme une sorte de refrain. Legato Mode d’interprétation consistant à lier les notes entre elles de façon à éviter les silences et respirations. Le legato s’oppose au staccato. Strette Renvoyant initialement aux entrées resserrées d'une fugue, la strette désigne à l'opéra le moment d'accélération du tempo lors duquel le matériel thématique est réexposé de façon rapide et raccourcie, dans le but de déployer une grande énergie avant de conclure le morceau. DUTEURTRE, Benoît, L'Opérette en France, Paris : Le Seuil, 1997 LEIBOWITZ, René, « Jacques Offenbach ou les déguisements du grand opéra », dans Histoire de l'opéra, Paris : Buchet-Chastel, 1957 YON, Jean-Claude, Jacques Offenbach, Paris : Gallimard, 2000. 33 Retrouvez l’Opéra Théâtre de Saint-étienne sur internet www.operatheatredesaintetienne.fr Jardin des Plantes - BP 237 42013 Saint-Étienne cedex 2 [email protected] Locations / réservations du lundi au vendredi de 12h à 19h 04 77 47 83 40