Procès en appel sur les Hormones de Croissance Contaminées
Mardi 12 octobre 2010
MCJ-HCC
contacts avec les garçons de morgue, pression accrue sur ces personnes pour avoir des hypophyses ( son caractère
social et humanitaire), rétribution aux nombres d’hypophyses prélevées, propos rassurants pour n’avoir qu’un seul
flacon contenant les hypophyses (bocal dans congélateur).
Lecture audition du médecin anapat Davenne.
Elle n’avait vu de fiche de prélèvement « T ». C’est elle qui faisait les autopsies, elle faisait le tri des hypophyses
thérapeutiques (bonnes), scientifiques (mauvaises) Une personne de France : Hypophyses passait un à deux fois par
an pour prendre les glandes. C’est elle qui faisait le choix de prélever ou pas selon ses propres critères.
Lecture audition de M. Riel aide soignant, garçon d’amphithéâtre depuis 1977. Assistait l’anapat durant l’autopsie et
présentait le corps aux familles. N’a jamais pratiqué seul.
Il aurait vu une fois Mugnier mélanger les deux flacons
ensemble ( hypophyses bonnes et mauvaises).
09h55 : Audition de M. Falgères Alain, médecin anapat hôpital Foch 74 ans.
Je suis anapat, médecin biologiste, je faisais un travail histologique et des autopsies médicales avec autorisation de
deux médecins et accord de l’administration de l’hôpital Foch.
J’en viens aux faits. La direction m’a appelé et m’a demandé de faire des prélèvements d’hypophyses pour France.
Hypophyses et ce dans un but scientifique.
Pour ce genre de demande, il faut un protocole, j’ai demandé ce
protocole, il n’y en avait pas cela m’a étonné.
Je n’ai eu aucun renseignement, j’ai donc demandé la marche à
suivre, l’administration m’a demandé de me rapprocher des garçons d’amphithéâtre. J’avais accès au dossier médical
du défunt, j’éliminais donc les sujets à risques. En tous 3 à 40 hypophyses ont été déposées dans un flacon non
stérile et dans un frigidaire à 4°. J’ai été choqué par ce que l’on m’a fait faire. Par exemple, pour un prélèvement de
cornée, les conditions étaient draconiennes ( champs, instruments stériles etc.). J’ai fait une déclaration ensuite à
un inspecteur de police sur les conditions de ces prélèvements.
Président : vous avez pris vous-même cette initiative ?
Falgères :oui, personne ne m’a demandé de le faire. Je précise que je n’ai jamais rencontré personne de France.
Hypophyses.
Le président lit la déclaration de M. Falgères à l’inspecteur Bernard. Il a croisé juste une fois une jeune femme
dans un couloir de la morgue, elle venait chercher des hypophyses, elle aurait précisé « à buts scientifiques ». Il n’a
jamais eu de document écrit.
Falgères : je maintiens que c’était bien un frigidaire et non pas un congélateur, les hypophyses étaient déposées au
fur et à mesure dans le même bocal. Je donnais ces glandes s’il n’y avait pas de contre indications médicales sur le
décès du patient. Cela a duré un an et demi environ.
Président : vous êtes anapat. Aviez vous déjà entendu parler de France. Hypophyses ?
Falgères : Non jamais, je connais le professeur Orsel, je n’ai jamais rencontré un quelconques de ces collègues. Aux
sujets des prélèvements. C’est bien la direction de Foch qui m’a demandé de prélever.
Avocat général : Quand dataient ces prélèvements ?
Falgères : dans les années 80.
Assesseur : Vous avez fait des prélèvements de Mcj ?
Falgères : Oui cela m’est arrivé, mais d’avec d’énormes précautions personnelles (doubles gants etc), contre toute
maladie virale.
Président : ces précautions étaient du à la connaissance du risque ?
Falgères : Bien sûr, la Mcj est connue depuis longtemps, on se protégeait. Je ne peux être très précis sur les
dates. Dans les années 80, j’étais capable histologiquement de déterminer une Mcj, les lésions de cette maladie
sont très caractéristiques.
Szpiner : Avez vous eu connaissance de la note de Montagnier et des conditions requises pour les prélèvements ?
Falgères : Non, mais si mon chef de service l’avait eu, il me l’aurait dit sans aucun doute.