EDITO
En 1989 le fi lm de Barry Levinson « Rain Man » remarquablement interprété par Dustin Hoffman, modi-
a la perception de l’autisme dans l’inconscient collectif. Cette maladie méconnue et mal connue était
considérée comme un handicap mental proche de la schizophrénie, touchant l’enfant jeune. Le sujet
autiste était décrit comme une enfant enfermé dans un monde occulte sans contact avec l’extérieur,
et sans possibilité de communication interpersonnelle. Bien sûr un enfant sans langage ne pouvait que
devenir intellectuellement défi cient. Or en 1989, grâce à ce fi lm on découvre que certains autistes comme
Raymond Babbitt incarné par Dustin Hoffman dans « Rain Man », pouvaient être de véritables surdoués.
Autiste oui, mais intellectuellement supérieur.
Ce fi lm a été pour moi l’occasion de me poser des questions, ou plutôt de changer mon regard sur l’autisme
que j’ignorais jusqu’alors assidument étant médecin mais n’étant pas psychiatre. L’intérêt pour ces person-
nages quelque fois surdoués est apparu dans le grand public et aussi parmi les professionnels de santé.
La sensibilisation vis-à-vis de l’autisme, passée par les médias, a permis ces dernières années de
conduire à l’amélioration des connaissances. Compte tenu de notre ignorance on ne pouvait que l’amé-
liorer. Comme souvent en médecine l’acquisition de nouvelles connaissances s’accompagne d’une amé-
lioration de la qualité de la prise en charge et en particulier du dépistage et du diagnostic. Ainsi comme
on l’a vu pour le dépistage du cancer du col, la prévalence augmente brutalement du fait, non pas d’une
épidémie, mais d’une meilleure pertinence dans le diagnostic, qui permet de ne pas passer à coté de
diagnostics méconnus ou mal connus.
Ainsi durant les 5 années passées, la prévalence de l’autisme a augmenté de 57 %. La fréquence jadis
sous évaluée à 1 pour mille est passée à environ 1 pour 110 enfants, par une meilleure connaissance de
la maladie avec un dépistage et un diagnostic plus pertinent. Le sexe ratio reste inchangé avec 4 fois plus
de garçons que de fi lles.
L’autisme considéré longtemps comme une maladie psychiatrique est actuellement classé comme handi-
cap cognitif sévère, dans la version 10 de la Classifi cation Internationale des Maladies de l’OMS (CIM 10).
C’est un Trouble Envahissant du Développement (TED) qui affecte les fonctions cognitives dès l’enfance.
L’autisme maintenant mieux étudié associe des troubles de la communication, des relations avec l’autre,
et du comportement que l’on résume sous l’expression : Trouble du Spectre Autistique. Parmi ces troubles
du spectre autistique on décrit bien entendu l’autisme mais aussi d’autres syndromes comme le syndrome
d’Asperger qui est un autisme dit de haut niveau avec un quotient intellectuel supérieur à la normale.
Au-delà de l’amélioration diagnostique, des progrès thérapeutiques sont apparus et il est reconnu qu’une
prise en charge précoce permet d’atténuer considérablement les conséquences néfastes de l’autisme.
Demain les autistes de plus en plus nombreux, grâce aux progrès de la prise en charge seront proba-
blement moins considérés comme des malades lourds avec un développement proche de la normale.
Nous abordons ce trouble dans le dossier de ce numéro de Santé log Petite Enfance et poursuivrons sur ce
thème en abordant également l’usage de la psychanalyse, dans notre prochain numéro.
Bonne lecture,
Richard Matis
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Tarif d’abonnement :
• Papier : 1 an - 6 numéros : 59 € TTC
• Version électronique : 1 an - 7 numéros 29 € TTC
Trimestriel
Date de publication : 25 janvier 2011
Daté Décembre/Janvier/Février 2011
Editeur :
AlliedhealtH SAS
Directeur scientifi que :
Dr Richard Matis, Praticien Hospitalier service de
Gynécologie-obstétrique Groupe hospitalier de l’Institut
Catholique de Lille (Saint-Vincent), Trésorier général de
Gynécologie Sans Frontières.
Comité scientifi que :
Dr Dominiek Lecoutere
Pédiatre Néonatalogiste, Groupe hospitalier de l’Institut
Catholique de Lille (Saint-Vincent)
Danielle Rapoport
Psychologue clinicienne, psychanaliste, ancienne psychologue
titulaire de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris et
fondatrice de l’Association «Bien-traitance»
Dr Jean Voisin
Directeur du CAMSP d’Avignon
Jean-Tristan Richard
Psychologue-psychanalyste, Directeur adjoint
du CAMSP-IPP (Paris)
Pascale Hassler
Sage-Femme libérale
Amélie Gahete
Fondatrice et Directrice de crèche, consultante et formatrice
de formation psychanalytique
Pierre Pérochon
Diététicien-nutritionniste, membre de l’AFDN (Association
Française des Diététiciens-Nutritionnistes), du CEDE (Club
Européen des Diététiciens de l’Enfance), de la SFA (Société
Française d’Alcoologie), du réseau «Diabète-Nutrition 37»,
du CLAN (Comité Liaison Alimentation Nutrition) du CHRU
de Tours, du Conseil de Pôle Alcoologie et de la CSIRMT
(Commission des Soins In rmiers, de Rééducation et
Médico-Techniques) du CHLS.
Avec la participation de l’Association Française pour le
Dépistage et la Prévention des Handicaps de l’Enfant (AFDPHE)
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Actualités
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Dossier scientifi que
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In rmier puériculteur D.E.
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Créau, Arnaud Delattre, Guy-Charles Fanneau de
la Horie, Bernard Farkas, Hervé Gicquel, Jérôme
Perrod, Chris Spencer, Laurent Wiernik
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ISSN : 1960-8005 - Dépôt légal : Octobre 2008
Directrice de publication et partenariats :
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AlliedhealtH - La Bastide Neuve - Leyes Sud - 13680 Lançon
© AlliedhealtH SAS Tous droits réservés.
santé log – Petite Enfance n° 11 – Décembre/Janvier/Février 2011 3
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SOMMAIRE
santé log – Petite Enfance n° 11 – Décembre/Janvier/Février 2011 5
Dossier
Qu’est-ce que l’autisme ? ....................................................................................................... 10
Autisme, la piste génétique se con rme .................................................................................. 12
L’autisme dans toute sa complexité, l’impact de l’environnement ......................................... 16
Quelle démarche diagnostique ? ............................................................................................. 18
Autisme : A quoi ça sert d’apprendre ? .................................................................................... 20
9
Vaincre l’autisme
Edito .................................................................................................................................................................... 3
Actualités ................................................................................................................................................... 6
Otites chez l’enfant : antibiotiques, peu de béné ces mais beaucoup d’effets indésirables
Q Bioéthique et droit d’accès aux origines : l’académie de médecine élargit le débat
Savoir .......................................................................................................................................................... 23
Pratique clinique en nutrition pré et post-natale, le cas des prématurés
L’allergie aux laits
Exercice .................................................................................................................................................... 31
Soin de l’escarre chez le Petit Enfant
Livres ............................................................................................................................................................ 33
N°11 - Trimestriel
Décembre/Janvier/
Février 2011
Q
Bioéthique et droit
d’accès aux origines
Q
Pratique clinique en
nutrition pré et post-natale,
prévention des allergies
Q
Prise en charge de l’escarre
chez le Petit Enfant
VOTRE FORMATION PAR L’ÉCHANGE
DES BONNES PRATIQUES
Vaincre
l’autisme
ACTUALITÉS SAVOIR EXERCICE
Photo couverture :
©Huntstock
fotolia.com
2 encarts Santé log
sont asilés dans l’ensemble
des exemplaires.
ACTUALITÉS
6 Décembre/Janvier/Février 2011 – Petite Enfance n° 11 – santé log
Les chercheurs californiens rappellent
d’abord que l’examen attentif de la
membrane du tympan par un médecin
est essentiel pour un diagnostic précis
des infections aiguës des oreilles. Par
ailleurs, ils confirment n’avoir identifié
aucune preuve d’un bénéfice supplé-
mentaire des antibiotiques princeps
par rapport aux génériques.
«Nos résultats renforcent
les connaissances actuelles
que le meilleur traitement
des otites n’est pas
obligatoirement un traitement
par antibiotiques»,
déclare l’auteur principal Tumaini R.
Coker, pédiatre au Mattel Children’s
Hospital (UCLA) et chercheur à la
RAND Corporation, un organisme de
recherche sans but lucratif.
“Prescrire des antibiotiques au
début de l’infection peut aider à guérir
les infections de l’oreille un peu plus
rapidement, mais augmente également
les risques d’effets secondaires liés
aux antibiotiques comme l’éruption
cutanée ou la diarrhée», ajoute le Dr
Coker.
Les chercheurs ont travaillé sur la base
des recherches précédemment publiées
sur le diagnostic et le traitement des
infections aiguës de l’oreille chez les
enfants, à la demande de l’Académie
américaine de pédiatrie dans le cadre
de sa mise à jour des guides pratiques
de traitement. L’étude suggère qu’une
moyen d’infections aiguës des oreilles,
80 s’en « sortiraient » sans prendre
d’antibiotiques.
Sur les enfants traités
par antibiotiques, 30%
développent une éruption
cutanée et 50% une
diarrhée, selon cette étude.
L’utilisation de nouveaux antibiotiques
de marque n’apporte aucun bénéfice
supplémentaire, par rapport aux géné-
riques, concluent également les cher-
cheurs: pour traiter les infections non
compliquées de l’oreille chez des
enfants en bonne santé, les antibio-
tiques génériques, tels que l’amoxicil-
line sont recommandés.
Pourtant, des antibiotiques
plus chers sont souvent
prescrits alors que des
économies considérables
pourraient ici être réalisées.
Aux Etats-Unis, les otites chez les
enfants représentent une dépense de
santé estimée à 350 $ par épisode de
la maladie soit une dépense globale
annuelle de 2,8 milliards de dollars.
P. B.
SOURCE:
NIH/Eurekalert «Antibiotic treatment for ear
infections in kids provides only modest bene ts,
study  nds», visuel CDC
Otites chez l’enfant: antibiotiques,
peu de bénéfi ces mais beaucoup d’effets indésirables
Le recours aux antibiotiques pour traiter les infections aiguës
nouvellement diagnostiquées de l’oreille chez les enfants
n’est que légèrement plus ef cace que l’absence de traitement,
mais en revanche présente un risque certain d’effets
secondaires, selon une nouvelle étude publiée dans
le Journal of American Medical Association (JAMA).
Des résultats qui permettent d’af ner les directives de traitement.
des principales limites des efforts visant
à améliorer le traitement des otites est
qu’il n’existe pas de critère définitif pour
faire le diagnostic. L’utilisation d’un
otoscope pour examiner les signes d’in-
fection est un élément clé mais évolutif
du diagnostic et reste nécessaire pour
préciser le diagnostic, à chaque stade
de l’infection.
Résultats : moins d’antibiotiques
pour moins d’effets indésirables :
cette analyse de la littérature conclut
que prescrire des antibiotiques pour
les otites ne présente qu’un léger avan-
tage. Sur les 100 enfants à risque
DOSSIER
santé log – Petite Enfance n° 11 – Décembre/Janvier/Février 2011 9
Dossier coordonné par Pascale Bernanose et Amélie Churlet
(Vaincre l’Autisme, validé par Jean-Tristan-Richard et le Dr
Richard Matis.
Rédaction et remerciements :
M’Hammed Sajidi - Président de l’Association Vaincre l’Autisme
Richard Delorme, Psychiatre, praticien hospitalier, Responsable
du Centre expert autisme de haut niveau à l’Hôpital Robert
Debré, Paris, Membre du Comité scientifique de Vaincre
l’Autisme
Thomas Bourgeron, Professeur de biologie à l’université Denis
Diderot, dirige le laboratoire de génétique humaine et fonctions
cognitives de l’institut Pasteur ; Membre du Comité scientifique
de Vaincre l’Autisme
Marion Leboyer, Professeur de psychiatrie, Responsable du pôle
santé mentale de l’hôpital Chennevier-Mondor, Membre du
Comité scientifique de Vaincre l’Autisme
Elisabeth Fernell, Neuropédiatre, Professor ass. Institut de Karo-
linska, Stockholm Travail clinique – Habilitation Centre for Young
Children with Autism, Stockholm, Membre du Comité scienti-
fique de Vaincre l’Autisme
Christopher Gillberg Professeur, Enfance et Adolescence Psy-
chiatrie, Université de Göteborg
Göteborg, Suède, Glasgow et Londres, Royaume Uni
Pr Robert Hendren, membre du Comité scientifique de Vaincre
l’Autisme, Professeur de Psychiatrie et de Sciences du Compor-
tement, Directeur du MIND Institute, Chef de la division psychia-
trie de l’enfant et de l’adolescent de l’Université de Californie à
Davis et Président de l’Académie Américaine de Psychiatrie de
l’Enfant et de l’Adolescent (2007-2009).
Ludovic Lefebvre, Psychologue de l’Enfant et de l’Adolescent,
Intervenant de Vaincre l’Autisme au Maroc
Nous remercions la Haute Autorité de Santé de nous avoir auto-
risés à reproduire ce texte issu de l’Etat des connaissances
Autisme et autres troubles envahissants du développement
(TED) - État des connaissances hors mécanismes physiopatho-
logiques, psychopathologiques et recherche fondamentale -
Janvier 2010. Cet article est également consultable sur le site
www.has-sante.fr rubrique Toutes nos publications.
Auteurs et remerciements :
Lorsqu’on évoque l’autisme, viennent immédiatement
des mots et des situations qui font peur.
Bien que de plus en plus médiatisé, l’autisme reste
une maladie méconnue et avant tout mal connue.
En se référant à la classification internationale des
maladies de l’OMS (CIM 10), l’autisme est un trouble
envahissant du développement (TED) qui affecte
les fonctions cérébrales. Il n’est donc plus considéré
comme une affection psychologique ni comme
une maladie psychiatrique, comme cela a été
longtemps le cas. On le reconnaît aujourd’hui comme
un handicap cognitif sévère.
La prévalence des troubles autistiques est d’environ
1 pour 110 enfants, touchant 4 fois plus de garçons
que de filles. La prévalence de l’autisme a augmenté
de 57% ces 5 dernières années, à tel point que
les Centers for Disease Control and Prevention
américains (CDC) ont qualifié l’autisme de crise
nationale de santé publique.
A lire sur le web
Chaque article du dossier est désormais
précédé d’une URL réduite
(ex: santelog.com/id1101) pour vous permettre, une
fois «loggué» sur notre site d’accéder plus facilement
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Vaincre l’autisme
sommaire
QU’EST-CE QUE L’AUTISME ? ............................................. 10
AUTISME, LA PISTE GÉNÉTIQUE SE CONFIRME ................ 12
L’AUTISME DANS TOUTE SA COMPLEXITÉ,
L’IMPACT DE L’ENVIRONNEMENT ....................................... 16
QUELLE DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE ? .............................. 18
AUTISME : A QUOI ÇA SERT D’APPRENDRE ? ................... 20
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