Psychologiquement  ce  n'est  pas  mieux  :  la  non  possibilité  d'exprimer  la  colère  pourra 
amener à une dépression, la tristesse refoulée fermera le cœur... En premier lieu l'anxiété 
va  se  faire  sentir.  Car  si  l'énergie  émotionnelle  qui  vient  des  viscères  (comme  le  dit 
clairement « sortir ses tripes »), reste bloquée sous le diaphragme, une boule désagréable 
va  apparaître  au  plexus,  sans  forme,  ni  solution.  C’est  l’angoisse :  une  pression  mal 
définie émotionnellement.   
 
Les réponses spécifiques aux émotions 
A  l'inverse,  quand  l'énergie  monte  jusqu'à  la  poitrine  et  le  cœur,  elle  prend  une  forme 
émotionnelle  plus  consciente  qui  appellera  une  réaction  particulière.  Après  cette  forte 
expression et les actions adéquates qu’elle entraîne, viendra une  sensation de libération 
et d'apaisement satisfait. Chaque émotion a son importance et amène un comportement 
et des réactions spécifiques. 
-  La  peur  nous  signale  que  nous  sommes  en  danger  et  nous  protège  :  celui  qui  ne 
respecte  pas  sa  peur  prend  des  risques.  Elle  demande  des  limites  et  du  contenant. 
Naturellement, on tient fermement un enfant qui a peur. 
- La tristesse appelle le contact et la tendresse. Elle nettoie les blessures et ouvre le cœur. 
Elle appelle l'empathie. Il ne faut pas la confondre avec les pleurs sans fin de désespoir, 
qui épuisent le corps sans résolution. 
- La colère décuple les forces pour pousser les obstacles. Elle demande de l'expansion. 
Face  à  une  personne  en  colère,  on  a  tendance  à  se  reculer.  La  compréhension,  la 
reconnaissance, la réduisent magiquement. 
-  La  rage  correspond  à  une  période  plus  infantile.  Elle  vient  lorsque  les  besoins 
fondamentaux ne sont pas remplis. Elle a besoin de contact et de pouvoir rejeter en même 
temps. L'asthme en est une traduction somatique. Comme le bébé refuse la nourriture qui 
vient trop tard, la rage peut détruire ce qui est très précieux.  
-  La  joie  est  l'émotion  royale  du  cœur.  Elle  veut  se  partager  et  aime  les  grands 
mouvements : sauter de joie. Interdire aux enfants de bouger, que ce soit directement ou 
en les mettant devant l'ordinateur, diminue leur capacité à la ressentir. 
Pour  le  bébé,  puis  pour  l'enfant,  ce  sont  les  adultes  qui  permettent  de  contenir  les 
émotions en lui donnant les réponses adaptées décrites ci-dessus. Si ce contenant n'est 
pas là, les émotions n'auront pas de fluidité, oscillant de l'étouffement à l'explosion.  Trop 
d'émotion n'est pas bon pour le corps non plus. 
 
La catharsis émotionnelle 
Beaucoup  de  thérapies,  déjà  avec Freud,  et surtout  dans  les  années 60, ont  cherché la 
catharsis.  Le  patient  est  invité  à  se  remémorer  des  expériences  difficiles  enfouies  et  à 
épancher sa rage et ses larmes. Exprimer la frustration et la colère est quelque chose qui 
stimule beaucoup l’énergie vitale, donnant sur le moment une sensation de soulagement 
et  de  force.  Mais  ces  expressions  répétées  se  sont  avérées  non  satisfaisantes.  La 
personne  a  tendance  à  rester  dans  une  rage  réactive,  amenant  à  une  situation  de 
désespoir. Il est alors apparut l’importance de retrouver des émotions de satisfaction et de 
bonheur, plutôt que de revivre le drame. L'expression émotionnelle n'apparait plus comme 
un but mais une étape aléatoire sur le chemin des retrouvailles avec soi-même. 
 
La digestion émotionnelle par le corps 
La Psychologie Biodynamique a apporté une autre dimension fondamentale à la gestion 
de l'émotion : la connaissance et les outils pour accompagner la digestion de l’émotion par 
le corps. L’émotion doit être suivie de psycho-péristaltisme : une fonction particulière des 
intestins  qui  se  traduit  par  des  petits  bruits  du  ventre  qui  apparaissent  dès  que  l'on  se 
relâche. Le langage populaire qui  dit  « je n'ai pas digéré ce qu'il m'a dit » montre que la