Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIII - n° 5 - septembre-octobre 2009
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dossier thématique
pour le traitement oral, à condition qu’une inrmière
prépare le pilulier. Il faut tenir compte de ces contraintes
et éviter les prises ou les injections multiples.
✓
Les éventuelles contre-indications au traitement oral.
Il faut en particulier évaluer correctement la fonction
rénale, à l’aide de la formule de Cockroft et Gault, ou
de la formule MDRD.
✓
L’existence ou non d’une dénutrition, témoignant
d’une certaine irrégularité dans les prises de repas.
✓Le degré de sévérité de la démence.
En cas de démence évoluée, le choix se porte sur une
insulinothérapie de sécurité, soit une injection d’ana-
logue lent ou deux injections d’insuline intermédiaire.
Le premier schéma est réputé donner moins d’hypo-
glycémies que le second, mais cela n’a jamais été éva-
lué avec un objectif d’HbA1C à 8-8,5 %. L’avantage du
second est de faire venir l’inrmière et de contrôler la
glycémie deux fois par jour, et de dissocier les besoins
nocturnes des besoins diurnes, qui sont souvent très
diérents. En cas de troubles cognitifs moins sévères,
chaque schéma thérapeutique, à condition qu’il n’y
ait pas de contre-indication, a ses avantages et ses
inconvénients. En cas de dénutrition, il faut se méer
des hypoglycémies prolongées sous sulfamides, mais
aussi de l’eet anorexigène de la metformine, et, dans
ce contexte, l’insulinothérapie doit être privilégiée.
Quel que soit le traitement choisi, le plus important
est d’en évaluer très régulièrement le rapport bénéce/
risque et, surtout, de ne rien laisser au hasard dans
l’organisation au domicile. La prescription d’insuline
ou d’un insulinosécréteur doit toujours s’accompagner
d’une éducation soit du patient, soit de l’entourage. En
l’absence d’études chez les sujets âgés et, en particulier,
chez les diabétiques présentant des troubles cognitifs,
il semble que l’on n’ait pas assez de recul pour prescrire
en toute sécurité les nouveaux antidiabétiques, les
glitazones, les analogues du GLP1 ou les anti-DPP4.
Il n’y a pas de consensus sur la fréquence de réalisa-
tion des glycémies capillaires. Cela dépend du stade de
démence, des objectifs de soins (soins de confort, soins
terminaux ou soins à visée curative), et également de
la compliance du patient. Schématiquement, on peut
proposer une glycémie au moment de chaque injection
d’insuline. Pour le traitement oral, les glycémies quoti-
diennes ne sont pas nécessaires mais il faut renforcer
la surveillance en cas de maladie aiguë.
Organisation des soins
L’évaluation de l’autonomie du patient pour les activités
de base de la vie quotidienne, comme les soins d’hy-
giène, l’alimentation, la continence, les déplacements,
permet de déterminer ce que le patient peut faire seul et,
en cas d’incapacité, ce qui peut être fait par la personne
qui vit éventuellement avec lui. Si cela ne sut pas, il faut
mettre en place des aides à domicile pour compenser
le handicap : portage des repas, aide ménagère, auxi-
liaire de vie. La prise en charge d’un diabétique avec
des troubles cognitifs impose de s’interroger sur tout ce
qui se passe au domicile, en particulier la préparation
et la prise des repas et les soins d’hygiène.
Lorsque les troubles évoluent et que le patient devient
totalement dépendant, le maintien au domicile peut
devenir impossible, et le problème de la mise en insti-
tution doit être abordé, avec le patient toujours, ainsi
qu’avec l’entourage, non pas comme un échec mais
comme le choix d’une solution plus sûre et peut-être
plus confortable pour le patient.
Conclusion
L’existence des troubles cognitifs rend plus complexe
la prise en charge du diabétique, en particulier quand
il est âgé. Ces patients sont “fragiles”, et les décisions
thérapeutiques doivent être prises après une double
évaluation, diabétologique et gériatrique.
Il est nécessaire de bien établir les objectifs globaux de
la prise en charge, ce qui permet de guider le clinicien
dans les diérents choix de modalités de traitement et
de surveillance. Décider de ne pas prescrire tel ou tel
médicament pourtant recommandé, ou au contraire
prescrire un médicament dont le risque iatrogène est
élevé, est possible, mais doit être justié, en termes de
rapport bénéce/risque individuel. La prévention de
la perte supplémentaire d’autonomie reste l’objectif
prioritaire, mais comporte de nombreuses facettes.
Chez ces patients, tout comme chez les autres mieux
portants, rien ne doit être laissé au hasard.
■
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of diabetes in an aging population: prevalence, incidence,
mortality, characteristics and quality of care. Diabetes Metab
2005;31:5S35-52.
2.Doucet J, Druesne L, Capet C et al. Risk factors and mana-
gement of diabetes in elderly French patients. Diabetes Metab
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Pasquier F, Boulogne A, Leys D, Fontaine P. Diabetes mellitus
and dementia. Diabetes Metab 2006;32:403-14.
4.Vischer UM, Bauduceau B, Bourdel-Marchasson et al. A call
to incorporate the prevention and treatment of geriatric disor-
ders in the management of diabetes in the elderly. Diabetes
Metab 2009;35:168-77.
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older subjects with diabetes mellitus: impact on diabetes
self-management and use of care services. Diabetes Res Clin
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Doucet J. Use of antidiabetic drugs in elderly patients.
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R é f é r e n c e s
GAJ : glycémie à jeun
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du diabète de type 2. Recommandations de bonne pratique. AFSSAPS/HAS novembre 2006.
(insuline détémir)
L'insuline basale qui limite la prise de poids
◆ Instauration à 1 injection par jour le soir en association aux ADO
dès échec de la bithérapie orale (taux d’HbA1c après 6 mois > 7 %) (3)
INSULINOTHÉRAPIE DES PATIENTS DIABÉTIQUES DE TYPE 2
Levemir® FlexPen® 100 U/ml, solution injectable en stylo prérempli. Levemir® InnoLet® 100 U/ml, solution
injectable en stylo prérempli. Levemir® Penfi ll® 100 U/ml, solution injectable en cartouche. COMPOSITION*.
1 ml contient 100 U d’insuline détémir (soit 14,2 mg). 1 stylo prérempli / 1 cartouche contient 3 ml, soit 300 U. FORME
PHARMACEUTIQUE. Solution neutre, limpide et incolore.
Levemir FlexPen, Levemir InnoLet
: Solution injectable en stylo prérempli.
Levemir Penfi ll
: Solution injectable en cartouche. DONNEES CLINIQUES. Indications thérapeutiques. Traitement du diabète
de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant de 6 à 17 ans. Posologie et mode d’administration*. Levemir est un analogue de
l’insuline d’action prolongée, utilisé comme une insuline basale. En association avec les antidiabétiques oraux, il est recommandé
d’utiliser Levemir une fois par jour, initialement à la dose de 10 U ou 0,1-0,2 U/kg. L’injection peut être réalisée à n’importe
quel moment de la journée mais au même moment chaque jour. Lorsque Levemir est utilisé dans le cadre d’un schéma de type
basal/bolus, Levemir doit être administré 1 ou 2 fois par jour en fonction des besoins du patient. La dose de Levemir doit être
ajustée de façon individuelle. Comme pour toutes les insulines, il est nécessaire d’intensifi er le contrôle glycémique et d’ajuster
la posologie de l’insuline détémir de façon individuelle chez les patients âgés et chez les patients atteints de troubles rénaux
ou hépatiques. L’effi cacité et la tolérance de Levemir ont été démontrées lors d’études d’une durée allant jusqu’à 6 mois chez
les enfants et les adolescents de 6 à 17 ans. L’effi cacité et la tolérance de Levemir n’ont pas été étudiées chez les enfants de
moins de 6 ans. Levemir doit être administré par voie S.C. uniquement, par injection dans la cuisse, la paroi abdominale ou
le haut du bras, la région deltoïde ou la région fessière. Une rotation des sites d’injection au sein d’une même région devra
toujours être effectuée. Levemir ne doit pas être administré par voie intraveineuse en raison du risque d’hypoglycémie sévère.
L’administration intramusculaire doit être évitée. Levemir ne doit pas être utilisé dans les pompes à perfusion d’insuline.
Contre-indications. Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. Mises en garde et précautions d’emploi*.
Une posologie inadaptée ou un arrêt du traitement, en particulier chez les diabétiques de type 1, peut entraîner une hyperglycémie
et une acidocétose diabétique. Les hyperglycémies non traitées peuvent conduire à une acidocétose diabétique, potentiellement
létale. Les maladies concomitantes, en particulier les infections et états fébriles, augmentent généralement les besoins en insuline
du patient. Comme avec toute insulinothérapie, des réactions au site d’injection peuvent survenir. Ces réactions disparaissent
généralement en l’espace de quelques jours à quelques semaines. Interactions*. Peuvent réduire les besoins en insuline
du patient : antidiabétiques oraux, inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine (IEC), salicylés, stéroïdes anabolisants et sulfamides. Peuvent augmenter les besoins en insuline
du patient : contraceptifs oraux, thiazidiques, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes, sympathomimétiques, hormone de
croissance et danazol. Grossesse et allaitement*. Levemir ne sera prescrit qu’avec prudence chez la femme enceinte ou
chez la femme qui allaite. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines*. Les capacités de
concentration et les réfl exes du patient peuvent être diminués en cas d’hypoglycémie. L’aptitude à conduire des véhicules doit
être ré-évaluée. Effets indésirables*.
Hypoglycémie
(fréquent).
Réactions au site d’injection
(fréquent).
Lipodystrophie
(peu fréquent).
Œdème
(peu fréquent).
Réactions allergiques, réactions potentiellement allergiques,
urticaire, rash et éruptions
(peu fréquent dans le cadre d’un schéma basal/bolus et fréquent).
Anomalies de la réfraction
(peu fréquent).
Rétinopathie diabétique
(peu fréquent).
Neuropathie périphérique
(rare). Surdosage*.
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES*. DONNEES PHARMACEUTIQUES*. TITULAIRE DE L’AMM. Novo Nordisk A/S, Novo Allé, DK-2880 Bagsværd, Danemark. NUMEROS D’AMM EU/1/04/278/002 (
Levemir
Penfi ll
- CIP 365 118-1), EU/1/04/278/005 (
Levemir FlexPen
- CIP 365 119-8), EU/1/04/278/008 (
Levemir InnoLet
- CIP 365 120-6). EXPLOITANT : Novo Nordisk Pharmaceutique S.A.S. – Le Palatin – 30, rue de Valmy
– 92800 Puteaux. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION. 1er juin 2004. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE. 16 avril 2009. CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE
DELIVRANCE : Liste II. PRIX :
Levemir Penfi ll, Levemir FlexPen, Levemir InnoLet
: 67,41 Euros (boîte de 5 cartouches ou de 5 stylos préremplis). Remb. Sec. Soc. à 65 % - Agréé à l’usage des collectivités. *Pour une information
plus complète, consulter le site internet de l’Afssaps « http://www.afssaps.fr/ » [R-160409-1.0].
Agir la nuit Contrôler la GAJ
Traitement du diabète de l’adulte,
de l’adolescent et de l’enfant de 6 à 17 ans(1)
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ET L’HBA
1C
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de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant de
d’utiliser Levemir une fois par jour, initialement à la dose de 10 U ou 0,1-0,2 U/kg. L’injection peut être réalisée à n’importe
quel moment de la journée mais au même moment chaque jour. Lorsque Levemir est utilisé dans le cadre d’un schéma de type
ajustée de façon individuelle. Comme pour toutes les insulines, il est nécessaire d’intensifi er le contrôle glycémique et d’ajuster
ou hépatiques. L’effi cacité et la tolérance de Levemir ont été démontrées lors d’études d’une durée allant jusqu’à 6 mois chez
toujours être effectuée. Levemir ne doit pas être administré par voie intraveineuse en raison du risque d’hypoglycémie sévère.
et une acidocétose diabétique. Les hyperglycémies non traitées peuvent conduire à une acidocétose diabétique, potentiellement
du patient. Comme avec toute insulinothérapie, des réactions au site d’injection peuvent survenir. Ces réactions disparaissent
généralement en l’espace de quelques jours à quelques semaines.
du patient : antidiabétiques oraux, inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine (IEC), salicylés, stéroïdes anabolisants et sulfamides. Peuvent augmenter les besoins en insuline
du patient : contraceptifs oraux, thiazidiques, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes, sympathomimétiques, hormone de
chez la femme qui allaite.
concentration et les réfl exes du patient peuvent être diminués en cas d’hypoglycémie. L’aptitude à conduire des véhicules doit
Août 09 - L199
Méthodologie étude Philis-Tsimikas 2006 (2) :
Étude multicentrique randomisée en ouvert de 20 semaines, groupes parallèles
chez 504 patients diabétiques de type 2 naïfs en insuline. 3 groupes parallèles :
Levemir® le soir + ADO (n = 169) ou Leve mir® avant le petit-déjeuner + ADO
(n = 165) ou insuline NPH le soir + ADO (n = 164).
Levemir® soir + ADO : 7,40 %
Insuline NPH soir + ADO : 7,35 %
Levemir® matin + ADO : 7,50 %
Critère principal :
taux d’HbA1c
à 20 semaines
Levemir® soir + ADO : + 0,7 kg
Insuline NPH soir + ADO : + 1,6 kg
Levemir® matin + ADO : + 1,2 kg
Prise de poids :
Risque relatif avec Levemir® soir + ADO
versus
insuline NPH soir + ADO :
- 65 % (RR* = 0,35) (p = 0,031)
Risque relatif avec Levemir® matin + ADO
versus
insuline NPH + ADO :
- 87 % (RR* = 0,13) (p < 0,001)
*RR : Risque Relatif
Hypoglycémies nocturnes :
Levemir® soir + ADO :
8 patients ont rapporté 19 événements
Insuline NPH soir + ADO :
22 patients ont rapporté 47 événements
Levemir® matin + ADO :
4 patients ont rapporté 6 événements
Levemir® soir + ADO : 1,29 ± 0,37 g/l
Insuline NPH soir + ADO : 1,4 ± 0,53 g/l
Levemir® matin + ADO : 1,55 ± 0,38 g/l p = 0,003
p < 0,00 1
NS
Glycémie à jeun :
NS
NS
p = 0,005
NS