d’adaptation permanente, et si au sein d’une équipe, la prévention de la douleur va de soi,
dans une autre il faudra tenter de surmonter un certain nombre de freins. Cette équipe est
parfois réduite au binôme médecin–infirmières et le médecin bien que joignable par
téléphone, n’est pas toujours disponible rapidement au domicile, d’où l’intérêt de
l’anticipation de la prise en charge des douleurs qu’elles soient provoquées ou non.
* Enfin, les soins à domicile s’adressent à une population variée, et impliquent des prises
en compte spécifiques de la douleur provoquée (exemple d’un cabinet de soins en milieu
urbain en Haute-Garonne : 5% : moins de 16 ans ; 42% : 16 à 59 ans ; 12% : 60 à 69 ans ;
40%: 70 ans et plus - sources Système National Inter Régimes 2007).
Bien que nos pratiques cliniques s’adressent tant aux enfants, aux adolescents, aux adultes
qu’aux personnes âgées dans des proportions différentes, selon les cabinets et les lieux
géographiques, les propos qui suivent concernent principalement la douleur provoquée
auprès d’adultes et de personnes âgées.
Prévenir la douleur induite, une démarche soignante qui vise à prendre soin
Lors de soins répétés, le cumul des douleurs provoquées peut induire chez la personne
soignée, de l’anxiété, de la lassitude, un repli sur soi, des insomnies s’accumulant en une
dette de sommeil, de l’agressivité pouvant conduire à un refus de soin…Des mécanismes
de défense se mettent en place, altérant la relation soignant - soigné. S’ajoutent à ce
contexte la mémoire de la douleur, parfois la chronicisation de celle-ci et
l’appréhension de nouveaux gestes de soins, susceptibles de conduire pour le malade, au
déni de la nécessité de ceux-ci. Cette appréhension vaut aussi pour le soignant qui peut
parfois se réfugier dans des conduites d’évitement de la réalisation des soins (prétexte que
le malade est trop fatigué, acceptation hâtive d’un refus de soins sans en explorer les
raisons…). Il peut aussi procéder à la réalisation partielle de soins, parfois source de non
qualité (soins d’hygiène incomplets par crainte des mobilisations, soins de bouche
inefficaces alors que le patient en soins palliatifs souffre déjà de bouche sèche et de
difficultés à communiquer avec les siens, retard de cicatrisation d’une plaie…)
La douleur induite, le plus souvent aigue et de courte durée, peut être prévenue par
des thérapeutiques mais aussi par des attitudes soignantes compétentes et adaptées.
L’article 4311-2 du C.S.P. fixe les objectifs des soins infirmiers « préventifs, curatifs ou
palliatifs », il précise que ceux-ci « intègrent qualité technique et qualité des relations