LIBÉRALE Un rôle déterminant pour l’infirmière Pathologies invalidantes

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LIBÉRALE
Pathologies invalidantes
Un rôle déterminant pour l’infirmière
Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, par
exemple, passera 80 % de sa vie de malade chez elle et
20 % en institution spécialisée. C’est dire l’importance
de la prise en charge à domicile des patients atteints par
des pathologies invalidantes. Mais qui doit faire quoi ?
U
n malade atteint d’une affection invalidante neurologique, par exemple, déstabilise le noyau familial : la famille,
voire le voisinage proche, sont plus ou au moins
inquiets. Devant l’insuffisance du nombre de
travailleurs sociaux sur le terrain, c’est souvent
l’équipe médicale qui doit se “débrouiller” et organiser à domicile une vie aussi “normale” que
possible. Ainsi, en cas de maladie d’Alzheimer ou
de Parkinson, une fois le diagnostic établi et le
traitement institué par le neurologue libéral ou
hospitalier, l’articulation des soins incombe bien
souvent au médecin traitant. Sans que la nomenclature prévoit quoi que ce soit pour ce faire, il
doit organiser le passage régulier du kinésithérapeute, de l’orthophoniste, des auxiliaires de vie et
des infirmières. Sans que des réunions, pourtant
nécessaires, soient possibles, sans connaissance
du dossier médical dans la majorité des cas, c’est
encore aux paramédicaux de trouver le temps et
les moyens pour assurer l’hygiène de la personne
malade et les soins : pansements, injections, prévention de l’apparition d’escarres.
cune reconnaissance du travail effectué) ?
Comment obtenir un matériel médical pas toujours adapté aux besoins, ou pas pris en charge
par les organismes de la Sécurité sociale ?
Comment, lorsqu’on travaille en libéral, s’organiser comme un système de HAD ou de soins à
domicile ?
Autant de questions qui se posent au quotidien
et devant lesquelles « seul le “système D”, hélas,
permet souvent de fonctionner », nous confie
Madame Condamine, infirmière libérale. Même
le nouveau PMSI n’a, semble-t-il, pas prévu cette
aide au maintien à domicile. Le temps pris par des
tâches administratives se substitue alors au temps
qui devrait être consacré au patient : or, celui-ci,
atteint dans son corps, a encore plus besoin de réconfort moral », conclut-elle. L’idéal est bien sûr
de conserver le plus longtemps possible le patient dans son cadre de vie, mais encore faut-il
que les organismes s’en donnent les moyens ou
en donnent les moyens aux membres des professions de santé dont les actes gagneraient à être
mieux reconnus et revalorisés.
De nombreuses questions sans réponse
Aussi formée soit-elle, l’infirmière libérale est
confrontée à certaines formes de soins qui exigeraient davantage d’informations et de communication. En pratique : comment mobiliser un malade, seule, sans aucune aide physique ?
comment effectuer les toilettes de personnes de
forte corpulence (l’infirmière a le droit d’être enceinte !) ? Autre interrogation : qui achète et qui
distribue les médicaments en cas d’absence de la
famille ? Comment répondre aussi à des demandes parfois excessives d’un entourage touché par ce drame et qui voudrait être davantage
déchargé ? Comment assurer la coordination des
soins : coordination avec l’auxiliaire de vie, avec
les autres intervenants médicaux et paramédicaux ? Qui est habilité à le faire (car il n’y a au-
avec la collaboration de Madame Condamine,
infirmière libérale à Nogent-sur-Marne (94).
Dr Michel Farge
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Des infirmières divisées
Alors que la FNI a signé le projet de PMSI agréé par la
CNAM, Convergence infirmière exprime son désaccord.
Selon ce groupement de quatre syndicats, le PMSI
remettrait en cause le rôle propre de l’infirmière. « Selon
ce projet, lorsque l’état du malade est déclaré stabilisé, nous
avons 15 jours pour former une aide-ménagère, une auxiliaire de vie, afin qu’elle prodigue des soins d’hygiène nécessaires au malade. Nous refusons de confier un malade à une
personne non qualifiée ». La crainte exprimée concerne
aussi une subordination incontournable au médecin
prescripteur.
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