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Introduction
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photographes, designers gra phiques et illustrateurs, décorateurs, emplois associés
au théâtre, à la mode, aux expositions, à l’artisanat et aux métiers d’art), 3) la
diversité ethnique et sociale, et 4) les technologies (exportation de biens et services
associés aux technologies avancées – aéronautique, électronique, pharmaceu-
tique et médecine, équipement scientifi que, télécommunications, informatique et
ordinateurs, architecture et génie, laboratoires, production télévisuelle, cinéma-
tographique et audiovisuelle).
LES CRITIQUES
Contrairement aux « praticiens », nombre d’universitaires nord-américains
(entre autres Shearmur, 2006 et ici ; R. Tremblay, Rogerson et Chicoine, 2007 ;
Rogerson et R. Tremblay, 2008 ; McCann, 2007, 2008) et européens (surtout en
Scandinavie mais aussi en Allemagne, dont Bosch et Fritsch, 2007) mettent en
doute la théorie de Florida, et ce, depuis ses premiers travaux sur la classe créative
(Florida, 1999, par exemple). Plusieurs de ces critiques sont des chercheurs de
renommée internationale (entre autres Markusen, 2006 ; Markusen et Schrock,
2006 ; Peck, 2005, 2009 ; Scott, 2006 ; Storper et Scott, 2009 ; Clark, 2001 ;
Glaeser, 2005). Florida a déjà répondu à certains de ses détracteurs, souvent des
consultants et des journalistes dans The Flight, en leur répondant qu’il n’était pas
gai ni affi lié à un parti politique, et que sa théorie n’était pas élitiste. Par ailleurs,
un nombre croissant d’universitaires ressentent un certain malaise vis-à-vis l’atti-
tude entrepreneuriale et peut-être un peu populiste de ce chercheur rattaché à
une grande université. C’est le cas d’Alvergne et de Latouche (2009), qui parle-
ront de Florida comme d’un « professionnel académique ». Une visite sur le site
Web de M. Florida, [creativeclass.org] (on peut devenir membre de ce « groupe »
pour 100 $), s’impose afi n de comprendre le phénomène Florida et, surtout, pour
découvrir la manière dont il fait la promotion de ses travaux, de ses idées, de
ses opinions et avec quel ton il répond à ses détracteurs. Bref, la philosophie de
cet organisme (dont le site Web et les blogues qu’il contient) est représentative
de la personnalité de Richard Florida, mais nul ne peut nier qu’il a contribué à
attirer l’attention sur le rôle de la culture dans le développement des villes, d’où
l’intérêt premier de ses thèses pour plusieurs.
Or, Levine (voir son chapitre dans cet ouvrage) a analysé la question et il
relève qu’en 2000, dans les plus grandes régions métropolitaines au pays, San
Francisco possédait le plus fort pourcentage de ménages gais (1,8 %) et Buffalo
le plus faible (0,4 %). Ces chiffres illustrent néanmoins une singulière évolution
des mentalités en Amérique, en particulier en ce qui a trait à l’organisation de
groupes qui ont toujours été considérés comme marginaux et plus ou moins
tolérés, déconsidérés ou stigmatisés, dont les gais, qui ont toutefois su s’organiser
socialement après la guerre 1939-1945.
[« La classe créative selon Richard Florida », Rémy Tremblay et Diane-Gabrielle Tremblay (dir.)]
[Presses universitaires de Rennes, 2010, www.pur-editions.fr]