Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Définition → − Une partie A ⊂ V est libre si la seule combinaison linéaire qui donne 0 est la combinaison linéaire triviale (i.e. tous les coefficients sont nuls), − − c’est-à-dire que quels que soient les vecteurs → u1 , . . . , → uk de A, si → − → − → − λ1 u1 + · · · + λk uk = 0 alors λ1 = · · · = λk = 0. Exemple La partie A = {(0, 1), (1, 1)} est une partie libre de R2 car si λ(0, 1) + µ(1, 1) = (0, 0), alors (µ, λ + µ) = (0, 0), et donc µ = λ + µ = 0, ce qui n’est possible que si µ = λ = 0. 1/13 Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Algèbre linéaire Résultat Une partie A est libre si et seulement si aucun de ses éléments n’est combili des autres éléments de A. Démonstration. Supposons que A soit libre et supposons par l’absurde qu’il existe un − − v0 , . . . , → vk élément de A qui soit combili des autres, c’est-à-dire il existe → des vecteurs de A tels que k X → → − v0 = λi − vi i=1 pour certains scalaires λ1 , . . . , λk , alors la combinaison linéaire suivante est nulle k X → − → − − v0 − λi → vi = 0 i=1 − mais n’est pas triviale puisque le coefficient de → v0 est 1, une contradiction avec l’hypothèse que A est libre. 2/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Démonstration - ⇐. Démontrons la contraposée : A pas libre implique qu’il existe un élément de A combili d’autres éléments de A. Si A n’est pas libre, c’est qu’il existe une combinaison linéaire non-triviale → − qui est égale au vecteur nul 0 , c’est-à-dire il existe des vecteurs → − − v1 , . . . , → vk de A et des scalaires λ1 , . . . , λk tels que → − − − λ1 → v1 + · · · + λk → vk = 0 avec au moins l’un des coefficients λi qui soit non-nul. Supposons que ce − soit λ1 6= 0. Dans ce cas, on peut « isoler » → v1 : λ λk → 2− − → − v2 − · · · − vk v1 = − → λ1 λ1 ce qui montre qu’alors, l’un des éléments de A est combinaison linéaire des autres éléments de A (le raisonnement est identique si ça avait été λ2 ou λ3 ou un autre λi ...) 3/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Définition Un ensemble de vecteurs formant une partie libre sont appelés linéairement indépendants. Si la partie formée n’est pas libre, la partie est dite liée, les vecteurs sont appelés linéairement dépendants. Des vecteurs linéairement indépendants sont donc des vecteurs qui ne peuvent pas s’écrire comme combinaison linéaire des autres. Résultat Soit V un espace vectoriel et A un sous-ensemble de V . Si A est liée, tout ensemble de vecteurs contenant A est lié. Si A est libre, tout ensemble de vecteurs contenu dans A est libre. − − Si A est libre et → x s’écrit de manière unique comme x ∈ hAi, alors → combinaison linéaire des éléments de A. − − x ∈ V , alors A ∪ → Si A est libre, et → x est encore libre si et − seulement si → x ∈ / hAi. 4/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Remarque (Signification de « unicité ») Si on a deux combinaisons linéaires égales, alors les coefficients correspondant à un vecteur donné sont les mêmes. Exemple − − Considérons, dans R3 , l’ensemble λ→ v + µ→ w t.q. µ, λ ∈ R , pour − − − − v ,→ w est libre, est certains → v ,→ w non nuls. Dire que la partie → → − − équivalent à dire que w n’est pas un multiple de → v. − − − − u Si on considère → v ,→ w,→ u , cette partie sera libre si et seulement si → → − → − → − n’est pas combinaison linéaire de v et w c’est-à-dire u n’est pas dans le − − plan contenant → v et → w. 5/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Définition − − Une base est la donnée d’un n-uple (→ e1 , . . . , → en ) tel que la partie → − → − e1 , . . . , en est à la fois libre et génératrice. Résultat Si B est une base, et si A ( B ( C , alors A n’est pas génératrice, et C n’est pas libre. Démonstration. Partons de B et enlevons un élément (de B). Comme cet élément n’était pas combili des autres (caractère libre), la partie obtenue ne peut pas être génératrice. Partons de B et ajoutons un élément (de V \ B). Comme cet élément était combili des autres (car B est génératrice de V), la partie obtenue en ajoutant cet élément ne peut pas être libre. 6/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Théorème Une partie A ⊂ V est une base si et seulement si chaque élément de V s’écrit de manière unique comme combinaison linéaire des éléments de A. Démonstration. Supposons que A est une base. Alors A est génératrice, donc tout élément de V est dans hAi ; de plus comme A est libre nous avons l’unicité. Supposons maintenant que chaque élément de V s’écrive de manière unique comme combili des éléments de A. Comme chaque élément est combili, la partie A est donc génératrice. Supposons qu’elle ne soit pas − libre. C’est-à-dire qu’il existe un vecteur → x de A qui est combinaison → − − x est également une linéaire des autres vecteurs de A. Or x = 1→ combinaison linéaire d’éléments de A. Dès lors il y a deux combinaisons − x , ce qui contredit l’hypothèse. linéaires d’éléments de A qui donnent → 7/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Exemple − Dans Rn , on note → ei = (0, . . . , 0, |{z} 1 , 0, . . . , 0). e i position − → − − Alors → e1 , − e2 , . . . , → en est une base de Rn . En effet, tout élément → x ∈ Rn → − s’écrit x = (x1 , x2 , . . . , xn ). C’est-à-dire n X − → − xk → ek . x = x1 (1, 0, . . . , 0) + · · · + xn (0, . . . , 0, 1) = k=0 8/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Exemple o → − f1 = (1, 1), f2 = (−1, 1) est une base de R2 . En → − → − effet, tout élément (x , y ) s’écrit a f1 + b f2 si et seulement si (a, a) + (−b, b) = (x , y ) c’est-à-dire ( a − b=x a + b=y ou encore 2a = x + y −2b = x − y c’est-à-dire x +y y −x a= b= 2 2 Ce qui prouve l’existence et l’unicité de l’écriture sous forme de combili. Dans R2 , l’ensemble n→ − 9/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Théorème Soit V un espace vectoriel : toute partie libre peut être complétée en une base ; toute partie génératrice contient une base ; deux bases quelconques d’un espace vectoriel ont toujours le même nombre d’éléments. On ne fera pas la preuve de ce résultat. Définition La dimension de V est le nombre d’élément d’une quelconque de ses bases. 10/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Exemple − − Rn est de dimension n. Une base est donnée par → e1 , . . . , → en , où → − ei = (0, . . . , 0, |{z} 1 , 0, . . . , 0) i e position 11/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Résultat Pour des espaces vectoriels de dimension finie, V et W , si V ⊂ W et dim V = dim W , alors V = W . Démonstration. Soit B une base de V , et notons n la dimension commune de V et W . − − w n’est pas Supposons par l’absurde V ( W , et soit → w ∈ W \ V . Alors → combinaison linéaire des éléments de B (sinon il serait dans V ), donc → − B ∪ w est encore une partie libre de W , avec n + 1 éléments. Ceci contredit le fait que W est de dimension n. 12/13 Algèbre linéaire Vecteurs linéairement indépendants, parties libres, liées et généra Bases, composantes et dimension Corollaire Dans un espace V de dimension n, toute partie libre de n éléments est une base, et toute partie génératrice de n éléments est une base. Démonstration. Soit P une partie de n éléments. Si P est une partie libre, elle est une base de l’espace vectoriel qu’elle engendre, donc hPi ⊂ V sont deux espaces de dimension n. Si P est génératrice, elle contient une base par un résultat précédent, or l’espace est de dimension n donc la base doit contenir n éléments et être égale à P. 13/13