Édito Actus Un pas de plus pour la Chine dans nos vignobles Une récolte historiquement basse La Chine ne consomme plus seulement nos vins de Bordeaux (10 % de la consommation mondiale et 1ère destination à l’export pour les vins de bordeaux), elle s’intéresse de plus en plus à nos vignobles. Preuve en est les dernières acquisitions de propriétés dans le Bordelais : Château Bellefont-Belcier (13 hectares), un grand cru classé de St-Emilion par un certain Monsieur Wang, industriel du fer âgé de 45 ans, déjà connu dans le monde du vin comme importateur et Château Bernadotte dans le Haut Médoc (40 hectares) par le groupe King Power basé à Hong-Kong (propriétaire des bijoux Agatha et d’un réseau de distribution de produits de luxe). Ces acquisitions marquent un nouveau pas car jusqu’alors les chinois s’étaient intéressés à de plus petites propriétés (une trentaine depuis 4 ans). Elles confirment l’intérêt des chinois pour nos vins et nos vignobles. En août dernier, le célèbre Gevrey-Chambertin avait également été racheté par un chinois pour la somme de 8 millions d’euros. À la une Le nouveau paysage de l’entretien des sols Avec des sols plus travaillés, plus de passages dans les vignes, un développement de l’enherbement et le recours au désherbage mixte, l’entretien des sols a fortement évolué ces dernières années. Selon la récente enquête du Ministère de l’Agriculture sur les pratiques viticoles phytosanitaires, en 2010, 19 % des surfaces ne reçoivent plus aucun herbicide contre 10 % en 2006. Ce résultat obtenu avec des passages mécaniques plus fréquents dans les vignes cache de fortes disparités régionales (36 % des surfaces viticoles en Provence et seulement 7 % en Beaujolais). Le désherbage exclusivement chimique est désormais l’option la moins fréquemment retenue (14 % des surfaces) mais constitue malgré tout la pratique dominante en Beaujolais (54 %) et en Champagne (51 %). Place au désherbage mixte … Parallèlement, le désherbage mixte (qui associe désherbage mécanique et désherbage chimique) se développe et représente par exemple 78 % des pratiques en Aquitaine. Le rapport souligne que cette solution requiert plus de passages (3 mécaniques + 1 passage pour l’herbicide) alors que la solution chimique est la plus économique en terme de passages (2 en moyenne). ... et à l’enherbement Autre tendance, l’enherbement s’est imposé en 2010 avec la moitié des surfaces enherbées. L’Alsace obtient la 1ère place avec la quasi-totalité de son vignoble enherbé et à l’autre extrémité du territoire, le Sud-Ouest dépasse les 85 % en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Pour les parcelles enherbées, plus de 80 % des traitements s’effectuent sous le rang alors que lorsque le sol est nu, la moitié des surfaces est traitée chimiquement en totalité et l’autre uniquement sur le rang. Ce rapport souligne enfin que ces évolutions ont un coût (lié aux nombres de passages notamment) et que le désherbage non chimique est plutôt réservé aux vignobles dont le vin est mieux valorisé. La récolte 2012 s’établit à 40,7 millions d’hectolitres. Ce serait la récolte la plus basse depuis au moins 40 ans. Toutes les régions sont touchées avec des pertes particulièrement importantes dans le Beaujolais (-50 % par rapport à la moyenne sur la période 2007/2011) et - 37 % par rapport à la même période en Champagne. L’INO’PROTECTION présentée à Vinitech Durant les 3 jours du salon Vinitech à Bordeaux, du 27 au 29 novembre 2012, DE SANGOSSE a présenté son nouvel engagement, l’INO’PROTECTION qui permet de combiner les intérêts des solutions conventionnelles et de Bio-contrôle pour répondre aux enjeux actuels : produire mieux et en quantité suffisante. Deux nouvelles innovations fongicides de Bio-contrôle viendront dès 2013 renforcer la gamme des solutions de protection de la vigne : - ARMICARB®, substance naturelle à base de bicarbonate de potassium, efficace contre l’oïdium (avec un effet complémentaire sur botrytris) recommandée en viticulture biologique, - BOTECTOR®, produit d’origine naturelle, autorisé contre le botrytis aussi bien en viticulture biologique que conventionnelle. Ces produits seront à nouveau à l’honneur sur le stand DE SANGOSSE au Sival du 15 au 17 janvier 2013 à Angers au Grand Palais - stand F-G 72. Pour en savoir plus : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur289.pdf Une question à François BENNE, Chef Produits Herbicides DE SANGOSSE « Quels sont vos projets en matière d’entretien des sols ? » « Nous espérons très prochainement proposer une nouvelle solution herbicide aux viticulteurs, qui associera le diflufénicanil, matière active très largement reconnue en grandes cultures, au glyphosate. Ce nouvel herbicide anti-dicotylédones est une réelle innovation car le diflufénicanil est une matière active qui n’a jamais été développée en vigne en France ce qui contribuera à une bonne gestion de l’efficacité des herbicides. Une autorisation sous le rang a été demandée pour cette future innovation qui a une persistance d’action de 10 à 12 semaines. Recommandé principalement en sortie d’hiver, cet herbicide permettra la construction de nouveaux programmes adaptés aux flores de la parcelle ». 2à4 Selon Vinea Transaction, réseau spécialisé dans la transaction foncière viticole, les exploitations viticoles s’achètent entre 2 et 4 millions d’euros en moyenne. Les étrangers représentent 40 % des investissements avec des origines diverses et une entrée remarquée des Chinois (15 transactions en 2011 dans le Bordelais et plus de 30 en 2012). Les clés de la réussite Savoir-faire Reconnaître les adventices. Le géranium à feuilles découpées (Geranium dissectum). Le géranium à feuilles découpées est une dicotylédone annuelle à bisanuelle. La plantule présente des feuilles arrondies en forme de « palmes ». La plante adulte haute de 10 à 40 cm est velue avec une racine principale développée et des feuilles découpées en segments étroits, eux-mêmes subdivisés. Les feuilles inférieures sont dispersées en rosette. Cette adventice concerne tous les vignobles et particulièrement le vignoble Champenois et celui de Cognac. L’épilobe à quatre angles (Epilobium tetragonum). L’épilobe à quatre angles est une dicotylédone vivace très présente dans la plupart des vignobles et tout particulièrement en Champagne, Sud-ouest, Bordelais, Bourgogne et Val de Loire. La plantule a des cotylédons en forme de citron et des feuilles entières elliptiques à ovales. La plante adulte d’une hauteur de 30 à 80 cm a une tige ramifiée, teintée de rouge. Les feuilles inférieures sont disposées en rosette et les feuilles supérieures sont lancéolées, opposées, denticulées, vert clair luisant. Les fleurs, très petites, sont roses. Règlementation Reprise des aides à l’investissement Le Conseil des vins de France Agrimer a voté le 14 novembre dernier le nouveau programme national d’aide à la viticulture. Ce PNA doté de 1,4 milliards d’euros pour les 5 ans à venir subventionnera la restructuration du vignoble (500 millions d’euros), l’investissement (450 millions d’euros), la promotion dans les pays tiers (250 millions d’euros) et la distillation des prestations viniques (200 millions d’euros). Principale évolution pour ce PNA par rapport au précédent, l’aide à l’investissement bénéficiera également aux bâtiments et aux équipements pour le conditionnement et le stockage des vins. Innovation La taille mécanique, une solution crédible ? La taille en viticulture, poste très chronophage, est sans doute le dernier enjeu de la mécanisation. La technique dite de la « taille rase » de précision enregistre des progrès notables et de nombreux constructeurs proposent aujourd’hui de nouvelles machines avec des résultats intéressants. Deux systèmes de coupe existent (soit des scies circulaires horizontales et verticales, soit des barres de coupe à section, horizontales et verticales) ainsi que des systèmes d’ouverture aux piquets mécanique ou hydraulique. Il semblerait que les cépages à port érigé soient les mieux adaptés à cette technique de taille, l’objectif étant de simplifier un palissage rigide et parfaitement aligné. www.desangosse.fr