Soirées Mise en scène - Agnes Adam comedienne et metteur en

Soirées
Mise en scène
1
er
temps
Six auteurs, Sept mises en scène
Soirées Dramaturgie française
24 novembre /
1er décembre 2007
à l’ENSATT
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Réservation par mail uniquement à :
production@ensatt.fr
Voyage au pays d’Anatoli Vassiliev
par Bruno Tackels
C’est l’histoire d’une école qui voulait tenter l’aventure. Frayer un terrain que personne
n’avait osé auparavant.
Dire cette chose simple : la mise en scène doit pouvoir s’enseigner. 1500 personnes
décident du jour au lendemain qu’elles « sont » metteurs en scène, elles disent qu’elles
peuvent conduire une compagnie, une histoire théâtrale. Mais comment s’organisent les
procédures d’une telle mise en réseau ? Très vite on se rend compte que l’enseignement de la
mise en scène lève un tabou que personne n’a voulu lever : mettre en scène n’est pas une
activité simplement auto-proclamée. Elle doit pouvoir obéir à des règles, et se transmettre à
ceux qui viennent. L’enjeu est de taille, et le chantier en friche. Tout est à inventer. Tel est le
défi relevé par l’Ensatt, en confiant la responsabilité pédagogique de cette section de mise en
scène à Anatoli Vassiliev.
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Pendant trois ans, Anatoli Vassiliev a accompagné une quinzaine d’élèves pour les former
à la « mise en scène ». Ils ne sont d’ailleurs pas si jeunes, du moins parfaitement mélangés, de
toutes provenances, de plusieurs générations, avec de véritables parcours antérieurs. Et
pendant trois ans, Vassiliev les a emmenés en haute mer, en leur proposant une méthode de
travail exigeante et sans concession. Mais en même temps très simple. Trois ans pour tenir ce
pari : vous allez partir en chemin avec moi, trois ans nous allons poser quelques questions
ensemble. Sans relâche, jour et nuit. Nous allons tirer un fil. Et (p)oser une méthode.
Repartir de l’acteur. Dire que le metteur en scène ne peut découvrir son métier qu’en
s’immergeant dans la réalité du plateau. Pendant deux ans, les metteurs en scène formés par
Vassiliev vont jouer, chercher, se chercher, construire leur propre réalité vivante.
Deux ans, c’est long et c’est le minimum pour engager une telle quête. Car les travaux qui
s’engagent sont tout sauf des recettes, mais plutôt une plongée, une immersion, une traversée,
qui sollicite chaque être pour le révéler à lui-même.
La méthode de « l’étude » est une façon d’accoucher les élèves, un biais pour qu’ils
affirment leur rapport à la vie. Et qu’ils le signent, singulièrement. Pendant plus de trois ans,
Vassiliev les a plongés dans des textes qu’ils devaient signer de leur propre corps, avec leur
voix, leur intelligence, leur regard.
Platon, Tchekhov, Molière, autant de figures décisives qui ont accompagné les élèves
pendant ces trois ans. Des figures qu’ils ont « étudiées », en s’éloignant du texte « dur » (le
texte écrit), pour le restituer à travers leur propre regard, leur propre lecture, mais une lecture
qui passe par les jambes et le jeu. Des figures qui parlent d’ailleurs toujours de l’art du théâtre,
de près ou de loin. Plutôt de près, en fait. Toujours des études.
Après deux ans d’ « études », Vassiliev lance les élèves à la rencontre de leur propre
travail. Chacun commence à arpenter les dramaturgies contemporaines, pour en faire surgir
une écriture scénique personnelle, avec des acteurs provenant du département interprétation
de l’école, ou en dehors de l’école.
/
Peu à peu, l’univers de chacun se construit, la méthode de Vassiliev n’est plus une règle,
mais le levier qui permet de révéler chacun d’entre eux. Et il est frappant de voir comme
chacun engage une voie singulière, intime, personnelle et revendiquée au plus loin de tout
formatage idéologique ou esthétique.
Il faut le dire haut et fort : ces trois années vécues sous haute tension artistique libèrent des
êtres d’une grande force, elles ne les ont en rien uniformisés, elles les ont même
incroyablement libérés. Et il faut le dire et le redire encore, d’autant plus haut et fort que la
rumeur fait sa basse besogne : aucun mimétisme, aucun tic d’école comme on en repère si
souvent dans les formations. Simplement des parcours et des personnalités fortes, fortement
impressionnées par l’expérience de ces trois années, sans aucun doute, mais forts d’une très
grande liberté. Celle de la vie, celle de la pensée. Libres. Et paradoxalement très forts pour
affronter la haute mer du réel. Librement.
A suivre…
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Le mot du directeur
Tout a commencé par un simple constat : l’absence, en France, de formation à la mise en scène.
Dans une école comme l’ENSATT, formant aux métiers de la scène, il semblait inévitable et essentiel
à Patrick Bourgeois alors directeur, d’élaborer une approche pédagogique de cette discipline. D’un
premier rapprochement entre l’ENSATT et le Conservatoire d’état d’Art dramatique Lounatcharski de
Moscou (Gitis), était une volonté commune d’ouvrir cette voie, l’école russe étant une des rares
écoles abordant de façon naturelle l’accès à la mise en scène, par un long apprentissage de cinq
années. A cette époque, j’étais responsable des études et à ce titre j’eus l’occasion de participer à la
mise en forme de ce partenariat, symbolisée par les échanges entre Patrick Bourgeois et Serguei
Isaev.
Lassassinat de Serguei Isaev vint avorter ce bel élan. Cependant, Natacha Isaeva,
son épouse, qui avait, du côté russe accompagné les échanges, sattacha à renouer
les liens brisés par ce drame. Cest ainsi quelle mit en contact lENSATT et Anatoli
Vassiliev, lui même formé à la Faculté de mise en scène du GITIS, Lauréat du Prix
du Fonds Stanislavski pour la contribution au développement de la pédagogie
théâtrale. La suite est connue : il y a trois ans, lENSATT ouvrait son département
mise en scène, concrétisant le rêve de Serguei Isaev, porté par delà sa mort par ceux
qui avaient voulu quil reste par là même, bien vivant, parmi nous. Cest donc à lui
que tout naturellement je pense lors de ces « Soirées Mise en scène », lui qui avait
su voir dans ce projet, la richesse des échanges que génère le questionnement et
limportance du partage du savoir.
Gérard Schembri
Le cycle des Soirées Mise en scène
Ces soirées présentent le travail de la formation collective à la mise en scène, issue de
l’atelier d’Anatoli Vassiliev.
Après trois années de laboratoire, elles constituent la première expérience de présentation
publique.
Les Soirées Mise en scène se déclinent en trois temps :
Soirées dramaturgie française
Six auteurs français contemporains pour sept mises en scène singulières
Du samedi 24 novembre au samedi 1er décembre
Soirées Platon / Magritte
Onze rencontres entre dialogues philosophiques et peintures surréalistes
Du lundi 10 au samedi 15 décembre / 17h
Les projets présentés sont l’aboutissement d’une recherche théâtrale sur une action verbale
distincte d’une action physique : la peinture de Magritte leur a inspiré une histoire sans
paroles, tandis que le dialogue de Platon est exprimé verbalement.
Chaque mise en scène a été travaillée de l’intérieur, le metteur en scène étant également
comédien dans son propre travail.
L’Impromptu de Versailles de Molière
Improvisation de mise en scène sous la direction d’Anatoli Vassiliev
Jeudi 20 et vendredi 21 décembre / 19h
Impromptu veut dire improvisation, non préparé, improviste. Est-on jamais prêt ?
Les comédiens de Molière ne le seraient pas pour une pièce qu’ils doivent jouer devant le Roi ?
Il s’agit d’une réponse aux attaques qu’on a portées contre eux et contre Molière en particulier.
A moins que pour ces acteurs l’improvisation ne soit une méthode consciente, celle de la
spontanéité et du jeu personnel, loin de la déclamation tragique des acteurs de l’Hôtel de
Bourgogne.
Pièce dans la pièce, théâtre dans le théâtre, comédie des comédiens, manifeste esthétique sur les
sources du théâtre de Molière, L’Impromptu de Versailles ouvre bien des aspects et des conflits
du théâtre : le temps pressé, le spectateur avide et amoureux du théâtre, l’identité du
personnage, la source de l’invention, la cabale théâtrale, le code moral et esthétique du
créateur.
Théâtre de comédie et dialogue sur la comédie, écrite par un acteur qui est aussi un auteur, pour
des acteurs, auteurs de leur présence scénique, la pièce est une répétition en marche, la mise en
action d’une troupe unie autour de la présence personnelle de l’acteur et d’un idéal artistique.
Stéphane Poliakov
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Programme / 1er temps
Soirées Dramaturgie française
Six auteurs, Sept mises en scène
24 novembre / 1
er
décembre 2007
24 novembre
19h30 / version courte / 3h environ
Vers les Démons, A.Camus/F.Dostoïevski, Giampaolo G
OTTI
26 novembre
17h / version longue / 5h environ
Vers les Démons, A.Camus/F.Dostoïevski, Giampaolo G
OTTI
27 novembre
18h / 1h30 / Combat de nègre et de chiens – extraits dialogues Horn et Cal,
B-M.Koltès, Hugues B
ADET
19h45 / 2h30 / Les Déserts de l’amour, M.Duras/S.Lupo, Stéphanie L
UPO
28 novembre
17h / 1h30 / Combat de nègre et de chiens – extraits dialogues Horn et Cal,
B-M.Koltès, Hugues B
ADET
19h / 2h30 / Les Déserts de l’amour, M.Duras/S.Lupo, Stéphanie
L
UPO
29 novembre
18h / 40-50 min / Les Bonnes extrait 1
ère
cérémonie, J.Genet, Cédric J
ONCHIERE
19h30 / 1h45 environ / Chimère, D-G.Gabily, Agnès A
DAM
21h45 / 2h environ / Le Déserteur (récit), J.Giono, Philippe C
OTTEN
30 novembre
18h / 40-50 min / Les Bonnes extrait 1
ère
cérémonie, J.Genet, Cédric J
ONCHIERE
19h30 / 1h / Les Bonnes, extrait Madame et ses bonnes, J.Genet, Pierre H
EITZ
21h / 1h45 environ / Chimère, D-G.Gabily, Agnès
A
DAM
1er décembre
19h / 1h / Les Bonnes, extrait Madame et ses bonnes, J.Genet, Pierre H
EITZ
21h / 2h environ / Le Déserteur (récit), J.Giono, Philippe C
OTTEN
Dès le 10 décembre, les Soirées Mise en scène se poursuivent !
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