Un atelier spectacle
Les ateliers spectacles de l’ENSATT sont l’occasion d’une rencontre entre une promotion
d’étudiants et un créateur renommé qui va à la fois faire œuvre de transmission et créer
un spectacle. Pour l’ensemble des futurs acteurs, concepteurs lumière, son ou costume,
scénographes et techniciens c’est, pendant six semaines d’élaboration et de répétitions et
deux semaines de représentations en public, une formidable opportunipour un travail
en commun. Ces ateliers spectacles, qui ont lieu la dernière année de cursus, deviennent
ainsi une ultime étape pédagogique avant le grand saut professionnel.
Meurtres de la princesse juive
Bon titre, publicité mensongère
Celui ou celle qui a pris parti pour le père périra par le père. Le père est un leurre.
Pourtant l’humanité entière se fait chier à cause du père. Les princesses font obstacle à
toute vie. Mes personnages essayent d’y échapper. Quelques-uns réussissent. D’autres
échouent. Des destinées se tissent en pure perte. Mais n’est-ce pas l’amour la perte la
plus grande à laquelle on puisse prétendre ?
La poésie de Meurtres de la princesse juive est un chant libertaire qui rend compte, sans
illusion, du destin pathétique d’un sujet ballotté au gré de ses sentiments, de ses désirs,
dans un contexte de mondialisation globale où les corps voyagent à leurs risques et périls
(voir les scènes d’aéroport, dignes d’un film policier !) et coexiste, dans une
cacophonie joyeuse, toutes sortes de langues, de codes, d’identités, d’idées, de
formules…
Llamas, au fond, est notre Flaubert (celui du Dictionnaire des idées reçues et de Bouvard
et Pécuchet), son théâtre est une sorte d’encyclopédie contemporaine des usages et des
dernières joies d’un monde qui, de toute évidence, tourne mal ; s’y déploie
splendidement l’éventail des expressions et des comportements humains.
Paradoxalement, un tel théâtre finit par trouver la formule jubilatoire d’un monde
heureux autant qu’il peut l’être, en fonction d’une bêtise et d’une cruauté aussi
prégnante que désolante. En détournant à son compte une célèbre formule de Robert
Filliou, on pourrait dire que le théâtre, selon Llamas, c’est ce qui rend la vie plus
intéressante que le théâtre.
Armando Llamas
Serge entame un voyage au Pakistan pour oublier que son amant l’a quitté. Dans sa
quête il croisera d’autres couples, autant d’occasions d’intrigues qui s’éclairent les unes
les autres. Reste la question du comment vivre entre deux pays, entre deux voyages,
entre deux sexualités ? Si le voyage est une solution pour fuir la banalité grise, celle-ci
ne menace-t-elle pas de vous rattraper ? La pièce retranscrit le métissage de nos
sociétés. Les religions s’y croisent. L’auteur raconte des histoires d’amour et joue de leur
diversité : deux femmes, deux hommes, une femme plus âgée et un immigré, deux
piliers de bar, un homme/une femme…, tout est possible. Le monde qu’il nous décrit est
ouvert, joyeux mais âpre aussi. On s’y rencontre, on s’y perd. Il y est d’ailleurs question
d’avions, d’aéroports, d’envols, de zones de transit, de frontières… Les personnages
échangent des pensées cruelles, pudiques, désespérées, légères, toutes d’intelligence et
d’humour mêlés. On cherchera en vain la présence d’une quelconque princesse juive
dans cette comédie des erreurs et des errances amoureuses les destins se croisent
avec allégresse.
Biographie de Michel Didym
Comédien et metteur en scène de théâtre et d’opéra, il est directeur artistique de la
Mousson d’été et de la Maison européenne des écritures de théâtre
contemporaines.
En 1989, lauréat du prix Villa Médicis-Hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New
York et à San Francisco sur des textes contemporains français. Désireux d’approfondir sa
relation avec le théâtre contemporain, il fonde en 1995 avec sa Compagnie Boomerang
La mousson d’été, événement annuel desti à la promotion des écritures
contemporaines, qui a lieu fin août à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. En
2001, il fonde La Meec (Maison européenne des écritures contemporaines) qui a
pour mission de favoriser l’échange de textes, la traduction d’auteurs français et
européens et leur création. Depuis 1990, il a mis en scène de nombreux textes,
principalement contemporains.
Ses dernières créations : Le Mardi à Monoprix d’Emmanuel Darley et Invasion ! de Jonas
Hassen Khemiri (Suède) en 2009, Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé en 2010,
Confessions sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, le spectateur se retrouve
seul face à un acteur l’espace d’une confidence, Chroniques d’une haine ordinaire d’après
Pierre Desproges en 2011.
En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette
occasion, il créé et joue aux côtés de Catherine Matisse Savoir-vivre d’après des
textes de Pierre Desproges. En octobre, il présente Comparution immédiate d’après les
chroniques judiciaires de Dominique Simonnot. En avril 2014, à l’occasion du Festival
RING (Rencontres Internationales des Nouvelles Générations), il passe une commande
d’écriture à dix auteurs français et allemands et propose le spectacle Examenil place
le spectateur en position de juré. Ce travail s’inscrit dans la suite de Divans et
Confessions. En janvier 2013, il réunit Romane Bohringer et Richard Bohringer dans une
mise en scène du texte d’Angela Dematté J’avais un beau ballon rouge. La même année,
le « Palmarès du Théâtre » a décerné le prix « Coup de cœur du Théâtre public » à
Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur interprétation dans ce spectacle. En
avril dernier, il crée Examen, plaçant cette fois le spectateur dans la peau d’un
examinateur. En janvier 2015, il crée Le Malade imaginaire de Molière au Théâtre
national Nancy Lorraine La Manufacture.
Il créera Sales gosses de Mihaela Michailov en décembre 2015 à Nancy et Meurtres de la
princesse juive d’Armando Llamas à l’ENSATT en juin 2016.
Michel Didym est directeur du Théâtre national Nancy Lorraine La Manufacture
depuis le 1er janvier 2010. Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival
RING (Rencontres Internationales des Nouvelles Générations), Neue Stücke (Semaine
de la dramaturgie allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant en Région
Lorraine, au Luxembourg et en Allemagne).
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