4 COURS M1 ’GROUPES ET REPR´
ESENTATIONS’ - X 2011/12 (ANNA CADORET)
(3) (Produit) ´etant donn´ee deux k-alg`ebres de Lie Let L0, on peut munir leur produit L×L0du crochet
de Lie
[(x, y),(x0, y0)] = ([x, x0],[y, y0]),
qui fait des projections canoniques pL:L×L0→ L et pL0:L × L0→ L0des morphismes de k-alg`ebres
de Lie et on v´erifie imm´ediatement que (L × L0, pL, pL0) est le produit de Let L0dans la cat´egorie des
k-alg`ebres de Lie.
(4) Etant donn´e une k-alg`ebre de Lie L, on dit qu’un sous k-espace vectoriel H ⊂ L est
- une sous-k-alg`ebre de Lie si [x, y]∈ H,x, y ∈ H;
- un id´eal si [x, y]∈ H,x∈ H,y∈ L.
Par exemple le noyau (resp. l’image) d’un morphisme φ:L → L0de k-alg`ebres de Lie est un id´eal de
L(resp. une sous-k-alg`ebre de Lie de L0). R´eciproquement, ´etant donn´e un id´eal H ⊂ L, l’application
[x, y] = [x, y], x, y ∈ L
est bien d´efinie et muni le k-espace vectoriel quotient L/Hd’une structure de k-alg`ebre de Lie qui fait
de la projection canonique L→L/Hun morphisme de k-alg`ebres de Lie.
(5) (D´erivations) Etant donn´e une k-alg`ebre de Lie L, on appelle k-d´erivation de Ltout endomorphisme
de k-espaces vectoriels d:L→Ltel que
d([x, y]) = [x, d(y)] + [d(x), y]
et on note D(L) l’ensemble des k-d´erivations de L. On v´erifie facilement que D(L)⊂gl(L) est une
sous-k-alg`ebre de Lie. L’identit´e de Jacobi peut se reformuler en disant que
adL:L→D(L)
x→ad(x)=[x, −]
est un morphisme de k-alg`ebres de Lie.
(6) (Changement de corps de base) Soit k⊂Kune extension finie de corps. Alors on a un foncteur d’oubli
ou de restriction naturel
−|k:Lie/K →Lie/k
et, dans l’autre sens un foncteur d’induction
− ⊗kK:Lie/k →Lie/K
En outre, pour toute k-alg`ebre de Lie Let K-alg`ebre de Lie Mon a, par propri´et´e universelle du
produit tensoriel, un isomorphisme fonctoriel
HomLie/k (L,M|k) ˜→HomLie/K (L ⊗kK, M).
Etant donn´e un sous-corps k⊂Ket une k-alg`ebre de Lie Lon appelle repr´esentation lin´eaire de dimension
finie de Lsur Ktout morphisme de k-alg`ebres de Lie τ:L → gl(V), o`u Vest un K-espace vectoriel de
dimension finie. Comme pour les groupes, on peut d´efinir les notion de morphisme de repr´esentations, de sous-
repr´esentations, de repr´esentations irr´eductibles, les op´eration ´el´ementaires sur les repr´esentations etc..
L’une des raisons justifiant le rˆole central des alg`ebres de Lie est l’existence de ’th´eories de Lie’ dont la philoso-
phie consiste `a construire des foncteurs ’espace tangent’ de certaines cat´egories de groupes (lin´eaires, de Lie,
analytiques, alg´ebriques etc) vers la cat´egorie des alg`ebres de Lie (sur un corps kd´ependant de la cat´egorie de
groupes consid´er´ee) qui ont de bonnes propri´et´es (exactitude, pl´enitude etc.). Dans la pratique, cela permet
souvent de ramener des probl`emes concernant les groupes (lin´eaires, de Lie, analytiques, alg´ebriques etc) `a
des probl`emes sur les alg`ebres de Lie qui, par nature, sont des objets lin´eaires donc nettement plus simples `a
appr´ehender. Dans ce qui suit, nous allons illustrer cette id´ee dans le cadre des groupes lin´eaires.
Pour s’initier `a la riche th´eorie des alg`ebres de Lie, on pourra consulter [FH91], [H72], [K02] ou [S66] voire la
’bible’ [B].
3.1.2. Alg`ebre de Lie d’un groupe lin´eaire. Etant donn´e un groupe lin´eaire G⊂GLn(R), on notera g⊂gln(R)
le sous-ensemble des matrices a0(0) ∈gln(R) o`u a:I→GLn(R) est une application C1d´efinie sur un voisinage
ouvert Ide 0 dans Rtelle que a(I)⊂Get a(0) = In.
Lemme 3.3. Pour tout groupe lin´eaire G⊂GLn(R), l’ensemble gest une sous-R-alg`ebre de Lie de gln(R).