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Plan Local d’Urbanisme – Rapport de Présentation – Partie II – DOSSIER D’ARRET
VI. Espaces naturels et forestiers
6.1. Biodiversité naturelle et dynamique écologique
Le présent document établit le diagnostic écologique de la commune
de Bernin. Cet état des lieux s’organise autour des thèmes suivants :
Les zones réglementaires et d’inventaires relevant d’un intérêt
naturaliste : s’appliquant pour tout ou partie au territoire communal, ces
zonages permettent d’identifier les secteurs de la commune connus pour
leur valeur écologique. Certains de ces zonages peuvent avoir une
portée réglementaire.
Les habitats naturels : la valeur écologique du territoire de la
commune est ici appréciée au regard des habitats naturels qui le
compose. La diversité des habitats naturels a une incidence directe sur la
biodiversité végétale et animale d’un territoire.
La biodiversité animale et végétale : cette thématique vise à
déterminer les espèces d’intérêt patrimonial qui fréquentent de manière
permanente ou occasionnelle le territoire de Bernin. Par espèce d’intérêt
patrimonial, on entend les espèces végétales et animales considérées
comme remarquables en raison de leur rareté. Ces espèces sont la
plupart du temps menacées et sont, pour certaines d’entre elles,
protégées par la réglementation.
La dynamique écologique : la dynamique écologique d’un territoire
permet d’identifier les espaces naturels de la commune indispensables
aux cycles de vie de la faune sauvage. Ces espaces fonctionnels
peuvent être fréquentés de manière permanente (habitats naturels) ou
bien temporaires (axes de déplacement/corridors biologiques) par la
faune sauvage.
L’analyse comparative de ces quatre thématiques permettra
d’identifier les atouts et faiblesses de Bernin sur le plan écologique. Ce
constat permettra de dégager les principaux enjeux écologiques en
présence et, de là, d’arrêter des orientations possibles d’aménagement
en vue de préserver la valeur écologique du territoire dans le cadre du
futur PLU.
6.1.1.
Zonages réglementaires et inventaires
Le territoire de Bernin est concerné par les zonages suivants :
2 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et
Floristique de type I
2 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et
Floristique de type II
1 zone de préemption au titre des Espaces Naturels
Sensibles du département de l’Isère,
1 parc naturel régional (Parc Naturel Régional de la
Chartreuse).
Le périmètre ainsi que l’emprise de chaque zonage cité ci-dessus est
illustré par la carte « Zonages réglementaires et inventaires » figurant en
fin de paragraphe.
Note importante : Le territoire de Bernin n’est concerné, directement
ou indirectement, par aucun périmètre de site Natura 2000.
Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et
Floristique (ZNIEFF)
Selon, la définition d’origine, une ZNIEFF est « un secteur du
territoire national pour lequel les experts scientifiques ont identifié des
éléments remarquables du patrimoine naturel ». L'ensemble de ces
secteurs constitue ainsi l'inventaire des espaces naturels exceptionnels
ou représentatifs.
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Il existe deux types de ZNIEFF :
- ZNIEFF de type I : secteur de superficie en général limitée,
caractérisé par sa valeur biologique remarquable, très
sensibles à un équipement ou un aménagement même
limités ;
- ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu
modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes
et il est important de respecter les grands équilibres
écologiques.
ZNIEFF de type I "Gorges du Manival"
Cette zone naturelle d'une superficie totale de 621,61 hectares
s'étend sur les communes de Bernin, Crolles, Saint-Ismier, Saint-
Nazaire-les-Eymes, Saint-Pancrasse et St-Pierre-de-Chartreuse.
La présence d’un torrent au débit très variable et une exposition
privilégiée vers le sud contribuent à l’originalité de ces gorges, qui
combinent humidité et sécheresse. La flore du Manival présente ainsi à
la fois des orchidées comme le sabot de Vénus, qui apprécient la
fraîcheur, et des plantes méridionales tel que le centranthe à feuilles
étroites. La faune reflète les mêmes tendances avec par exemple la
présence de lépidoptères comme le bleu nacré d’Espagne un papillon qui
atteint ici la limite septentrionale de son aire de répartition géographique.
ZNIEFF I
« Gorges du
Manival »
N° 38190002
18,62% du
territoire de
Bernin est
impacté
(Source :
DREAL, serveur
Carmen 2012)
ZNIEFF de type I "Boisements alluviaux de l’Isère, de Pontcharra
à Villard-Bonnot"
Cette zone naturelle d'une superficie totale de 1337,72 hectares
s'étend sur une douzaine de communes du Grésivaudan entre
Pontcharra et Villard-Bonnot, en passant par le Sud du territoire de
Bernin.
Ce site localisé dans la plaine du Grésivaudan au contact de l'Isère
se décompose en plusieurs secteurs mais constitue un ensemble naturel
unique. L'abondance de la végétation arbustive et lianoïde, la diversité
des essences et la grande superficie concernée, sont autant de facteurs
favorables à l'accueil des oiseaux dans cet important couloir migratoire
qu'est la vallée du Grésivaudan, mais également à la conservation des
espèces animales et végétales inféodés à ce type d'habitat. Il convient
également de souligner la présence d'espèces végétales protégées sur
les berges sablonneuses de l'Isère et dans certaines zones humides de
la forêt.
ZNIEFF I « Boisements
alluviaux de l’Isère, de
Pontcharra à Grenoble »
N° 38180009
4,10% du territoire de
Bernin est impacté
(Source : DREAL, serveur
Carmen 2012)
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ZNIEFF de type II "Versants méridionaux de la Chartreuse"
ZNIEFF N° 3819
Ce secteur d’une surface de 6905 hectares concerne toute la partie
méridionale du massif de la Chartreuse, s'étalant de Voreppe à Saint-
Hilaire, possède un patrimoine naturel d'une grande richesse. L’altitude y
varie entre 300 et 1000 mètres et s’étend sur 24 communes du
département de l’Isère. 21,96% du territoire de Bernin est impacté.
La Chartreuse, l’un des plus petits massifs subalpins, forme un
ensemble très bien individualisé entre les deux agglomérations de
Grenoble et Chambéry. Le relief est dans l’ensemble très tourmenté, et la
Chartreuse conserve une image intimement liée à son passé religieux et
à l’omniprésence des forêts d'épicéas, de sapins ou de feuillus.
La bordure sud-ouest du massif de la Chartreuse, constituée
d’escarpements calcaires, présente en particulier une succession de
vallons et des pentes exposées en adrets, particulièrement favorables à
l'établissement d'une flore thermophile, avec de nombreuses espèces
témoignant d’une influence méridionale (Aster amelle, Buplèvre des
rochers, Genévrier thurifère, Leuzée à cônes, Pistachier térébinthe, Stipe
penné…). On y observe également des sources d’eau dure.
La faune est représentée par des espèces montagnardes (Chamois,
Tétras-Lyre) , forestières (Pic cendré…) et par d’autre prospectant les
versants secs et rocheux (Circaète Jean-le-Blanc, Tichodrome
échelette…).
Le secteur abrite enfin un karst caractéristique des Préalpes du nord.
Ce type de karst est caractérisé par l’épaisseur considérable des
stratifications calcaires, l’ampleur des phénomènes de dissolution,
l’incidence des glaciations quaternaires (calottes glaciaires sommitales,
épaisses langues glaciaires). Le réseau spéléologique de la Dent de
Crolles est l’un des plus long explorés à ce jour en France.
Le peuplement faunistique du karst de la Chartreuse est relativement
bien connu. Certaines espèces (par exemple un coléoptère tréchiné) sont
des endémiques dont la répartition est circonscrite à ce seul massif. La
faune pariétale est également intéressante. Elle fréquente la zone
d'entrée des cavernes ; cette faune peut être permanente, estivante ou
hivernante : son habitat présente ainsi des caractères intermédiaires
entre le monde extérieur et le monde souterrain. On observe ainsi
localement un coléoptère du genre Oreonebria, endémique des massifs
subalpins de la Chartreuse, du Vercors et de leurs proches abords.
ZNIEFF de type II "Zone fonctionnelle de la rivière Isère entre
Cevins et Grenoble"
ZNIEFF N° 3818
Cette zone naturelle concerne un large territoire sur 26 communes en
Isère et 30 communes en Savoie pour une étendue totale de 4471
hectares. Elle intègre l’ensemble fonctionnel formé par le cours moyen
de l’Isère, ses annexes fluviales et les zones humides voisines. 4,16% du
territoire de Bernin est impacté.
Entre Albertville et Grenoble, l’Isère développe dans le sillon alpin
(Grésivaudan) une vallée alluviale avec conservation des reliques de
milieux humides, marais, forêt alluviale remarquables.
Le Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du
Bassin Rhône-Méditerranée-Corse (SDAGE) propose notamment en ce
qui concerne l’Isère des objectifs de réduction de l’impact des extractions
de granulats, passées et actuelles, et une meilleure maîtrise des impacts
des ouvrages hydroélectriques. Il préconise la préservation de la
ressource en eau superficielle et souterraine et en particulier des champs
d’inondation subsistant en amont de Grenoble. Il rappelle que la nappe
alluviale revêt une importance stratégique vis-à-vis de la ressource en
eau et qu’il convient de la préserver des pollutions.
Les nombreux marais subsistant à proximité de la rivière, ainsi que
certains milieux proprement fluviaux présentent une flore palustre ou
aquatique riche et diversifiée (Rossolis à longues feuilles, Epipactis du
Rhône, Nivéole d’été, Samole de Valerand, Petite Massette…).
Une avifaune intéressante fréquente aussi ces milieux en période de
reproduction (ardéidés, fauvettes paludicoles, pies-grièches…), mais
aussi en migration. La faune demeure extrêmement diversifiée tant en ce
qui concerne les mammifères (Castor d’Europe, nombreux chiroptères…)
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que les insectes (Grand Capricorne, papillon Cuivré des marais, très
grande richesse en libellules), les reptiles (Couleuvre d’Esculape…) ou
les poissons (Epinoche, Lamproie de Planer, Ombre commun…).
Enfin, le site est concerné par une importante nappe phréatique, dont
il faut rappeler qu’elle recèle elle-même une faune spécifique. Il s’agit
d’un peuplement à base d’invertébrés aquatiques aveugles et
dépigmentés. Ainsi, 45% des espèces d’Hydrobiidae (la plus importante
famille de mollusques continentaux de France avec une centaine de
taxons : Moitessieria, Bythinella…) sont des espèces aquatiques qui
peuplent les eaux souterraines et notamment les nappes.
Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au
sein de ce réseau fluvial, dont les tronçons abritant les habitats ou les
espèces les plus remarquables sont retranscrits par une très forte
proportion de zones de type I.
L’ensemble exerce tout à la fois des fonctions de régulation
hydraulique (champs naturels d’expansion des crues) et de protection de
la ressource en eau. Les aquifères souterrains sont sensibles aux
pollutions accidentelles ou coulant de l'industrialisation, de
l'urbanisation et de l'agriculture intensive.
Le zonage de type II traduit également la cohérence de cet ensemble
écologique, et illustre les fonctionnalités naturelles liées à la préservation
des populations animales ou végétales (dont celles précédemment
citées) en tant que zone d’alimentation ou de reproduction, mais aussi
que zone d’échanges avec les secteurs fluviaux amont et aval.
Il convient de souligner l’intérêt du maintien de connexions
naturelles transversales, ménageant des corridors écologiques entre ce
couloir alluvial et les massifs montagneux latéraux (Belledonne,
Chartreuse, Bauges…).
Périmètres des ZNIEFF et zone humide (périmètre revu par Setis - 2012)
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L’inventaire départemental des zones humides
Achevé en 2009, l’inventaire des zones humides de l’Isère a été
établi par le Conservatoire des Espaces Naturels de l’Isère (Association
AVENIR). N’ayant pas de portée réglementaire, cet inventaire doit être
considéré comme un document d’alerte à l’attention des aménageurs. Il a
pour objectif de maintenir les zones humides et de lutter contre leur
urbanisation et/ou leur remblaiement.
Sur Bernin, l’inventaire AVENIR recense une zone humide intitulée
« Les Cloyères ». Longeant la rive droite de l’Isère, le périmètre de la
zone humide s’étend sur les communes de Bernin Crolles, Saint-Ismier,
Saint-Nazaire-les-Eymes, le Versoud et Villard-Bonnot, sur un ensemble
d'anciennes gravières et de lambeaux de forêt alluviale au milieu de
champs agricoles et coupé par l'autoroute A41
D’une superficie totale de plus de 600 ha, cet espace humide abrite
deux habitats prioritaires au titre de la Directive Habitats, trois espèces
d’oiseaux protégées à l’échelle nationale, une espèce végétale protégée
à l’échelle nationale et trois espèces végétales protégées à l’échelle
régionale.
Cette zone humide se superpose en partie avec une autre zone
humide dite « Bois du Comte », d’une superficie d’environ 100 hectares
et touchant la plaine alluviale de l’Isère juste en dehors des digues,
limitée par l'urbanisation, les sablières et les cônes de déjection. 6,22%
du territoire de Bernin est impacté.
En 2012 la commune de Bernin a fait mandater dans le cadre de
l’étude PLU un inventaire complémentaire de la faune et de la flore et
une étude zones humides sur les secteurs de la commune classés NA au
POS. Cette dernière a permis de confirmer le classement en zone
humide d’une bonne partie de la plaine de l’Isère et d’affiner le tracé
établi en 2009 par AVENIR. Le périmètre résultant de l’étude est porté
sur la carte « Périmètres des ZNIEFF et zone humide».
Extrait de l’étude zones humides SETIS de 2012 : « L’inventaire
départemental des zones humides réalisé par Avenir constitue une base
de travail intéressante mais présente les limites suivantes :
- l’échelle départementale n’est pas assez précise vis-à-vis
d’un site particulier de faible surface.
- l’inventaire est antérieur à la circulaire de 2010 définissant les
critères de définition et délimitation des zones humides
actuellement en vigueur.
Par conséquent, il arrive à l’issue d’investigations pédologiques que
des zones figurant à cet inventaire s’avèrent finalement non humides, et
inversement que de nouvelles zones humides généralement de faible
surface non signalées dans cet inventaire soient détectées. »
Périmètre de la
Zone humide des
Cloyères,
inventaire
AVENIR
25,81% du
territoire de la
commune est
impacté
(Source : DREAL,
serveur Carmen
2012)
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