Les milieux humides,
pas juste de l’eau!
Témoins de l’évolution des paysages, les milieux humides ont vu passer à
travers le temps glaciers et dinosaures tout en contribuant à façonner cette
histoire. En plus d’offrir ses services de filtration des eaux, les milieux
humides regorgent dhabitats pour de nombreuses espèces y trouvant refuge.
Des milieux en situation précaire
Bien que les milieux humides soient légalement protégés, ils continuent de disparaître principalement à cause des
activités humaines. Les basses terres du Saint-Laurent auraient perdu plus de 45 % de leurs milieux humides
historiques et 65 % des milieux restants seraient plus ou moins gravement perturbés. Depuis 1994, une certaine
protection est attribuée aux milieux humides en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement. Tous travaux
prévus dans un milieu humide doivent faire l’objet d’une autorisation du ministère du veloppement durable,
de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC), et ce peu importe la superficie du
milieu visé et ses propriétés.
Toutefois, la meilleure alternative pour sauvegarder ces écosystèmes demeure leur protection. Pour ce faire, il est
primordial de reconnaître leur valeur écologique et sociale et de modifier nos façons de développer à proximité
de ces milieux sensibles.
Qu’est-ce qu’un milieu humide?
Un milieu humide est une zone qui retient l’eau de façon temporaire ou permanente pendant une période
suffisamment longue pour influencer la nature du sol et la composition de la végétation. Certains milieux humides
retiennent l’eau pendant toute l’année, alors que d’autres la retiennent pendant un ou deux mois tous les
printemps. Ils peuvent être d’origine naturelle ou artificielle, isolés ou riverains d’un cours d’eau ou d’un lac. On
les appelle communément des tourbières, des marécages, des étangs ou des marais. On les distingue, entre
autres, par la composition de leur sol et par les végétaux qu’on y retrouve.
Les tourbières sont des
milieux mal drainés où il y a
accumulation de plus de
30 cm de tourbe ou de
matière organique.
Les marécages sont des
milieux dominés par une
végétation ligneuse soumis
à des inondations
saisonnières.
Les étangs sont des cuvettes
d’eau libre et stagnante
pouvant s’assécher durant
l’année. La profondeur
n’excède pas deux mètres.
Les marais sont des habitats
aquatiques dominés par des
plantes herbacées. L’eau se
maintient souvent au niveau
du sol.
Des usines naturelles!
Les milieux humides, reconnus comme les milieux naturels les
plus productifs de la planète, procurent de nombreux
avantages pour l’environnement, la collectiviet l’économie.
Ces écosystèmes fonctionnement comme des éponges en
retenant l’eau, prévenant ainsi les inondations et les
sécheresses, et en filtrant l’eau, réduisant ainsi les coûts de
traitement de l’eau potable. Ils offrent aussi des habitats de
qualité pour un grand nombre d’animaux et de plantes. Les
milieux humides jouent également un rôle dans la lutte aux
changements climatiques en retenant deux fois plus de
carbone que les forêts tropicales du monde.
© Bureau décologie appliquée
Eau plus propre
à la sortie
La faune et la flore
Parmi les bénéfices environnementaux offerts par les milieux humides, nous pouvons penser à la valeur inestimable
de ces écosystèmes pour la faune et la flore. De la petite goutte d’eau contenant du zooplancton, en passant par les
arbres offrant des abris aux oiseaux, jusqu’aux rives fournissant nourriture aux orignaux, les découvertes sont
nombreuses et tout aussi fascinantes.
Les milieux humides regorgent d’habitats fauniques. Les
signes de présence de la faune peuvent nous en dire
long sur les espèces qui les fréquentent. Les chants
d’oiseaux, les vocalises des grenouilles, la présence
d’œufs de poisson, des branches broutées, sont autant
d’indicateurs de leur présence.
Les milieux humides abritent une diversité de végétaux se
succédant selon le niveau de l’eau et les caractéristiques
du site. Ces végétaux contribuent à ralentir le débit des
eaux, renforcer les rives et filtrer l’eau. Ils abritent
également une faune diversifiée, à qui ils peuvent servir
de nourriture ou d’abris.
L’ABC de la conservation des milieux humides
Pour assurer la conservation d’un milieu humide, il est recommandé de :
Limiter, si possible, les activités humaines en périphérie du milieu humide au printemps (avril à juin) soit
lors de la période de nidification des oiseaux;
Ne pas drainer le milieu humide, et si possible, bloquer les canaux de drainage actuels;
Maintenir une bande forestière (idéalement de 20 mètres) autour du milieu. Celle-ci diminue les effets
des activités adjacentes, elle stabilise les berges, réduit l’accumulation des sédiments dans le milieu (en
retenant le sol) et l’augmentation de la température de l’eau;
Éviter l’épandage de fertilisants et d’insecticides dans les environs;
Conserver les chicots (particulièrement ceux de plus de 25 cm de diamètre) en bordure du milieu,
particulièrement en bordure de l’eau libre. Ceux-ci peuvent être utilisés par les oiseaux aquatiques
(perchoir et nidification) et les divers autres oiseaux qui fréquentent le milieu;
Installer des nichoirs pour les oiseaux, en particulier les canards, et en assurer le suivi annuellement;
Conserver des arbres et arbustes fruitiers; leur présence augmente la biodiversité du site tout en étant
une source de nourriture importante pour un grand nombre d’oiseaux et de mammifères;
Éviter la cueillette excessive des plantes vulnérables et s’informer sur les normes prescrites pour la
récolte de ces plantes;
Signaler, au moyen d’un panneau indicateur, l’importance et la sensibilité du milieu humide.
Pour aller plus loin
Si vous le désirez, vous pouvez aller plus loin dans la conservation des milieux humides. Vous pouvez collaborer
à leur conservation en nous rapportant vos observations et en sensibilisant votre collectivité. De plus, il est
possible d’assurer la pérennité de son habitat par la création d’une réserve naturelle en terres privées.
Coordonnées
400 rue Heriot, Drummondville (QC) J2B 1B3
Tél. : 819 475-1048 # 213
Rédigé par
Andréanne Blais, biol.
Chargée de projet au CRECQ
Juin 2015
Canard branchu (Paul Ross) Asclépiade rouge (Audrey Lachance)
Œufs de salamandre (Pierre-André Bernier) Érable argenté (Audrey Lachance)
Orignal (Annick Picard) Shaigne sp. (Audrey Lachance)
Plusieurs espèces fréquentent les
milieux humides afin d’y retrouver
de la nourriture, comme en
témoigne cet orignal.
Ces milieux offrent des habitats de
reproduction essentiels pour bon
nombre d’espèces d’insectes, de
poissons et d’amphibiens.
Les milieux humides offrent à de
nombreuses espèces de sauvagine
des habitats essentiels pour
s’accoupler et nicher.
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