Restauration de la zone humide du bassin VNF 55 à Hinges

Association loi 1901 agréée par le Ministère de l’Ecologie et du
Développement Durable pour le Nord et le Pas de Calais
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Numéro
Juin 2012
Rédaction : Céline Wattez Ménard et Jean-Louis Wattez
Restauration de la zone humide du bassin VNF 55 à Hinges
La commune d’Hinges s’est engagée, depuis
plusieurs années, aux côtés de l’association
Lestrem Nature, dans une démarche de
préservation et de restauration des corridors
biologiques sur son territoire.
L’appel à projet Trame Verte et Bleue de la
Région Nord Pas de Calais
pour « la
restauration des milieux naturels : zones
humides » c’est l’opportunité pour la
commune de restaurer la zone humide du Bois
d’Hingette située sur son territoire avant
qu’elle ne soit entièrement boisée.
Le site
Le bassin VNF* N°55 occupe une superficie de 19 ha. Ancien bassin de dépôt des boues de curage du canal d’Aire à La Bassée, il
est situé quelques mètres au dessus des parcelles voisines et il
est entouré de digues.
C’est en 1968 que le site prend cette topographie surélevée.
Quelques années après, un grand étang se constitue grâce aux
eaux de ruissellement. Ce bassin représente alors une vaste zone
humide, composée d’un étang, de vasières et de roselières.
Véritable réservoir de biodiversité, ce site est classé en ZNIEFF*
de Type I et II en 1990.
Zones humides
entre
eux de transition
Depuis, faute de gestion, la zone humide a été envahie Les zones humides sont des mili
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par les ligneux (principalement des saules) qui occupent la terre et l'eau
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aujourd’hui environ les 4/5ième du bassin.
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Pourquoi restaurer cette zone humide?
Plusieurs arguments montrent l’intérêt de la restauration de cette zone humide :
- Cette zone humide en cours de boisement se situe à
environ 3 km des autres zones humides (bassins VNF
54 et 53 de Mont-Bernenchon). Elle joue un rôle important dans le renforcement de la densité des zones
humides le long du canal et vers une meilleure continuité des habitats.
Le Canal d’Aire à La Bassée sert de repère pour de
migrateurs.
Les
zones
nombreux
oiseaux
humides qui le jouxtent servent de zones de repos et
de
nourrissage
pour
ces
oiseaux
en
migration.
Il
représente
un
véritable
«
corridor
»,
un
Photo Jean-Philippe Robert
axe majeur du réseau de zones humides sur les territoires qu’il traverse.
- Cette volonté
de restaurer la zone humide du Bois d’Hingette est cohérente avec la
démarche de restauration déjà entreprise, depuis plusieurs années, sur les autres zones humides de MontBernenchon (bassins VNF 50, 51, 52, 53) distantes de quelques kilomètres.
- Enfin, un diagnostic écologique favorable :
Classée en ZNIEFF de type 1 depuis de nombreuses années, la zone humide du Bois d’Hingette semble avoir perdu
bon nombre d’espèces citées dans la fiche ZNIEFF.
Suite à la réception de l’appel à projet, un diagnostic écologique a été réalisé sur le site (de mars à
septembre 2009) afin de connaître sa valeur écologique et de déterminer les possibilités de restauration de milieux
humides.
Il ressort de ce diagnostic, que la partie boisée s’est appauvrie en espèces mais que l’ensemble du site possède encore une richesse écologique certaine tant floristique que faunistique.
Les zones ouvertes renferment la plus grande biodiversité : quatre espèces d’amphibiens ont été
inventoriées dont le triton crêté, espèce figurant en annexe de « la Directive Habitat ». Cette richesse pourrait
être améliorée grâce à une restauration des zones humides et la mise en place d’une gestion
appropriée.
Les objectifs du projet de restauration
Le but de ce projet n’est pas de déboiser entièrement le site mais de sauvegarder les habitats les plus humides soit en éclaircissant les zones adjacentes soit en les restaurant (recreusement des mares). Il s’agit également de relier les habitats humides du site entre eux en éclaircissant certaines zones.
Le Bassin VNF n°55 est ouvert au public depuis plusieurs années avec notamment un sentier de randonnée qui passe autour du site
mais l’embroussaillement de l’intérieur du bassin en limite son
accessibilité et sa fréquentation.
Il est donc prévu dans les aménagements de créer un sentier intérieur au
site pour permettre la découverte des habitats humides et forestiers.
Photo Annick De Jonckheere
Les opérations de restauration engagées
Restauration de mares intra forestières
Autrefois recouvert d’un grand étang et de plusieurs mares,
le Bassin n°55 a vu ces étendues d’eau s’assécher à cause du
développement non contrôlé des saules sans toutefois nuire
au caractère humide du bassin mais en empêchant une bonne réussite de la reproduction des amphibiens. Les opérations envisagées sont les suivantes:
•
Remise en état de deux mares temporaires , de 25m²
chacune.
•
Creusement de deux mares de 300m² chacune avec
élagage et débroussaillage d’une bande de 5 à 10 mètres de largeur autour de la mare dans le but de ralentir
le phénomène de comblement et d’envahissement .
Restauration des habitats humides
la restauration des habitats humides va consister à maintenir,
voire à favoriser le développement des roselières et
mégaphorbiaies sur le site et à maitriser la progression des
ligneux.
Roselières
verts de roseaux (les
Les roselières sont des lieux cou
s peuvent être inonphragmitaies par exemple). Elle
partie de l'année seuledées en permanence ou une
ment.
aux sont inféodées à ce
De nombreuses espèces d'oise
les trouve dans aucun
biotope, c'est à dire qu'on ne
stituent un patrimoine
autre milieu. Les roselières con
naturel irremplaçable.
Mégaphorbiaies
tes plantes herbacées
Ce sont des formations de hau
à 1m) composées d’espèvivaces (hauteur supérieure
salicaire, eupatoire chances diverses (reine des prés,
zone humide se renvrine, baldingère…).Ce type de
s riches, gorgés d’eau une
contre en général sur des sol
d à évoluer vers la forêt
partie de l’année. Ce milieu ten
humide.
Amélioration des connexions
•
Densification de l’alignement des chênes têtards.
Situé au sud Est du site, cet alignement d’arbres permet
de relier le bois au petit terrain qui possède également une petite zone boisée. Il est composé d’une dizaine de vieux chênes
taillés en têtard (et 2 peupliers), ayant souvent les pieds dans
l’eau car ils sont plantés le long d’un fossé aujourd’hui peu marqué. Ces arbres sont remarquables car il est assez rare de trouver dans notre région des chênes, d’une part taillés en têtard et
d’autre part, supportant d’avoir régulièrement les pieds dans
l’eau.
Leur tronc souvent éclaté fournit un habitat idéal pour la chouette chevêche ainsi que pour de nombreux insectes… Il est donc
important de préserver cet alignement qui sert d’habitat à de
nombreuses espèces.
Préservation des zones de boisement sénescent et de
refuge
Afin de créer une mosaïque d’habitats, des îlots de vieillissement
vont être maintenus dans le bois (parties sud, sud-est et centrale), pouvant aller jusqu’à l’îlot de sénescence où une partie des
arbres est alors laissée à l’évolution naturelle. (préconisation du
diagnostic écologique).
les aménagements d’accueil du public
•
•
Aménagement d’un sentier intérieur de découverte
Mise en place d’une signalétique
Les différents opérateurs
Maîtrise d’ouvrage
Commune d’Hinges
Maîtrise d’oeuvre
Lestrem Nature
Assistance à maîtrise d’ouvrage (montage dossier,
rédaction de la demande de subvention).
Suivi des travaux, suivi du milieu, évaluation,
inventaire…
Réalisation du plan de gestion.
CPIE Chaîne des Terrils
Diagnostic écologique,
SIVOM du Béthunois, Association RéAgir
Réalisation des travaux de restauration, d’aménagement
et d’entretien.
Ce projet est financé par l’Europe dans le cadre des fonds FEDER, le Conseil
Régional Nord Pas de Calais, l’Agence de l’Eau Artois Picardie et la Commune d’Hinges.
Imprimé sur papier recyclé
1 tonne de papier recyclé
économise 17 arbres, 1m3
d'espace en décharge, 30
kg de polluants atmosphériques, consomme 6 fois
moins d'énergie et 9 fois
moins d'eau pure.