Appréciation de l`aptitude à la pratique sportive sous l`angle

Contexte
Lactivité physique etplus particulièrementles
activités sportives sontdepuislongtempsconsi-
réescomme faisantpartie d’un mode de vie
sain. La sédentarité estl’inverse,un facteur de
risquecardiovasculairereconnu[1].On estime
que lasédentarité, avecson incidence de 20 à25%
danslapopulation générale,joueunrôle favori-
santdans5à10% descasd’infarctus dumyocarde
(«population attributable risk») et suitainsi de
prèsle tabagisme,l’hyperlipidémie etl’hyperten-
sion artérielle. La sédentarité occupe une place
quantitativementaussi importante que le diabète
etlesantécédents familiaux danslesmanifesta-
tionsd’artérioscrose précoce[13].
La relation entre le manque de mouvementet
l’atrogenèsesemble reposer sur un mécanis-
me directementassocaumaintien de lafonc-
tion de l’endothéliumvasculaire. En effet,les
contraintesde cisaillement s’exerçant sur l’endo-
théliumvasculaireàl’effort contribuent signifi-
cativementàune fonction optimale de ce dernier
[12].Si l’on sesouvientde l’extraordinairesur-
face quereprésente l’endothéliumvasculaire en
tantqu’organe (environ 1500 m 2=2 terrainsde
football),on réalise immédiatementcombien ce
facteur est important.La promotion de lasanté
inclut larecommandation d’une activité physi-
que quotidienne d’intensité modérée (élévation
de lafréquencecardiaque et respiratoire,impres-
sion d’échauffementetlégèresudation) durant
aumoins 30 minutes.Etpourtant,nous sommes
sanscesseconfrontésaux comptes-rendus de la
presserapportantdesmorts subites,inattendues
et tragiques,en rapport avecune activitéspor-
tive. Il existe effectivement un «paradoxe du ris-
qu:si lamortalité de l’homme actif est globa-
lementplus basse,il yatout de même unrisque
cabinet Forum Med Suisse 2007;7:889–894 889
Appréciation de l’aptitude à la pratique
sportive sous l’angle cardiaque
Andreas Hoffmanna , Ruedi Islerb
aAmbulantes Kardiales Rehabilitationsprogramm KARAMBA, Basel, bAllgemeinpraxis, Reigoldswil
Quintessence
%L’évaluation médicale de l’aptitude àlapratiquesportivecomprend un élé-
mentessentiel,l’appréciation du risquecardiovasculaire,tantchezles sujets
sainsquechezlespatients souffrantd’une cardiopathie connue. Chezless ujets
en bonne santéâsde moinsde 35ans,il sagit surtout d’exclure desano-
maliescongénitales.On préconiseune méthode de screening comportant une
anamnèse personnelle détaillée,une anamnèse familiale et un examen clinique,
ainsi quunECG de reposchezles sportifsde compétition et/oud’élite. Desexa-
menscomplémentairesne sontindiquésqu’en casde constatations suspectes
oufranchementanormales.Chezlesindividusen bonne santéâsde plus de
35ans, c’est l’appréciation du risque d’atteintecoronarienne qui est aupremier
plan,unECG d’effort étant recommandé chezles sujets de plus de 65ansouen
présence de facteurs de risque.
%Lespatients porteurs d’une cardiopathie connuene devraientpratiquer
du sport quaprèsavoirétésoigneusementinvestigués, avoir subiune épreuve
d’effort etavoir reçu toutesles recommandationsappropriées.Deslimitations
générales sontaussi inappropriéesque larecherche de performancesexagé-
rées.
%La meilleure prévention descomplicationsassociéesaux myocarditesest une
interdiction de compétition durantlesinfections viralesaiguës.Cette mesure
est valable pour touteslesdisciplines sportives.
%Onaccorderaparailleurs une attention particulièreaux pathologies sci-
fiques touchantd’autres systèmesorganiques .Ellespeuventimpliquerdes res-
trictionspour lapratique de certainesactivitésphysiquesoucessiterdes
adaptationsde traitement.
Summary
Cardiac screening for sport fitness
%Medicalscreening for sport fitness includes, asan importantelement,
assessmentof cardiovascular risk in both healthyindividualsand patients
withahistory of heart disease. In healthyindividualsaged under 35,the pur-
pose of screening is torule out cogenitalabnormalities.The recommended
screening method comprisesadetailed personal history, a familymedical his-
tory and physical examination and aresting ECG prior to high performanceand
competitivesports.Furtherinvestigationsare indicated onlyin the presence of
abnormal findings.In healthyover 35-year-oldschief importanceattaches to
assessmentof the risk of coronary disease,exerciseECG being recommended
in the over-65sand whererisk factors are present.
%Patients withahistory of heart diseaseshould practisesport onlyif itis
recommended,with precise knowledge of the findingsand afteran exercisetest;
generalrestrictionsare just asmisplaced asoverexertion to improve perfor-
mance.
Vous trouverez les questions à choix multiple concernant cet article à la page 885 ou sur internet sous www.smf-cme.ch.
Abréviations
SA =Sténose aortique
CMHO =Cardiomyopathie hypertrophique obstructive
TC =Troubles de la conduction
MC =Maladie coronarienne
FR =Facteurs de risque
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accru à court terme de mort subite pendant
l’effort physique proprementdit.Cerisque est
particulièrementimportantchezles sujets non
entraînésayant un profil àhaut risquecardio-
vasculaire[12].Onattend donc aujourd’hui (à
justetitre dans une certaine mesure) que notre
médecine moderne,forte de sesmoyens tech-
niques,veloppe des stratégiesadaptéespour
dépisterprécocementce genrederisque.
De nombreusesétudes statistiquesont révélé les
principalescausesdescomplicationsmortelles
non accidentellesde lapratiquesportive[9].En
simplifiant,on peut résumerainsi: chezlesindivi-
dus jeunes(<35ans),lesanomaliescongénitales
connues,tellesquune cardiomyopathie hyper-
trophique obstructive,une sténoseaortique,des
malformationscoronariennesetdes troublesde
la conduction,sontlesprincipalescausesde mort
subite. Chezlespersonnesde plus de 35ans,on
trouvesurtout desocclusionscoronariennesdans
le cadre d’une coronaropathie atromateuse
occulte etde complicationsd’une coronaropathie
préexistanteconnue. On évoque parmi lesca-
nismespathogéniques une ischémie dumyocarde,
maisaussi lastimulation adrénergique etl’aug-
mentation de latension artérielle survenant
durantl’effort.Lesmyocardites se développant
dansle cadre d’infections viralesbanalespeu-
venten outre passerinaperçuesàn’importe quel
âge etconstituer un facteur de risquetransitoire
d’arythmiespotentiellementfatales.Lesperfor-
mances sportivesde haute intensité etlescom-
titionslors d’un étatbrile ne sontdoncpas
sansdanger!
Ilsagitparconséquent,lors d’une appréciation
de l’aptitude àlapratiquesportive,de dépister
despathologiescausaleschezdes sujets appa-
remmenten bonne santé , à l’aide de méthodes
de screening aussisimplesque possible etàun
prixaussiraisonnable que possible. Chezlesin-
dividus atteints de maladiesconnues ,il n’est
en revanche plus question de screening,mais
bien plus d’unbilanscifique, axé en priorité
sur latermination de latoléranceàl’effort,
doncforcémentplus extensif. Pour l’évaluation
d’un patientavecune cardiopathie connue,il faut
connaître lesexigencesposéesparlesefforts
envisasetadapterles recommandationsen
conséquence (parex. le saut àlaperche oule saut
en parachute par rapport augolf ouaujeu
d’échecs)[3].
Aspects médicaux généraux
Pour l’interniste,il convientde tenircompte non
seulementdesaspects strictementcardiovascu-
laires,maisaussi d’autreséléments terminants
pour l’appréciation de l’aptitude àlapratiquespor-
tive. On peut penseraux troublestaboliques,
aux maladiesneurologiques, à l’asthme, aux aller-
giesetaux anémies.On n’oublierapasd’intégrer
l’étatnutritionnel,le type constitutionnel etles si-
gnes suggérantla consommation de substances
nocivesdansl’anamnèse etl’examen clinique.
Diabète
Tous lesdiabétiquesdevraientpratiquer une acti-
vité physiqueadaptée àleur âge etàleurs goûts
durantaumoins une demi-heure parjour.L’éven-
tail desactivitésappropriéesest trèslarge et va
de simplespromenadesàde véritablescompéti-
tions sportives.Dupointde vue ducontrôle de la
glycémie,l’idéalseraitque l’activité physiquesoit
programmée plus oumoinsaux mêmesheures
chaque jour.
Le principal problème chezlesdiabétiques spor-
tifs relève deshypoglycémies .Chezlesdiabéti-
quesnon insulinodépendants,une activitéspor-
tive intensive peut être gérée parla consomma-
tion de collations supplémentaires.
Lesdiabétiquesinsulinodépendants pratiquant
desactivités sportivesintensesetirrégulières
contrôlerontaumieux leur glycémie àl’aide d’un
système de type Base-Bolus.
Epilepsie
Lesdisciplines sportivesimpliquant un danger
particulierpour le pratiquantlui-même oupour
lesautres(parapente,varappe) sontàcon-
seillerouéventuellementàdiscuteravecle neu-
rologue quisuitle cas.En principe, cesontles
mêmescritèresquisappliquentqueceux aux-
quelson seréfère pour l’appréciation de l’apti-
tude àla conduite de véhiculesautomobiles(un
bon contrôle médicamenteux de lamaladie,deux
années sanscrise,unEEG normalisé).
Asthme
Lanamnèsecomporteraun interrogatoireàla
recherche de symptômesd’asthme,en particulier
d’unasthme àl’effort peuttre pasencore diag-
nostiqué. Encasde doute,on procèdera à une
évaluation de lafonction pulmonaire,éventuel-
lementcomplétée par une spirométrie àl’effort.
Unasthme ne justifie jamais une interdiction de
pratiquesportive. Ilsagitplutôtde traiterles
patients correctement(traitementprolongé par
inhalation avecdes sprays combinésassociant
desbêtamimétiquesetdescorticostéroïdesplus,
le casécant,desinhalationsde bêtamiméti-
quesà courte durée d’action immédiatement
avantl’effort). Danslescaslégers, cette dernière
forme de traitementpeut suffire. Lescompéti-
teurs aurontalors besoin d’uncertificatmédical
cabinet Forum Med Suisse 2007;7:889–894 890
%The best wayof combating the dangerof myocarditis-associated complica-
tionsisa ban on competitivesports during acuteviral infections,whichshould
bevalid forall sportspeople.
%Inaddition, attention should focus on specific conditionsin otherorgansys-
tems which impose limits on physical effort or requiretreatmentadaptations.
889-894 Isler 062-06_f.qxp:Layout 1 19.10.2007 14:51 UhrSeite 890
pour satisfaireaux exigencesde Swiss Olympic
(liste desproduits dopants etdesthodesin-
terdites!).
Allergies
Lespollinoses(parex.rhume desfoins)sontfré-
quentes.Les sports en plein airdevraientêtre
évitésdurantlariode de pollinisation. Lesan-
tihistaminiqueset/oulescorticostéroïdesinhas
peuventêtre indiqués.
La mesure de l’hémoglobine et/oude laferritine
faitobligatoirementpartie de l’examen du spor-
tif,dumoinsdu sportif d’endurance. Il existe
souventdesbesoinsaugmentésen ferjustifiant
une supplémentation journalière de longue durée.
Au-delàdescomplicationscardiovasculaireset
internistes,lesproblèmesorthopédiqueset trau-
matologiquesritent une attention toute parti-
culière lors de l’examen d’aptitude au sport dans
l’optique de laprévention. Une discussion détail-
lée de cetaspectdépasseraitcependantle cadre
de cerésu.
Nouvelles données
et recommandations
Population en bonne santé (fig. 1 x )
Diversesinstancesinternationalesont régulière-
mentproposé desdirectivesetdes recommanda-
tionsbasées sur lesdonnées scientifiquesdispo-
niblesetlesconsensus de scialistes(Maron BJ:
AHA statementforhealth professionals1996; Has-
kell W: ACSM and AHA recommendation 2007;
Löllgen H: Arbeitsgruppe derDGSP 2007). EnIta-
lie, ces recommandationsontmême été intégrées
récemmentdansdesdispositionslégales,un pas
supplémentaireàvrai direassezcontroversé[15].
Toutesces recommandationsonten commun la
recherche d’éléments dansl’anamnèsesuggérant
laprésence d’une prédisposition génétique d’af-
fection cardiaque, ainsi que de certains signes
d’appel cliniquesetélectrocardiographiquespar-
foisplutôt subtils.Ce n’est quesicesexamens
de baserévèlentdeséléments suspects qu’on pré-
conise lapoursuite dubilan pardesinvestiga-
tionscomplémentaires,notamment une épreuve
d’effort ou une échocardiographie. Lerendement
de cesexamenscomplémentairesest beaucoup
trop faible pour justifier unrecours à cesmé-
thodesslaphase de screening [7].Lesprinci-
paux critèresposantl’indication aux investi-
gationscomplémentaires sont résusdansle
tableau1petlafigure 1.
Ce qui est nouveau, c’est que l’utilisation àlarge
échelle d’une méthode de screening simple, com-
prenant unECG de repos,telle que laloi italienne
laprescritetqu’elle est pratiquée depuis une
bonne vingtaine d’années, a effectivementper-
misde diminuer significativementle nombre de
morts subitesliéesàlapratiquesportive (autre-
fois1/100000, actuellement 0,2/100000 paran).
La présence de signesanormaux àl’ECG impose
desinvestigationscomplémentairesdansenviron
12% descas,et seuls 2% des sujets examinés
cabinet Forum Med Suisse 2007;7:889–894 891
Figure 1
Pyramide des méthodes d’investigation à utiliser dans le screening pour l’appréciation de l’aptitude
à la pratique sportive chez les sujets en bonne santé.
+ Imagerie,
épreuve d’effort
Sport d’élite
Sport de compétition
Sport de masse
+ ECG de repos
(épreuve d’effort et imagerie
dans les cas douteux
Anamnèse, clinique
Tableau 1. Evaluation cardiovasculaire chez le sujet
en bonne santé: critères indiquant des examens
complémentaires.
Anamnèse
Antécédents familiaux de maladie coronarienne chez
les sujets de <65 ans, d’autres affections cardiaques
héréditaires ou de cas de mort subite.
Age >45 (m) ou 55 (f) + ≥2 facteurs de risque
Syncope ou vertiges, palpitations,
dyspnée à l’effort / oppression thoracique
Examen clinique
Constitution de type Marfan
Absence/faiblesse des pouls fémoraux
Clics systoliques
Eclatement du 2ebruit cardiaque
Bruits cardiaques systoliques de forte intensité ou tout
bruit dans la diastole
Pouls irrégulier
TA plusieurs fois >140/90
Critères ECG
Signes de surcharge de l’oreillette gauche ou droite
Déviation axiale ≥ +120° ou –30°
Haut voltage (R ou S ≥2 mV dans les dérivations
extrêmes; S en V1–2 ou R en V5–6 ≥3 mV)
Ondes Q anormales; complexes QS dans ≥2 dérivations
BBD ou BBG avec QRS ≥120 msec
R ou R’ en V1 ≥0,5 mV et R:S ≥1
Sous-décalage du ST ou T aplatis ou négatifs
dans ≥2 dérivations
QTc >0,44 (m) et >0,46 (f)
ESV ou arythmie ventriculaire de plus haut grade
TSV, flutter ou fibrillation auriculaire
Syndrome de pré-excitation (pR <0,12)
Bloc AV 1° ≥0,21(non réductible par hyperventilation),
2° ou 3°.
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serontfinalementclarésinaptesaux sports
de compétition, ce qui n’est dansle fond pas un
chiffresi extraordinaire. Lesmotifsde cesdis-
qualifications sontles suivants,parordre de fré-
quence décroissant:lesarythmiesetles troubles
de la conduction (39%),l’hypertension artérielle
(23%),les valvulopathies,ycomprisle prolapsus
mitral (21%),etlescardiomyopathies(7%) [4].
Lesanomaliesàl’ECG de repos,en particulierles
ondesTnégatives,semblentindiquerlaprésence
d’une cardiomyopathie avecune grande sensibi-
lité,même àunstade précoce.
Le dépistage descoronaropathiescongénitales
reste parcontre problématique. LeCT-scanà
multicoupes(CT à 64 lignes)se prêtetrèsbien
à ce diagnostic, etle recours plus fréquentà cette
thode,dans uncontexte plus général, aura
probablementpour effetdescouvertesfor-
tuitesen l’une oul’autrecirconstance.
Patients avec cardiopathie connue (fig. 2 x )
Grâceàlarevascularisation précoce largement
utilisée de nosjours,toujours plus de patients
coronariensconservent une fonction myocardi-
que intacte,etl’aptitude àl’effort seradoncsur-
tout terminée parlescomorbiditésetparl’état
qui prévalaitavantlacouverte de lapatholo-
gie. La capacitéàl’effort pourraêtreaméliorée
parlapratiquerégulière d’une activité physique,
sibien que desefforts même importants devien-
nentpossibles selon le degré d’entraînementdes
patients.Onrappelleratoutefoisauprofane que
l’entraînementne renforce pasle muscle cardia-
que (comme c’est le casde lamusculaturesque-
lettique),maisqu’il améliore lesconditionsde
travail dumyocarde, aussibien chezle sujet sain
quechezle malade. Les risquesencourus sonten
partie déterminésparlapathologie sous-jacente,
maisaussi dans une grande mesure parlesdan-
gers inhérents aux traitements médicamenteux,
comme parexemple l’augmentation du risque
hémorragiquesous antiagrégation plaquettaire,
plus particulièrementdansle cadre de traitements
combinés.Aubut de l’utilisation des stents,
nous étionsconfrontésà certainscasisolésde
thrombosesaiguësde l’implantdurantl’effort,
thrombosesmisesaujourd’huisur le compte de
l’anticoagulation insuffisanteàl’époque.
Nous avons souventàrépondresimultanément
àlaquestion de latoléranceàl’effort età celle
de latoléranceàl’altitude. Lesétudes réalisées
sur l’effort en hautealtitude ontmontré qu’il n’y
avaitpasde perte de capacité de performance
excédantladiminution physiologique,même
chezlespatients ayant une fonction ventriculaire
modérémentdiminuée (FEVG 30–50%) [2].
Si lamaladie coronarienne est aupremierplan
duconseil médicosportif,d’autresanomalies
cardiaquesjouent unrôle d’importancecrois-
sante. On penseraparexemple auforamen ovale
ouvert,souventcouvert fortuitement, aupro-
lapsus mitral ouà certainespathologiesgéné-
tiques,symptomatiquesounon. Une bonne
connaissance de lalittérature médicoscientifique
récente et,le casécant, celle des recomman-
dationsactuellesémisesparles soctésde s-
cialistesest indispensable pour appréciercor-
rectementles situationsparticulièresetdonner
lesconseilsapproprs.
La question de l’attitude àtenirdevant une hyper-
tension àl’effort etcelle duchoixdesmédica-
ments antihypertenseurs chezles sportifs restent
encore ouvertesetellesn’ontpasfaitl’objet
jusqu’ici de recommandationsfondées sur des
preuves.On doitdoncs’en teniràune apprécia-
tion clinique individuelle.
L’évolution de lapyramide desâgesdansnotre
population apour effet une augmentation consi-
rable dunombre de patients souffrantd’une
insuffisancecardiaquesévère. Une activité phy-
siqueadaptée présente,dansce groupe aussi,un
intérêt trapeutique[16].Onattirera cependant
l’attention sur le faitque laparticipation àdes
compétitions sportivesetlapratique de discipli-
nesinduisant unstress psychique importantou
unrisque de blessuresest conseilléeetque la
prescription d’exercicesetd’activitésphysiques
requiert toujours laprudence. Les risquescar-
diaques(ischémie et troublesdu rythme) sont
nettementaugmentésen casd’atteintesévère de
lafonction ventriculaire etde cicatricesétendues
dumyocarde.
De nombreux guidelineset recommandations
énurenten détail lescritèresd’appréciation
de l’aptitude àlapratiquesportive pour laplu-
part desanomaliescardiaquesetcardiopathies
etcelaen fonction desdifférents typesd’activité
etde l’intensité de l’effort.
Recommandations et revues consacrées
à la question de l’aptitude aux
activités sportives des patients souffrant
de diverses affections cardiaques
(Pour lestails,veuillezconsulterla bibliogra-
phie):
26thBethesda Conference. JACC. 1994
cabinet Forum Med Suisse 2007;7:889–894 892
Figure 2
Pyramide des critères d’appréciation de l’aptitude sportive chez les patients cardiaques.
Exceptions,
investigations
personnalisées par
le spécialiste
Sport d’élite
Sport de compétition
Sport de masse
Echo, épreuve d’effort dans
certaines situations définies
Anamnèse, clinique, épreuve d’effort
dans tous les cas
889-894 Isler 062-06_f.qxp:Layout 1 19.10.2007 14:51 UhrSeite 892
Maron Betal. (AHA Working groupcommit-
tee). Circulation. 2004
Pelliccia A etal. (Consensus documentof the
ESC). Eur Heart J.2005.
Borjesson Metal. (ESC StudyGroup of Sports
Cardiology). Eur J Cardiovasc PrevRehabil.
2006
Rees, K etal. Cochrane review 2005. www.
cochranelibrary.com
RecommandationsduGroupe Suisse de Tra-
vail pour la Réadaptation Cardiovasculaire
(GSRC):www.sakr.ch
SoctéSuisse de Médecine Subaquatique et
Hyperbare (SUHMS):www.suhms.org
Fondamentalement,toutesces recommandations
mettentlaprioritésur lacessité d’une approche
individuelle despatients cardiaques.Lanamnèse
etl’examen clinique formentlà aussi l’essentiel
d’une bonne appréciation de l’aptitude àlaprati-
quesportive. Mais,ne serait-ce que pour des rai-
sonséthiquesetjuridiques,il faudradavantage
recourirdanscescasaux investigationscomplé-
mentairespour établirque l’effort physique en-
visagé n’implique pasdes risquesexcessifs,sur-
tout lorsquune activité intensive faitpartie de la
prescription trapeutique. Lesexamenscomplé-
mentairesontpour but d’évaluerlescapacités
fonctionnellesàun momentdonné,d’objectiver
latoléranceàl’effort sansischémie etde mesurer
la capacitéàl’effort du sujet.Lesdonnéesainsi
obtenuesfournissentalors la base des recom-
mandationsconcernantle type etl’intensité de
l’activitésportive.
Exemples cliniques
Premier exemple
Un homme de 50ans souffre d’une maladie co-
ronarienne. Ilasubi parle passéune PTCA avec
pose de stent.Hormislesfacteurs de risquecar-
diovasculairesclassiques,telsquetabagisme,
diabète,etc.,d’autrescritères sontàprendre en
considération dansce genre de caspour appré-
cierl’étendue du risque:
–fonction de pompe du ventricule gauche
(FEVG),
–ischémie àl’effort,
tolérance globale àl’effort.
Comme lespatients qui ont subiun événement
coronarien aiguprennenten généralunbêtablo-
quant,on calculeralafréquencecardiaquea-
quate durantl’entraînementen sebasant sur la
fréquence maximale observée durantl’épreuve
d’effort.Cette dernière devraitêtreréalisée sans
toucherau traitementmédicamenteux en cours.
Enrègle générale,la FEVG est déjà connue,mais
on peut admettre qu’elle est conservée en cas
de maladie monotronculaireavecun événement
inauguralsansaugmentation excessive des va-
leurs de CK.
Dansle casprésent,le sujetaétécapable de four-
nir un effort de 180Watt sans symptômesparti-
culiers et sansmodificationsauniveaudu tracé
cabinet Forum Med Suisse 2007;7:889–894 893
Tableau 2. Résumé des méthodes d’investigations reconnues comme efficaces
et recommandées comme normes dans l’appréciation cardiovasculaire de l’aptitude
à la pratique sportive.
A) Personnes en bonne santé (Screening)
Recherche/Exclusion Méthode Remarque
Age <35 Anomalie congénitale Symptômes, Examens complémen-
(SA, CMO, troubles de la signes cliniques, taires en cas
conduction, anomalie anamnèse familiale, d’anomalies
coronarienne) évt. ECG de repos
Age >35 Maladie coronarienne Symptômes, Epreuve d’effort en cas
facteurs de risque, de suspicion clinique ou
anamnèse familiale, de risque augmenté
ECG de repos
ECG d’effort en
présence de FR ou
si âge >65 ans
Tout âge Myocardite Anamnèse Pause de compétition
(état fébrile), (env. 5 jours)
ECG de repos
B) Patients cardiaques
Evaluation Méthode Remarque
Tous les Maladie connue, Consultation du dossier, Conseil personna-
patients tolérance à l’effort, de la littérature, lisé pour
capacité à l’effort, anamnèse, clinique, l’entraînement et,
réponse thérapeutique, epreuve d’effort; le cas échéant,
médicaments évt. Imagerie la compétition
(exclusion d’une évt. tests invasifs
ischémie ou d’une
arythmie)
Anamnèse familiale
Anamnèse personnelle, symptômes
Examen physique
Normal
Sport de compétition ou d'élite?
Anormal
Normal Anormal
OuiNon
Pas d'examens complémentaires Bilan complémentaire
ECG de repos
Figure 3
Algorithme décisionnel pour l’appréciation de l’aptitude au sport chez les sujets sains.
889-894 Isler 062-06_f.qxp:Layout 1 19.10.2007 14:51 UhrSeite 893
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