Colles semaine 4, sujet A Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Hydrostatique et changements d’état Questions de cours 1 - Représenter l’allure du diagramme des frigoristes d’un corps pur. Représenter l’allure d’une isotherme et d’une isobare dans ce diagramme. 2 - Établir la relation de la statique des fluides. Éléments de correction de l’exercice 0 : Frigoristes = pression-enthalpie massique. Basse enthalpie : liquide, moyenne enthalpie : L+G, haute enthalpie : gaz. Exercice 1 : Formation de la neige artificielle [oral CCP] ◦ La neige artificielle est obtenue en pulvérisant de fines gouttes d’eau liquide à T1 = 10 C dans l’air ambiant à Ta = −15 ◦C. On suppose que cette goutte reçoit de la part de l’air extérieur, pendant la durée dt, un transfert thermique δQ = h [Ta − T (t)] s dt où s est la surface de la goutte. Données : . masse volumique de l’eau liquide ρ = 1,00 · 103 kg · m−3 ; . capacité thermique massique à pression constante cP = 4,18 · 103 J · kg−1 ; . enthalpie massique de fusion de la glace `f = 335 kJ · kg−1 . 1 - Dans un premier temps la goutte d’eau supposée sphérique de rayon R = 0,20 mm se refroidit en restant liquide. Établir l’équation différentielle vérifiée par T (t). 2 - En déduire la durée t1 au bout de laquelle T (t) est égale à T0 = −5,0 ◦C. Faire l’application numérique avec h = 65 W · m−2 · K−1 . 3 - Lorsque la goutte atteint la température T0 = −5,0 ◦C, la surfusion cesse : la goutte est partiellement solidifiée et sa température devient égale à 0,0 ◦C. Calculer la fraction x de liquide restant à solidifier en supposant la transformation très rapide et adiabatique. 4 - Au bout de combien de temps t2 la goutte est-elle complètement solidifiée ? Éléments de correction de l’exercice 1 : Voir site perso de Matthieu Rigaut, exercice 5 du TD 5 de thermodynamique PCSI programme 2002, http: //www.matthieurigaut.net/public/sup/thd/cotdthd05.pdf 1/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet A : Hydrostatique et changements d’état 2/8 Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet B Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Hydrostatique et changements d’état Questions de cours 1 - Représenter l’allure du diagramme de Clapeyron d’un corps pur. Représenter l’allure d’une isotherme et d’une isobare dans ce diagramme. 2 - Énoncer les identités thermodynamiques pour un système fermé sans réaction chimique. Éléments de correction de l’exercice 0 : La « coubre de bulle » de la figure est plutôt appelée « courbe d’ébullition ». Exercice 1 : Atmosphère isotherme [oral banque PT] On assimile l’air à un gaz parfait placé dans un champ de pesanteur constant. L’air est composé de 78% de diazote, 21% de dioxygène et 1 % d’argon. Données : . Masses molaires : M (Ar) = 18 g · mol−1 , M (N2 ) = 28 g · mol−1 et M (O2 ) = 32 g · mol−1 ; . Volume molaire de l’air dans les CNTP : 22,4 L · mol−1 . 1 - À partir des données, retrouver la valeur numérique de la constante des gaz parfaits R. 2 - Calculer la masse molaire de l’air. 3 - Établir l’équation différentielle vérifiée par la pression dans l’atmosphère dans le modèle isotherme. 4 - La résoudre et calculer la pression au sommet de l’Everest (8848 m) en fonction de la pression atmosphérique au niveau de la mer. Commenter. Éléments de correction de l’exercice 1 : 1 CNTP = 1 bar et 0 ◦C. D’après la loi des GP, R= P Vm = 8,31 J · mol−1 · K−1 . T 2 Mair = 0,78 M (N2 ) + 0,21 M (O2 ) + 0,01 M (Ar) = 29 g · mol−1 . 3 Loi de l’hydrostatique et des gaz parfaits : dP Mg + P =0 dz RT0 4 Solution exponentielle décroissante. PEverest ' 0,33Patm . Ordre de grandeur correct. 3/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet B : Hydrostatique et changements d’état Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Exercice 2 : De la glace qui fond Dans un calorimètre aux parois calorifugées et de capacité thermique négligeable, on introduit une masse mliq = 1,00 kg d’eau liquide initialement à T1 = 20 ◦C. On y ajoute une masse mgl = 0,50 kg de glace à T2 = 0 ◦C. On suppose que la transformation se fait à pression constante Patm = 1 bar. Données : enthalpie massique de fusion de l’eau ∆fus h = 3,3 · 102 kJ · kg−1 et capacité thermique massique de l’eau liquide c = 4,2 kJ · K−1 · kg−1 . 1 - On suppose qu’à l’état final l’eau est entièrement sous forme liquide. Déterminer sa température TF . Conclure. 2 - On suppose maintenant qu’à l’état final l’eau est présente sous forme d’un mélange solide et liquide. Que peut-on dire sans calcul sur l’état final ? Déterminer la composition du mélange, c’est-à-dire la masse de chaque phase. Éléments de correction de l’exercice 2 : L’exercice est nettement plus rédigé que nécessaire. Comme le calorimètre est calorifugé et que les systèmes n’y reçoivent aucun travail, alors d’après le premier principe, ∆H = W6=p + Q = 0 Les transformations dans le calorimètre sont donc isenthalpiques. Dans tout l’exercice, le système considéré est l’ensemble de l’eau contenue dans le calorimètre. Il s’agit bien d’un système fermé (masse constante), mais il n’est pas homogène. 1 Raisonnons à partir de la transformation (auxilliaire) décrite figure 1. Elle a même état initial et même état final que la transformation réelle, donc comme l’enthalpie est une fonction d’état, sa variation est la même au cours des deux transformations. liquide : mliq , T1 solide : mgl , T2 = Tfus ∆H = 0 ∆H1 liquide : mliq , T1 liquide : mgl , T2 = Tfus liquide : mgl + mliq , TF ∆H3 ∆H2 liquide : mliq , T1 liquide : mgl , TF Figure 1 – Schéma synoptique de la transformation. Hypothèse où l’état final est complètement liquide. Calculons les variations d’enthalpie étape par étape : . Étape 1 : la totalité de la glace fond tout en restant à la température de fusion T1 = 0 ◦C, le reste du système ne subit aucune transformation, donc ∆H1 = mgl ∆fus h ; . Étape 2 : la masse d’eau juste fondue, liquide, passe de T2 à TF , le reste du système ne subit aucune transformation, donc ∆H2 = mgl c (TF − T2 ) ; . Étape 3 : l’eau initialement liquide passe de T1 à TF , le reste du système ne subit aucune transformation, donc ∆H3 = mliq c (TF − T1 ) . Ainsi, le bilan enthalpique global s’écrit ∆H = ∆H1 + ∆H2 + ∆H3 et donc 0 = mgl ∆fus h + mgl c (TF − T2 ) + mliq c (TF − T1 ) . On en déduit alors TF = mgl c T2 + mliq c T1 − mgl ∆fus h = 260 K = −13 ◦C . (mgl + mliq )c 4/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet B : Hydrostatique et changements d’état Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Il y a donc une contradiction : l’eau est supposée liquide, et pourtant à la température trouvée elle devrait être solide. L’hypothèse d’eau complètement liquide est donc fausse. 2 Si l’eau est présente à la fois sous forme liquide et solide, alors comme la transformation est monobare à pression atmosphérique, on connaît la température finale qui est l’unique température à laquelle une coexistence stable est possible, TF = Tfus = 0 ◦C . La transformation auxilliaire sur laquelle on raisonne pour exprimer les variations d’enthalpie se compose de deux étapes, indiquées figure 2. . Étape 1 : la totalité de l’eau liquide refroidit jusqu’à la température Tfus , le reste du système ne subit aucune transformation, donc ∆H1 = mliq c (Tfus − T1 ) ; . Étape 2 : une fraction x d’eau solide (masse xmgl ) passe à l’état liquide, le reste du système ne subit aucune transformation, donc ∆H2 = x mgl ∆fus h liquide : mliq , T1 solide : mgl , T2 = Tfus ∆H = 0 liquide : mliq + xmgl , T2 = Tfus solide : (1 − x)mgl , T2 = Tfus ∆H1 ∆H2 liquide : mliq , T2 = Tfus solide : mgl , T2 = Tfus Figure 2 – Schéma synoptique de la transformation. Hypothèse où l’état final est une coexistence entre solide et liquide. Le bilan enthalpique global s’écrit donc ∆H = 0 = mliq c (Tfus − T1 ) + x mgl ∆fus H soit x= mliq c (T1 − Tfus ) = 0,51 . mgl ∆fus h Cette valeur est physiquement acceptable : on en déduit que l’hypothèse est validée. Ainsi, dans l’état final, le calorimètre contient 1,25 kg d’eau liquide et 0,25 kg de glace, le tout à 0 ◦C. Une hypothèse fausse se traduirait par une valeur de x négative ou supérieure à 1. Attention à la cohérence physique des hypothèses lors de la construction de la transformation auxilliaire : si l’eau liquide refroidit, alors pour conserver l’enthalpie il faut nécessairement que de la glace fonde. Dans le cas où vous auriez supposé que l’eau refroidissait puis gelait, vous auriez abouti à une contradiction. 5/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet B : Hydrostatique et changements d’état 6/8 Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet C Langevin–Wallon, PT 2016-2017 Hydrostatique et changements d’état Questions de cours 1 - Représenter l’allure du diagramme entropique d’un corps pur. Représenter l’allure d’une isotherme et d’une isobare dans ce diagramme. 2 - Établir les conditions d’évolution et d’équilibre d’un corps pur sous deux phases. Éléments de correction de l’exercice 0 : Exercice 1 : Atmosphère adiabatique et polytropique Cet exercice propose d’envisager d’autres modèles d’atmosphère que celui de l’atmosphère isotherme, qui ne permet évidemment pas d’expliquer les variations de températures observées, récapitulées sur la courbe ci-contre. On se limitera à la troposphère, c’est-à-dire la couche occupant les douze premiers kilomètres de l’atmosphère en partant de la surface de la Terre. On rappelle que le coefficient isentropique γ de l’air modélisé comme un gaz parfait diatomique est égal à 7/5. Sa masse molaire vaut 29,0 g · mol−1 . On appelle gradient de température δ = dT . dz 1 - On rappelle que pour une transformation adiabatique réversible d’un gaz parfait la loi de Laplace indique que le produit P V γ est constant. Déterminer deux exposants x et y tels que le produit T x P y soit constant. 2 - En déduire la relation donnant dT /T en fonction de dP/P et γ. 3 - Établir l’expression du gradient de température adiabatique δadiab en fonction de γ, Mair , g et R. Donner sa valeur pour l’air. 4 - À partir de la figure, donner la valeur de la température à 10 km d’altitude ainsi que celle du gradient de température réel δréel . Commenter la qualité du modèle, à comparer notamment au modèle d’atmosphère isotherme. 5 - Les transformations réelles au sein de l’atmosphère ne sont en fait ni isothermes ni adiabatiques, mais entre les deux. On les appelle polytropiques et elles vérifient P V q = cte où le coefficient polytropique q est supérieur à 1. Déterminer sa valeur à partir de la figure. 6 - En déduire le profil de température T (z). 7 - Même question pour le profil de pression P (z). 8 - Calculer numériquement T et P à 10 km d’altitude. Éléments de correction de l’exercice 1 : 7/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr Colles semaine 4, sujet C : Hydrostatique et changements d’état 1 P 1−γ T γ = cte. 2 On prend le logarithme et on différencie : 3 On identifie la relation de la statique des fluides : dP = −ρgdz = − Langevin–Wallon, PT 2016-2017 dT γ − 1 dP = T γ P MP P γ dz ≡ dT RT T γ−1 δad = d’où M g(1 − γ) = −10 · 10−3 K · m−1 . Rγ 4 T = −45 ◦C soit δréel = −6 · 10−3 K · m−1 . Le modèle adiabatique est pas génial non plus. 5 q joue le rôle de γ dans les calculs, donc δréel = M g(1 − q) Rq 6 δ = cte donc tout simplement T = T0 − δz. 7 Même analogie q ↔ γ, d’où P (z) = P0 8 T T0 q= d’où q/(q−1) = P0 Mg ' 1,2 . M g + Rδréel δz 1− T0 q/(q−1) En prenant T0 = 288 K on trouve T = 231 K = −42 ◦C et P = 0,27 bar. 8/8 Étienne Thibierge, 13 octobre 2016, www.etienne-thibierge.fr