© Pascal Victor
Théâtre de l’Odéon
22 fév. › 31 mars. 07
L’Affaire de la rue de Lourcine
Afin de préparer vos élèves au spectacle, nous vous conseillons vivement de vous procurer dans la
collection Parcours de Lecture,
L’Affaire de la rue de Lourcine, Eugène Labiche
,par Sylvie Chalaye aux
éditions Bertrand-Lacoste, dont vous trouverez des extraits dans ce dossier pédagogique.
Par ailleurs, nous vous informons de la sortie dans l’édition Folio plus de
L’Affaire de la rue de Lourcine
vers la mi-mars. Dès sa parution, cette nouvelle édition sera en vente à la librairie du Théâtre de l’Odéon.
d’EUGÈNE LABICHE
avec en lever de rideau «Vingt-Six» de GEORGES COURTELINE
mise en scène JÉRÔME DESCHAMPS et MACHA MAKEÏEFF
Service des relations avec le public
scolaires et universitaires, associations d’étudiants
réservation : 01 44 85 40 33 scolair[email protected]
actions pédagogiques : 01 44 85 40 39 christine.biemel@theatre-odeon.fr
dossier également disponible sur http://www.theatre-odeon.fr.
Tarifs ::30- 22- 12- 7.5(séries 1, 2, 3, 4)
tarif scolaire : 13- 7.5(séries 2, 3)
Horaires
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h
(relâche le lundi)
Odéon-Théâtre de l’Europe
Théâtre de l’Odéon
Place de l’Odéon Paris 6e
Métro Odéon - RER Luxembourg
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L’Affaire de la rue de Lourcine
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mise en scène
décors et costumes
lumière
scénographie
musiques
arrangements
accessoires
JJéérrôômmee DDeesscchhaammppss eett MMaacchhaa MMaakkeeïïeeffff
MMaacchhaa MMaakkeeïïeeffff
DDoommiinniiqquuee BBrruugguuiièèrree eett RRoobbeerrttoo VVeennttuurrii
CCéécciillee DDeeggooss
OOssccaarr SSttrraauuss,, AAnnddrréé CCaammpprraa,, PPaassccaall LLee PPeennnneecc,,
JJéérrôômmee DDeesscchhaammppss,, PPhhiilliippppee RRoouuèècchhee
PPaassccaall LLee PPeennnneecc
SSyyllvviiee CChhaattiilllloonn
LLuucc--AAnnttooiinnee DDiiqquuéérroo
AArrnnoo FFeeffffeerr,, DDoommiinniiqquuee PPaarreenntt
LLoorreellllaa CCrraavvoottttaa,, MMaarriiee--CChhrriissttiinnee OOrrrryy
PPaassccaall TTeerrnniissiieenn
JJeeaann--CCllaauuddee BBoollllee--RReeddddaatt
NNiiccoollee MMoonneessttiieerr
PPhhiilliippppee LLeeyyggnnaacc
PPaassccaall LLee PPeennnneecc
avec (en alternance)
Lenglumé
Mistingue
Norine
Justin
Potard
Madame Potard
Un Grouillot / piano et trompette
Accordéon
Production Deschamps & Makeïeff, Théâtre de Nîmes et Grand Théâtre du Luxembourg
Spectacle créé le 17 janvier 06 à Nîmes
L’Affaire de la rue de Lourcine
VViinnggtt--SSiixx
de
musique
accordéon
avec, en alternance
GGeeoorrggeess CCoouurrtteelliinnee
PPhhiilliippppee RRoouuèècchhee
PPaassccaall LLee PPeennnneecc
JJéérrôômmee DDeesscchhaammppss,, AArrnnoo FFeeffffeerr,, DDoommiinniiqquuee PPaarreenntt eett
JJeeaann--CCllaauuddee BBoollllee--RReeddddaatt
avec en lever de rideau
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L’Affaire de la rue de Lourcine
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«Une bouffonnerie féroce et charmante […], l’assassinat en belle humeur, quelque chose comme une tragédie jouée
par des marionnettes et où les victimes reviendraient en ombres chinoises. […] Quelle scélératesse spirituelle et
fine ! Comme [le héros] prend vite son parti du meurtre commis et du meurtre à faire ! Il n’y a pas de degrés pour
lui dans le crime. Il y descend quatre à quatre, gaiement, tranquillement, les mains dans les poches. C’est le
philosophe de l’assassinat», notait Paul de Saint-Victor dans
La Presse
le 29 mars 1857.
L’Affaire de la rue de
Lourcine
fut en effet salué dès sa création comme l’un des chefs-d’œuvre de Labiche. C’est qu’il s’agit de l’une des
plus belles de ces absurdes enquêtes dont l’auteur d’
Un chapeau de paille d’Italie
a le secret. Qu’on en juge :
Monsieur Lenglumé, «homme rangé», tient absolument à prendre part au banquet annuel des anciens élèves de
l’institution Labadens, dont il fut «l’un des élèves les plus… médiocres…». Madame s’y est opposée. Qu’importe :
simulant une migraine, Lenglumé est allé se coucher, puis a filé à l’anglaise pour rejoindre le restaurant. Seulement
voilà – au lendemain de sa soirée entre garçons, lorsqu’il surgit enfin des brumes de l’alcool, Lenglumé ne sait plus
trop ce qu’il a pu faire la veille, au point que les détails les plus triviaux prennent un relief étrange (son réveil est à
lui seul tout un programme : «Où est mon pantalon ?... Tiens ! je suis dedans !... Voilà qui est particulier !...»). Les
recherches qu’il entame alors vont le conduire à découvrir une face de lui-même qu’il ne soupçonnait pas, l’envers
obscur de sa quiétude bourgeoise, dangereux, inexploré – et en fin de compte inexistant. Mais l’enquête fera quand
même une victime… Comme on le voit, sous ses airs de pochade fantaisiste en 21 scènes, la pièce offre l’un des
premiers exemples d’un canevas reposant sur les conséquences d’un épisode amnésique et sur la quête de soi à
laquelle un personnage se voit contraint (le cinéma a donné tout récemment de nombreux exemples de ce type
d’intrigue). Mais la frénésie introspective de Monsieur Lenglumé (où donc, au fait, Labiche allait-il chercher des
noms comme celui-là, qui suggère la combinaison grotesque et un peu poisseuse d’un enrhumé, d’un emplumé et
d’un englué ?) n’est pas seulement le prétexte à un feu d’artifice vaudevillesque. Elle donne aussi à Labiche
l’occasion d’exercer son sens aigu du portrait satirique, aux dépens d’un bourgeois qui en vient à se reconnaître –
et à s’accepter – dans la peau d’un tueur, avant de s’envisager récidiviste… Une comédie hilarante qui est aussi un
hommage volontairement naïf et presque enfantin à l’énormité comique, mise en scène avec tendresse par Makeïeff
et Deschamps (lequel, en complément de programme, interprète lui-même, en alternance, la victime d’un autre trou
de mémoire, dans un lever de rideau insensé signé Georges Courteline).
«Où est mon pantalon ?... Tiens ! je suis dedans !»
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L’Affaire de la rue de Lourcine
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Ce que j’aime chez ces gens-là, c’est qu’on sait où ils habitent !
Ici, une alcôve et un petit salon, la pièce à vivre de Monsieur, passementerie, pompons, embrasses et autres
édredons. Et le lit. Tout converge vers cette embarcation redoutable. On met pied à terre, et on ne sait plus. Béance
et amnésie.
Le XIXesiècle est tout plein de poussières et dans l’appartement des Lenglumé, les portes battent. On se
protège de l’extérieur, du Boulevard, on se replie dans les étoffes et les tapis brodés, dans l’usure des velours, les
ouvrages de dames qui recouvrent les meubles. Tout est onctueux, encombré ; on bute parfois dans les
repose-pieds. Sur les murs, la nature retenue, transfigurée en motifs épanouis. Volutes, frises et feuilles de
marronniers roussies. Par amour d’on ne sait trop quoi, Madame veille au confiné de sa vie bourgeoise, à
l’étouffement subtil de son mari qui ne manque pas d’aller prendre l’air du côté de l’Odéon. La boîte est close. On
voudrait y être bien à son aise avec toutes sortes de commodités. On y séjournerait avec satisfaction. Sans la folie
qui traverse soudain. L’alcôve se voit comme le choeur de l’institution bourgeoise avec trois marches sacrées devant
une rambarde qui la clôt.
Il fallait dire le tangage des personnages, l’esprit chaviré, les différents vertiges éthyliques, les étourdissements et
l’ivresse. Le flou de la mémoire et celui que prennent deux existences troublées. J’ai regardé Vuillard et Vallotton où
les couleurs semblent trembler d’inquiétude et de jouissance. J’aime ce flou sur la réalité toute proche, sur
l’instant, l’ordinaire arrêté. Les peintres s’amusent de l’ennui des autres et font tout danser avec du jaune, et du vert,
les motifs des papiers, les tapis et les robes. Ils sont dans nos têtes folles. Alors, dans les salons, l’attente ennuyée
de vies comme inutiles prend de l’éclat. Entre papiers peints et étoffes, la vie danse.
Macha Makeïeff
«Le flou, la poussière et l’éclat»
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L’Affaire de la rue de Lourcine
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L'Affaire de la rue de Lourcine
, comédie en un acte mêlée de couplets, fut créée au Théâtre du Palais-Royal le 26
mars 1857.
Lenglumé se réveille avec un violent mal de tête et la bouche pâteuse. Il s'est rendu la veille, à l'insu de sa femme,
au banquet des anciens élèves de l'institution Labadens. Il ne se souvient plus de ce qu'il a fait «après la salade»...
Soudain, il découvre dans son propre lit un inconnu, qui se trouve être son ancien camarade de classe, Mistingue,
également convive du banquet. Il l'invite alors à déjeuner en le priant de ne pas dire à son épouse où ils se sont
rencontrés... Les deux hommes s'aperçoivent alors qu'ils ont les mains noires et du charbon dans leurs poches.
D'où diable cela peut-il provenir ?La lecture du journal les renseigne très vite : on y lit le récit d'un crime horrible,
l'assassinat d'une marchande de charbon. Tous les détails concordent. Mistingue et Lenglumé ont, dans leur ivres-
se. commis cet abominable forfait. Ils s'empressent donc de supprimer les pièces à conviction. Ils éliminent égale-
ment le cousin Potard qui, sous prétexte d'emprunter de l'argent à Lenglumé, prétend le faire chanter. Justin, le
domestique, subit le même sort. Ils finissent par envisager de s'assassiner mutuellement lorsqu'ils découvrent pour
finir que le journal qu'ils ont consulté date de vingt ans. Quant aux témoins qu'ils s'imaginent avoir supprimés, ils
se portent aussi bien que possible.Cependant Mistingue. qui en sait trop long, reste dangereux : aussi Lenglumé,
profitant de ce qu'il s'est rendormi, s'en débarasse-t-il en le faisant porter comme un colis à la gare au bureau des
marchandises. L'ordre règne à nouveau chez les Lenglumé.
La pièce obtint un vif succès : elle fut représentée sans interruption jusqu'au 30 avril 1857 et reprise fréquemment
par la suite. Le rôle de Lenglumé était remarquablement interprété par le célèbre Arnal qui avait déjà été une
vedette du Vaudeville, du Gymnase et des Variétés. Il venait d'être engagé au Palais-Royal et l'on se demandait si,
dans cette salle consacrée à un comique très chargé. il ne perdrait pas ses moyens. Cette crainte était vaine.
La critique fut aussi favorable que le public à
L'Affaire de la rue de Lourcine
. Ainsi Paul de Saint-Victor dans La
Presse du 29 mars estime que la pièce est «une bouffonnerie féroce et charmante (...) l'assassinat en belle humeur,
quelque chose comme une tragédie jouée par des marionnettes et où les victimes reviendraient en ombres
chinoises (...) Arnal, ajoute Saint-Victor, fait de Lenglumé une de ses meilleures arnalades. Quelle scélératesse
spirituelle et fine ! Comme il prend vite son parti du meurtre commis et du meurtre à faire ! Il n'y a pas de degrés
pour lui dans le crime. Il y descend quatre à quatre, gaiement, tranquillement, les mains dans les poches. C'est le
philosophe de l'assassinat.»
D’après Henri Gidel :
Labiche : Théâtre, tome II
[Bordas, 1991]
› Résumé
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