I. Antiquité
Depuis toujours, l’Homme a cherché à guérir ses affections, grâce à l’utilisation de substances d’origine animale,
végétale ou minérale.
Ces procédés étaient bien souvent empiriques, dans un contexte magico-mystique à transmission orale
Plaquettes sumériennes (2200 av JC)
A. Le papyrus d’Ebers
Ebers (Georg Moritz de son prénom) est l’antiquaire qui l’a acheté et traduit
C’est le plus ancien codex connu, découvert en 1862, vraisemblablement rédigé sous Amenhotep (-1600) et est
peut-être la copie d’un document plus ancien.
Il présente des maladies, la chirurgie, la dentisterie, la contraception et fait une première référence au cancer
700 substances y sont représentées comme l’opium, les extraits de foie pour la vision nocturne, le saule, la
scille (tonicardique), l’aloès, les feuilles de ricin, le chanvre
B. Hyppocrate de Cos
Médecin grec né à Cos en -460. Il est le père de la chirurgie, de la médecine, de la diététique et de la
pharmacovigilance « Primum non nocere »
Il est l’auteur du traité Pharmakitis Prémisse d’une démarche scientifique où sont évoquées des classes
thérapeutiques potentielles comme les évacuants (laxatifs, émétisants), l’hellébore noire (difficile à maîtriser)
L’enseignement hippocratique est diffusé par Platon, Aristote et Théophraste, les centres médicaux se
tourneront vers Rome au déclin de la Grèce antique
C. Claude Galien
Médecin grec du IIème siècle qui reçoit la visite d’Asclépios en songe, ce qui l’aurait convaincu de devenir
médecin. Après une formation en Orient, il deviendra médecin de l’école des Gladiateurs.
Il étudie et pratique l’anatomie, la médecine (principes hippocratiques), la chirurgie (cerveau, cataracte) et est
considéré comme le père de la pharmacie
Il écrit 500 ouvrages répertoriant 473 végétaux ayant une action thérapeutique
Il prônait la nécessité de l’évaluation préfigurant la naissance de la pharmacologie expérimentale
+++Galien décrit la Thériaque+++
Préparation complexe inventée par Nicandros de Colophon vers -275 (DONC PAS INVENTÉE PAR GALIEN)
initialement contre les morsures de serpents et autres venins, devenue sous Mithridate, un antidote contre
tous les poisons puis un remède universel contre toutes les affections (panacée).
Sa formule comportait toujours :
o Scille
o Poudre de vipère séchée
o Beaucoup d’opium
Sa composition a beaucoup évolué au cours du temps et des multitudes de formules ont vu le jour (parfois des
dizaines d’ingrédients) à partir d’ingrédients d’origine végétale surtout mais aussi animale et végétale
Au XIX siècle, elle comportait encore près de 40 végétaux dont :
o L’opium en quantité non négligeable
o De la gomme arabique, de la réglisse, du bitume de Judée, du sulfate de fer du miel, du vin et de la
térébenthine
C’était une pâte brune ou noire, de consistance variable que l’on pouvait ingérer, appliquer en pommade,
diluer en potion ou encore en teinture dans de l’alcool.
Les plus célèbres Thériaques sont celles :
o De Venise de réputation mondiale
o De Strasbourg dite « Thériaque céleste »
o De Poitiers destinée à combattre la peste
Malgré sa disparition à la fin du XIXème siècle, elle a donné son nom à la grande banque française de données sur
le médicament et au logiciel de prescription
Chapitre 1 HISTOIRE DU MÉDICAMENT