La Cerisaie - NEST

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La Cerisaie
Anton Tchekhov / La Nuit Surprise par le Jour
MISE EN SCÈNE : Yann-Joël Collin
TRADUCTION : André Markowicz, Françoise Morvan
DISTRIBUTION : en cours
CREATION en Mai 2016 au Théâtre des Quartiers d’Ivry
copyright
Contacts compagnie :
Administration : Yvon Parnet | 01 47 00 00 74 | [email protected]
Diffusion : Nathalie Untersinger | 06 60 47 65 36 | [email protected]
Production La Nuit surprise par le jour
Coproduction : Théâtre des Quartiers d’Ivry (partenaires en cours)
« Jouer La Cerisaie
comme un vaudeville »
En travaillant sur la traduction de
André Markowicz et Françoise Morvan de La
Mouette, j’ai pris conscience à quel point
l’écriture de Tchekhov était éminemment
théâtrale, au sens où elle permettait de mettre
en jeu la construction du théâtre avec le public.
La Mouette m’a ainsi permis d’approfondir
notre démarche visant à situer les enjeux du
texte au plus près du rapport direct entre
l’acteur et le spectateur, et par là d’intégrer
encore plus radicalement le public dans
l’aventure de la création théâtrale.
Je souhaite aujourd’hui prolonger cette
aventure en montant La Cerisaie. « Jouer La
Cerisaie comme un vaudeville… » disait Vitez.
Cette invitation au plaisir immédiat du théâtre
est suggérée à tout instant par le texte de
Tchekhov, et relie la comédie à des
interrogations majeures sur l’existence : La
Mouette est une comédie qui conduit à une
impasse (le suicide de Treplev), La Cerisaie est
une comédie qui fait le deuil pour provoquer
un nouveau départ.
Le drame de La Cerisaie incite à une réflexion
revivifiée sur le théâtre, où la représentation de
la fin d’un monde et du début incertain d’un
nouveau implique, dans un temps actuel et un
espace commun, une nouvelle aventure : celle
de la recréation du théâtre par le jeu et de
l’entraînement des spectateurs par les acteurs,
celle qui permet de poser ensemble et
activement la question du théâtre et de son
devenir, et à travers elle la question de nos
existences et de ce qu’il leur reste encore à
parcourir.
La Cerisaie, tout en étant souvent considérée
comme la pure synthèse du théâtre de
Tchekhov, paraît aussi en constituer,
paradoxalement, l’œuvre la plus déroutante.
En effet la cerisaie évoquée dans la pièce est
absente, non visible. C’est pourtant le centre
des enjeux de toutes les paroles. La Cerisaie
serait ainsi l’expérience menée par Tchekhov
d’un « décentrement » à partir de son propre
théâtre,
décentrement
qui
affecterait
l’ensemble, c’est-à-dire tout autant le verger
que les personnages. La pièce semble ainsi
contenir
un
appel
pressant
à
un
renouvellement du langage scénique et
réclamer non seulement une mise en scène
débarrassée des conformismes, mais aussi
l’invention d’un théâtre en phase avec un
monde d’où tout ancien repère, tout centre
assuré auraient disparu.
Notre dispositif scénique est le théâtre luimême. Nous voulons alors entraîner le public
dans ce jeu de la perte des repères, où la
séparation scène/salle elle-même s’abolit dans
cet espace devenu commun à tous. Quand le
spectateur reviendra après l’entracte, il
découvrira un espace inversé qui sera celui de
la fête, et à l’acte IV, l’acte du départ, quand le
plateau sera progressivement évacué, le théâtre
sera réellement abandonné au public.
Tchekhov nous permet ainsi de partager
jusqu’au bout avec le public l’expérience de la
création, et en particulier à travers l’acteur en
le plaçant dans des situations où sa propre
fragilité est mise en jeu par le texte lui-même.
Le plateau est ainsi le lieu d’une production du
réel par la fiction. Compte tenu du désordre
qu’on crée sur le plateau, l’aveu du personnage
qui se questionne sur sa raison d’être devient
immédiatement une interrogation de l’acteur,
partagée avec le public, sur sa condition et sur
la représentation : va-t-elle continuer,
comment va-t-elle continuer, qu’est-ce qu’on
fait là tous ensemble, dans cette salle de
théâtre et dans le monde ?
Le drame devient en quelque sorte celui de la
représentation, où se décline la relation entre
l’artiste et le public afin de permettre à
Tchekhov de redevenir un théâtre du présent.
La nuit surprise par le
jour
« On peut affirmer sans aucune inflation
rhétorique que le théâtre
populaire est un théâtre qui fait confiance à
l’homme et remet au
spectateur le pouvoir de faire lui-même le
spectacle. »
Roland Barthes
La Nuit surprise par le Jour réunit
depuis plusieurs années des techniciens, des
acteurs, des metteurs en scène, des
dramaturges, des musiciens, liés par une
volonté de mener à chaque nouveau projet, de
façon différente et singulière, une réflexion en
acte sur le théâtre lui-même, son état présent.
Des aventures humaines, toujours vécues
comme des événements, qui traduisent la
tentative renouvelée de mettre en perspective
et en critique la représentation au sein même
de la représentation, et de le faire de manière
ludique, en plaçant le métier d’acteur - la
relation vivante au public - au cœur de la
proposition (de la démarche) artistique.
Des projets comme Henry IV de
Shakespeare (1ère et 2ème parties), spectacle
d’environ huit heures créé en 1998 et dont la
tournée s’est achevée aux Célestins à Avignon
en 1999, ou encore la trilogie des « Molière »
(Les Précieuses ridicules, Tartuffe, Le Malade
imaginaire) d’une durée de dix heures, créée
en 2005 et dont l’histoire s’est terminée au
théâtre de l’Odéon en 2007, sont représentatifs
du travail que la compagnie peut accomplir
pour créer l’événement artistique et provoquer
un mouvement dynamique autour de celui-ci…
Des
projets
comme
ceux-ci
bouleversent par eux-mêmes les normes de
l’accueil, de la relation au public, de la
communication, mais, dans la mesure de leur
réussite et du plaisir qu’ils procurent, ils
répondent à un horizon d’attente et ont comme
conséquence une nouvelle fidélité d’un public
retrouvant le goût de la participation collective
à l’événement constitué par le spectacle. Nos
projets sont en effet ressentis comme des
aventures humaines, vécues à travers des
créations qui, d’une certaine manière, les
racontent…
La spécificité de chacun de nos projets
nous a conduits à repenser l’intégralité de
notre démarche à chaque nouvelle tentative,
que
ce
soit
pour
la
production,
l’administration, la diffusion ou les processus
artistiques. De cette façon, chaque nouvelle
aventure, par son identité et sa construction
propres, nous a permis de renouveler
l’expérience d’une relation inédite entre les
membres de la compagnie, nos partenaires et
le public. De faire de chaque nouvelle tentative
un événement.
« Ils se seront au moins
rencontrés là »
Cette phrase, on la trouve au détour de
la cinquième des Douze propositions pour une
école écrites par Antoine Vitez. À la fin d’un
paragraphe, comme ça, l’air de rien, comme un
ajout ou le rappel, courtois, de la modestie qu’il
convient de conserver quand les objectifs, par
ailleurs, sont ambitieux.
Il savait très certainement, à quel point
cette formule anodine, pouvait devenir
l’essentiel, et que tous les grands principes
contenus dans ces « propositions »,
n’existeraient alors que pour la justifier et la
nourrir… Puisqu’aussi bien, il devait se douter,
à partir du moment où ils se sont rencontrés là,
que ces exigences, formulées pour nous, les
élèves, pourraient devenir nos sources
communes pour toute une vie. Non plus des
principes, mais nos réalités.
C’est à l’École que j’ai rencontré mes
amis : Cyril Bothorel, Éric Louis et Gilbert
Marcantognini. Si Antoine Vitez a permis notre
amitié, il a aussi contribué à en dresser les
obligations, reconduites encore chaque jour
avec les vivants. Ainsi nos différences – nos
humanités singulières – sont le ferment et
aussi la frontière ultime du sens, sur le plateau
de théâtre, car l’acteur est au centre, au milieu
du cercle de l’attention. C’est lui, l’acteur, qui
est à l’origine de tout, et non pas des
architectures, ou pire des opinions, préétablies
à la scène. Ou encore qu’il n’y a pas de théâtre
sans nécessité, que notre solidarité émane de
toute l’histoire et de la mémoire du théâtre et
que, dans le travail, tel qu’on le livre au public,
il faut au moins, que toute cette histoire
millénaire, soit à nouveau racontée. Nous ne
pouvons nous contenter de cette amitié mais il
nous faut la produire, dans ses élans et ses
difficultés, pour qu’elle serve à construire ce
pourquoi nous avons investi le plateau, ce pour
quoi le texte existe dans son mouvement
humain et solidaire, ce pourquoi le théâtre
survit. Nous poursuivons ce chemin sans fin,
pour les morts et ceux à naître. Nous n’avons
pas oublié. Nous nous sommes rencontrés là.
Yann-Joël Collin
Yann-Joël Collin
Théâtre Gérard Philipe de St Denis, CDN
d’Orléans, Scène Nationale de Clermont- Ferrand,
Festival de Pierrefonds, Festival Avignon-In 1999)
Yann-Joël Collin est né le 13 mai 1964 au
Mans. Avec Jean-François Sivadier, qu’il a connu
sur les bancs du conservatoire de la ville, il décide
de diriger régulièrement des stages de théâtre qui
s’achèveront en 1988 par la création de La Nuit des
Rois de W. Shakespeare.
Dans cette période, la rencontre avec
Didier-Georges Gabily, auteur et metteur en scène,
marquera
fondamentalement
son
parcours
artistique. Avec lui, il crée le groupe T’chan’G! dont
le projet emblématique restera le diptyque
Violences I et II en 1991.
Entre temps, il, entre à l’école du Théâtre
National de Chaillot alors dirigé par Antoine Vitez.
C’est dans cette école qu’il forgera de solides amitiés
qui constitueront, en 1993, les fondements de la
compagnie La Nuit surprise par le Jour (Cyril
Bothorel, Eric Louis, Gilbert Marcantognini) Au
sein de cette compagnie il dirige différentes
aventures artistiques et humaines hors-norme,
notamment : Homme pour Homme et L’Enfant
d’Eléphant de B. Brecht ; Henry IV de W.
Shakespeare ; Violences reconstitution de D.G.
Gabily ; Le songe d’une nuit d’été de W.
Shakespeare ; la Mouette d’Anton Tchekhov;…
Pendant ce temps, il n’a pas cessé de
partager les réflexions sur son travail avec les élèves
des différentes Ecoles Nationales, en particulier le
Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique
de Paris.( …Casting CNSAD ; Machine Feydeau
ESTBA ; Le Suicidé CNSAD ) Ce travail s’est
constitué à travers des projets qu’il a toujours
considéré comme des créations à part entière.
Parallèlement, il aura l’opportunité de
jouer sous la direction de Jean-Pierre Vincent,
Georges Lavaudant et Antoine Vitez lors de son
passage par la Comédie Française, puis par la suite
de travailler avec Daniel Mesguich, Claire
Lasne,Didier-Georges Gabily, Anne Torres, Hubert
Colas, Wissam Arbache, Eric Louis, Olivier Py…
2001 La Nuit surprise par le Jour texte Pascal
Collin. Mise en scène de Yann‐Joël Collin. (Festival
Mettre en Scène, Théâtre National de Bretagne,
Rennes)
Les spectacles de la
compagnie
1993 Création de la compagnie : Homme
pour Homme et l’Enfant d’éléphant. Bertolt
Brecht. Mise en scène Yann‐Joël Collin. (Théâtre en
Mai ‐ Dijon, Le Maillon Théâtre de Strasbourg,
Théâtre de la Cité Internationale-Paris)
1998‐ 99 Henry IV 1ère et 2ème partie. William
Shakespeare. Traduction Pascal Collin. Mise en
scène Yann‐Joël Collin.(Le Maillon Théâtre de
Strasbourg, La Ferme du Buisson de Marne la
Vallée, Espace des Arts Châlons-sur-Saône, CDN
de Normandie, Maison de la Culture de Bourges,
2003 Violences (reconstitution) de Didier‐
Georges Gabily. Mise en scène de Yann‐Joël Collin.
(Théâtre National de Strasbourg, CDN de
Gennevilliers et Festival d'Avignon-In)
2004-07 Le Bourgeois, la Mort et le
Comédien. Spectacle réunissant trois pièces de
Molière: les Précieuses Ridicules, Le Tartuffe
et Le Malade Imaginaire. Mise en scène Eric
Louis. (Comédie de Béthune, Nouveau Théâtre de
Besançon, Maison de la Culture de Bourges,
Comédie de Valence, Festival d’Alba la Romaine,
Théâtre National de Strasbourg, CDN Comédie de
Saint-Etienne, Le Manège Maubeuge, Hippodrome
de Douai, Théâtre des Salins Martigues, Quartz de
Brest, Maison de la Culture d’Amiens, La Rose des
Vents Villeneuve d’Asq, , Théâtre de Saint Quentin
en Yvelines, Maison des Arts Créteil, Le Fanal
Saint-Nazaire, CDN Théâtre de Dijon-Bourgogne,
Théâtre des Treize- Vents Montpellier, Printemps
des Comédiens Montpellier, Théâtre National de
L’Odéon)
2008-09 Le Songe d'une Nuit d'été de William
Shakespeare. Traduction de Pascal Collin. Mise en
scène Yann‐Joël Collin (Théâtre National de
l'Odéon et le Théâtre National de Strasbourg)
2009-10 Le Roi, la Reine, le Clown et
l'Enfant Spectacle s'adressant au jeune public,
écrit par Eric Louis et Pascal Collin. Mise en scène
Eric Louis.
(Festival Odyssée en Yvelines, CDN de Sartrouville,
TNBA Bordeaux, Théâtre National de Toulouse,
Théâtre
des
Salins
Martigues,
Festival
Enfantillages Montpellier, Théâtre 71 Malakoff,
Scène Nationale d’Aubusson, Scène Nationale de
Valenciennes, Scène
Nationale de Thionville, Scène Nationale de
Châlons-en-Champagne)
2010-11 TDM 3 de Didier-Georges Gabily. Mise en
scène Yann-Joël Collin.
(Festival Mettre en Scène du Théâtre National de
Bretagne, Le Granit Belfort, La Ferme du Buisson
Marne-la-Vallée)
2012-13-14-15-16 :
La
Mouette
d’Anton
Tchekhov, mise en scène Yann-Joël Collin (Festival
Mettre en Scène, Le Maillon Théâtre de
Strasbourg, Théâtre des Quartiers d’Ivry, Scène
nationale de Mâcon…)
2015-16 La Cerisaie d’Anton Tchekhov, mise en
scène Yann-Joël Collin (partenaires en cours)
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