SNP – La mémoire : physiologie, exploration et pathologie.
2) Santiago Ramón y Cajal (1852-1934)
C'est un neuroanatomiste espagnol. Il émet l'hypothèse que la formation de la mémoire n'implique pas
nécessairement la formation de neurones supplémentaires.
Il postule que la mémoire va se former par le renforcement de connexions entre des neurones existants,
augmentant l'efficacité de ces connexions.
3) Donald Hebb (1904-1985)
Il formalise l'hypothèse de Cajal ; c'est le postulat de Hebb :
« Lorsque l'axone d'une cellule A est suffisamment proche anatomiquement d'une cellule B pour l'activer et que
la cellule A active la cellule B de façon répétée, voire permanente, des processus de croissance ou des
changements métaboliques se mettent en place dans l'une d'elles ou dans les deux afin que l'efficacité de cette
activation soit augmentée. »
II. Les mécanismes cellulaires de la mémoire : LTP
Le LTP (Long Term Potentiation) se traduit facilement par la potentialisation à long terme.
C'est un phénomène décrit récemment (il y a une quarantaine d'années) par deux chercheurs
norvégiens, Lomo et Bliss. Ils s’intéressaient à l’hippocampe car on savait qu'il était impliqué dans les
processus mnésiques (qui se rapportent à la mémoire).
Ils posaient 2 électrodes au niveau de l'hippocampe du lapin :
•La 1ère électrode au niveau de la voie d'entrée appelée voie perforante. Elle stimule la cellule pré-
synaptique.
•La 2ème au niveau de la voie de sortie : les cellules du gyrus denté. Elle recueille le potentiel d'action
post-synaptique, généré par l'électrode pré-synaptique..
Ils ont mis en évidence, dans les conditions normales, qu'une stimulation électrique unique produit un
potentiel post-synaptique excitatoire (PPSE) dans les cellules du gyrus denté.
Ils observent aussi un effet non prévu en faisant précéder la stimulation électrique par un train de
stimulations à haute fréquence sur les fibres pré-synaptiques. La réponse est alors un potentiel post-
synaptique à longue durée pouvant perdurer plusieurs heures à plusieurs jours.
Ces bases de la potentialisation à long terme sont l'un des principaux mécanismes biologiques de la
mémoire.
Ce phénomène a été généralisé à :
•d'autres structures cérébrales (le cortex cérébral, le cervelet, l'amygdale...)
•d'autres espèces animales non humaines
•à l'homme indirectement sur cultures cellulaires.
Les mécanismes moléculaires de la LTP: Plasticité synaptique.
Dans les années 80, on observe des molécules qui ont des actions sélectives sur des récepteurs (R)
glutamatergiques que sont les R NMDA, AMPA et kaïnates.
En envoyant des molécules anti-NMDA à la synapse, on va bloquer le phénomène de LTP. Par contre, si
on applique ces substances une fois que le phénomène de LTP est établi, cela ne produit aucun effet.
L'induction de la LTP dépend donc des R NMDA.
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