CABINET Forum Med Suisse 2008;8(49):957–960 960
Finalement, certaines affections psychiatriques
(attaque de panique, troubles anxiodépressifs
majeurs) prédisposent à des réactions vasovagales
susceptibles d’aller jusqu’à la perte de connais-
sance [11]. Ces patients sont généralement
jeunes, sans comorbidités, et avec une histoire de
malaise avec ou sans perte de connaissance à
répétition. En pratique, un avis spécialisé est
indiqué devant un tableau suggestif de patholo-
gie psychiatrique et des syncopes à répétition.
Qui faut-il hospitaliser?
La littérature est pauvre sur ce sujet pourtant im-
portant. En pratique, deux scénarios: 1) l’étiologie
de la syncope est établie et le besoin d’une hospi -
talisation est dicté par le diagnostic posé et/ou
les conséquences de la syncope (traumatisme);
2) la syncope est inexpliquée. Dans cette situa-
tion, la tendance à l’hospitalisation est quasi
systématique, souvent par crainte d’une étiologie
cardiaque. En réalité les trois quarts des patients
hospitalisés n’auront pas de diagnostic étiolo-
gique à l’issue de leur séjour [12]. Il paraît raison-
nable d’hospitaliser les patients avec une syncope
inexpliquée lorsque la probabilité de syncope
d’origine cardiaque est moyenne à forte. Dans les
autres situations, ou en cas de syncope à répéti-
tion sans cardiopathie, les investigations peuvent
être pratiquées ambulatoirement.
Une alternative consiste à observer les patients
aux urgences pendant 24 heures dans un lit avec
monitoring ECG [13]. Durant cette période d’ob-
servation, les examens spécialisés sont pratiqués
selon le contexte clinique. Efficace en termes de
rendement diagnostique et de rapport coût-effi-
cacité, cette approche nécessite une infrastruc-
ture que la plupart des services d’urgence n’ont
pas.
Implications pour la pratique
La syncope est un symptôme complexe dont la
prise en charge nécessite une approche systéma-
tique et séquentielle. Cinq questions sont essen-
tielles et doivent être résolues pour une approche
adéquate. Ces questions sont résumées dans la
quintessence.
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ciplinary approach to syncope management. Circulation.
2004;110:225–38.
Correspondance:
Prof François P. Sarasin
Médecin-chef
Service des Urgences
Département médecine
communautaire
et premier recours,
Hôpital Cantonal, 24
rue Micheli du Crest
CH-1211 Genève, 14
957-960 Sarasin 031_f.qxp 21.11.2008 14:04 Uhr Seite 960