Dix ans de médecine hyperbare

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Le Soir Vendredi 17 juin 2016
14 HAINAUT
Dix ans de médecine hyperbare
SANTÉ
L’hôpital Vésale de Charleroi est le seul à disposer d’un caisson en Hainaut
De l’accident
de plongée
à la gangrène, le caisson
sauve de nombreuses
vies chaque année.
Un symposium va faire
le point sur les avancées
scientifiques
dans ce domaine.
l est intégré au service des
urgences de l’hôpital. Et
pour cause : chaque jour, le
caisson hyperbare du CHU de
Charleroi (Vésale) sauve des vies.
C’est en 2006 que l’hôpital a ouvert un service de médecine hyperbare, le deuxième en Wallonie après Liège. Aujourd’hui, il
réalise entre 450 et 475 séances
par an, ce qui représente 1.600 à
1.700 traitements hyperbares.
Le caisson hyperbare, c’est
cette
chambre
métallique
étanche, comparable à une cabine d’avion, qui diffuse de l’oxygène à une pression supérieure à
la pression atmosphérique et qui
permet, à Charleroi, de traiter
simultanément jusqu’à douze
patients assis, ou deux patients
alités.
Le principe d’action de l’hyperbarie consiste à augmenter la
pression ambiante jusqu’à quatre
fois la pression atmosphérique,
et à faire inhaler au patient de
l’oxygène pur, ou un mélange gazeux spécifique (à base d’hélium
et d’oxygène), durant des périodes allant de 90 minutes à
plusieurs heures, dans les cas
d’accidents de plongée sous-marine. Le but du traitement hyperbare consiste à suppléer la délivrance d’oxygène aux organes
dont l’apport est insuffisant. Les
patients sont « enfermés » dans
ce caisson, où ils sont en contact
QUELLES APPLICATIONS ?
Pas que les
intoxications au CO2
Le caisson hyperbare est
utilisé pour traiter de nombreuses pathologies. Les
principales concernent les
intoxications au monoxyde
de carbone (150 à 200 cas
par an), les accidents de
plongée (15 à 20 cas par
an), les infections de plaies
(exemple : plaie sévère et
chronique d’un patient diabétique), les surdités brutales, les traumatismes
sévères (fractures complexes des membres), les
lésions tissulaires de nécrose résultant d’un traitement de radiothérapie.
Le service hyperbare assure
également le traitement des
patients de soins intensifs
présentant des pathologies
lourdes (cas d’embolie gazeuse) et dispose de l’infrastructure technique afin
d’assurer la continuité des
soins.
I
S.DX
Le caisson, qui ressemble à une cabine d’avion, diffuse de l’oxygène à une pression supérieure à la pression atmosphérique. © TTLAGENCY.
permanent, via la vidéo, avec le
personnel infirmier hautement
qualifié.
Une garde médicale et infirmière est assurée de manière
permanente 24 h/24, tout en travaillant en étroite collaboration
avec les médecins d’autres spécialités (chirurgie, médecine interne, radiothérapie, soins intensifs). « L’ensemble du personnel
soignant est formé médicalement
à la pratique de l’hyperbarie, autant pour les patients ambulants
non hospitalisés que pour ceux
présentant
des
pathologies
complexes, explique le docteur
Jacobs du service de médecine
hyperbare. La gestion technique
du centre hyperbare est assurée
curité du déroulement de la
séance est la priorité principale,
autant pour les patients que
pour le personnel infirmier accompagnant durant toute la durée de traitement hyperbare. »
Le caisson hyperbare de Charleroi peut accueillir jusqu’à
douze personnes assises et deux alitées simultanément
par trois opérateurs spécifiquement formés à la manipulation
du caisson ainsi qu’aux différentes pathologies traitées. La sé-
Pour fêter les dix ans de son
service de médecine hyperbare,
l’hôpital organise un symposium
ce 18 juin, qui exposera les der-
nières avancées scientifiques de
la médecine hyperbare sans négliger ses aspects économiques et
de recherche médicale. « Nous
avons le privilège d’inviter le
professeur Daniel Mathieu, chef
du service des soins intensifs et
du service hyperbare à l’hôpital
universitaire de Lille, pionnier
dans le domaine de l’hyperbarie
médicale et auteur de nombreuses publications scientifiques dans le domaine. Sa présence et son exposé devraient, es-
pérons-le, susciter de nouvelles
vocations auprès des jeunes collègues des départements médical
et infirmier. » À la pointe dans le
domaine, le CHR de Lille a inauguré en 2012 pas moins de trois
nouveaux caissons hyperbare
d’un coup ! ■
SANDRA DURIEUX
Renseignements et inscriptions : [email protected]
Téléphone : 071/92 29 62. Accréditation
demandée.
Bière et chocolat
vont bien en Sambre
Bonjean menace Joos,
Di Rupo convoque les partis
CHARLEROI Deux spécialités pour les 350 ans de la ville
MONS Grosses tensions lors du conseil communal
omme Charleroi n’avait pas
de spécialité, la Ville a fait
C
appel au savoir-faire de ses arti-
i tu m’associes encore une
fois à l’extrême droite, je te
S
mets mon poing dans la
sans pour en inventer, à l’occasion de son 350e anniversaire.
C’est ainsi que la Sambrée a vu
le jour. Les Sambrée même,
puisque le nom désigne deux
produits labellisés « 350 ans » :
une bière de caractère à la couleur ambrée, créée par le maître
brasseur de la brasserie de l’abbaye d’Aulne, Frédéric Colinet.
Et une praline élaborée par la
chocolaterie Bruyerre à Gosselies, à partir du fleuron de sa fabrication : un praliné 100 %
maison.
Bière à haute fermentation refermentée en bouteille, la Sambrée possède une amertume fine
et présente des saveurs légères
de malts caramélisés avec des
pointes épicées de coriandre et
réglisse. Son nom évoque à la
gueule » : voici ce que Lionel
Bonjean (MR), écœuré par la
tournure que prenaient les débats entre les différents partis,
aurait lancé à l’oreille de John
Joos (Citoyen) avant de quitter
le conseil pour raisons personnelles. Si cet échange virulent a
eu lieu en aparté, mais devant
témoins, l’élu du mouvement Citoyen n’a pas hésité à le faire notifier dans le P-V du conseil et à
en faire écho sur les réseaux sociaux, ce qui a provoqué une déferlante de réactions. « Je reconnais avoir perdu mon sang-froid
et je le regrette très sincèrement,
réagit Lionel Bonjean. Mes propos ont clairement dépassé ma
pensée. Mon sang n’a fait qu’un
tour lorsque M. Joos a associé le
MR à l’extrême droite, alors que
ma grand-mère a été déportée au
camp de concentration de Buchenwald pour des faits de résistance. L’émotion a malheureusement pris le pas sur la raison. »
Des explications que John
Joos a du mal à accepter. « Je
trouve indécent qu’on revienne à
des émotions qui relèvent de
l’histoire de chacun pour justifier cet acte inacceptable, avancet-il. M. Bonjean aurait dû avoir
le courage de me menacer au sein
du débat, publiquement. Je peux
accepter beaucoup de choses,
mais pas l’atteinte à la liberté
d’un conseiller communal. C’est
lamentable. De nombreux spé-
La Sambrée est à la fois une praline et une bière. © AXEL DELEPINE
fois la couleur de sa robe et la rivière qui sert de trait d’union
entre Charleroi et l’abbaye fondée en 657, mille ans avant la
naissance de la ville. De nombreuses tavernes carolos la proposent en dégustation au fût.
Elle est bien sûr disponible en
bouteilles de 33 cl, à la brasserie
de l’abbaye sur le site d’Aulne ou
au magasin « Choc Emoi », derrière l’Inno.
C’est en édition limitée que la
chocolaterie Bruyerre va produire sa création gourmande. A
l’œil, on la reconnaît grâce à la
présence du logo de la ville,
mais le meilleur est à venir : le
fourrage se compose d’un praliné dont la recette a été légère-
ment modifiée. « Nous avons réduit la proportion de sucre pour
accentuer les saveurs de la noisette pilée, explique Florence
Boucheron, arrière-petite-fille
du fondateur de l’entreprise.
Quant au croustillant, l’ajout
d’un biscuit en renforce la texture. » C’est en coffret de neuf
pièces ou en boîte d’un kilo que
la praline est disponible, dans
les points de vente de Bruyerre à
Charleroi ainsi que dans certains de ses dépôts. Sans attendre les cérémonies qui marqueront l’apothéose du jubilé le
premier week-end de septembre, les deux spécialités sont
à découvrir par les amateurs. ■
DIDIER ALBIN
Elio Di Rupo va convoquer les chefs de groupe pour mettre un terme
au climat délétère au conseil. © PIERRE-YVES THIENPONT
cialistes et politologues classifient la N-VA comme un parti
d’extrême droite. Et j’ai dit que le
MR était sous la tutelle d’un
parti d’extrême droite. C’est la
vérité. Ceci étant, je ne compte
pas porter plainte. J’espère que
ce genre de menaces ne se reproduira plus jamais à l’égard de
quiconque. »
« Si ça les amuse… »
Citée comme témoin par John
Joos, la jeune conseillère PS Marie Meunier nous a bien confirmé les faits. Le parti libéral a,
lui, réagi via un communiqué,
stipulant que « le conseiller communal Lionel Bonjean a d’ores et
déjà présenté ses excuses pour les
propos tenus et qui ont dépassé
sa pensée. L’incident est clos.
Nous réaffirmons notre pleine
confiance en Lionel Bonjean, qui
exerce son mandat de conseiller
communal de manière remarquable. Nous appelons au sens
des responsabilités de chacun et
à l’apaisement ».
Elio Di Rupo a communiqué
sur ces vives tensions, via son cabinet : « Le bourgmestre se dit
surpris de la violence des propos
du MR, de son attitude destructrice et de sa volonté de faire durer les débats et de créer des incidents à répétition. Dans les prochains jours, Elio Di Rupo va
convoquer les chefs de groupe de
tous les partis pour mettre un
terme à ce climat délétère. » ■
T.M.
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