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Le marché des études
Le marché français des études en 2011
Après un rebond technique en 2010 qui avait
succédé à une année 2009 catastrophique,
le marché des études n’enregistre, en 2011,
qu’une faible croissance comme l’indiquent les
chiffres de la dernière enquête marché réalisée
par Syntec Etudes Marketing & Opinion.
En 2011, selon Syntec Etudes Marketing &
Opinion, le marché français des études s’est élevé
à 2,09 milliards € malgré un contexte économique
difficile. Toutefois, la croissance reste à un niveau
relativement faible (+ 2,4 % par rapport à 2010), soit
0,8 % net de l’inflation. Cette progression ralentie
succède à une année 2010 positive (+ 5,8 %) que
l’on doit plutôt voir comme un rebond technique
selon Syntec Etudes Marketing & Opinion. Elle
rattrapait péniblement la chute importante qu’avait
affichée l’industrie des études entre 2008 et 2009
(-3,4 %). En 2011, les panels comme l’ad hoc ont
souffert, un peu moins toutefois pour les panels, ce
qui sous-entend que le chiffre d’affaires des études
ad hoc a été proche de la stagnation au cours de
l’année passée.
Secteurs clients : la grande
consommation en baisse
Principal secteur Client, la « grande consommation »
voit la part de son chiffre d’affaires diminuer
régulièrement depuis 2003. Entre 2010 et 2011,
elle a encore perdu un point mais représente
encore la part la plus élevée avec 41 %. Au sein du
secteur « grande consommation », l’alimentation
est le segment le plus demandeurs d’études (42 %
du total « grande consommation »), suivi par les
biens d’équipement durable (20 %), la beauté/
cosmétique (14 %), les boissons alcoolisées et
non-alcoolisées (9 %), les produits d’entretien
(8 %), le tabac (3 %). Ensemble, l’alimentation,
les biens d’équipement durable et la beauté/
cosmétique représentent plus de 75 % du chiffre
d’affaires études de la grande distribution.
La part du chiffre d’affaires études des
autres secteurs Client (services financiers,
télécommunication, administration, santé, médias,
publicité, automobile, tourisme, énergie,…) reste
globalement stable en 2011. Seule la distribution
fait preuve d’une évolution positive, quoique légère,
passant de 7 % du total Secteurs Clients en 2010 à
8 % en 2011. On peut voir là les conséquences de
l’ouverture à la télévision des enseignes, ainsi que
de la montée en puissance des études shopper.
Le quanti domine
les méthodes de recueil
Les panels et études quantitatives ad hoc se
partagent plus de 80 % du marché des études,
auxquels il convient d’ajouter près de 10 % pour les
baromètres et omnibus. Il est reconnu que sur un
marché de crise, la pression sur les prix et le temps
bénéficie aux omnibus. Les études qualitatives
pèsent environ 10 % du marché.
Les études via Internet continuent leur progression,
qu’il s’agisse d’études qualitatives ou quantitatives.
La part d’Internet dans les études qualitatives s’est
élevée à 11 % en 2011 (+ 1 par rapport à 2010).
Dans les études quantitatives, elle est passée à
47 % (+ 3), devançant les méthodes de recueil par
téléphone (22 % en 2011 comme en 2010) et les
études « face à face » (24 %), ces dernières en
régression de 2 points par rapport à 2010. Entre
2009 et 2011, la part des études via Internet a
gagné 10 points. La demande de panels online
propriétaires est fortement en hausse, comme le
reconnaissent des sociétés d’études comme Harris
Interactive, Opinion Way, Ipsos, Toluna, Research
Now,… qui recommandent toutefois à leurs clients
de faire une bonne analyse de leurs besoins avant
de se lancer dans l’aventure. Ont-ils besoin d’un
panel online, d’un panel communautaire, d’une
communauté ? Que veulent-ils faire avec cet
outil, car ce dernier demande un bon dosage
d’animation, de sollicitations qui exigent une vraie
expertise et est très chronophage.
Les réseaux sociaux sont autant de lieux à suivre
pour y écouter la voix du consommateur. Les
sociétés d’études développent des outils pour
capturer ce qui se dit sur la Toile, sur Facebook,
sur Twitter. Harris interactive a lancé fin 2011 Fan
Observer pour profiler et analyser les fans d’une
marque et comprendre leur relation à la marque,
avec un volet benchmark. TNS Sofres a développé
début 2011 une offre digitale élargie. Le groupe
Ipsos a l’intention de développer dans 7 pays
(USA, Canada, France, GB, Chine, Pays-Bas) des
équipes dédiées à travailler sur les réseaux sociaux
et les enquêtes sur mobiles.
Nouveaux développements
Les études sur mobile qui connaissent un
développement significatif avec l’arrivée des
nouveaux smartphones et des tablettes, sont
un nouveau champ d’innovation pour les
sociétés d’études. La possibilité d’intercepter le
consommateur au plus près du moment de vérité
ou bien quand il est le plus disponible apporte
de nouvelles sources de compréhension du
consommateur. D’autant que l’outil est attractif,
ludique et divertissant et apporte un agrément
aux interviewés nettement supérieur aux autres
modes de collecte. D’où de vraies réflexions sur
l’ergonomie des questionnaires mais aussi sur
l’apport aux études de ce mode de collecte où
il reste encore beaucoup de choses à découvrir.
D’une façon générale, Internet et les nouvelles
technologies ont créé un véritable appel d’air
dans le métier des études, permettant de nouvelles
méthodologies, de nouvelles synergies. A l’Ifop,
on souligne le fait que le marché des études est
aujourd’hui dans une phase d’optimisation et
d’intégration de ce que les nouvelles technologies
apportent au métier des études.
Comme la technologie va très (trop ?) vite, il
n’est pas toujours possible d’intégrer toutes les
expertises. En 2011, CSA a racheté Direct Panel.
MetrixLab a racheté Crmmetrix pour créer un leader
dans la mesure d’efficacité du marketing digital.
GfK a racheté la société Murago, société qui a
développé des outils technologiques pour utiliser et
comprendre ce qui se fait sur Internet. Le recours à
des prestataires ou des sociétés spécialisées dans
l’utilisation des nouvelles technologies (pour la
fourniture de panels, pour la veille sur Internet, …)
est fréquent. CSA a développé de nouveaux
partenariats : avec la société Illigo sur les études
par Internet et sur smartphones et avec Linkfluence
sur le web social. Même lorsqu’ils possèdent des
panels online, les sociétés d’études font appel
régulièrement à des data providers comme To
Luna, Research Now, GMI, SSI, Cint,… avec
lesquels ils ont, le plus souvent, signé des accords
de partenariat privilégié.
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