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Fiche 6. Monnaie et création monétaire
I. Un bien économique particulier
1. La monnaie du point de vue de la consommation
- Un bien sans utilité intrinsèque.
Irrationalité de la thésaurisation. « Notre thésauriseur apparaît comme le martyr de la valeur
d’échange, saint ascète juché sur sa colonne de métal. (…) Dans sa soif de jouissance chimérique et
sans borne, il renonce à toute jouissance. Pour pouvoir satisfaire tous les besoins sociaux, c’est à
peine s’il satisfait ses besoins de première nécessité. En retenant la richesse sous sa réalité corporelle
de métal, il la volatilise en une pure chimère » (K. Marx, 1859, Contribution à la critique de
l’économie politique).
« L’amour de l'argent comme objet de possession, qu'il faut distinguer de l'amour de l'argent comme
moyen de se procurer les plaisirs et les réalités de la vie, sera reconnu pour ce qu’il est : un état
morbide plutôt répugnant, l’une de ces inclinations à demi criminelles et à demi pathologiques dont
on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies mentales » (J.M. Keynes, 1930,
« Perspectives économiques pour nos petits-enfants », Essais sur la monnaie et l’économie).
- Prix de la monnaie :
Monnaie = marchandise dont la demande s’annule lorsque le prix est nul.
Prix nominal et prix réel de la monnaie : pouvoir d’achat de la monnaie et indice des prix.
2. La monnaie comme bien produit
Bien dont la valeur est indépendante du coût de production.
Bien produit dans des conditions non marchandes. Le faux-monnayage est un crime plus gravement
puni que les atteintes aux biens privés. « La contrefaçon ou la falsification des pièces de monnaie ou
des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les institutions étrangères ou
internationales habilitées à cette fin est punie de trente ans de réclusion criminelle et de 450000
euros d'amende ».
II. La création monétaire
1. La banque centrale
Banque d’Angleterre fondée en 1694 ; Banque de France en 1800 ; système de Réserve fédérale
(Etats-Unis) en 1913, après deux tentatives avortées (1811 et 1836) et au lendemain d’une crise
financière (1907).
La banque centrale :
(i) fournit de la liquidité aux banques (de la monnaie BC) lorsque celles-ci en ont besoin.