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les clés
le théâtre de ville bruxellois
WWW.KVS.BE - T 02 210 11 12
V.U. DANNY OP DE BEECK 7 quai aux pierres de tailles 1000 bxl
a map of the world
kvs & tristero
KVS
CRéATION
théâtre – en surtitrée en fr & nl
de & avec Peter Connelly, Kristien De Proost, Youri Dirkx,
Willy Thomas, Peter Vandenbempt, Ans Van den eede, Mieke Verdin
Texte David Hare
Les ingrédients
Une grande conférence organisée par l’UNESCO en 1978
sur le thème de la pauvreté, un journaliste anglais de
gauche, un écrivain indien franchement réac, une oeuvre
littéraire qui se frotte aux codes du documentaire, une
actrice qui n’a pas froid aux yeux, une délégation sénégalaise qui met le doigt où ça fait mal, tout ça dans un seul
et même spectacle ? Une sacrée soupe imaginée dans
une co-production Tristero/KVS au départ de la formidable pièce de David Hare.
Le pitch
Une histoire comme un grand meuble plein de tiroirs qui
s’ouvrent et se referment, souvent de manière inattendue avec une brochette de personnages bien campés
qui se regardent tout à tour en chiens de faïence, tentent
de se séduire ou parviennent finalement à se respecter,
sans pour autant se mettre d’accord. Au lieu de vous la
raconter, mieux vaut sans doute vous donner quelques
pistes de lecture.
Les thèmes
La pièce aborde le thème de la pauvreté et des rapports
Nord/Sud. Elle démontre que les mêmes discussions
reviennent sans fin depuis des décennies. De fait, les
références historiques du début des années 80 n’ont pas
pris une ride. La question béante de l’aide apparaît en
filigrane tout comme le constat d’un racisme ordinaire
finalement toléré à force d’être tout simplement présent.
La pièce traite également du rôle des institutions internationales engluées dans une bureaucratie qui semble
opérer comme un gigantesque trou noir engloutissant les
meilleures des volontés. Le traditionnel conflit gauche/
droite, au départ bien tranché, s’effiloche au cours du
récit pour ouvrir autant de portes à tous ceux qui sortent
volontiers des sentiers battus. Mais le thème principal
de la pièce tourne autour de la fiction, quand elle se
cherche des alibis, des vraissemblances et des allures
de documentaire. Où se trouvent les frontières entre le
journalisme et la littérature ?
Les liens avec les matières enseignées
Les thèmes de la pauvreté, du racisme ordinaire, de la
manière de raconter une histoire à tiroirs intéresseront
les enseignants du 2ème cycle du secondaire. Les professeurs qui enseignent l’anglais trouveront dans ce
spectacle une belle opportunité de travailler sur un texte
dit et joué en anglais et surtitré à la fois en français et en
néerlandais (par exemple, l’occasion de pêcher des mots
qui sont très proches dans les trois langues indo-européennes, dont deux germaniques, ou encore d’identifier
des faux-amis).
Au niveau supérieur et universitaire, les professeurs en
sciences politiques, économiques et sociales, en journalisme et en littérature trouveront dans cette pièce
particulièrement riche et intense de quoi alimenter et
référencer de nombreux cours, en puisant dans le texte,
le jeu des acteurs et certainement dans leurs propres
souvenirs et connaissances. L’ambition de cette pièce
est de proposer des éclairages et des liens qui feront leur
chemin d’une manière peut-être fragmentée voire improbable mais tout aussi certaine.
Accompagner un groupe non scolaire
Les personnes qui accompagnent les groupes constitués
dans les associations peuvent puiser dans ce spectacle
de quoi alimenter réflexion et discussions autour des
thèmes qui sont très présents dans la vie de tous les jours
des primo-arrivants comme des personnes immigrées
de troisième génération. En trente ans, dans une société
pourtant super mixte, comment le racisme a-t-il évolué,
sous quelles formes parfois plus pernicieuses empoisonne-t-il toujours la vie, enferme-t-il aussi sûrement que
des barreaux ? Deux exemples très différents dans l’actualité récente montrent que le racisme est toujours très présent. D’une part, côté nerlandophone, le débat autour du
Père fouettard démontre que dans l’inconscient collectif, il
y a une représentation physique du Bien et du Mal qui est
loin d’être anodine. Côté francophone, un magazine (Minute) certes identifié comme émanant de l’extrême-droite
mais pour autant pas interdit, publie en Une un commentaire inacceptable sur la Garde des Sceaux (Ministre de
la Justice en France). Christiane Taubira n’a pas souhaité
porter plainte dans l’immédiat, estimant qu’il y va de la
responsabilité de la société dans son entièreté de réagir.
On assiste là à une forme ouverte, décomplexée et particulièrement agressive d’un racisme qui ne peut même
plus se couvrir du voile d’innocence qui caractérisait le
20ème siècle, jusque dans les années 60. Maintenant, on
sait… Ah oui ? vraiment ?
Mots-clés
> Géopolitique
Selon Alexandre Defay, professeur au centre de géostratégie de l’ENS, « La géopolitique a pour objet l’étude des
interactions entre l’espace géographique et les rivalités
de pouvoirs qui en découlent. (…) elle est le terrain de manœuvre de la puissance locale, régionale ou mondiale. »
La langue représente par exemple un enjeu géopolitique
aussi majeur que sensible. Le fait que la langue française était parlée dans les cours européennes pendant
le siècle des Lumières, a certainement contribué à la
place occupée par cette langue dans le monde. Elle est
l’une des six langues officielles reconnues par l’ONU pour
les négociations internationales. La monnaie, les traités
commerciaux, l’accès aux ressources naturelles sont
d’autres éléments cruciaux de géopolitique.
> Condescendance
Attitude bienveillante teintée d’un sentiment de supériorité, de mépris, qui fait qu’en accordant une faveur, on fait
sentir que la personne qui en bénéficie pourrait la refuser,
qu’en fait, elle devrait la refuser pour éviter le mépris.
> Journaliste/Ecrivain
Le journaliste cherche à établir des faits et croise plusieurs sources pour en vérifier la réalité. Il est supposé
être neutre et objectif ou du moins, signaler ses interférences personnelles au lecteur. Un journaliste peut dès
lors être connu pour ses opinions politiques, son engagement ou son expertise particulière dans un domaine donné. C’est pourquoi, il est conseillé de s’informer auprès
de différents médias pour disposer d’un éventail d’informations suffisamment large pour se construire sa propre
opinion. L’article de presse totalement neutre n’est
quasiment pas possible et ne représente pas beaucoup
d’intérêt. Toutefois, un artcicle de presse doit répondre à
certaines règles dites déontologiques.
L’écrivain en revanche dispose d’une totale liberté pour
autant qu’il signale dans quel registre il travaille. S’il
s’agit d’un roman ou d’une nouvelle, le lecteur est informé que l’histoire qui lui est racontée relève de la fiction
(parfois, il est mentionné que la fiction a été inspirée de
faits réels.). L’écrivain est donc aussi soumis à des règles
déontologiques qui l’obligent à respecter un certain
cadre. Dans le cas d’un essai philosophique, la démarche
d’écriture s’apparente davantage à un travail scientifique
qu’à la simple narration d’une fiction.
Qui sont-ils ?
> David Hare, l’auteur
Réalisateur, scénariste et metteur-en-scène brittanique (1947). Auteur à succès de nombreuses pièces de
théâtre, dont Plenty en 1983 qui lui valut le New York
Drama Critics’ Circle Award de la meilleure pièce étrangère. Son film Wetherby (1985) remporta l’Ours d’Or du
festival du film de Berlin. Quand on lui demande s’il peut
changer le monde, il répond que son ambition ne va pas
jusque là mais que son travail peut, au même titre que
beaucoup d’autres choses, avoir un impact sur la vie des
gens et donc, sur la marche du monde. Il ajoute, avec une
pointe d’humour toute brittanique, qu’il rencontre tous
les jours des gens qui lui racontent que telle ou telle de
ses pièces les ont incités à changer de travail, à quitter
un conjoint, à déménager...
> Tristero
Est une compagnie de théâtre bruxelloise qui fête cette
année ses 20 ans. Dès leurs débuts, ils ont été remarqués
pour leur audace et l’intelligence avec laquelle ils abor-
daient l’art de la scène. Pour l’un de leurs spectacles, ils
ont organisé le vestiaire dans le décor et joué avec les
vestes des spectateurs. Cet exemple démontre une créativité au service du banal de la vie de tous les jours, celle qui
est vécue par Monsieur et Madame Tout-le-monde. Ils sont
maîtres dans l’art de passer à la loupe puis à la moulinette
les mille détails qui font notre quotidien, qu’ils décortiquent, décomposent et réassemblent dans un processus
créatif critique et sans cesse en mouvement. Leur humour
parfois un peu féroce déstabilise et invite à la réflexion.
« Il nous arrive d’opter pour de véritables comédies,
mais nous tentons aussi de puiser les éléments
humoristiques des autres textes avec lesquels nous
travaillons. Le rire agit de manière purificatrice, nous
permet de (nous) relativiser et peut nous réconcilier
– ainsi que le public peut-être – avec l’absurdité de
l’existence. » – Tristero
Bruxelles comme port d’attache
Tristero est l’une des rares compagnies néerlandophones de théâtre établies à Bruxelles. Nous fournissons de la sorte une contribution à la diversité
de l’offre culturelle de la capitale. À Bruxelles, nous
bénéficions par ailleurs de partenariats solides avec le
Kaaitheater et le KVS. En tant que compagnie bruxelloise, nous estimons qu’il est important d’atteindre
le public francophone et de développer des échanges
avec la scène artistique francophone (voir notre collaboration avec Transquinquennal).
> Kristien De Proost
Kristien De Proost a étudié la philologie germanique et a
suivi une formation d’art dramatique au Studio Herman
Teirlinck. Elle joue principalement avec la Toneelhuis,
Tristero, HetPaleis, Victoria et Crew (Eric Joris).
> Youri Dirkx
Youri Dirkx a suivi une formation théâtrale à la Kleine
Academie et a joué principalement avec Tristero, Dito’Dito et le Théâtre Varia. Par ailleurs, il a régulièrement travaillé avec la plasticienne Dora Garcia.
> Peter Vandenbempt
Peter Vandenbempt a étudié la philologie germanique
et la théâtrologie. Il a principalement joué avec Tristero,
Jérôme Bel et Kassys. Il a enseigné au département de
l’Art de la Parole de l’Institut Lemmens à Louvain.
Dito Dito et la tribu KVS
> Willy Thomas
Acteur, auteur et metteur-en-scène flamand à l’origine
de la troupe Dito Dito en 1984, avec la complicité de Guy
Dermul. Il a participé à plusieurs projets avec Guy Cassiers, Josse De Pauw et Bart Meuleman de même qu’avec
la troupe francophone Transquinquénal et TG Stan. A
force de creuser le même terrain urbain, le lien entre
Dito Dito et le KVS s’est renforcé jusqu’à ce que les deux
structures fusionnent dans les années 90, notamment
avec le projet STOEMP. Depuis, il a joué un rôle croissant
au sein du KVS en participant à de nombreux projets importants. Il a rejoint le noyau dur de l’équipe artistique en
2006 et en 2013, il a porté le festival Tok Toc Knock dont il
a assuré la coordination.
> Mieke Verdin
Mieke Verdin a étudié l’histoire de l’art à l’Université de
Louvain (KULeuven) et l’art dramatique au Conservatoire
royal de Bruxelles. Elle a fait partie de la troupe de Jan
De Corte pendant plusieurs années tout en faisant cavalier seul dans des collaborations avec des gens comme
Guy Dermul ou Josse De Pauw. En 1985, elle rejoint le
collectif bruxellois fraîchement créé Dito Dito. A cette
époque, elle travaille aussi régulièrement avec TG Stan,
Tristero et les francophones Transquinquennal. Depuis
2006, elle fait partie du noyau dur artistique du KVS où
elle participe à plusieurs projets avec Raven Ruëll, Johan
Dehollander, Ruud Gielens, Olympique Dramatique… Le
travail avec des gens de théâtre francophones, comme
par exemple en ce moment Dominique Roodthooft, lui a
toujours tenu à coeur et elle poursuit ce patient tissage
au sein du projet bruxellois du KVS.
mais encore
> Ans Van den Eede
Ans Van den Eede (1986) a étudié l’art dramatique au Rits
à Bruxelles et travaille depuis comme actrice indépendante. Elle participe au Search Project de Tristero et joue
dans Tonight, I love you des danseuses Lara Barsacq &
Gaël Santisteva et dans L’intruse de Abattoir Fermé. En
2011, elle lance le collectif Hof van Eede, avec sa soeur
Louise. Elles co-signent le texte de leur première création
Waar het met de wereld naartoe gaat, daar gaan wij naartoe dont Louise assure la mise en scène et Ans le jeu.
> Peter Connelly
Peter Connelly (1971) a étudié l’art dramatique à la New
York University. Il démarre sa carrière artistique en travaillant sur le son ou en tant qu’acteur dans des films et
des courts métrages. En 2007, il travaille avec la troupe
européenne Superamas, tout d’abord en tant que designer son puis comme acteur. Son premier court, Framing and Unframing (2001) est présenté en première à
Locarno et son second, Back By 6, à Berlin en 2011.
Creuser plus loin
> Journal Tristero, édition unique à l’occasion du 20ème
anniversaire de la compagnie, disponible à l’accueil du
KVS. 32 pages dans un format confortable pour découvrir le beau parcours de cette troupe audacieuse et
polyglotte. Journal Tristero, édition unique, gratuite et
bilingue FR/NL.
> The Constant Gardener, film de Fernando Mereilles, 2005
(diplomatie, rapports Nord/Sud, exploitation des plus
pauvres).
> Five Minutes with : Sir David Hare, vidéo sur BBC News,
Art and Entertainment.
http://www.bbc.co.uk/news/entertainmentarts-23536539
> Codes de déontologie journalistique sur le site de l’AJP,
Association des Journalistes Professionnels.
http://www.ajp.be/deontologie/codes.php
> Sites internet sur le thème de la diplomatie :
www.monde-diplomatique.fr & www.diploweb.com
> « Une seule langue nous enferme dans une seule pensée » du philosophe sénégalais Souleymane Bachir
Diagne, Professeur à la Columbia University de New York,
auteur de nombreux articles et renseigné dans la liste
des 50 penseurs de notre temps par le Nouvel Observateur. Auteur entre autres de « Bergson dans les colonies »
paru aux Editions du CNRS.
> Le magazine français (de France) Les Clés qui propose de
retrouver du sens. www.cles.com
> Le premier mook belge 24h01 dont le N° 1 est paru en
octobre 2013. Mook : contraction de Book et Magazine :
du slow journalisme zéro pub et 100% belge alimenté par
de nombreux contributeurs bénévoles. www.24h01.be
> UNESCO, institution fondée en 1945 à l’heure où le
monde sortait d’un 2ème conflit à peine 30 ans après la
Première guerre mondiale. D’où le slogan que l’on peut
découvrir sur la homepage du site : « Construire la paix
dans l’esprit
des hommes et des femmes ». Voici comment cette institution se présente :
L’UNESCO est connue pour être l’organisation « intellectuelle » des Nations Unies. À l’heure où le monde cherche
des voies nouvelles pour construire la paix et le développement durable, nous devons compter sur le pouvoir de
l’intelligence à innover, à élargir nos horizons pour faire
vivre l’espoir d’un nouvel humanisme. L’UNESCO existe
pour donner à cette intelligence les moyens de se développer, car c’est dans l’esprit des hommes et des femmes
que doivent s’élever les défenses de la paix, et les conditions du développement durable.
www.unesco.org
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