DOSSIER PEDAGOGIQUE
L!ILLUSION COMIQUE
Pierre Corneille
Distribution
Adaptation et mise en scène : Marion Bierry
Avec
Bernard Ballet
Daniel Besse
Benjamin Boyer
Arnaud Décarsin
Marianne Epin
Christine Gagnieux
Vincent Heden
Elisabeth Vitali
Un spectacle du Théâtre de Poche Montparnasse présenté par Atelier Théâtre
Actuel.
Dates : du 2 au 5 octobre 2007
Lieu : Théâtre Jean Vilar
Durée du spectacle : 1h45 sans entracte
Réservations : 0800/25.325.
Contact écoles :
Adrienne Gérard
010/47.07.11 – 0473/936.976
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I. Résumé de la pièce
Pridamant est très inquiet et préoccu: il n!a aucune nouvelle de son fils Clindor depuis dix
ans. Suivant les conseils de son ami, Dorante, il va consulter Alcandre, un grand magicien
qui propose de lui retracer tous les périples de son fils.
Clindor est le valet de Matamore, lui-même amoureux d'une Isabelle. Mais
Matamore ignore que Clindor et Isabelle sont amants.
Cependant, Géronte, le père d!Isabelle, veut qu!elle se marie avec Adastre.
Lyse, la servante d!Isabelle révèle à Adastre l!heure et la date du prochain
rendez-vous des deux amants. Lors de cette rencontre, Clindor tue le
gentilhomme et est envoyé en prison. Mais Isabelle et Lyse parviennent à le
sortir de sa cellule avec la complicité du geôlier.
Alcandre montre alors à Pridamant la vie actuelle de son fils.
Clindor est devenu un grand seigneur, mais il trompe Isabelle avec Rosine
l'épouse du prince.
Isabelle s!en rend compte et menace de se suicider s!il continue à la tromper
avec la princesse. Mais en dépit de cet avertissement, on retrouve finalement les
deux amants morts dans les bras l'un de l'autre.
Pridamant est au bord du désespoir et veut se suicider. Mais Alcandre lui montre la dernière
scène.
Tous les personnages se relèvent et partagent l'argent gagné durant la pièce de
théâtre. Eh oui, Clindor était en fait un comédien en train de jouer une pièce.
2. L!Auteur
Pierre Corneille naît à Rouen le 6 juin 1606. Il est issu d!une famille de magistrats et est
l!aîné de cinq frères et sœurs. Il fait ses études secondaires chez les jésuites et son rêve est
de devenir avocat.
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En 1626, il commence des études de droit. Suite à cela, il entame sa carrière d!avocat,
métier qu!il exerce jusqu!en 1651.
Parallèlement, Corneille écrit. En 1629, il achève sa première cation, une comédie ayant
pour titre
Mélite ou les fausses lettres
. Il propose alors à une troupe d!acteurs itinérants de la
jouer à Paris. Et c!est un succès ! Corneille, qui n!a encore que 23 ans décide alors
d!entreprendre une carrière théâtrale.
De 1630 à 1636, Corneille écrit cinq nouvelles comédies et contribue ainsi à réhabiliter un
genre jugé secondaire à l!époque. En effet, on reproche au genre comique ses outrances et
sa vulgarité, mais Corneille réussit à emprunter une voie qui refuse le grotesque pour
privilégier la peinture des caracres et des mœurs.
Il écrit
Clitandre ou l'Innocence percutée
en 1631,
La Veuve
en 1632,
La Galerie du palais
en 1633,
La Suivante
en 1634,
La Place royale ou l'Amoureux extravagant
en 1634, et
Médée
en 1635.
Les succès qu'il connaît avec ces comédies permettent à Corneille d'être engagé, avec
quatre autres auteurs, par Richelieu pour diger des tragédies et des comédies que le
cardinal se plaît à imaginer.
En 1636, il écrit
l'Illusion comique
, une comédie qui va marquer un tournant dans sa carrière
littéraire puisque, après l!avoir écrite, il écrira essentiellement des tragédies.
La me année, il écrit
Le Cid
, une tragi-comédie inspirée d'une épopée espagnole. Cette
pièce est incontestablement un des plus grands succès de Corneille. Paris n'a jamais connu
un tel triomphe et ne parle plus que du cas de conscience de Rodrigue, partagé entre son
amour pour Chimène et sa volonté de venger Don Diègue, son père offensé.
Ce triomphe marque un tournant dans la carrière de l'auteur : alors que la pièce le consacre
comme le maître incontes de la dramaturgie, Corneille doit affronter la jalousie de ses
rivaux. Ceux-ci déclenchent une polémique que l'on appellera "la querelle du
Cid
". Ils lui
reprochent tour à tour d'avoir copié abusivement Guillen de Castro, un auteur espagnol, et de
n'avoir pas respec les règles d'or du théâtre classique, notamment les règles de la
vraisemblance et de la bienséance, ainsi que celle des trois unités (temps, lieu et action).
Cette querelle se poursuit pendant près d'un an. Richelieu apporte tout d'abord un soutien
discret aux adversaires de Corneille, dont Mairet est un des leaders. Il pousse également
l'Académie française à publier un texte critique contre cette tragi-comédie. Mais devant le
triomphe durable du
Cid
, Richelieu joue finalement l'apaisement en demandant à Corneille et
Mairet de se réconcilier.
Cet épisode va forcer Corneille à garder le silence pendant près de trois ans. Et c!est donc
en mai 1640 qu!il revient avec
Horace
, une tragédie romaine qui est un nouveau succès.
Au printemps de l!année suivante, Corneille épouse Marie de Lampérière, fille d'un
lieutenant, avec laquelle il aura sept enfants.
Les années quarante sont les années de gloire de Corneille. De fait, il est célébré par le
public, reconnu par ses pairs, et financé par le pouvoir.
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En 1642,
Cinna ou la Clémence d'Auguste
, une tragédie, lui apporte la consécration. On le
considère comme le plus grand poète dramatique de son temps. Et on le qualifie même de
"Sophocle français".
Après ce nouveau succès, la rie des tragédies continue. La même année, il écrit
Polyeucte
. En 1643,
La Mort de Pome
lui permet de gler ses comptes avec Richelieu
avant de passer à une nouvelle comédie :
Le Menteur
. Il sort
La suite du Menteur
en 1644,
Rodogune
une tragédie sur la guerre civile en 1645, et
Théodore, vierge et martyr
et
Héraclius
en 1646. Finalement, l!année suivante, Corneille est reçu à l'Académie française.
En 1648 commence la Fronde, la dernière guerre menée contre le roi de France par les
Grands du royaume. Cette période d!environ cinq années sera marquée par de nombreux
troubles et de fausses trêves.
Durant cette riode, Corneille continue néanmoins à écrire.
Andromède
et
Nicomède
lui
apportent encore le succès, mais les tragédies
Don Sanche d!Aragon
et
Pertharite
sont de
gros échecs. Ce désaveu incite Corneille à renoncer au théâtre et à se consacrer à la
traduction de
l'Imitation de sus-Christ
qu!il publie en 1656.
Trois ans plus tard, il revient avec succès au théâtre avec
Œdipe,
une tragédie écrite à la
demande de Fouquet, le surintendant des Finances. Il publiera ensuite trois
Discours
sur l'art
dramatique. Et son
Œuvre
paraît en recueils. Corneille est alors le seul écrivain vivant à être
publié dans ce format, privilège réservé aux auteurs classiques.
Malgcette reconnaissance, Corneille, depuis quelques années, voit apparaître en Racine
un terrible rival. De fait, en 1667, Racine connaît avec
Andromaque
, un triomphe qui n'est
pas sans rappeler celui
du Cid,
trente ans plus tôt.
Les deux auteurs se trouvent donc en concurrence, et celle-ci est d!autant plus forte
lorsqu'en 1670, ils créent simultament une pièce sur le même thème. Racine triomphe
avec sa
Bérénice,
alors que le
Tite et nice
de Corneille ne rencontre qu'un succès
mitigé.
Suite à cela, mais également aux échecs de
Pulchérie
, une comédie roïque en 1672, et de
la tragédie
Surena
, Corneille décide de cesser son activité d!auteur dramatique.
Malgré tout, il reste l!un des auteurs le plus célèbre de son temps et ses pièces sont rejouées
régulièrement à Versailles, devant Louis XIV.
En 1684, Corneille décède à Paris, laissant derrière lui une œuvre impressionnante.
La caracristique de son théâtre est d!être dense et étonnamment moderne. Il présente des
héros d!une rare grandeur, confrontés à des situations nécessitant des choix difficiles. Ses
personnages ont pour qualités l!honneur, le devoir, l'élévation de pensée. Ceux-ci ont un
code moral et politique exigeant, mais qui n!exclut aucunement les sentiments et l!ironie.
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3. Schéma des relations
4. Structure
La pièce est une illusion. Dans le chef de Pridamant, père de Clindor, qui se fait piéger par la
manière dont Alcandre lui conte la vie de son fils, mais également dans le chef du spectateur
qui est troublé par les enchâssements successifs et un jeu d!apparences trompeuses.
A. Le choix du titre
On distingue donc deux pièces (au moins) dans
l!Illusion comique
: la première dont le sujet
est la réconciliation d'un père avec son fils ; la seconde qui raconte les amours tragiques de
Clindor et d'Isabelle. Il s!agit d!une pièce de théâtre qui en raconte une autre en donnant
l'illusion que l'histoire est vraie.
Généralement, le titre d!une œuvre théâtrale informe sur son contenu, ses thèmes et son
sens. Corneille, contrairement à ses pièces précédentes, ne se réfère ici ni à un personnage,
ni à un lieu. Sa pièce a pour sujet central l!illusion qui est une caractéristique du théâtre, et
en même temps, elle appartient au genre comique.
On identifie un triple sens au mot « comique » : la pièce suscite le rire et a un dénouement
heureux. Mais rappelons que le mot « comique » n!avait pas alors le sens plus restreint
qu!on lui donne aujourd!hui et qu!on pourrait rapprocher de « drôle, amusant ». A cette
époque, « comique » désigne initialement ce qui concerne la codie dans un sens très
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