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c o m p a t i ble avec les traitements de fond de
l’asthme. Ainsi, la coadministration de l’ITSL et de
c o r t i c o s t é r oïdes inhalés, d’anti-histaminiques ou
d’antagonistes des récepteurs des leucotriènes
est parfaitement envisageable. L’impact de ces
médicaments sur l’efficacité de l’ITSL n'est pas
bien connu ; néanmoins, ces traitements médi-
camenteux sont parfois une condition nécessaire
à la mise en œuvre d’une ITSL ou d’une ITS par
voie sous-cutanée, puisque l’immunothérapie ne
peut être envisagée qu’en période de stabilité de
la maladie (asthmatique, par exemple).
L’intérêt d’un traitement précoce
L’immunothérapie devrait être débutée le plus
précocement possible dans l’histoire de la mala-
die allergique, dès la phase précoce et sans
a t t e n d r e l’apparition de symptômes secondaire s
(évolution spontanée). Il est en principe possible
d’utiliser l’ITSL chez l’enfant dès l’âge de la
maternelle, bien que la mise en œuvre du trai-
tement dépende essentiellement de l’adhére n c e
des patients et de leurs parents au traitement.
Le moment optimal pour débuter le traitement
est à définir au cas par cas, selon le stade de gra-
vité des manifestations et les capacités de
l’enfant et de son entourage familial. En pratique,
l ’ i m m u n oth érapie est habituellement instaurée
u n e à deux années
a p r è s le début de la
maladie.
La question de l’amélioration des résultats thé-
rapeutiques par une induction plus précoce
d e m e u r e ouverte et devrait faire l’objet de future s
études.
Importance des données de sécurité
Dans la mesure où l’ITSL s’administre à domicile
et en dehors de toute surveillance médicale, son
innocuité est de la plus haute importance. Les
n o m b reuses études publiées jusqu'à présent et
les données issues de la pratique clinique n’ont
jamais fait état d’effet secondaire grave de type
allergique (choc anaphylactique, par exemple)
aux doses recommandées par les fabricants [6].
Ces données de sécurité sont établies chez les
enfants âgés de plus de 5 ans ; les données cli-
niques concernant les enfants plus jeunes sont,
à l’heure actuelle, insuff i s a n t e s .
En règle générale, l’ITSL est bien tolérée, en dépit
des effets secondaires courants localisés au site
d’application. Le jugement d’ensemble porté sur
l’ITSL, tant par les familles que par les personnels
médicaux, est le plus souvent tout à fait positif.
Chez les enfants, qui craignent généralement les
p i q û res et préfèrent recevoir leur traitement dans
un environnement familier, l’ITSL est particulière-
ment indiquée et présente de grandes chances
de réussite, à condition de fournir des explications
c l a i res et d’utiliser une approche adaptée.
Pr C.P.Bauer
Munich (Allemagne)
1- Akdis CA, Barlan B, Bahceciler N, Akdis M. Immunological mechanisms of
sublingual immunotherapy. Allergy 2006 ; 61 (suppl. 81) : 11-14.
2- Pham-Thi N, de Blic J, Scheinmann P.Sublingual immunotherapy in the
treatment of children. Allergy 2006 ; 61 (suppl. 81) : 7-10.
3- Di Rienzo V, Marcucci F,Puccinelli P et al. Long-lasting effect of
sublingual immunotherapy in children with asthma due to house dust
mite: a 10-year prospective study.Clin Exp Allergy 2003; 33: 206-10
4- Wilson DR, Torres Lima M, Durham SR. Sublingual immunotherapy
for allergic rhinitis: systematic review and meta-analysis. Allergy
2005 ; 60 : 4-12.
5- Enrique E, Pineda F,Malek Tet al.Sublingual immunotherapy
for hazelnut food allergy: a randomized, double-blind, placebo-
controlled study with a standardized hazelnut extract. J Allergy
Clin Immunol 2005 ; 116 : 1073-9.
6- Passalacqua G, Guerra L, Fumagalli F,Canonica GW. Safety
profile of sublingual immunotherapy. Treat Respir Med
2006 ; 5 : 225-34.
L’immunothérapie
doit être
réalisée en
période
de stabilité
de la maladie
asthmatique.
Un dialogue de confiance,des explica-
tions détaillées et une information com-
plète et claire sont autant de conditions
indispensables au succès du tra i t e m e n t .