Des recommandations concernant la prise en charge en pra-
tique de l’allergie ont été élaborées par un groupe de travail
américain ; les grandes lignes en sont présentées sur le site
du gouvernement américain :
http://www.guideline.gov/summary/summary.aspx?doc_id=3621
Les points clés qui concernent l’efficacité et la tolérance de
l’ITS sont :
• L’immunothérapie est efficace dans le traitement des rhini-
tes allergiques, de l’asthme allergique et des réactions d’hy-
persensibilité liées à une piqûre d’insecte et doit être envisa-
gée chez tous les patients qui présentent ce type de symptô-
mes.
• Les données des études cliniques ne permettent pas à ce
jour de recommander l’utilisation de l’immunothérapie en cas
d’allergie alimentaire, d’urticaire chronique et/ou d’angio-oedème.
• L’utilisation de scores symptomatiques et le suivi de la
consommation médicamenteuse sont des critères d’efficacité
surtout intéressants à utiliser dans les essais cliniques ; il
n’est pas recommandé en routine de demander des tests
cutanés ni des tests IgE in vitro pour évaluer l’efficacité du
traitement chez des patients traités par immunothérapie.
• L’incidence de réactions systémiques sévères post immu-
nothérapie est rare.
• Les réactions systémiques, quand elles surviennent, appa-
raissent généralement 20 à 30 minutes après l’injection,
ce qui implique la nécessité que le patient reste au moins
30 mn après l’injection au centre médical.
• Les traitements par agents bêta-adrénergiques constituent
une contre-indication relative à l’immunothérapie en raison
de la difficulté de traiter une réaction anaphylactique si les
récepteurs bêta sont bloqués.
Toute situation pouvant menacer et aggraver le pronostic
vital en cas de survenue d’une réaction systémique (asthme
sévère non contrôlé par le traitement, pathologie cardiovas-
culaire sévère) constitue une contre-indication relative à l’ITS.
• L’ITS doit être administrée dans des conditions respectant
toutes les mesures qui permettent de réduire au maximum le
risque de survenue de réaction anaphylactique et permettant
le cas échéant de prendre en charge cette réaction le plus
rapidement et le plus efficacement possible.
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Recommandations américaines sur la prise en charge de l’allergie
Une nouvelle
évaluation
des allergènes
de vespidés
La dernière enquête européenne
menée à propos des guêpes
remonte maintenant à plus de 30
ans ; aussi, des membres du service
d’allergologie de l’hôpital général d’Elche
en Espagne, ont mis en place un observatoire
européen sur les piqûres de vespidés et en ont évalué la
réactivité croisée des venins. Une fois les séquences d’aci-
des aminés des allergènes de venins analysées, une classi-
fication taxonomique a pu être réalisée et a apporté des
informations plus précises que l’ancienne classification uni-
quement morphologique. Fait encore plus intéressant, les
études de réactivité croisée vont permettre d’affiner et de
mieux cibler l’immunothérapie.
Ce sont essentiellement 4 espèces qui sont concer-
nées en Europe : Vespula, Dolichovespula, Vespa
et les Polistes, qui constituent un réel problème
dans les régions ou pays méditerranéens.
Cette équipe a trouvé une forte réactivité croi-
sée entre Vespula, Vespa et Dolichovespula.
En Europe, il apparaît que les différentes espè-
ces de Polistes présentent le plus souvent des
séquences allergéniques proches, ce qui n’est
pas toujours le cas des espèces identifiées en
Amérique du Nord. 95% des séquences provenant d’al-
lergènes de Vespula sont identiques à celles retrouvées dans
les allergènes de Polistes, ce qui signe une réactivité croisée
quasi-totale. Les auteurs de cette étude annoncent le déve-
loppement de recombinants hybrides visant ainsi des espè-
ces différentes qui pourraient constituer une nouvelle alter-
native spécifique, unique et efficace.
Fernandez J. Distribution of vespid
species in Europe. Curr Opin Allergy
Clin Immunol 2004; 4(4): 319-324.
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Un essai mené avec un allergène
de pollen d’olivier modifié
En Espagne, le pollen d’olivier, Olea europaea, est souvent impliqué dans les
troubles respiratoires allergiques ; une équipe de Cordoue a mené une étude
évaluant l’intérêt d’une immunothérapie contenant un nouvel extrait de syn-
thèse modifié. Les patients ont été randomisés en 3 groupes de traitement : un
groupe traité par un extrait modifié à la concentration maximale de 44 µg/ml
(équivalent à 100 HEPL d’extrait non modifié) à raison de 5 injections avec une
augmentation des doses, puis un traitement d’entretien avec une injection
mensuelle à la concentration de 0.5 ml ; le deuxième groupe a été traité par 10%
seulement de la dose totale d’allergènes et le troisième groupe n’a pas reçu
d’immunothérapie. L’efficacité a été évaluée avant et après traitement d’après
la quantité d’allergènes nécessaires pour induire une réponse bronchique spé-
cifique. Après 12 mois, les patients
traités par les fortes doses ont pré-
senté une amélioration significative
spécifique de l’hyperréactivité bron-
chique et à la fin de l’étude, il fallait
5.5 fois plus de concentration en aller-
gènes non modifiés pour induire une
réponse bronchique similaire à celle
observée avant traitement.
Ainsi, cette étude a montré qu’un
extrait allergénique modifié peut
apporter une protection efficace vis-
à-vis d’un allergène naturel avec une
bonne tolérance chez des patients
asthmatiques et allergiques au pollen
d’olivier.
ITS et asthme :
mise au point
par Cochrane
La prestigieuse et renommée
équipe de Cochrane vient de
publier une revue de la littérature
à propos de l’ITS dans le traite-
ment de l’asthme. Les auteurs
précisent bien dans leur intro-
duction que jusque là, les recom-
mandations émises par
les experts évoluaient entre
une acceptation très prudente
et un refus catégorique de l’ITS.
Après avoir réanalysé l’ensemble
des données disponibles à ce
jour, leurs conclusions ont beau-
coup évolué : « l’immunothéra-
pie réduit l’incidence des symp-
tômes asthmatiques, diminue
la consommation de traitements
anti-asthmatiques et améliore
l’hyperréactivité bronchique.
Un essai a même montré que
l’ampleur du bénéfice pouvait
être comparée à celle des corti-
coïdes inhalés ». Néanmoins, ils
alertent les lecteurs sur le risque
de réaction anaphylactique.
A partir de l’ensemble des études
qu’ils ont analysé, ils estiment
qu’un patient sur 4 traités par
immunothérapie, éviterait une
aggravation des symptômes
asthmatiques et 1 patient sur
5 éviterait une escalade
thérapeutique.
Abramson MJ, Puy RM, Weiner JM. Allergen
immunotherapy for asthma (Cochrane
Review). In: The Cochrane Library, Issue 3,
2004. Chichester, UK: John Wiley & Sons,
Ltd. The full text of the review is available in
The Cochrane Library (ISSN 1464-780X)
Recommandations de l’EAACI (European
Academy of Allergy and Clinical Immuno-
logy) : application par l’Espagne
Une équipe de recherche basée à Cordoue a mené une étude mul-
ticentrique avec 14 services espagnols d’allergologie afin d’évaluer,
auprès de 488 patients atteint d’asthme et/ ou d’une rhinite, l’inté-
rêt d’un traitement par extraits allergéniques standardisés disponi-
bles sur le marché. Tous les traitements ont été administrés selon
les recommandations de l’EAACI. La majorité des patients (86.7%)
ont suivi l’ensemble du traitement ; sur 17 526 injections, 99.1%
n’ont pas été suivies de réactions. Seulement 0.3% des injections
ont généré une réaction systémique, généralement discrète à
modérée et réversible sous traitement. Il n’y a eu aucun décès ni
choc anaphylactique ni autre réaction menaçant le pronostic vital.
La conclusion de cette étude était que l’ITS représente une alterna-
tive thérapeutique intéressante associée à un bon niveau d’obser-
vance et que dans les prochaines recommandations, l’incidence de
réactions sévères devrait être minimisées.
Moreno C, Cuesta-Herranz J, Fernandez-Tavora L, Alvarez-Cuesta E.
Immunotherapy safety: a prospective multi-centric monitoring study
of biologically standardised therapeutic vaccines for allergic diseases.
Clin Exp Allergy 2004; 34(4): 527-531.
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