"#$%&!'#()*#+%& Une nouvelle évaluation des allergènes de vespidés La dernière enquête européenne menée à propos des guêpes remonte maintenant à plus de 30 ans ; aussi, des membres du service d’allergologie de l’hôpital général d’Elche en Espagne, ont mis en place un observatoire européen sur les piqûres de vespidés et en ont évalué la réactivité croisée des venins. Une fois les séquences d’acides aminés des allergènes de venins analysées, une classification taxonomique a pu être réalisée et a apporté des informations plus précises que l’ancienne classification uniquement morphologique. Fait encore plus intéressant, les études de réactivité croisée vont permettre d’affiner et de mieux cibler l’immunothérapie. Ce sont essentiellement 4 espèces qui sont concernées en Europe : Vespula, Dolichovespula, Vespa et les Polistes, qui constituent un réel problème dans les régions ou pays méditerranéens. Cette équipe a trouvé une forte réactivité croisée entre Vespula, Vespa et Dolichovespula. En Europe, il apparaît que les différentes espèces de Polistes présentent le plus souvent des séquences allergéniques proches, ce qui n’est pas toujours le cas des espèces identifiées en Amérique du Nord. 95% des séquences provenant d’allergènes de Vespula sont identiques à celles retrouvées dans les allergènes de Polistes, ce qui signe une réactivité croisée quasi-totale. Les auteurs de cette étude annoncent le développement de recombinants hybrides visant ainsi des espèces différentes qui pourraient constituer une nouvelle alternative spécifique, unique et efficace. Fernandez J. Distribution of vespid species in Europe. Curr Opin Allergy Clin Immunol 2004; 4(4): 319-324. Recommandations américaines sur la prise en charge de l’allergie Des recommandations concernant la prise en charge en pratique de l’allergie ont été élaborées par un groupe de travail américain ; les grandes lignes en sont présentées sur le site du gouvernement américain : http://www.guideline.gov/summary/summary.aspx?doc_id=3621 Les points clés qui concernent l’efficacité et la tolérance de l’ITS sont : • L’immunothérapie est efficace dans le traitement des rhinites allergiques, de l’asthme allergique et des réactions d’hypersensibilité liées à une piqûre d’insecte et doit être envisagée chez tous les patients qui présentent ce type de symptômes. • Les données des études cliniques ne permettent pas à ce jour de recommander l’utilisation de l’immunothérapie en cas d’allergie alimentaire, d’urticaire chronique et/ou d’angio-oedème. • L’utilisation de scores symptomatiques et le suivi de la consommation médicamenteuse sont des critères d’efficacité surtout intéressants à utiliser dans les essais cliniques ; il n’est pas recommandé en routine de demander des tests cutanés ni des tests IgE in vitro pour évaluer l’efficacité du traitement chez des patients traités par immunothérapie. • L’incidence de réactions systémiques sévères post immunothérapie est rare. • Les réactions systémiques, quand elles surviennent, apparaissent généralement 20 à 30 minutes après l’injection, 4 ce qui implique la nécessité que le patient reste au moins 30 mn après l’injection au centre médical. • Les traitements par agents bêta-adrénergiques constituent une contre-indication relative à l’immunothérapie en raison de la difficulté de traiter une réaction anaphylactique si les récepteurs bêta sont bloqués. • Toute situation pouvant menacer et aggraver le pronostic vital en cas de survenue d’une réaction systémique (asthme sévère non contrôlé par le traitement, pathologie cardiovasculaire sévère) constitue une contre-indication relative à l’ITS. • L’ITS doit être administrée dans des conditions respectant toutes les mesures qui permettent de réduire au maximum le risque de survenue de réaction anaphylactique et permettant le cas échéant de prendre en charge cette réaction le plus rapidement et le plus efficacement possible. Un essai mené avec un allergène de pollen d’olivier modifié ITS et asthme : mise au point par Cochrane La prestigieuse et renommée équipe de Cochrane vient de publier une revue de la littérature à propos de l’ITS dans le traitement de l’asthme. Les auteurs précisent bien dans leur introduction que jusque là, les recommandations émises par les experts évoluaient entre une acceptation très prudente et un refus catégorique de l’ITS. Après avoir réanalysé l’ensemble des données disponibles à ce jour, leurs conclusions ont beaucoup évolué : « l’immunothérapie réduit l’incidence des symptômes asthmatiques, diminue la consommation de traitements anti-asthmatiques et améliore l’hyperréactivité bronchique. Un essai a même montré que l’ampleur du bénéfice pouvait être comparée à celle des corticoïdes inhalés ». Néanmoins, ils alertent les lecteurs sur le risque de réaction anaphylactique. A partir de l’ensemble des études qu’ils ont analysé, ils estiment qu’un patient sur 4 traités par immunothérapie, éviterait une aggravation des symptômes asthmatiques et 1 patient sur 5 éviterait une escalade thérapeutique. Abramson MJ, Puy RM, Weiner JM. Allergen immunotherapy for asthma (Cochrane Review). In: The Cochrane Library, Issue 3, 2004. Chichester, UK: John Wiley & Sons, Ltd. The full text of the review is available in The Cochrane Library (ISSN 1464-780X) En Espagne, le pollen d’olivier, Olea europaea, est souvent impliqué dans les troubles respiratoires allergiques ; une équipe de Cordoue a mené une étude évaluant l’intérêt d’une immunothérapie contenant un nouvel extrait de synthèse modifié. Les patients ont été randomisés en 3 groupes de traitement : un groupe traité par un extrait modifié à la concentration maximale de 44 µg/ml (équivalent à 100 HEPL d’extrait non modifié) à raison de 5 injections avec une augmentation des doses, puis un traitement d’entretien avec une injection mensuelle à la concentration de 0.5 ml ; le deuxième groupe a été traité par 10% seulement de la dose totale d’allergènes et le troisième groupe n’a pas reçu d’immunothérapie. L’efficacité a été évaluée avant et après traitement d’après la quantité d’allergènes nécessaires pour induire une réponse bronchique spécifique. Après 12 mois, les patients traités par les fortes doses ont présenté une amélioration significative spécifique de l’hyperréactivité bronchique et à la fin de l’étude, il fallait 5.5 fois plus de concentration en allergènes non modifiés pour induire une réponse bronchique similaire à celle observée avant traitement. Ainsi, cette étude a montré qu’un extrait allergénique modifié peut apporter une protection efficace visà-vis d’un allergène naturel avec une bonne tolérance chez des patients asthmatiques et allergiques au pollen d’olivier. Recommandations de l’EAACI (European Academy of Allergy and Clinical Immunology) : application par l’Espagne Une équipe de recherche basée à Cordoue a mené une étude multicentrique avec 14 services espagnols d’allergologie afin d’évaluer, auprès de 488 patients atteint d’asthme et/ ou d’une rhinite, l’intérêt d’un traitement par extraits allergéniques standardisés disponibles sur le marché. Tous les traitements ont été administrés selon les recommandations de l’EAACI. La majorité des patients (86.7%) ont suivi l’ensemble du traitement ; sur 17 526 injections, 99.1% n’ont pas été suivies de réactions. Seulement 0.3% des injections ont généré une réaction systémique, généralement discrète à modérée et réversible sous traitement. Il n’y a eu aucun décès ni choc anaphylactique ni autre réaction menaçant le pronostic vital. La conclusion de cette étude était que l’ITS représente une alternative thérapeutique intéressante associée à un bon niveau d’observance et que dans les prochaines recommandations, l’incidence de réactions sévères devrait être minimisées. Moreno C, Cuesta-Herranz J, Fernandez-Tavora L, Alvarez-Cuesta E. Immunotherapy safety: a prospective multi-centric monitoring study of biologically standardised therapeutic vaccines for allergic diseases. Clin Exp Allergy 2004; 34(4): 527-531. 5