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Un essai mené avec un allergène
de pollen d’olivier modifié
En Espagne, le pollen d’olivier, Olea europaea, est souvent impliqué dans les
troubles respiratoires allergiques ; une équipe de Cordoue a mené une étude
évaluant l’intérêt d’une immunothérapie contenant un nouvel extrait de syn-
thèse modifié. Les patients ont été randomisés en 3 groupes de traitement : un
groupe traité par un extrait modifié à la concentration maximale de 44 µg/ml
(équivalent à 100 HEPL d’extrait non modifié) à raison de 5 injections avec une
augmentation des doses, puis un traitement d’entretien avec une injection
mensuelle à la concentration de 0.5 ml ; le deuxième groupe a été traité par 10%
seulement de la dose totale d’allergènes et le troisième groupe n’a pas reçu
d’immunothérapie. L’efficacité a été évaluée avant et après traitement d’après
la quantité d’allergènes nécessaires pour induire une réponse bronchique spé-
cifique. Après 12 mois, les patients
traités par les fortes doses ont pré-
senté une amélioration significative
spécifique de l’hyperréactivité bron-
chique et à la fin de l’étude, il fallait
5.5 fois plus de concentration en aller-
gènes non modifiés pour induire une
réponse bronchique similaire à celle
observée avant traitement.
Ainsi, cette étude a montré qu’un
extrait allergénique modifié peut
apporter une protection efficace vis-
à-vis d’un allergène naturel avec une
bonne tolérance chez des patients
asthmatiques et allergiques au pollen
d’olivier.
ITS et asthme :
mise au point
par Cochrane
La prestigieuse et renommée
équipe de Cochrane vient de
publier une revue de la littérature
à propos de l’ITS dans le traite-
ment de l’asthme. Les auteurs
précisent bien dans leur intro-
duction que jusque là, les recom-
mandations émises par
les experts évoluaient entre
une acceptation très prudente
et un refus catégorique de l’ITS.
Après avoir réanalysé l’ensemble
des données disponibles à ce
jour, leurs conclusions ont beau-
coup évolué : « l’immunothéra-
pie réduit l’incidence des symp-
tômes asthmatiques, diminue
la consommation de traitements
anti-asthmatiques et améliore
l’hyperréactivité bronchique.
Un essai a même montré que
l’ampleur du bénéfice pouvait
être comparée à celle des corti-
coïdes inhalés ». Néanmoins, ils
alertent les lecteurs sur le risque
de réaction anaphylactique.
A partir de l’ensemble des études
qu’ils ont analysé, ils estiment
qu’un patient sur 4 traités par
immunothérapie, éviterait une
aggravation des symptômes
asthmatiques et 1 patient sur
5 éviterait une escalade
thérapeutique.
Abramson MJ, Puy RM, Weiner JM. Allergen
immunotherapy for asthma (Cochrane
Review). In: The Cochrane Library, Issue 3,
2004. Chichester, UK: John Wiley & Sons,
Ltd. The full text of the review is available in
The Cochrane Library (ISSN 1464-780X)
Recommandations de l’EAACI (European
Academy of Allergy and Clinical Immuno-
logy) : application par l’Espagne
Une équipe de recherche basée à Cordoue a mené une étude mul-
ticentrique avec 14 services espagnols d’allergologie afin d’évaluer,
auprès de 488 patients atteint d’asthme et/ ou d’une rhinite, l’inté-
rêt d’un traitement par extraits allergéniques standardisés disponi-
bles sur le marché. Tous les traitements ont été administrés selon
les recommandations de l’EAACI. La majorité des patients (86.7%)
ont suivi l’ensemble du traitement ; sur 17 526 injections, 99.1%
n’ont pas été suivies de réactions. Seulement 0.3% des injections
ont généré une réaction systémique, généralement discrète à
modérée et réversible sous traitement. Il n’y a eu aucun décès ni
choc anaphylactique ni autre réaction menaçant le pronostic vital.
La conclusion de cette étude était que l’ITS représente une alterna-
tive thérapeutique intéressante associée à un bon niveau d’obser-
vance et que dans les prochaines recommandations, l’incidence de
réactions sévères devrait être minimisées.
Moreno C, Cuesta-Herranz J, Fernandez-Tavora L, Alvarez-Cuesta E.
Immunotherapy safety: a prospective multi-centric monitoring study
of biologically standardised therapeutic vaccines for allergic diseases.
Clin Exp Allergy 2004; 34(4): 527-531.