Télécharger le document au format PDF

publicité
LES
CHUTES CHEZ LES AÎNÉS
Les chutes constituent l'un des principaux risques pour la santé
des personnes âgées et représentent la plus grande cause de
douleurs, de troubles fonctionnels et de handicaps dans la
population vieillissante. L'on estime qu'environ un tiers des
aînés font une chute au cours de l’année, et la moitié d’entre
eux en font plus d’une.1
En 2008-2009, au Centre de santé et de services sociaux de
Kamouraska (CSSSK), 55 % des incidents-accidents enregistrés
étaient reliés à des chutes, dont la moitié présentait des
conséquences, incluant l’hospitalisation, l’institutionnalisation
ou le décès. Chez les Canadiens âgés de 65 ans et plus, les
chutes sont de loin la principale cause des blessures donnant
lieu à des hospitalisations. Elles sont, en fait, responsables de
85% de leurs admissions.2 Ainsi, non seulement la fréquence
de ces accidents est élevée parmi cette clientèle, mais leur
gravité l’est tout autant.
Précisions qu’une chute constitue bien souvent l’événement déclencheur ou aggravant d’une
perte d’autonomie. En 2004, les chutes étaient la principale cause des blessures menant à une
incapacité partielle permanente (47 %) et à une incapacité permanente totale (50 %).3 Et, outre
la mort, les fractures de la hanche sont parmi les conséquences les plus sérieuses. De fait,
environ 40 % des aînés qui font une chute subissent une fracture de la hanche; la moitié d’entre
eux ne pourront plus se déplacer de façon autonome et près du cinquième devra être
institutionnalisé le reste de leur vie.2 En fait, l’ampleur de la problématique des chutes est si
grande qu’elle est reconnue comme un problème de santé publique au Québec et au Canada.
Les chutes liées au vieillissement résultent de multiples facteurs : aménagement inadéquat du
domicile, diminution de la masse musculaire, non-observance médicamenteuse, dénutrition,
hypotension orthostatique, trouble de la vision, etc. Par ailleurs, les endroits où les personnes
âgées de 65 ans et plus chutent le plus souvent sont : leur domicile 47 %, la rue 2 %, les zones de
loisirs 1 %, les édifices publics 4 %, les établissements de soins en résidence 21 %, autres 25 %.4
Par ailleurs, les tendances démographiques accroissent l’urgence de prévenir les chutes
puisqu’un nombre croissant d’aînés ayant des problèmes de santé chronique ou une invalidité
vivent plus longtemps et choisissent de vivre dans la collectivité. De plus, on estime que le
nombre d’aînés au Canada devrait passer de 4,2 millions à 9,8 millions entre 2005 et 2036.5
Bien qu’il s’agisse d’une tendance bien amorcée, il est possible d’en diminuer les impacts sur la
population et sur le système de santé, notamment en adoptant des politiques et des
programmes adaptés.6 Au Bas-Saint-Laurent, les principaux acteurs en soins de santé à domicile
voient d’un très bon œil l’intégration progressive des technologies de surveillance et des
équipements spécialisés auprès de la population vieillissante, notamment pour les régions à
faible densité de population caractérisées par une population vieillissante. La mise sur pied d’un
projet de recherche d’envergure sur la problématique des chutes concrétise le souhait de la
communauté de collaborer pour réduire le nombre de chutes sur son territoire et la gravité des
traumatismes qui en résultent, tout en apportant un précieux répit aux aidants naturels.
Ainsi, dans le cadre d’un important projet de recherche, les chercheurs du Centre spécialisé de
technologie physique du Québec (CSTPQ) et du Cégep de La Pocatière travaillent conjointement
avec des industriels et des professionnels du CSSSK au développement de produits
technologiques favorisant l’autonomie, la sécurité et le bien-être des aînés, particulièrement au
niveau de la prévention des chutes. Cette collaboration permet de cibler les attentes de la
clientèle, les opportunités technologiques et les conditions nécessaires afin de concevoir et de
développer des produits permettant aux aînés de façonner leur avenir pour un vieillissement
actif et sécuritaire.7
Moïra Pelletier, infirmière
enseignante et responsable de programme
Soins infirmiers, Cégep de La Pocatière
Louise Chenard, infirmière
enseignante et coordonnatrice de département
Soins infirmiers, Cégep de La Pocatière
1. Agence de la santé publique du Canada, « Les chutes... victime ou témoin, sachez comment réagir », 2008.
2. Agence de la santé publique du Canada, « Chez soi en toute sécurité - Guide de sécurité des aînés », 3e édition,
2008.
3. Sauve-qui-pense, « Le fardeau économique des blessures au Canada », 2009.
4. Agence de la santé publique du Canada, « Rapport sur les chutes des aînés au Canada », 2006.
5. Turcotte et Schellenberg, « Un portrait des aînés au Canada », Statistique Canada, Ottawa, 2007.
6. Ministère de la Santé et des Services sociaux, « La prévention des chutes dans un continuum de services pour les
aînés vivant à domicile », Cadre de référence, Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec,
2004.
7. http://www.cstpq.com/iccaidantvirtuel/.
Téléchargement