© L’Encéphale, Paris, 2013. Tous droits réservés.
L’Encéphale (2013) 39, S157-S161
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP
Fonctionnement neurocognitif dans la manie pure
et la manie mixte
Neurocognitive fuctioning in pure mania and mixed mania
N. Corréarda*, J.-M. Azorina, R. Belzeauxa, M. Cermolaccea, E. Fakraa,
J.-A. Micoulaud- Franchia, D. Dassab, M. Duboisb, D. Pringueyc, A. Kaladjiand
aSHU psychiatrie adultes, Solaris, Hôpital Sainte- Marguerite, 13274 Marseille cedex 09, France
bPôle de psychiatrie centre, Hôpital de La Conception, Boulevard Baille, 13006 Marseille, France
cClinique de psychiatrie et de psychologie médicale, CHU Pasteur, 06002 Nice cedex, France
dPôle de psychiatrie des adultes, CHU Robert- Debré, Avenue du Général- Koenig, 51092 Reims cedex, France
Résumé Les perturbations du fonctionnement neurocognitif sont actuellement considérées
comme un marqueur trait des troubles bipolaires et semblent présentes dans toutes les
phases de la maladie. Les études, peu nombreuses, réalisées au cours des phases thymiques
(épisodes dépressifs, maniaques, hypomaniaques ou mixtes) montrent un fonctionnement
neurocognitif qualitativement et/ou quantitativement différent de la normothymie et de
sujets contrôles sains. Nous avons cherché, au travers de ces études, à voir quelles sont
les perturbations neurocognitives retrouvées dans les phases de manie pure et de manie
mixte. Les résultats montrent qu’au cours d’un épisode mixte, l’attention soutenue est
signiÀ cativement plus perturbée que dans la manie pure. En revanche, le pattern de réponse
impulsif semble plutôt caractéristique de la manie pure. Il est également retrouvé une
perturbation de la vitesse de traitement, des processus d’apprentissage et de mémoire
verbale et non verbale ainsi que du fonctionnement exécutif (Á exibilité cognitive, contrôle
inhibiteur, raisonnement conceptuel, planiÀ cation et résolution de problème). Ce dernier
domaine semble signiÀ cativement plus perturbé dans la manie pure que dans la manie
mixte.
© L’Encéphale, Paris, 2013. Tous droits réservés.
*Auteur correspondant.
Adresse e- mail : nadia.correard@ap- hm.fr (N. Corréard).
MOTS CLÉS
Troubles bipolaires ;
Neurocognition ;
Manie ;
États mixtes
N. Corréard, et al.S158
En effet, des déÀ cits sont observés dans presque tous les
domaines, à savoir : la vitesse de traitement, la mémoire
épisodique, le fonctionnement exécutif, la mémoire de
travail, les Á uences verbales, la résolution de problèmes.
Seul le domaine du fonctionnement intellectuel verbal (voca-
bulaire, lecture de mots) semble préservé. Il ne semble donc
pas exister de proÀ l cognitif typique des troubles bipolaires
en euthymie.
L’ampleur de l’inÁ uence des symptômes affectifs sur le
fonctionnement neurocognitif dans les troubles bipolaires
reste difÀ cile à déterminer.
Les études transversales qui comparent les habiletés
cognitives de patients souffrant d’un trouble bipolaire au
cours des épisodes thymiques et en période de normothymie,
montrent que les déÀ cits cognitifs sont plus importants
pendant les phases thymiques [9,10].
Des études longitudinales ont évalué l’impact des
symptômes sur le fonctionnement cognitif au cours de
périodes allant de un à trois ans [11-13]. Elles montrent
que le lien entre l’évolution des symptômes affectifs et
l’évolution des symptômes cognitifs est faible ou non
signiÀ catif.
Les résultats obtenus dans ces deux types d’études sont
contradictoires en ce qui concerne l’impact des symptômes
thymiques sur le fonctionnement cognitif.
Dans ce travail, nous allons nous intéresser plus parti-
culièrement aux perturbations du fonctionnement neuroco-
gnitif dans les phases de manie et les épisodes mixtes en les
comparant avec celles retrouvées au cours des phases de
dépression et de normothymie, mais aussi en comparaison
avec des sujets contrôles sains.
Les études dans le domaine montrent l’existence de
perturbations de l’attention, de la vitesse de traitement et
de la vitesse motrice, de l’apprentissage et de la mémoire
verbale et non verbale et du fonctionnement exécutif.
Introduction
L’expression phénotypique des troubles bipolaires inclut
la présence de déÀ cits neurocognitifs en plus des pertur-
bations de la régulation de l’humeur, des rythmes veille/
sommeil et de la présence de comorbidités somatiques et
psychiatriques. Ces déÀ cits neurocognitifs sont retrouvés
chez 40 à 60 % des patients qui présentent un trouble
bipolaire [1-3]. Ils contribuent au déÀ cit de fonctionnement
psychosocial [4-6].
La littérature dans le domaine montre l’existence de
perturbations du fonctionnement neurocognitif au cours
des phases aigues de la maladie et en normothymie.
Il semble même que certains déÀ cits préexistent aux
troubles bipolaires, en tant que possibles endophénotypes.
Ce sont des traits cliniques ou biologiques dits endogènes,
plus simples, biologiquement plus élémentaires que les
phénotypes cliniques et « liés » plus directement aux
conséquences physiologiques des gènes et de leurs
polymorphismes. Ils participeraient à la vulnérabilité à
la maladie.
Les résultats de la méta- analyse de Bora et al., basée
sur 45 études réalisées chez des patients bipolaires
euthymiques, corroborent l’hypothèse d’endophénotypes
neurocognitifs associés aux troubles bipolaires. En effet, des
À cits d’inhibition, de Á exibilité et d’attention soutenue
(plus spéciÀ quement les difÀ cultés à détecter les cibles au
CPT) sont signiÀ cativement plus importants chez les patients
souffrant de troubles bipolaires et leurs apparentés sains que
chez les sujets contrôles [7].
En période de normothymie, la méta- analyse de Mann-
Wrobel et al., réalisée à partir de 28 études, montre une
perturbation généralisée et homogène du fonctionnement
neurocognitif comparativement à des sujets contrôles [8].
Summary Neurocognitive dysfunction is increasingly recognized as a prominent
feature of bipolar disorder. Cognitive function seems to be impaired across different
states of bipolar illness. Nervertheless, research that studies neuropsychological
functioning in acute phases is scarce. Acutely ill patients have shown dysfunctions
in several cognitive areas. We reviewed the literature on neuropsychological studies
of acute phases to highlight neurocognitive deÀ cits in mixed and pure mania. The
results show dysfunctions in sustained attention that are signiÀ cantly more important
in mixed mania rather than in pure mania. Impulsive pattern of responding seems
to characterize pure manic state. We also found impairments in processing speed,
verbal and spatial learning/memory and executive functions, including cognitive
Á exibility, inhibitory control, conceptual reasoning, planning and problem solving.
Disturbance in executive functioning seems to be more important in pure mania
rather than mixed mania.
© L’Encéphale, Paris, 2013. All rights reserved.
KEYWORDS
Bipolar disorders;
Neurocognition;
Mania;
Mixed states
For
Evaluation
Only
.
Fonctionnement neurocognitif dans la manie pure et la manie mixte S159
signiÀ cativement plus importante que chez des sujets
contrôles sains sans que soit spéciÀ é le type de processus
atteints [14]. En revanche au cours des épisodes dépressifs,
le processus de récupération de l’information en mémoire
semblerait être celui le plus signiÀ cativement plus perturbé
comparativement à ce que l’on peut observer chez des
patients hypomaniaques et normothymiques [9] ou des
contrôles sains [21,9].
Chaves et al. dans une étude longitudinale, comparent
l’évolution des performances cognitives et des symptômes
thymiques de patients souffrant d’un trouble bipolaire de
type I ou II, cliniquement stables, avec celles d’un groupe
contrôle sur une période de trois mois [13]. Les résultats
montrent que plus les symptômes dépressifs sont intenses et
nombreux, plus les processus d’apprentissage et de mémoire
verbale sont perturbés. Un tel lien n’est pas retrouvé avec
les symptômes de manie.
Apprentissage et mémoire non verbale
En ce qui concerne le domaine de la mémoire et de l’ap-
prentissage non verbal, deux études ont mis en évidence
une perturbation de la mémoire de travail spatiale et de
la reconnaissance spatiale chez des patients présentant un
épisode maniaque ou mixte par rapport à des sujets contrôles
sains [22,23].
Fonctions exécutives
Le terme « fonctions exécutives » décrit un certain nombre
d’opérations cognitives nécessaires à la réalisation d’acti-
vités non automatisées. Elles sont mises en jeu dans tout
processus cognitif complexe : attention- inhibition, stratégies
de résolution de problèmes, Á exibilité cognitive, planiÀ ca-
tion de l’action, réalisation et contrôle des activités motrices
et cognitives.
Au cours des épisodes de dépression bipolaire, les études
semblent montrer que les perturbations des fonctions exé-
cutives concernent surtout les processus de Á exibilité.
En ce qui concerne la Á exibilité spontanée, qui est la
capacité à produire un Á ux d’idées ou de réponses suite à une
question simple, Calev et al. trouvent que les performances,
pour les Á uences sémantiques (donner le maximum de mots
appartenant à une catégorie sémantique en un temps donné)
en phase dépressive, sont signiÀ cativement inférieures à
celles observées au cours d’un épisode maniaque ou chez
des patients stabilisés [24]. Pour les Á uences phonologiques
(donner le maximum de mots appartenant à une catégo-
rie phonologique en un temps donné) dans la dépression
bipolaire, la méta- analyse de Kurtz et al. montre que les
performances sont signiÀ cativement moins bonnes qu’en
phase de normothymie [18]. Chaves et al., quant à eux,
observent dans leur étude longitudinale que plus les
Attention soutenue
Elle est impliquée dans le traitement d’informations dont le
Á ux est rapide et continu. Elle nécessite de la part du sujet
un contrôle attentionnel continu et un traitement actif et
ininterrompu de l’information au cours d’une activité d’une
certaine durée.
L’attention soutenue serait signiÀ cativement perturbée
au cours des épisodes thymiques du trouble bipolaire.
Les patients présentant un épisode maniaque ont une
perturbation signiÀ cativement plus importante de l’attention
soutenue que des sujets contrôles sains [14] et qui ne diffère
pas signiÀ cativement de celle retrouvée chez des patients
souffrant de schizophrénie [15]. Une seule étude [16] a
comparé les performances de patients présentant un épisode
maniaque ou mixte avec celles d’un groupe contrôle sain au
cours d’une tâche d’attention soutenue [17]. Les résultats
montrent qu’au cours d’un épisode mixte, l’attention
soutenue est signiÀ cativement plus perturbée que dans la
manie pure pour laquelle la perturbation est également plus
importante que chez des sujets contrôles sains. De plus, le
pattern de réponse impulsif semble caractéristique de la
manie plutôt que des états mixtes, dans la mesure où, dans
la manie, un plus grand nombre d’erreurs par commission
(répondre à un item non cible) par rapport aux épisodes
mixtes est rapporté.
Au cours des épisodes dépressifs d’un trouble bipolaire,
la perturbation de l’attention soutenue est signiÀ cativement
plus importante que pendant la normothymie [18] avec un
plus grand nombre d’erreurs par omission (ne pas répondre à
une information cible) par rapport à des sujets contrôle [19].
Vitesse de traitement et vitesse motrice
Les patients présentant un épisode thymique ont une per-
turbation signiÀ cativement plus importante de la vitesse
de traitement de l’information par rapport à des patients
normothymiques et des sujets contrôles sains [20].
Malhi et al., dans leur étude longitudinale, montrent,
quant à eux, que les patients souffrant d’un trouble
bipolaire en phase dépressive ont une vitesse motrice
signiÀ cativement inférieure aux patients hypomaniaques
ou normothymiques [9].
Apprentissage et Mémoire verbale
Elle confère la capacité à encoder, stocker et se souvenir
de son passé et de son vécu personnel dans un contexte
spatio- temporel.
Les études ont mis en évidence une perturbation des
processus d’apprentissage et de mémoire verbale au
cours des épisodes de dépression et de manie des troubles
bipolaires. Dans la manie la perturbation observée est
N. Corréard, et al.S160
domaine une perturbation de mémoire de travail spatiale
et la reconnaissance spatiale.
En revanche, d’autres études n’ont pas retrouvé ce type
de perturbation du fonctionnement neurocognitif dans la
manie. En effet, il n’a pas été retrouvé de différence signi-
À cative entre des patients présentant un épisode thymique
maniaque ou dépressif et des sujets contrôles sains pour
la Á exibilité spontanée [28,29,24]. Chaves et al. n’ont pas
trouvé de corrélation signiÀ cative entre les symptômes
de manie et les capacités d’apprentissage et de mémoire
verbale [13]. La méta- analyse de Martinez- Aran et al. montre
des performances signiÀ cativement moins bonnes pour le
fonctionnement exécutif et l’apprentissage et la mémoire
verbale en normothymie, dans les épisodes dépressifs, la
manie et l’hypomanie par rapport à des sujets contrôles sains
alors même que ces différentes phases ne se différencient
pas entre elles pour ces mêmes fonctions [10]. Il semble
donc que la perturbation soit liée à la maladie et non à
l’état thymique. Une étude longitudinale récente de Depp
et al. ne met pas en évidence de lien entre les symptômes
thymiques et les capacités neurocognitives sur une période
de six mois [11].
Les résultats contradictoires retrouvés en fonction des
études laissent penser que l’étiologie des déÀ cits neuroco-
gnitifs dans les troubles bipolaires est multifactorielle et
complexe. Certains facteurs, comme par exemple la diversité
des outils utilisés pour évaluer les déÀ cits neuropsycholo-
giques et les symptômes thymiques, ou la présence actuelle
et/ou les antécédents de symptômes psychotiques et d’abus
de substance, ou encore l’effet des traitements, semblent
impliqués dans les difÀ cultés à répliquer les résultats.
Les difÀ cultés des études cognitives menées durant les
phases aigües du trouble bipolaire sont dues en partie aux
symptômes thymiques. En effet, il est difÀ cile de faire la part
entre les déÀ cits dus à la présence d’un épisode thymique
majeur ou à l’amplitude des symptômes qui s’expriment.
Dans ce cadre, il semble plus pertinent d’évaluer les déÀ cits
cognitifs persistants malgré une amélioration clinique et qui
corrèlent avec des symptômes résiduels.
Liens d’intérêts
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt pour cet
article.
Références
[1] Bearden CE, Hoffman KM, Cannon TD. The neuropsychology
and neuroanatomy of bipolar affective disorder: a critical
review. Bipolar Disord 2001;3:106-50. Discussion 151-3.
[2] Burdick KE, Goldberg JF, Harrow M. Neurocognition as a stable
endophenotype in bipolar disorder and schizophrenia. J Ner
Ment Dis 2006;194:255-60.
[3] Torres IJ, Boudreau VG, Yatham LN. Neuropsychological func-
tioning in euthymic bipolar disorder: a meta- analysis. Acta
Psychiatr Scand 2007;434:17-26.
symptômes dépressifs sont intenses et nombreux, moins les
performances sont bonnes [13].
Les capacités de Á exibilité réactive (capacité à déplacer
le focus attentionnel d’une classe de stimuli à une autre)
semblent également affectées dans la mesure où les perfor-
mances, dans la dépression bipolaire, sont signiÀ cativement
inférieures à celles retrouvées en normothymie ou chez des
sujets contrôles sains [20].
Au cours des épisodes de manie, un plus grand nombre
de fonctions exécutives semblent être touchées.
Tout d’abord, comme dans la dépression bipolaire,
les capacités de Á exibilité réactive sont signiÀ cativement
inférieures à celles retrouvées en normothymie ou chez
des sujets contrôles sains [20]. Les capacités de Á exibilité
spontanée sont, quant à elle, signiÀ cativement moins bonnes
que dans la dépression bipolaire et en normothymie [25].
De plus, les capacités de planiÀ cation, de résolution de
problème et de formation de concepts sont signiÀ cativement
inférieures à celles de sujets contrôle sains [26,22,27]. Le
processus d’inhibition est aussi signiÀ cativement moins
efÀ cient que dans la dépression bipolaire, en normothymie
ou bien chez des sujets contrôles sains [20,25].
Une étude qui compare les capacités de résolution de
problème, de Á exibilité et d’inhibition dans la manie et
les épisodes mixtes, montre que les performances dans ces
domaines sont signiÀ cativement moins bonnes au cours de
la manie que lors des épisodes mixtes [27].
Conclusion
Les résultats d’un certain nombre d’études sont en faveur
de l’existence de perturbations du fonctionnement neuroco-
gnitif spéciÀ quement liées aux états thymiques des troubles
bipolaires.
L’attention soutenue semble affectée de façon plus
importante dans la manie mixte que dans la manie pure.
La manie pure semble, quant à elle, caractérisée par un
pattern de réponse impulsif. En ce qui concerne le fonc-
tionnement exécutif, les perturbations observées semblent
toucher l’ensemble des fonctions exécutives et semblent
signiÀ cativement plus importantes dans les états mixtes que
dans la manie pure. Les éléments issus de ces études laissent
penser que la manie pure et la manie mixte auraient des
proÀ ls cognitifs différents et que ceux- ci permettraient de
contribuer à faire la distinction entre les deux. Même s’il
existe peu d’études qui examinent les différences dans le
fonctionnement neurocognitif dans les états mixtes et la
manie, les résultats semblent en faveur de proÀ ls neuroco-
gnitifs différents ce qui laisse penser qu’il peut s’agir d’états
affectifs distincts même s’ils partagent des caractéristiques
communes. Les domaines de l’apprentissage et de la mémoire
verbale et spatiale sont également affectés dans la manie. Si
les études ne spéciÀ ent pas la nature des perturbations pour
le domaine verbal, elles semblent montrer, pour le second
Fonctionnement neurocognitif dans la manie pure et la manie mixte S161
[17] Rosvold HE, Mirsky AF, Sarason I, et al. A continuous per-
formance test of brain damage. J Consult Psychol
1956;20:343-50.
[18] Kurtz MM, Gerraty RT. A Meta- analytic Investigation of Neuro-
cognitive DeÀ cits in Bipolar Illness: ProÀ le and Effects of Cli-
nical State. Neuropsychology 2009;23:551-62.
[19] Brand N, Jolles J. Information processing in depression and
anxiety. Psychol Med 1987;17:145-53.
[20] Ryan KA, Vederman AC, McFadden EM, et al. Differential exe-
cutive functioning performance by phase of bipolar disorder.
Bipolar Disord 2012;14:527-36.
[21] Wolfe J, Granholm E, Butters N, et al. Verbal memory deÀ -
cits associated with major affective disorders: a com-
parison of unipolar and bipolar patients. J Affect Disord
1987;13:83-92.
[22] Murphy FC, Sahakian BJ, Rubinsztein JS, et al. Emotional bias
and inhibitory control processes in mania and depression. Psy-
chol Med 1999;29:1307-21.
[23] Sweeney JA, Kmiec JA, Kupfer DJ. Neuropsychologi-
cal impairments in Bipolar and Unipolar mood disorders
on the CANTAB neurocognitive battery. Biol Psychiatry
2000;48:674-685.
[24] Calev A, Nigal D, Chazan S. Retrieval from semantic memory
using meaningful and meaningless constructs by depressed,
stable bipolar and manic patients. Br J Clin Psychol
1989;28:67-73.
[25] Kravariti E, Dixon T, Frith C, et al. Association of symptoms
and executive function in schizophrenia and bipolar disorder.
Schizophr Res 2005;74:221-31.
[26] Morice R. Cognitive inÁ exibility and prefrontal dysfunction
in schizophrenia and mania. Br J Psychiatry 1990;157:50-4.
[27] Soeiro- de- Souza MG, Dias VV, Bio DS, et al. Creativity and exe-
cutive function across manic, mixed and depressive episodes
in bipolar I disorder. J Affect Disord 2011;135:292-7.
[28] Gruzelier J, Seymour K, Wilson L, et al. Impairments on
neuropsychologic tests of temporohippocampal and fronto-
hippocampal functions and word Á uency in remitting schi-
zophrenia and affective disorders. Arch Gen Psychiatry
1988;45:623-9.
[29] McGrath J, Scheldt S, Welham J, et al. Performance on tests
sensitive to impaired executive ability in schizophrenia, mania
and well controls: acute and subacute phases. Schizophr Res
1997;26:127-37.
[4] Jaeger J, Berns S, Loftus S, et al. Neurocognitive test perfor-
mance predicts functional recovery from acute exacerbation
leading to hospitalization in bipolar disorder. Bipolar Disord
2007;9:93-102.
[5] Bowie CR, Depp C, McGrath JA, et al. Prediction of real- world
functional disability in chronic mental disorders: a compari-
son of schizophrenia and bipolar disorder. Am J Psychiatry
2010;167:1116-24.
[6] Burdick KE, Goldberg JF, Harrow M, et al. Neurocognitive
dysfunction and psychosocial outcome in patients with bipo-
lar I disorder at 15- year follow- up. Acta Psychiatr Scand
2010;122:499-506.
[7] Bora E, Yucel M, Pantelis C. Cognitive endophenotypes of bipo-
lar disorder: a meta- analysis of neuropsychological deÀcits in
euthymic patients and their Àrst- degree relatives. J Affect
Disord 2009;113:1-20.
[8] Mann- Wrobel MC, Carreno, JT, Dickinson D. Meta- analysis of
neuropsychological functioning in euthymic bipolar disorder:
an up date and investigation of moderator variables. Bipolar
Disord 2011;13:334-42.
[9] Malhi GS, Ivanovski B, Hadzi- Pavlovic D, et al. Neuropsycho-
logical deÀ cits and functional impairment in bipolar depres-
sion, hypomania and euthymia. Bipolar Disord 2007;9:114-25.
[10] Martinez- Aran A, Vieta E, Reinares M, et al. Cognitive function
across manic or hypomanic, depressed, and euthymic states in
bipolar disorder. Am J Psychiatry 2004;161:262-70.
[11] Depp CA, Savla GN, Moore DJ, et al. Short- term course of neu-
ropsychological abilities in middle- aged and older adults with
bipolar disorder. Bipolar Disord 2008;10:684-90.
[12] Arts B, Jabben N, Krabbendam L, et al. A 2- year naturalistic
study on cognitive functioning in bipolar disorder. Acta Psy-
chiatr Scand 2011;123:190-205.
[13] Chaves OC, Lombardo LE, Bearden CE, et al. Association of
clinical symptoms and neurocognitive performance in bipolar
disorder: a longitudinal study. Bipolar Disord 2011;13:118-23.
[14] Clark L, Iversen SD, Goodwin GM. Sustained attention deÀ cit
in bipolar disorder. Br J Psychiatry 2002;180:313-9.
[15] Strauss ME, Bohannon WE, Stephens JH, et al. Perceptual span
in schizophrenia and affective disorders. J Nervous Ment Dis
1984;172:431-5.
[16] Sax KW, Strakowski SM, McElroy SL, et al. Attention and for-
mal thought disorder in mixed and pure mania. Biol Psychiatry
1995;37:420-3.
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !