Le Christ : Fils, Verbe, berger né d’une femme
le bienheureux J.-H. Newman (1801-1890) présente le Christ dans sa relation au Père, et dans son
Incarnation. Son langage est précis, il parle de son ami et veut le faire avec soin :
« Je veux parler d'une longue expérience de l'affection d'un cœur loyal qui a toujours été une bénédiction
pour moi ; il m'a tout apporté [...] Je l'aime, non comme une formule, mais comme quelqu'un »[1]
« Le Christ est désigné dans les Ecritures par deux titres, dont chacun illustre un des aspects essentiels de la
vraie doctrine [...]. Chacun d'entre eux nuance et complète l'autre.
La désignation de Fils indique qu'il est issu, mais distinct du Père ;
celle de Verbe - c'est-à-dire de Raison - dénote son appartenance absolue à l'unité divine. »[2]
« Nulle image terrestre ne saurait égaler cette vérité miséricordieuse et redoutable que Dieu est devenu le
Fils de l'Homme, que le Verbe s'est fait chair et qu'il est né d'une femme. L'ineffable mystère passe les
mots humains. Le Christ ne saurait se décerner un titre terrestre, si humble, si bas soit-il, qui nous puisse
exprimer toute sa condescendance. L'immensité de son acte, ses lèvres mêmes ne sauraient le dire.
Mais il se complaît dans l'image (du bon berger) parce qu'elle nous transmet, dans la mesure où nous
pouvons la saisir, l'idée de l'humiliation, des épreuves et des peines qu'il souffrit pour l'amour de nous. »[3]
Et, commentant l'arianisme, Newman note :
« Si la nature humaine du Seigneur ne dispose d'aucune faculté intellectuelle, c'est le moi divin qui serait
obligé de tenir la place et d'agir en elle comme l'âme dans le corps. Quelle outrance faite à la divinité ! »[4]
[1]J.-H. Newman, Lettre du 17 janvier 1868 à A.G. Gox. (L&D XXIV, p. 12.)
[2]J.-H. Newman, Les Ariens du IV° siècle, Paris, Téqui 1988, p. 130.
[3]J.-H. Newman, Sermon du 5 mars 1835 (P. p. s. III, 10)
[4]J.-H. Newman, Tracts theological and ecclesiastical, p.309.
Lire aussi : Cardinal Jean Honoré, John Henry Newman, Le combat de la vérité, Cerf, Paris 2010.
N.B. Le langage de Newman est très proche de celui de saint Athanase.
Synthèse Françoise Breynaert
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