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I. Introduction
1. Les pathologies génétiques
Les pathologies génétiques sont séparées en deux catégories :
Les pathologies géniques, touchant les gènes. Elles sont monofactorielles mendélienne, exemple :
autosomique dominante ou récessive, liée à l’X dominante ou récessive ou mitochondriale d’une part, et
plurifactorielles (ou multifactorielles) d’autre part. Ces pathologies sont étudiées par une analyse des
gènes, à la recherche de possibles mutations. Exemple : myopathie de Duchenne.
Les pathologies chromosomiques affectant les chromosomes, leur nombre et leur structure. Ces
pathologies peuvent être liées à l’environnement dans ce cas elles seront plurifactorielles. La réalisation
d’un caryotype est le moyen d’étude de ces pathologies. Exemple : trisomie 21.
Il faut bien faire la différence
2. Historique
Tjio et Levan en 1956 réalisèrent le premier caryotype humain à 46 chromosomes à partir de fibroblastes
cutanés en culture. Gauthier, Turpin et Lejeune, en 1959, découvrirent pour la première fois une anomalie
chromosomique humaine. Cette anomalie est la trisomie 21 ou syndrome de Down (déjà identifié
cliniquement en France sous le nom de mongolisme).
Dans les années 60, début de la cytogénétique avec les cultures de lymphocytes sanguins permirent
l’analyse chromosomique en routine. C’est là qu’on crée la nomenclature des chromosomes. Les premiers
dépistages néonataux des anomalies chromosomiques eurent lieu en 1966 par amniocentèse, prélèvement de
cellules trophoblastique ou sanguine.
Caspersson en 1971 mit au point des techniques de dénaturation des chromosomes donnant les bandes
chromosomiques (véritable code barre qui permet de les identifier).
Les sites fragiles furent découverts par Sutherland en 1977(grâce à des cultures en milieu pauvre en acide
folique). Ce sont des sites de plus grandes fragilités dans les chromosomes. Exemple : syndrome de l’X
fragile, maladie génique dans lequel la fragilité se trouve sur le bras long de ce gonosome. La technique
d’étude du caryotype en haute résolution (550 à 850 bandes) fut mise au point en 1980. Elle permet de
rechercher et d’analyser des plus petites anomalies chromosomiques.
Les anomalies chromosomiques peuvent conduire à :
Des malformations.
Une déficience cognitive (on ne dit plus « retard mental » car un retard implique qu’on peut le
rattraper).
Des cancers (particulièrement dans les leucémies).
Un caryotype permet l’analyse d’anomalie de 5 à 10 Mb au minimum (donc ne détecte que les grosses
anomalies). La FISH (Fluorescent In Situ Hybridation) permet quant à elle l’étude maximale d’anomalie de
1 à 3 Mb (analyse ciblée : on cible une partie d’un chromosome en particulier, pas tous les
chromosomes, La technique de CGH array ou de puce à ADN est plus précise et permet d’analyser des
modifications chromosomiques de l’ordre de 50 à 100 kb (ATTENTION : on ne parle toujours pas là
d’études géniques ici).
3. Technique
La réalisation d’un caryotype nécessite le consentement éclairé du patient ou de son représentant légal. On
effectue un prélèvement de 5 à 10 mL de sang sur de l’héparine stérile (tube vert). On peut se contenter
de 1 mL pour les enfants. Le prélèvement devra être accompagné d’informations cliniques du patient, il
faudra préciser l’urgence de la réalisation de cette analyse. Exemple : prénatal, trisomie 21, sexe
(différenciation)…