La dyspraxie - Instit.info

Les troubles DYS
Qu'est-ce que c'est?
La dyspraxie
… en théorie
Guide méthodologique à destination des
enseignants du fondamental
Dans la population, 8 à 10% d'enfants souffrent de troubles de l'apprentissage.
Parmi eux, il y aurait entre 3 et 6 % d'enfants dyspraxiques. Ce sont les garçons
qui sont majoritairement atteint par ce trouble de l'acquisition de la
coordination. Il y aurait entre deux et huit garçons dyspraxiques pour une fille
seulement.
Au vu de ce nombre important, il semble nécessaire d’identifier les besoins et les
spécificités de ces élèves afin de connaitre leurs difficultés, leurs forces et de
savoir ce qu’il faut mettre en place pour leur apporter une scolarité
épanouissante.
Ce guide s’adresse particulièrement aux instituteurs maternelle et primaire et
vise à fournir à ceux-ci des informations et des réponses à la définition, à la
reconnaissance et la prise en charge pédagogique des enfants présentant une
dyspraxie.
Il vise à enlever certaines conceptions qui sont fausses sur le fait que la
dyspraxie est une maladie, un déficit mental ou intellectuel ou encore un manque
de motivation ou d’intérêt de la part de l’enfant. La dyspraxie est avant tout un
trouble de l’acquisition de tâches motrices et du développement de fonctions
intégrées du cerveau.
Ce guide se présente en deux volets : une partie théorique et une partie
pratique. Le premier présente la définition du trouble, les signes qui peuvent
alerter, son diagnostique, sa prise en charge. Le second, quant à lui, illustre les
adaptations pédagogiques nécessaires à mettre en place afin d’optimiser les
apprentissages de l’enfant dyspraxique et permettre ainsi de lui garantir un
épanouissement personnel et scolaire.
Cherdon Emeline
Henrion Alizée
étudiantes en Sciences de l'Education
Option orthopédagogie
à l'université de Mons
Table des matières :
La dyspraxie…
Qu'est-ce que c'est?
p.7
Sous quelle(s) forme(s) se présente-t-elle?
p.8
Comment la repérer?
p.9
Comment la diagnostique-t-on?
p.11
Comment se déroule la rééducation
p.12
Quel(s) type(s) d'enseignement faut-il envisager?
p.13
Définition :
C'est un trouble d'ordre psychomoteur qui provoque un
manque de coordination d'adaptation des mouvements à la
réalisation de l'acte voulu.
La dyspraxie
Qu'est-ce
que c'est ?
Cette incapacité gestuelle va fortement influencer les
gestes de la vie quotidienne et les apprentissages scolaires.
colaires.
Il existe trois grands groupes de dyspraxie :
les dyspraxies constructives
les dyspraxies idéatoires ou idéomotrices
les dyspraxies visuo-spatiales
Les dyspraxies constructives
Difficulté à assembler des pièces pour construire un tout. La difficulté est dans l’assemblage
l’assemblag
des pièces les unes par rapport aux autres.
La dyspraxie oro-faciale
Difficulté dans les « gestes » du visage et de phonation.
La dyspraxie idéatoire
Difficulté de réaliser un geste avec un objet ou un outil.
La dyspraxie idéomotrice
Difficulté de faire des gestes sans outil et des gestes dits symboliques, les mimes, le «faire
semblant».
La dyspraxie constructive visuo-spatiale
Elle associe une dyspraxie constructive, un trouble du regard (problème neuro-visuel) et un
trouble de l’organisation de l’espace.
Il est fréquent de cumuler plusieurs dyspraxies.
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La dyspraxie
Sous quelle(s)
forme(s) se
présente-t-elle?
Quelques exemples …
Léa a des difficultés pour construire
un objet avec des légos, à assembler
des cubes, faire un puzzle,… elle est
dyspraxique constructive.
Tom éprouve des difficultés à fixer une ligne pour lire, à suivre la
trajectoire d’un objet, à rechercher une information dans un texte, à lire un
plan, à faire une figure géométrique avec des outils, à descendre des
escaliers, se repérer dans un lieu … Il est dyspraxique visuo-spatial. Ce
trouble associe dyspraxie constructive, trouble du regard et trouble de
l’organisation de l’espace.
Violette rencontre des difficultés
à se servir d'outils : à se brosser les
dents, à se servir d'un crayon, d'une paire de ciseaux, d'une fourchette … Elle
est dyspraxique idéatoire.
Mathéo a des difficultés à se servir de son corps pour "faire semblant" ou
mimer : faire "au revoir" de la main, faire semblant de jouer de la guitare,
faire "chut" … Il est dyspraxique idéomoteur
Lily a des difficultés à agencer, orienter ou disposer ses vêtements lors de
l’habillage (les habits sont enfilés à l’envers) à se boutonner, utiliser une
fermeture éclair, à faire ses lacets…, elle a une dyspraxie de l'habillage
Maël rencontre des difficultés à faire des mouvements du visage et de la
langue : gonfler ses joues, souffler, se moucher. Il a souvent un ton
monotone, il a une dyspraxie oro-faciale.
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Signes qui peuvent alerter
La dyspraxie
En général
Comment la
repérer?
- Malhabile ou gauche, renverse, fait tomber des choses, se
cogne, …
- Donne l’impression de ne pas se concentrer, zappe, décroche…
- Lente généralement dans le quotidien : habillage, repas…
En maternelle
- Difficultés dans la motricité fine, la manipulation et dans la coordination (ex. : découper
avec des ciseaux, coller, gommettes);
- Au niveau du graphisme, difficultés à repasser sur un modèle ou à le copier, à reproduire
des lettres, etc.;
- N'arrive pas à emboiter les pièces d'un puzzle, ni à identifier les coins;
- Difficultés dans l'apprentissage d'un chant : reproduire les gestes et mimes de la chanson,
mémoriser les paroles et chanter en même temps que les autres ;
- Difficultés mathématiques dans la combinaison de plusieurs actions : réciter la litanie des
chiffres en pointant les objets à dénombrer.
- Difficultés à se repérer dans l'espace.
- Difficultés à se repérer dans une semaine mais pas à apprendre
le nom des jours de la semaine.
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La dyspraxie
En primaire
Comment la
repérer?
Lecture :
Ø L’acquisition de la lecture elle-même n’est pas une vraie
problématique, la difficulté se situe plus au niveau visuel.
La lecture fluide a du mal à se mettre en place;
Ø Confond les p/q, b/d à cause de leur orientation ou les h/n/r, f/t à
cause de leur forme;
Ø A du mal avec certains sons plus complexes : ill, ail, ien, ou, oi,ouin,oin …
Ø Peut oublier des mots ou des lignes
Ecriture :
Ø Ecriture qui ne suit pas la ligne comme si l’enfant ne voyait pas la ligne, écrit dans les
interlignes… Les premières lignes sont un peu près correctes, puis deviennent
difficilement lisibles
Ø L’écriture est lente, laborieuse, difficile
Ø Difficultés à recopier
Ø Connaît les conjugaisons mais à du mal à se situer dans
ans le
temps.
Ø Orthographe phonétique bonne
Mathématique :
Ø Difficultés dans le dénombrement d'objets
Ø Troubles liés à l'organisation du regard et à la structuration spatiale
Ø Difficultés dans l'organisation d'une opération écrite
Ø Problèmes de calcul mental et dans les liens mathématiques
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Que faire en cas de suspicion
de dyspraxie ?
Dans un premier temps, lorsqu'on est face à des
La dyspraxie
A qui faire
appel? Comment
la diagnostiquer?
difficultés éprouvées par l'enfant, il est important
d'interpeller et de communiquer avec les différents
dyspraxie
acteurs concernés par l'éducation de l'enfant : parents,
équipe éducative, direction, CPMS, etc.
Si les parents sont d'accord, le centre PMS peut intervenir
pour établir un premier bilan de l'enfant, pour ensuite les
diriger, si nécessaire, vers un neuropédiatre. Celui-ci fera
divers examens afin de poser un diagnostique précis du
trouble. Il peut, si nécessaire, renvoyer vers d'autres
spécialistes pour d'autres examens complémentaires.
Le diagnostique de dyspraxie peut être affirmé dès l'âge de 4 ans par :
- le test pédagogique fait par le conseiller psychopédagogique du CPMS.
- un bilan de santé effectué par le PSE ou chez le médecin traitant pour vérifier
l'existence de problèmes visuels ou auditifs.
-
l'examen psychométrique (test de QI), pratiqué par un psychologue qui permet de
mettre de côté une déficience mentale car les enfants dyspraxiques ont souvent une
intelligence normale à supérieure.
- l’examen neuro-psychologique, pratiqué par un neuropédiatre ou neuropsychologue qui
précise les caractéristiques de la dyspraxie, son type (constructive, idéatoire,
idéomotrice) et les éventuels signes associés (dyspraxie visuo-spatiale, …).
A partir de ces examens, une prise en charge adaptée et efficace pourra être mise
en place.
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La dyspraxie
Comment se
déroule la
rééducation?
La dyspraxie
Au niveau de la rééducation
Comment se
-
déroule la
Souvent, l'enfant dyspraxique est accompagné par :
un logopède : travail de la verbalisation pourrééducation
séquentialiser ?
les
activités.
- un psychomotricien : intervention à visée rééducative pour
faciliter le quotidien à la maison et à l'école.
- un ergothérapeute : intervention à visée palliative, il observe et évalue l'enfant afin
d'émettre des recommandations.
- l'enseignant : adaptation des exigences scolaires
et des pratiques pédagogiques par rapport à
l'enfant.
- kinésithérapeute
- rééducateur spécialisé (orthopédagogue)
- psychologue : prise en charge au niveau de l'estime
de soi.
Le soutien d'un psychologue est souvent indispensable pour l'épanouissement de l'enfant
dyspraxique dans sa vie familiale et scolaire.
Mais ce sont surtout les psychomotriciens et les ergothérapeutes qui sont au cœur du suivi
de l'enfant dyspraxique.
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7
9
Quel avenir ?
Un enfant dyspraxique ne verra jamais ses troubles
disparaitre et ne parviendra pas non plus à rendre ses
gestes automatiques sans devoir fournir des efforts
La dyspraxie
Quel(s) type(s)
d'enseignement
faut-il envisager ?
considérables d'attention.
Cependant, grâce à une détection précoce de son trouble et à des
rééducations, des adaptations, … l'élève pourra progresser avec le temps.
Quelle que soit l'évolution de l'enfant, il faut à tout prix favoriser une bonne estime de luimême en pratiquant une pédagogie de la réussite afin qu'il ne se décourage
écou
ourage pas face à ses
difficultés et ses échecs.
Quel enseignement ?
Un enfant dyspraxique pourra suivre l'enseignement ordinaire ou spécialisé en fonction de
son type de dyspraxie, de son niveau, de la combinaison de troubles associés ou non et de
l'environnement familial et scolaire.
La décision de l'orientation de l'enfant vers l'enseignement spécialisé ou vers l’intégration
se fait par une évaluation des Centres PMS en collaboration avec l'entourage de l'élève
(parents, équipe éducative, intervenants extérieurs, etc.). Elle dépend de différents
facteurs.
Ainsi, l'enfant dyspraxique a trois possibilités de scolarisation :
- suivre l'enseignement ordinaire avec quelques adaptations pour pallier à son trouble;
- bénéficier d'une intégration dans l'enseignement ordinaire avec l'accompagnement de
l'enseignement spécialisé;
- fréquenter l'enseignement spécialisé.
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Brochure réalisée par
Emeline Cherdon & Henrion Alizée
UMons, Place du Parc 18, Mons
Brochure réalisée par
Emeline Cherdon & Henrion Alizée
UMons, Place du Parc 18, Mons