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C'est par un communiqué de l'Élysée que la nouvelle a été officialisée. «Les autorités égyptiennes viennent de me faire savoir leur
intention d'acquérir 24 avions de combat Rafale et une frégate multimissions (FREMM), ainsi que les équipements associés, a
annoncé François Hollande, jeudi dans la soirée. Ces équipements permettront à l'Égypte d'accroître sa sécurité et de jouer tout son
rôle au service de la stabilité régionale.» Le Rafale «remporte son premier contrat export. La signature interviendra lundi au Caire»,
a encore précisé le président de la République, qui a demandé à son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de le signer «au
nom de la France».
La cérémonie aura lieu en présence du président égyptien al-Sissi, ainsi que les PDG des trois entreprises concernées: Éric
Trappier, PDG de Dassault Aviation (le groupe Dassault est propriétaire du Figaro), constructeur du Rafale, Hervé Guillou, PDG de
DCNS, fabricant des frégates, ainsi qu'Antoine Bouvier, PDG du missilier MBDA.
La commande égyptienne est valorisée à 5 milliards d'euros. Il s'agit d'un contrat historique à plusieurs titres. Il restera dans les
annales pour la rapidité de sa conclusion. Il aura fallu trois mois à peine pour le ficeler. Le président al-Sissi est en effet désireux de
renforcer au plus vite sa défense aérienne, composée de Mirage 5 et 2000, car l'Égypte fait face à un environnement sécuritaire très
dégradé à ses frontières. D'un côté la Libye, livrée aux mains de milices tribales, est devenue un nouveau foyer de Daech ; de
l'autre, dans le désert du Sinaï, l'armée égyptienne lutte contre des intrusions de djihadistes venus de Syrie. Les premiers Rafale
seront livrés rapidement et pourront «défiler» en août prochain, lors de l'inauguration de l'extension du Canal de Suez.
L'histoire retiendra aussi que l'Égypte est pour la seconde fois le premier client export d'un chasseur français. C'était déjà le cas en
1981 avec le Mirage 2000. Ensuite, cette commande rompt avec une longue série de déconvenues. Cela faisait quinze ans que la
France tentait, en vain, de vendre le Rafale à l'exportation (les derniers contrats export remontent à l'an 2000, avec l'Inde pour des
Mirage 2000 H et avec la Grèce pour des Mirage 2000-5 Mark 2). Des Pays-Bas au Maroc, en passant par la Corée du Sud ou
encore plus récemment le Brésil, le Rafale n'avait jamais été choisi, alors qu'il sortait toujours premier des évaluations menées par
les armées étrangères.
En janvier 2012, la tendance s'est spectaculairement inversée, avec l'annonce par New Delhi du choix du Rafale pour moderniser
son armée de l'air. L'Inde est alors entrée en négociations exclusives avec la France pour signer «le contrat du siècle», portant sur la
livraison de 126 appareils pour quelque 10 milliards d'euros. Sur ce total, 18 appareils doivent être livrés depuis la France et les
autres assemblés en Inde, dans le cadre d'un transfert de technologie aussi inédit que complexe. Depuis, les négociations se
poursuivent avec l'Inde, en parallèle avec d'autres pays intéressés par le Rafale, notamment le Qatar.