Analyse contrastive allemand-néerlandais : les locutions verbales avec des verbes de localisation L’allemand et le néerlandais sont deux langues germaniques qui semblent très similaires au premier abord, mais elles cachent en réalité toute une série de différences. Elles comprennent un type de locutions verbales que l’on appelle (all.) Funktionsverbgefüge. Ce terme désigne des locutions constituées d’un groupe nominal (avec ou sans préposition), et d’un verbe « fonctionnel », qui a perdu son rôle lexical et ne sert plus que de support. Exemple : ‘mettre quelque chose en mouvement’ = (all.) etwas in Bewegung setzen ; (nl.) iets in beweging zetten. Dans ces locutions, l’allemand et le néerlandais utilisent très fréquemment un verbe fonctionnel de mouvement ou de position, alors que ces locutions n’expriment pas nécessairement une localisation. La sélection de ces « light verbs » est toutefois étroitement liée à leur conceptualisation sous-jacente. Dans cette présentation, je vais me pencher sur les locutions composées des verbes de placement (all .) setzen/versetzen/stellen et (nl.) zetten/verzetten/stellen. Ces verbes se révèlent particulièrement intéressants pour une analyse contrastive étant donné les nombreuses différences que l’on peut observer dans leur usage dans les deux langues germaniques. Ainsi, alors que l’allemand utilise fréquemment le verbe versetzen, le néerlandais ne recourt jamais au verbe (nl.) verzetten dans les locutions à verbe support. Le verbe allemand setzen, lui, sera tantôt traduit par son équivalent néerlandais zetten, tantôt par (nl.) stellen. Ces locutions sont donc constituées de verbes fonctionnels très spécifiques qu’il convient de pouvoir distinguer.