Urbanisme / Diagnostic environnemental

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Présentation des objectifs environnementaux dans
les projets de construction et de réhabilitation dans
la ville de Clichy-la-Garenne (92)
2
Introduction :
Les enjeux environnementaux :
changements climatiques, pollutions de
l’air, des sols, de l’eau, épuisement des
ressources y compris énergétiques, perte
de la biodiversité,... deviennent chaque
jour plus évidents.
Ces enjeux environnementaux sont
indissociables des questions économiques
pour la société dans son ensemble et pour
chacun, et des questions sociales puisque
ce sont les ménages les plus modestes qui
en subiront les plus lourdes conséquences.
Or l’acte d’aménager et de
construire
impacte
fortement
l’environnement. En France, le secteur du
bâtiment consomme près de la moitié des
ressources naturelles, 46% de l’énergie et
produit 50% des déchets et 25% des gaz à
effet de serre (GES), on mesure donc
l’importance d’une politique urbaine qui
prenne en compte ces questions.
La tâche est difficile puisqu’il faut
requestionner ensemble nos pratiques.
Le diagnostic présenté ici a été
entrepris à l’initiative du service de
l’urbanisme de la ville de Clichy assisté par
méandre, atelier d’architecture, urbanisme
et environnement.
Ce document est une action
d’étape après une année de travail pour
informer
sur
les
questions
environnementales liées à la construction
et à l’urbanisation.
La démarche environnementale est
en
continuité
avec
l’histoire
de
l’architecture et de l’urbanisme ancienne et
moderne.
Elle oblige à modifier des
habitudes technologiques relativement
récentes (prises depuis 50 ans), nos
réglementations, nos façons de concevoir,
de construire et d’exploiter les bâtiments.
Elle appelle à réunir les cultures
sensibles
et
techniques
comme
l’architecture et l’ingénierie, à associer les
différentes phases de la vie d’un bâtiment :
programmation, conception, construction,
exploitation et déconstruction.
La démarche environnementale
entreprise par le service de l’urbanisme a
abouti à définir 4 objectifs pour les
bâtiments à Clichy.
et de réfléchir à la manière d’atténuer les
faiblesses de la ville et d’utiliser ses atouts
dans les futurs projets de construction et
de réhabilitation.
Il se divise en deux grandes
parties :
A- Diagnostic du territoire, contexte naturel
et incidence du comportement de l’homme.
B- Les 4 objectifs choisis par la ville :
• qualité environnementale et architecturale
des bâtiments «conception bioclimatique»
• efficacité énergétique
• bâtiment & Santé
• ressources : eau, énergie, déchets,
matériaux,...
Pour chacun de ces objectifs, sont
présentées les préconisations spatiales et
techniques ainsi que les bénéfices
attendus.
Ce document ne donne pas de
solutions toutes faites mais voudrait donner
envie aux lecteurs d’aller plus loin, en
s’informant et en agissant concrètement à
Clichy.
Le document ci-après a pour but
de préciser les caractéristiques de Clichy
3
Diagnostic du territoire :
• Contexte naturel
• Incidence du comportement de l’homme
Objectif 1 :
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments «conception bioclimatique».
Objectif 2 :
Efficacité énergétique.
Objectif 3 :
Bâtiment & Santé.
Objectif 4 :
Ressources : eau, énergie, déchets, matériaux,...
Diagnostic du territoire :
• contexte naturel
• incidence du comportement de l’homme
5
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
Les températures : l’effet de cloche
Comme toute l’agglomération parisienne, Clichy bénéficie d’un climat
peu contraignant, caractérisé par une faible amplitude thermique,
des étés chauds et des hivers doux. Le confort d’hiver n’est donc pas
difficile à atteindre.
La rue de Paris, exemple de forte minéralité.
Températures moyennes à Clichy pour une année de référence.
Source : PLU de Clichy.
Par contre, l’été, les températures naturelles sont augmentées par
l’effet de masse thermique de la ville dense et minérale. Les
températures relevées à Clichy sont ainsi supérieures à celles
relevées dans la station météo du Bourget. Une attention particulière
doit donc être portée au confort d’été dans les bâtiments.
L’entrée de Clichy vue depuis le périphérique : une ville minérale très dense.
6
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
L’ensoleillement : les effets de masque
L’hiver, l’angle du soleil est très bas : 18° à midi. La hauteur du soleil
est maximale au solstice d’été et minimale au solstice d’hiver.
La densité de la ville accentue le contraste d’ensoleillement
hiver/été : dans une ville dense comme Clichy, les bâtiments
génèrent des masques, surtout en hiver. Lorsque le soleil est bas,
les bâtiments projettent des ombres sur le sol et sur les façades des
bâtiments voisins.
Ces masques empêchent le soleil de pénétrer à l’intérieur des
bâtiments.
Courbes solaires en projection cylindrique en région parisienne.
Source : traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatique
La rue Morice, plongée dans l’ombre du fait des masques des bâtiments.
7
Contexte naturel et incidence du comportement
de l’Homme
Les vents : de forts ‘’couloirs à
vent’’
La situation géographique de la ville
favorise les vents d’Ouest et plus
particulièrement les vents de Sud-ouest qui
sont des vents forts.
Boulevard Jean Jaurès, couloir à vent.
Voie rapide, quai Éric Tabarly, le long de la Seine.
L’alignement d’arbres entre le lit de la
Seine et la voie rapide crée un écran qui
génère un couloir à vent. Le trafic
automobile important renforce cet effet.
Direction des vents dominants
illustration des couloirs à vent.
à
Clichy
La direction et la force des vents sont des
éléments importants à prendre en compte
dans la fabrication de l’espace urbain.
Les vents peuvent en effet constituer des
atouts lorsqu’ils sont utilisés pour optimiser
l’aération et la ventilation naturelle des
bâtiments mais ils peuvent aussi être une
source d’inconfort, pour les piétons
notamment, lorsqu’ils sont insuffisamment
pris en compte dans le tracé d’une voie.
avec
Le tracé des voies, l’implantation de
certains bâtiments favorisent les effets de
‘’couloirs à vent’’ sur certains axes,
notamment le long de la Seine, du
périphérique ou le long d’axes traversants
comme la rue Martre et le boulevard Jean
Jaurès.
Rue Martre, couloir à vent.
8
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
La pluviométrie
La pluviométrie est répartie de façon relativement uniforme sur
l’ensemble de l’année, avec un minimum en août et un maximum en
octobre.
La rue de Paris sous la pluie : l’eau de pluie s’évacue difficilement.
Niveaux de précipitations pour la période 1974-2003 à clichy ??????
Graphique réalisé d’après les données du PLU.
Le territoire de Clichy est très fortement imperméabilisé, ce qui limite
l’infiltration des eaux dans le sol. De ce fait, les eaux pluviales
stagnent longtemps sur le sol avant d’être majoritairement rejetées
dans les réseaux d’assainissement.
Cette faible infiltration des eaux pluviales pose deux problèmes :
d’une part elle limite fortement la recharge des nappes phréatiques
et d’autre part elle peut être source de disfonctionnement du réseau
d’assainissement. En cas de pluie importante, le réseau
d’assainissement est surchargé ce qui entraine des déversements
très importants d’eau non traitée directement dans la Seine.
Parking avenue Claude Debussy : flaques d’eau qui demeurent longtemps après la fin
de la pluie.
9
Contexte naturel et incidence du comportement
de l’Homme
Eau et assainissement
Grâce à sa proximité avec la capitale,
Clichy a bénéficié rapidement de toutes les
avancées en matière de distribution d’eau
et d’assainissement.
d’Assainissement
Parisienne).
l’Agglomération
Une trop forte imperméabilisation peut être
source de disfonctionnement du réseau.
En cas de pluie importante, le réseau
d’assainissement est surchargé ce qui
entraine des déversements très importants
d’eau non traitée directement dans la
Seine.
L’eau potable distribuée à Clichy provient
de l’usine de Neuilly-sur-Marne qui traite
les eaux de la Marne. L’exploitation du
réseau est confiée à la Compagnie
Générale des Eaux.
Le réseau d’assainissement de Clichy est
un réseau unitaire, c’est-à-dire qu’il collecte
ensemble les eaux usées et les eaux
pluviales.
Par temps sec, les effluents sont traités à
la station d’épuration d’Achères après avoir
transité par les émissaires du SIAAP
(Syndicat
Interdépartemental
de
Le saviez-vous ?
Clichy est un nœud important du système
d’assainissement parisien. De nombreux
émissaires arrivent jusqu’à l’usine de
Clichy pour y subir un premier traitement.
Les capacités de l’usine sont limitées : à
chaque gros orage, de gros volumes d’eau
non traitée sont déversés dans la Seine, à
la hauteur de Clichy.
Une Directive Cadre Européenne impose
de cesser ces déversements. Un bassin de
stockage souterrain de 220 000 m3 va
donc être construit.
L’usine du SIAAP à Clichy.
10
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
Le risque d’inondation
Située en bordure de la Seine dans sa limite nord-ouest, la commune
de Clichy est confrontée à un risque important d’inondation. Lors de
la grande crue de 1910, 70 hectares ont été submergés, soit 20% du
territoire de Clichy.
Plusieurs facteurs se conjuguent pour accroître le risque d’inondation
à Clichy : la topographie de la ville, la présence d’une nappe
phréatique dont le toit se situe à 6 m de profondeur dans certains
secteurs.
Certains éléments directement liés à l’urbanisme contribuent aussi à
augmenter le risque d’inondation, parmi lesquels l’imperméabilisation
des sols la forte minéralité ou l’existence d’un réseau unitaire
d’assainissement.
Le risque d’inondation est géré dans le cadre du plan de prévention
aux risques d’inondation des Hauts-de-Seine approuvé le 9 janvier
2004. L’existence de ce risque nécessite cependant des actions de
prévention visant à réduire les rejets d’eau pluviale en débit et en
volume dans le système d’assainissement. Cela passe notamment
par le développement des espaces de pleine terre. Le risque
d’inondation mène aussi à réfléchir aux choix des matériaux de
construction dans les zones en front de Seine et à l’utilisation des
sous-sols dans la construction.
Plan de prévention des risques d’inondation de la Seine.
Source : Service Urbanisme de la Ville de Clichy.
11
Contexte naturel et incidence du comportement
de l’Homme
Une ville compacte et hétérogène
Clichy est une ville dense et compacte.
Cette compacité du territoire et des
bâtiments est un atout énergétique
important car elle favorise les économies
de transport, de construction réseaux et la
réduction des déperditions de chaleur.
Vue aérienne de Clichy montrant une ville dense,
compacte et minérale.
Cependant,
héritière
d’une
histoire
complexe, Clichy présente un paysage
urbain hétérogène entre quartiers anciens,
zones d’urbanisation récente et friches
industrielles. A chacun de ces espaces
correspondent différentes typologies de
bâti qui présentent une variée de gabarits,
de hauteurs et de matériaux constructifs.
On distingue ainsi :
Les immeubles bas (R+1, R+2) de
type villageois, très denses et souvent
dégradés
- Les immeubles populaires plus
hauts (R+3 ou 4) en moellons calcaires et
mortier plâtre ;
- Un tissu haussmannien le long des
principaux axes de circulation ;
- L’architecture industrielle de la fin
du XIXème – début du XXème siècle,
caractérisée par l’usage de la brique et de
structures métalliques ;
Les HBM (habitations bon marché)
en briques et béton de l’entre deux guerres
qui peuvent rassembler une centaine de
logements ;
- Les immeubles Art Nouveau et Art
Déco caractérisés par l’utilisation de la
brique et le mélange des matériaux ;
- Les constructions du mouvement
moderne telles que l’hôpital Beaujon ou la
Maison du Peuple ;
- Et enfin les Grands Ensembles.
Les différences de hauteur et de gabarit
ménagent des vues et des espaces de
respiration dans le tissu urbain.
Ces typologies de bâtis présentent des
caractéristiques de densité, de confort et
de salubrité très différentes. Le degré de
luminosité naturelle notamment varie
fortement selon les types d’immeubles
ainsi que les performances énergétiques et
thermiques.
Immeuble populaire
Immeuble haussmannien
Ces caractéristiques sont des éléments
importants à prendre en compte dans les
programmes de réhabilitation et de
rénovation.
12
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
Transport et déplacements : une ville favorable aux
transports en commun et aux déplacements doux.
Grâce à sa proximité avec Paris, Clichy bénéficie d’une importante
desserte de transport en commun :
- Une station de métro
- Une station de RER
- Un réseau de bus bien développé.
Station Vélib’ sous le périphérique, station conjointe avec le XVIIème arrondissement
de Paris.
La superficie réduite de la ville et sa planéité sont d’autre part très
favorables aux modes de déplacements doux, vélo et marche. On
estime en effet qu’il faut 10 min pour traverser Clichy à vélo, 24 min
pour la traverser à pied et entre 10 et 60 min en voiture, selon la
circulation.
Il existe actuellement 2 pistes cyclables à Clichy et d’autres
aménagements sont projetés pour encourager l’usage du vélo,
notamment à la faveur de l’arrivée de Vélib’ à Clichy : 13 stations
Vélib’ sont installées sur la commune depuis juin 2009.
Malgré ces atouts, Clichy connaît une importante circulation
automobile, majoritairement concentrée sur la rue Martre et sur le
boulevard Jean Jaurès, deux voies qui constituent des axes majeurs
de transit vers Paris et vers la grande banlieue.
L’importance de ce trafic routier génère de fortes nuisances : bruit,
pollution atmosphérique, …
13
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
Le bruit routier, source de nuisance
Le bruit est l’une des préoccupations majeures des franciliens, tout
particulièrement le bruit routier qui est à l’origine de la plus grande
part des nuisances sonores.
Les voies de transit majeures entre Paris et la grande banlieue qui
traversent Clichy (périphérique, rue Martre, boulevard Jean Jaurès,
…) engendrent un bruit routier très important, particulièrement à
proximité des feux rouges.
L’exposition au bruit routier doit être prise en compte dans
l’aménagement de la ville car il peut avoir des conséquences jusque
dans l’utilisation faites par les Clichois de leurs espaces privés ainsi
que l’illustre la photo ci-dessous. Très exposés au bruit routier car
donnant sur la rue Martre, ces balcons sont peu utilisés par les
habitants de l’immeuble.
Superposition des cartes de classement acoustique des voies de transport terrestre et
des trafics moyens journaliers annuels qui met en évidence la corrélation entre densité
du trafic et nuisance sonore.
Source : Département des Hauts-de-Seine.
Immeuble rue Martre.
14
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
La pollution de l’air, un problème de santé publique
La qualité de l’air extérieur est une préoccupation majeure des
franciliens qui déclarent à 58% ressentir les effets de la pollution
atmosphérique sur leur propre santé (INPES, Baromètre santé
environnement 2007). Les sources de pollution de l’air les plus
importantes sont le trafic routier et les activités industrielles mais le
secteur tertiaire et les logements contribuent aussi à la pollution de
l’air (chauffage, …), comme le montre le graphique ci-contre.
L’importance du trafic routier en Île-de-France, et notamment à
Clichy qui se situe sur un axe de circulation majeur, génère de la
pollution atmosphérique. L’agglomération parisienne, située en
plaine, bénéficie la majeure partie du temps d’un climat océanique
venteux ou pluvieux favorable à la dispersion de la pollution.
Cependant, certaines situations météorologiques (anticyclones,
absence de vent) bloquent les polluants sur place et peuvent
conduire à des niveaux de pollution importants.
Même à faible niveau, la pollution atmosphérique a des
répercussions néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine.
Les polluants sont des gaz ou des particules irritants et agressifs qui
peuvent être à l’origine d’infections respiratoires, de crises d’asthme,
d’irritations oculaires et même avoir des effets morbides (effets
cancérigènes, maladies cardio-vasculaires).
Source : Airparif,
http://www.airparif.asso.fr/emissions/emissions_communes.php?ninsee=92024
NOx : oxydes d’azotes
CO : monoxyde de carbone
SO2 : dioxyde de soufre
CO2 : dioxyde de carbone
COVNM : composés organiques volatils
PM : particules en suspension
15
Contexte naturel et incidence du comportement
de l’Homme
La végétation, régulateur des
excès urbains
Clichy est une ville densément peuplée et
minérale. La végétation est pourtant
présente à travers les parcs et les
alignements d’arbres le long des voies. Il
existe aussi des cœurs d’îlots végétalisés
dont la présence n’est pas toujours
perceptible depuis l’espace public.
La sauvegarde et le développement de ces
espaces végétalisés constituent un enjeu
majeur pour le développement durable de
Clichy. La végétation correspond d’abord à
une aspiration des habitants : les espaces
plantés sont des lieux de respiration et de
détente, ils ont aussi une qualité
esthétique.
La végétation est aussi un élément
essentiel pour le maintien de la biodiversité
en ville.
Enfin, la végétation participe de façon
importante à la qualité urbaine en faisant
office de régulateur des excès urbains.
Elle apporte de l’ombre et de la fraicheur
en été, elle participe à l’amélioration de la
qualité de l’air en fixant les poussières et
en absorbant une part du CO2 tandis que
les espaces plantés en pleine terre
favorisent l’infiltration des eaux pluviales
dans le sol, permettant la recharge des
nappes phréatiques et le soulagement des
réseaux d’assainissement.
Une cour végétalisée.
Clichy présente un fort potentiel de
végétalisation d’espaces actuellement
bitumés, notamment en cœur d’îlots. De
même, la végétalisation des murs et des
toitures est un élément de qualité
environnementale et de confort qui pourrait
être développé dans la ville.
Parc Roger Salengro
16
Contexte naturel et incidence du comportement
de l’Homme
Contexte social et offre de
logement
En liaison avec le développement
industriel, la population de Clichy fut
longtemps majoritairement ouvrière, puis la
mutation économique et urbaine a entraîné
une diversification des habitants, fortement
marquée depuis une vingtaine d’années
par l’installation de catégories de
population plus aisées. Malgré ces
mutations, la population clichoise se
compose encore en majorité (55%)
d’employés et d’ouvriers et reste en
moyenne plus modeste que celle du reste
des Hauts-de-Seine ou de l’agglomération
parisienne dans son ensemble : alors que
la part des ménages imposables est de
73% en Île-de-France, elle n’est que de
64% à Clichy (données du PLU).
L’offre de logements, reflet des différentes
étapes de construction et de reconstruction
de la ville, est variée mais Clichy doit
affronter deux problèmes majeurs :
- dans leur grande majorité les
logements clichois sont anciens
(52% ont été construits avant
1948), donc pour la plupart mal
isolés et très coûteux en énergie ;
- Clichy comporte aussi un parc de
logements
dégradés,
voire
insalubres qui peuvent en plus
connaitre des situations de suroccupation.
L’ampleur limitée de la mutation sociale
s’explique en partie par la politique
volontariste de la ville qui a notamment
favorisé la construction de logements
sociaux. La satisfaction des besoins en
matière de logement des catégories
modestes reste aujourd’hui une priorité de
la ville dans un contexte de pénurie de
logements et de prix élevés de l’immobilier.
La Ville mène depuis des années une
politique de résorption de cet habitat
insalubre à travers la mise en place
d’OPAH
(Opérations
Programmées
d’Amélioration de l’Habitat) successives.
L’enjeu sanitaire et social de ces
opérations se double aujourd’hui d’un
enjeu environnemental de réduction des
très fortes consommations énergétiques de
ces immeubles qui sont de véritables
‘’passoires thermiques’’. La réduction des
consommations énergétiques doit aussi
permettre la baisse du coût des charges
pour les résidents.
Ensemble de logements sociaux à Clichy.
Immeuble rue Bonnet
17
Contexte naturel et incidence du comportement de l’Homme
Conclusion
Le diagnostic du territoire de Clichy-la-Garenne permet de mettre en
valeur les particularités de la ville et les enjeux majeurs qui en
découlent dans la perspective d’un développement urbain
s’inscrivant dans une démarche environnementale.
Les particularités les plus saillantes de Clichy tiennent d’une part à
sa position au sein de l’agglomération parisienne et d’autre part à
son contexte social.
En tant que ville de la première couronne parisienne, Clichy doit faire
face aux contraintes imposées par un milieu urbain très dense :
manque de place et très importante minéralité qui ont souvent exclu
la végétation et les espaces libres ; circulation intense générant de
fortes nuisances (bruit, pollutions, …). Pourtant, le diagnostic révèle
que ces contraintes sont aussi porteuses d’atouts : la densité urbaine
améliore le bilan énergétique des bâtiments (compacité,
mitoyenneté), elle favorise l’utilisation des transports en commun, la
marche et le vélo et s’avère énergétiquement intéressante en termes
d’économies des réseaux.
Ce diagnostic du territoire de Clichy a permis de cibler 4 axes
d’action, 4 objectifs pour répondre à ces enjeux de qualité urbaine,
de maîtrise des dépenses des ménages clichois et de santé :
 Encourager la conception bioclimatique pour optimiser la qualité
environnementale et architecturale des bâtiments ;
 Promouvoir l’efficacité énergétique pour diminuer les charges
des ménages clichois ;
 Prendre en compte les questions de confort et de santé dans la
conception des bâtiments ;
 Économiser et préserver les ressources naturelles par de
meilleurs usages de ces ressources dans les bâtiments.
D’un point de vue social, Clichy doit relever le défi du maintien des
catégories populaires en cœur d’agglomération dans un contexte où
les prix de l’immobilier sont très élevés. Ce maintien passe par une
offre de logements de qualité et meilleur marché possible. Face à
ces exigences, la Ville poursuit et renforce ses actions de résorption
de l’habitat insalubre.
18
Objectif 1 :
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique
19
•
Objectif 1 :
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments, conception
bioclimatique.
Mettre en place une isolation performante
Il s’agit de trouver le meilleur compromis entre qualité
environnementale, qualité architecturale, économies d’énergie et
confort des occupants.
Introduction : l’architecture bioclimatique
L’architecture bioclimatique est issue d’une longue tradition
constructive dont les principes ont été redécouverts à l’occasion de
la première crise pétrolière.
L’architecture bioclimatique recherche un équilibre entre la
conception et la construction de l’habitat, son milieu (climat,
environnement, ...) et les modes et rythmes de vie des habitants.
L’architecture bioclimatique est fondée sur un choix judicieux de la
forme du bâtiment, de son implantation, de la disposition des
espaces et de l’orientation en fonction des particularités du site :
climat, vents dominants, qualité du sol, topographie, ensoleillement
et vues.
L’architecture bioclimatique repose sur un ensemble
préconisations :
• Concilier la trame urbaine et la trame climatique
• Favoriser les bâtiments compacts
• Agir sur l’orientation des bâtiments
• Favoriser l’éclairage naturel
• Favoriser la ventilation naturelle
de
20
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments : conception
bioclimatique.
Concilier la trame urbaine et la trame climatique
Les principes de la conception bioclimatique influent sur l’urbanisme.
Les nouveaux éco-quartiers sont dessinés suivant une trame urbaine
qui tient compte des conditions locales : reliefs, vents,
ensoleillement, végétation, ressources, économie des sols et de
l’énergie,...
Facteurs influençant les performances bioclimatiques d’un site.
Préconisations :
Dans des villes existantes, il faudra conjuguer la trame urbaine et la
trame climatique surtout dans le cadre de l’aménagement des
nouvelles ZAC ou d’une réhabilitation lourde avec redéfinition des
espaces.
Les principaux mécanismes critiques de l’écoulement du vent.
Source : traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatique.
21
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments : conception
bioclimatique.
Préconisations :
Favoriser les bâtiments compacts
•
Comme le montrent les illustrations ci-dessous, la forme d’un
bâtiment a un impact direct sur les déperditions thermiques qui sont
proportionnelles à la surface d’échange du bâtiment avec l’extérieur.
•
Privilégier la compacité des bâtiments et la compacité
urbaine pour limiter les déperditions énergétiques liées au
chauffage et les dépenses liées au transport (réseaux,
énergie, voirie).
Travailler sur la continuité de l’isolation de l’enveloppe pour
éviter les déperditions dues aux ponts thermiques.
Atteindre les objectifs de performance énergétique encouragés par le
PLU (THPE) par des moyens passifs tels que la compacité des
bâtiments est plus durable que la mise en place de technologies qui
requièrent entretien, maintenance, remplacement et consommation
d’énergie.
Impacts de la compacité d’un bâtiment sur ses échanges avec l’extérieur.
Source : Traité de construction durable.
22
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique.
Agir sur l’orientation des
bâtiments
L’implantation et l’orientation des bâtiments
déterminent les apports solaires et
l’éclairement, influencent fortement les
déperditions thermiques et les possibilités
de ventilation naturelle et conditionnent les
vues dont pourront jouir les occupants.
Les photos ci-dessous présentent un
exemple d’une bonne orientation et d’une
bonne conception d’un immeuble. Les
photos montrent les deux façades nord et
sud d’un même immeuble. L’agencement
des logements tient compte de l’orientation
du bâtiment : au nord de simples fenêtres,
au sud, plus exposé au soleil, des balcons
qui sont manifestement très investis par les
occupants.
Préconisations :
•
•
•
Implantation des bâtiments en
fonction de la course du soleil ;
Vérification de l’impact de cette
implantation sur les bâtiments
voisins et sur les espaces
extérieurs afin de tenir compte des
effets
de
masque
(ombres
portées). Les masques sont plus
pénalisants l’hiver, lorsque le soleil
est bas ;
Privilégier
les
logements
traversants en double exposition
pour maximiser les apports
solaires et la ventilation naturelle,
ou l’exposition sud avec un
système d’occultation solaire pour
le confort d’été.
Le saviez-vous?
La course du soleil varie au cours de
l’année :
• en temps : plus longue l’été que l’hiver.
• en hauteur : plus haute l’été que l’hiver.
• en azimut : plus ample l’été que l’hiver.
En conséquence, comme le montre le
schéma ci-après, la puissance solaire
reçue par les différentes façades varie :
• la façade sud reçoit plus de soleil l’hiver
que l’été, elle sera donc la meilleur pour
une conception bioclimatique ;
• les façades est et ouest reçoivent
beaucoup moins de soleil l’hiver que l’été,
elles seront donc systématiquement
équipées
de
protections
mobiles
extérieures ;
• On évitera les vitrages horizontaux ou
inclinés vers le ciel.
Façade sur rue Klock
Puissance solaire reçue en kw en mode hiver ou été,
selon l’état de la façade, surface horizontale ou
verticale, orientée au sud ou à l’ouest.
Source : Traité de construction durable.
Façade nord impasse Barbier
23
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique.
Favoriser l’éclairage naturel
La lumière naturelle est la plus économe
des lumières. Pour apporter cette lumière,
permettre la vue sur l’extérieur et capter la
chaleur du soleil, on recherchera de
grandes surfaces vitrées. Mais ces
surfaces vitrées génèrent aussi des
déperditions thermiques importantes (3 à 4
fois supérieures à une partie pleine), des
surchauffes
en
été
ainsi
qu’un
éblouissement si l’éclairage direct est trop
fort.
La difficulté consiste donc à trouver un
équilibre satisfaisant pour le confort des
usagers en offrant un bilan énergétique
acceptable.
Le saviez-vous ?
La lumière naturelle est aussi un facteur
d’hygiène et de santé : elle participe à la
production de mélatonine, de vitamine D et
à l’équilibre psychologique
Différents types de protections solaires
coexistent à Clichy :
Préconisations :
Volets bois
•
•
Concevoir des bâtiments dans
lesquels tous les locaux sont
éclairés naturellement, même les
cages d’escalier, les halls, les
circulations, …
Prévoir, dans les constructions
neuves
comme
dans
la
réhabilitation,
des
protections
solaires extérieures pour bénéficier
de la lumière naturelle et se
protéger des surchauffes l’été.
Volets métal
Stores extérieurs
Volets PVC
Stores extérieurs à projection
24
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments : conception
bioclimatique.
Favoriser la ventilation naturelle
Le vent est une source naturelle de rafraîchissement qui contribue à
une économie énergétique.
Il est aussi un facteur important de déperditions de chaleur hiver
comme été.
Préconisations :
•
•
Profiter des directions des vents dominants et des couloirs à
vent pour orienter les nouvelles constructions de manière à
privilégier la ventilation naturelle et réduire le plus possible
l’utilisation de la climatisation;
Privilégier les logements traversants avec une préférence
pour la double exposition nord/sud pour un bon confort hiver
comme été.
L’épaisseur des bâtiments peut constituer une limite à la possibilité
de créer une ventilation naturelle. La possibilité de mettre en place
une ventilation naturelle doit cependant être étudiée et favorisée lors
des projets de construction et de réhabilitation.
La ventilation naturelle est toujours due à une différence de pression, causée par le
vent ou par un écart de température.
Source : Traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatiques.
Le saviez-vous ?
L’été, une surventilation nocturne permet de rafraîchir les locaux.
La climatisation est néfaste pour l’environnement, elle consomme
beaucoup d’énergie. Les calories extraites sont, par la suite, rejetées
aux abords du bâtiment climatisé et entraînent une augmentation de
la température dans la ville.
Pour un appartement de 45 m², lors d’un été normal, la
consommation d’électricité induite par la climatisation augmente de
20 à 25%.
En cas de canicule, la demande nationale cumulée entraîne des
dysfonctionnements des centrales nucléaires et la réactivation de
centrales thermiques anciennes très polluantes.
Il est possible d’atteindre un bon confort d’été par des dispositions
architecturales passives, c’est à dire en tirant parti des
caractéristiques climatiques et sans consommer d’énergie.
25
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique.
Préconisations :
Construire avec des matériaux isolants.
Mettre en place une isolation
performante
La consommation énergétique d’un
ménage dépend des habitudes du ménage
mais également de l’isolation du bâtiment.
En effet, les déperditions thermiques au
travers de l’enveloppe constituent la
première source de refroidissement des
édifices.
Le saviez-vous ?
Comme le savent les habitants des
«chambres de bonne», la toiture est la plus
pénalisante «hiver comme été». Elle sera
donc la première «façade» à être isolée en
cas de réhabilitation ou à l’occasion de
travaux d’étanchéité ou de couverture.
Importance de l’isolation de l’enveloppe dans la lutte
des émissions de CO2 et dans la réduction des
consommations
d’énergie.
Source
:
Traité
d’architecture et d’urbanisme bioclimatiques
Deux types d’isolation sont possibles :
L’isolation par l’intérieur, la plus répandue
aujourd’hui en France est la plus
économique à mettre en œuvre. Elle
n’empêche cependant pas les ponts
thermiques par lesquels la chaleur
s’échappe. L’isolation par l’intérieur
consomme de la surface habitable mais
aujourd’hui des recherches sont en cours
pour fabriquer des isolants minces et
efficaces.
L’isolation par l’extérieur évite les ponts
thermiques et permet d’avoir de la masse
thermique à l’intérieur, très intéressante
pour le confort d’été si elle est associée à
un
rafraîchissement
nocturne
par
ventilation
naturelle.
L’isolation
par
l’extérieur facilite l’intervention en site
occupé et peut être effectuée à l’occasion
d’un ravalement pour les façades n’ayant
pas d’intérêt architectural.
Déperditions dues aux ponts thermiques à la liaison
plancher intermédiaire/mur extérieur avec différents
systèmes constructifs. Source : La conception
bioclimatique.
Isolation par l’extérieur. Immeuble de bureaux sur
l’ancien îlot BIC, façade nord, rue H. Barbusse.
Détail de la pose de l’isolant et du parement en
briques.
26
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique.
Protéger les cœurs d’îlots
Les cœurs d’îlot sont des espaces
protégés des nuisances sonores, visuelles,
olfactives de la ville dense.
Ce sont des espaces de repos pour les
habitants, à l’écart du stress des activités.
Qu’ils
soient
privatif
ou
public,
complètement fermés ou avec un accès de
l’extérieur, l’intérêt des cœurs d’îlot
végétalisés est grand en premier lieu pour
les riverains et aussi pour tous les clichois.
Traditionnellement en pleine terre, souvent
plantés, ils sont des réserves de
biodiversité et d’infiltration d’eaux pluviales.
Ils améliorent le confort d’été.
La tendance de la 2ème moitié du 20ème
siècle de créer des niveaux de parking
sous terrain sur toute la surface de la
parcelle doit être requestionnée dans le
cadre d’une conception bioclimatique de la
ville.
La ville de Clichy renferme un potentiel
important de cœurs d’îlots bitumés qui
peuvent être transformés en espace de
pleine terre quand le sous-sol n’est pas
bâti (ex : parking,...).
Préconisations :
•
•
Cœur d’îlot rue de Neuilly.
•
pleine terre qui sont actuellement
bitumés.
Favoriser la végétalisation des
murs et des toitures pour
augmenter l’inertie des bâtiments
en protégeant les parois du
rayonnement solaire.
Jardin Jacques Brel en cœur d’îlot, rue de Paris.
Conserver un maximum de pleine
terre sur les parcelles dans les
nouveaux projets de construction.
Le PLU de Clichy impose un
pourcentage minimum de pleine
terre sur les parcelles qui font
l’objet d’un projet de construction.
Restaurer, lorsque cela
est
possible, les cœurs d’îlots en
27
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des
bâtiments : conception bioclimatique.
Bénéfices : des économies
d’énergie en hiver et en été
L’énergie la plus écologique est celle que
l’on n’a pas consommée.
Les dispositifs passifs de Qualité
Environnementale du Bâti (QEB) présentés
précédemment permettent de réaliser des
économies d’énergie en hiver comme en
été.
Au plan national, réaliser des économies
d’énergie, cela évite de construire des
centrales électriques supplémentaires,
ainsi que les problèmes en cas de pic de
demande.
Au plan local, les économies d’énergie
bénéficient aux habitants, le budget
énergie des ménages étant de plus en plus
important avec l’augmentation du prix du
pétrole. Les ménages modestes sont les
premiers confrontés à la précarité
énergétique.
Évolution du prix du pétrole depuis 1970.
Source : inflation.free.fr
Le saviez-vous ?
La «précarité énergétique» n’a pas de
définition officielle en Europe.
Le
Comité
de
Liaison
Énergies
Renouvelables (CLER) propose de définir
la précarité énergétique comme une
«incapacité à assurer une température
adéquate dans son logement en raison de
faibles revenus du ménage et de
mauvaises performances énergétiques du
logement»
Trois facteurs inter-agissent :
• faibles revenus des ménages
•mauvaise qualité énergétique du logement
• coût de l’énergie
Les conséquences sont :
• impacts sur la santé physique liés au froid
et à l’humidité, à la qualité de l’air
• impacts sur la santé physique lié au mal
être
• dégradation des logements
• endettement
• émissions de GES
Immeuble de bureaux, route du Port de
Gennevilliers sans protection solaire extérieure. Il y a
donc un risque d’apports solaires gênants et de
surchauffe en été.
Immeuble de bureaux, rue Martre sans protection
solaire extérieure ni ouvrant. Il s’agit sans doute d’un
bâtiment climatisé.
28
Objectif 1
Qualité environnementale et architecturale des bâtiments : conception bioclimatique.
Bénéfices : Qualité de vie, hygiène et santé.
L’architecture bioclimatique est un garant de la qualité de vie avec un confort thermique, visuel, acoustique accru.
La conception bioclimatique est une approche holistique qui ne se limite pas à la question énergétique. L’architecture bioclimatique garantit aux
habitants un accès à la lumière naturelle et à une bonne qualité de l’air intérieur qui sont facteurs de santé.
Les économies d’énergies sont réalisées sans sacrifier les questions de confort, d’hygiène et de santé.
La santé est un bénéfice pour les Clichois mais aussi une économie pour la société (sécurité sociale, entreprises,...)
29
Objectif 2 :
Efficacité énergétique
30
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Introduction
Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ?
Pour un bâtiment, l’efficacité énergétique désigne la capacité de ce
bâtiment à offrir un bon niveau de confort à ses occupants tout en
consommant peu d’énergie.
Selon Robert Kaltenbrunner, architecte et directeur du département
de la construction à l’office du bâtiment et de l’aménagement du
territoire de Berlin, « il n’existe pas de style propre à la construction
économe en énergie. Celle-ci ne réclame pas d’esthétique
particulière, ni même de règle générale, juste une attitude
respectueuse de l’environnement (du moins qui ne le pollue pas). »
Selon le contexte, différentes solutions peuvent être envisagées pour
parvenir à l’efficacité énergétique :
- Conception bioclimatique des bâtiments
- Conception de bâtiments passifs
- Conception de bâtiments Basse Consommation (BBC)
- Réhabilitation ambitieuse
- …
Au delà des performances techniques propres au bâtiment, une
démarche d’efficacité énergétique suppose aussi une sensibilisation
des usagers du bâtiment à la problématique des économies
d’énergie et aux éco-gestes. En effet, l’usage du bâtiment par ses
occupants a des impacts très forts sur la consommation énergétique.
Un mauvais usage peut réduire de façon importante la performance
énergétique propre au bâtiment.
L’efficacité énergétique a pour objectif de contribuer à l’équilibre
énergétique national et de permettre les économies de charge pour
les ménages les plus modestes.
31
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Conception de bâtiments passifs
La notion de bâtiments passifs désigne
« des constructions garantissant un climat
intérieur confortable aussi bien en été
qu’en hiver, sans système de chauffage
traditionnel » (définition du Passivhaus
Institut,
www.passiv.de/08_fra/ph_france.pdf)
Une construction passive est une
construction
qui
est
pratiquement
autonome pour ses besoins en chauffage,
le chauffage étant justement le poste le
plus consommateur d’énergie dans un
logement.
Le chauffage d’un bâtiment passif repose
essentiellement sur une bonne isolation,
sur les apports solaires et sur des apports
internes dus aux habitants, aux machines.
La consommation énergétique d’un
bâtiment passif est très faible comparée
aux bâtiments traditionnels. Un bâtiment
est dit passif lorsqu’il consomme moins de
50 kWh/m².an.
Comparaison des profils annuels de consommation
énergétique (Q) et du nombre de jours de chauffe
(JC) pour différents types de maisons.
Source : Traité d’architecture et d’urbanisme
bioclimatiques.
Les clefs du bâtiment passif :
- Une isolation thermique renforcée ;
- Des fenêtres de grande qualité ;
- La
suppression
des
ponts
thermiques ;
- Une excellente étanchéité à l’air ;
- Une ventilation double flux avec
récupération de chaleur ;
- Une captation optimale, mais
passive, de l’énergie solaire et des
calories du sol ;
- L’installation d’appareils ménagers
économes en énergie.
Un immeuble passif à Wiesbaden, Allemagne.
Source : Passivhaus Institut,
http://www.passivhausprojekte.de/projekte.php?detail
=539.
32
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Un objectif BBC pour
constructions neuves
l’altitude du site. (Méthode de calcul de
l’association Effinergie dans l’encadré).
les
Le niveau de performance exigé par le
label BBC (bâtiment basse consommation
énergétique) reprend les valeurs définies
par le référentiel de l’association
EFFINERGIE®, à savoir un objectif de
consommation
maximale
pour
les
constructions résidentielles neuves fixé à
50 kWhep/m²/an, pour le chauffage, le
rafraîchissement, la ventilation, l’eau
chaude sanitaire, les auxiliaires de
chauffage et l’éclairage, calculé selon la
méthode de la RT 2005.
Diagnostic de performance énergétique (DPE).
Source : association Effinergie.
Cette valeur limite de consommation
d’énergie est pondérée par un coefficient
en fonction de la zone climatique et de
Les consommations pour les bâtiments
résidentiels sont à moduler en fonction des
régions. Elles s’expriment sous la forme :
50 x (a+b) pour le neuf et 80 x (a+b) pour
la rénovation.
Coefficient a pour les différentes zones
climatiques françaises
Coefficient b selon l’altitude
Altitude 400 m : coefficient b = 0
Altitude entre 400 et 800 m : coefficient b =
0,1
Altitude > 800 m : coefficient b = 0,2
Par ailleurs, le coefficient de transformation
en énergie primaire de l’énergie bois pour
le
calcul
des
consommations
conventionnelles d’énergie primaire est
pris, par convention, égal à 0,6. Pour
mémoire, le coefficient de transformation
pour le fioul et le gaz est 1kWh d’énergie
finale = 1kWh d’énergie primaire et pour
l’électricité 1kWh d’énergie finale = 2,58
kWh d’énergie primaire.
Pour les constructions neuves en tertiaire,
la consommation conventionnelle d’énergie
primaire du bâtiment doit être inférieure ou
égale à 50 % de la consommation
conventionnelle de référence définie dans
la RT2005 : C< 50%Cref.
En complément, le label EFFINERGIE
pose les exigences suivantes :
•
une
vérification
in
situ
sera
systématiquement réalisée sur l’opération ;
• une mesure de perméabilité à l’air du
bâtiment sera réalisée par un organisme
agréé ;
•
la consommation annuelle en kWh
énergie finale/m² pour chaque usage devra
être affichée ;
• les besoins couverts par une énergie
renouvelable pour chaque usage seront
également affichés.
Dans
une
nouvelle
construction
l’implantation judicieuse est l’une des
taches les plus importantes de l’architecte.
Elle détermine l’éclairement, les apports
solaires, les déperditions, les possibilités
d’aération,...
33
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Engager des réhabilitations
ambitieuses
La Ville de Clichy comprend un parc
immobilier majoritairement construit avant
1975, soit avant la mise en place de la
première réglementation thermique qui a
imposé des performances thermiques
minimales pour la construction de
logements.
Les logements les plus anciens sont
généralement aussi ceux qui présentent
les performances énergétiques les plus
médiocres. D’une façon générale, plus de
la moitié des logements clichois (67%)
présentent des performances énergétiques
évaluées par le système des étiquettes
énergie entre D et G.
La réhabilitation de ces
constitue
un
important
d’économies d’énergie.
logements
gisement
Préconisations :
La Ville doit viser des projets de
réhabilitation ambitieuse qui devront se
soucier des questions de l’isolation par
l’extérieur, de la réorganisation des
espaces intérieurs suivant l’orientation, des
modes
de
chauffage
et
de
rafraîchissement,...
Ademe,...), la TVA à 5,5 % constituent des
aides financières appréciables.
En effet si l’on effectue des travaux de
rénovation trop timides du point de vue
énergétiques aujourd’hui, l’occasion de les
refaire ne se présentera pas avant 20 à 30
ans.
Rappelons que cette ambition n’est pas un
luxe car ce sont les plus démunis qui sont
les plus touchés par la précarité
énergétique.
Ces réhabilitations amélioreront la qualité
de vie des habitants, créeront des emplois
locaux et permettront des économies à
l’exploitation.
Les nouvelles réglementations pour les
bâtiments
existants,
notamment
le
Diagnostic de Performance Énergétique
(DPE), obligatoire pour la vente comme
pour la location, incitent et obligent de plus
en plus les propriétaires à améliorer
énergétiquement leur patrimoine.
Les crédits d’impôts, les prêts à taux zéro,
les différentes subventions (Anah, Région,
Exemple de réhabilitation à Saint-Martin-d’Hère
(Isère) : les façades ont été isolées par l’extérieur et
des serres ont été installées à la place des balcons au
sud et à l’est. Ces serres permettent de stocker la
chaleur en hiver. Elles sont non étanches à l’air pour
permettre une meilleure circulation de l’air préchauffé
ou refroidi, selon la saison.
Source : Opac 38.
34
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Sensibiliser les usagers
Si la conception d’un bâtiment, le choix des
matériaux et des installations techniques,
la qualité de leur mise en œuvre sont
déterminants pour qu’un bâtiment atteigne
de bonnes performances énergétiques, le
comportement des usagers a un impact au
moins égal sur la réduction des
consommations d’énergie pour un coût nul.
Il paraît en effet contradictoire et inefficace
de réaliser une isolation performante et
d’installer un système de chauffage
économe dans un bâtiment si les fenêtres
restent ouvertes toutes la journée.
•
•
voiture, on peut apprendre à
habiter
économiquement
son
logement : éteindre les appareils
en veille, décongeler les aliments à
l’avance, utiliser des ampoules
basses consommation, ne pas
chauffer les logements au dessus
de 19°C, … sont autant de gestes
simples
et
efficaces
pour
économiser l’énergie ;
Réguler
les
systèmes
de
chauffage, de ventilation et la
lumière selon la présence dans le
logement, l’activité, le moment de
la journée ;
Mettre en place des compteurs
visibles par les occupants, afin que
chacun
puisse
mesurer
sa
consommation d’énergie.
La sensibilisation des occupants à la
problématique des économies d’énergie et
la diffusion des éco-gestes constituent des
axes majeurs d’une politique d’efficacité
énergétique.
Préconisations :
• Diffuser les éco-gestes : de la
même manière que l’on a appris à
conduire
économiquement
sa
Le saviez-vous ?
Connaissez-vous les activités et les
appareils
les
plus
consommateurs
d’énergie dans votre logement ?
La consommation des appareils électriques hors
chauffage et eau chaude.
Source : direction de l’urbanisme.
Un exemple de campagne de sensibilisation et
de diffusion des éco-gestes.
Source : Eure Habitat, www.eure-habitat.fr.
35
Objectif 2 :
L’efficacité énergétique
Bénéfices
La protection de l’environnement
Quelque soit le mode de production de l’électricité, énergie nucléaire,
fossile ou renouvelable, il y a toujours un impact environnemental.
Même avec les énergies renouvelables puisqu’il faut construire des
barrages, fabriquer des capteurs solaires ou des éoliennes. L’énergie
la plus écologique est celle que l’on ne consomme pas. En diminuant
les consommations énergétiques des bâtiments, l’efficacité
énergétique contribue donc à protéger notre environnement.
Des économies de charges et un élément de lutte
contre la précarité énergétique
Avec l’augmentation du coût des énergies fossiles, les charges du
logement prennent de plus en plus d’importance dans le budget des
ménages, particulièrement pour les ménages les plus modestes. Les
constructions et réhabilitations qui visent l’efficacité énergétique
constituent donc une action de prévention contre la précarité
énergétique.
Une contribution à l’équilibre énergétique national
D’un point de vue national, l’efficacité énergétique permet de
stabiliser voire de baisser la consommation d’énergie. Cela permet
d’éviter des programmes de construction de nouvelles centrales
électriques et diminue la dépendance énergétique de la France à
l’égard d’autres pays.
L’efficacité énergétique concourt aussi au bon fonctionnement du
réseau électrique national. En effet les pics de demande liés à
l’inadaptation des bâtiments à des conditions météorologiques même
banales (froid hivernal, chaleur estivale) mettent en péril le système
de production électrique.
36
Objectif 3 :
Bâtiment & Santé
37
Objectif 3 :
Bâtiment et santé
Introduction : Environnement et
Santé
Conformes à la philosophie du
développement durable fondée sur la
complémentarité des trois axes d’actions
environnementaux, économiques et
sociaux, les objectifs environnementaux
retenus par la Ville de Clichy doivent
servir des enjeux sociaux, de bien-être et
de qualité urbaine. En effet, ainsi que le
souligne l’OMS, « Bonne santé et bienêtre exigent un environnement propre et
harmonieux dans lequel tous les facteurs
physiques, psychologiques, sociaux et
esthétiques tiennent leur juste place.
L’environnement devrait être traité
comme une ressource aux fins de
l’amélioration des conditions de vie et du
bien-être. »1
Les Français sont aujourd’hui de plus en
plus
sensibles
aux
aspects
environnementaux et ils sont notamment
préoccupés
par
les
causes
environnementales des risques sanitaires.
Selon le baromètre santé environnement
2007 publié par l’INPES, près de 35% des
personnes interrogées craignent de
développer des maladies (cancer, troubles
1
OMS, La Charte européenne et son commentaire,
Copenhague 1990
du sommeil, maladies respiratoires, …)
liées à leur environnement. En région
parisienne, les citoyens sont
plus
particulièrement inquiets de développer
des maladies respiratoires ou des troubles
de l’anxiété.
L’étude sur la santé des franciliens
effectuée par l’Observatoire Régional de
Santé
d’Île-de-France2
confirme
la
pertinence de ce ressenti. Pollution
atmosphérique et bruit sont en Île-deFrance deux sources environnementales
majeures
de
risques
sanitaires.
L’Observatoire souligne que les effets de la
pollution atmosphérique s’exercent surtout
sur
les
appareils
respiratoires
et
circulatoires « en dehors même de toute
période de pics de pollution » et que les
enfants sont particulièrement touchés par
les effets de cette pollution. Cette étude
souligne d’autre part les multiples effets,
tant physiques que psychologiques, du
bruit sur la santé des franciliens.
A Clichy, les observations menées en 2008
dans le cadre des ateliers Santé-Ville
confirment
l’importance
des
préoccupations liées à la santé. Les
clichois se perçoivent généralement
comme en moins bonne santé que les
autres habitants de l’Île-de-France. Le
logement ressort parfois
source d’insatisfaction.
comme
une
Ces quelques données illustrent la
nécessité de prendre en considération la
qualité environnementale des projets
urbains et architecturaux. En effet, les
risques sanitaires liés à des facteurs
internes au lieu de travail et au logement
sont en général mal perçus par les
Français, à l’exception des risques liés au
bruit. Pourtant, contrairement à une opinion
fréquemment répandue, l’air intérieur de
nos logements et des bâtiments dans
lesquels nous travaillons contient différents
polluants, souvent en quantité plus
importante qu’à l’extérieur.
La conception bioclimatique des projets est
une approche holistique qui apporte des
réponses à ces préoccupations. Elle
garantit aux habitants un accès à la
lumière naturelle et une bonne qualité de
l’air intérieur, un confort thermique et
acoustique accru, facteurs d’une bonne
qualité de vie et de santé. Les économies
d’énergie sont aussi au cœur de la
démarche bioclimatique. Réalisées sans
sacrifier les questions de confort, d’hygiène
et de santé, les économies d’énergies sont
à Clichy au service d’enjeux sociaux car
elles doivent notamment permettre d’agir
sur le montant des factures d’énergie des
Clichois.
2
Observatoire Régional de la Santé d’Île-de-France, La
santé des franciliens, http://www.ors-idf.org/sante_idf.asp
38
Objectif 3 :
Bâtiment et santé
Assurer la qualité de l’air
intérieur
Contrairement aux idées reçues, l’air est
plus pollué à l’intérieur des bâtiments qu’à
l’extérieur. Or c’est dans les bâtiments que
nous passons la majeure partie de notre
temps.
Les polluants de l’air intérieur sont très
nombreux (800 substances chimiques et
agents
biologiques
répertoriés).
Ils
proviennent de différentes sources :
• La présence humaine et animale :
rejet de CO2 par respiration,
poussières, …
• Les activités : cuisson, lavage,
fumée de cigarette, chauffage, …
• Les matériaux utilisés dans la
construction et la mise en œuvre
du logement, du mobilier, des
appareils, …
Les effets de ces polluants sur la santé des
habitants sont variés : intoxication
(monoxyde
de
carbone),
infections
respiratoires, cancers du poumon et de la
plèvre, allergies, sensation de malaise,
d’inconfort, d’étouffement, gène olfactive,
irritation des yeux, du nez, de la gorge.
Le saviez-vous ?
Chaque hiver des intoxications au
monoxyde
de
carbone
dues
au
remplacement des anciennes fenêtres par
des
fenêtres
plus
étanches,
au
calfeutrement des bouches de ventilation,
au mauvais entretien des appareils de
chauffage provoquent la mort d’une
centaine de personnes.
Le monoxyde de Carbone est la première
cause de mort toxique accidentelle.
Préconisations :
Il faut assurer une très bonne ventilation au
logement. Une bonne ventilation, qu’elle
soit naturelle ou mécanique, doit balayer
l’espace et assurer un renouvellement d’air
minimal pendant l’occupation du logement
pour évacuer les polluants et l’humidité.
bâtiments de mieux en mieux isolés et de
plus en plus étanches.
Cette évolution doit s’accompagner d’une
meilleure maîtrise de la ventilation pour
assurer un renouvellement d’air suffisant
pour la santé des habitants.
Schéma de ventilation mécanique d’un logement.
Source : www.batissor.com
L’entretien des conduits et des bouches
d’aération est un élément indispensable
d’une bonne ventilation. Les bouches
d’aération ne doivent jamais être
bouchées.
Schéma de ventilation naturelle d’un logement.
Exemple de modules d’entrée d’air.
La nécessité de réduire les consommations
d’énergie et les émissions de GES nous
amène à rénover et à construire des
39
Objectif 3 :
Bâtiment et santé
Choisir des matériaux sains et
respectueux de l’environnement
Les matériaux de construction, de
revêtement des sols, les peintures peuvent
être à l’origine de pollution de l’air intérieur
des bâtiments par le dégagement de
composés chimiques ou de poussières.
Certains matériaux, les plastiques par
exemple, ont un impact très négatif sur
l’environnement car leur production est
source d’une grande consommation
d’énergie et de pollution. Les matériaux
naturels comme le bois doivent faire l’objet
d’une exploitation raisonnable et être issu
le plus possible de filières locales afin de
ne pas générer une importante pollution
liée à leur transport.
•
Choisir
des
matériaux
qui
bénéficient
d’une
certification
environnementale.
Le saviez-vous ?
Il
existe
aujourd’hui
plusieurs
certifications
environnementales
nationales ou européennes. Pour le
bois par exemple les certifications
PEFC ou FSC assurent que le bois est
issu d’une forêt gérée de façon
durable.
Le label NF Environnement ou l’Eco
label Européen qui s’appliquent à de
nombreux
produits
comme
les
peintures, … garantissent une qualité
d’usage du produit et une limitation des
impacts du produit sur l’environnement
tout au long de son cycle de vie.
Préconisations :
•
•
Limiter la présence de particules
inertes (métaux lourds, poussières,
fibres) par le choix des matériaux,
notamment des isolants, et leur
mise en œuvre ;
Limiter
les
émissions
de
composants chimiques par le choix
des traitements, colles, peintures
et finitions ;
Mettre en place des chantiers
propres
La préoccupation de la santé par rapport
aux matériaux et à leur mise en œuvre doit
aussi s’appliquer aux artisans et ouvriers
du bâtiment et aux riverains des chantiers.
A Clichy, milieu urbain dense, on veillera à
limiter les nuisances de chantier :
poussières, bruits, salissures.
Organisation d’un chantier propre, respectueux de
l’environnement.
Source : Traité d’architecture et d’urbanisme
bioclimatiques.
Labels NF Environnement et Eco label européen.
Source : Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du
Développement Durable et de l’Aménagement du
territoire.
40
Objectif 3 :
Bâtiment et santé
difficile de quantifier des dépenses qui ont
été évitées par une action préventive
efficace.
Les bénéfices
La prise en compte de la question de la
santé dans les bâtiments n’est pas une
préoccupation nouvelle.
Lutte contre la tuberculose, éradication de
l’habitat insalubre, interdiction d’utiliser
certains produits ou matériaux et
campagne de travaux pour les déposer
(plomb, amiante, ...) sont depuis longtemps
des préoccupations des pouvoirs publics.
Les avantages de ce type de démarche
concernent en premier lieu le bien être et la
santé des occupants que ce soit dans les
logements ou les locaux d’activités. Il en
découle aussi des économies de dépenses
de santé pour les ménages, pour la
sécurité sociale, pour les entreprises, pour
les collectivités, pour l’État, aujourd’hui et
sur le long terme.
Les coûts de l’asthme dépassent, en
France, ceux de la tuberculose et du sida
réunis.
La concentration de nombreux allergènes
et de substances irritantes peut être
substantiellement
réduite
dans
les
bâtiments par l’éviction de leurs sources
d’émission, le contrôle de l’humidité, le
choix des matériaux, de mobilier et de
produits d’entretien faiblement émissifs, un
bon renouvellement de l’air.
Ces améliorations diminueraient les
symptômes allergiques de 8 à 25 % et
engendreraient un gain social annuel de 1
à 4 milliards de dollars.
Ce qui est nouveau dans les objectifs
d’une démarche de Développement
Durable, c’est de faire de la prévention
sanitaire en prenant en compte les
questions de confort et de santé dans la
conception et la construction des
bâtiments.
Les coûts d’une catastrophe sanitaire
avérée peuvent être évalués, mais il est
Le saviez- vous ?
Schéma présentant les facteurs déclenchant de
l’asthme au quotidien.
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Objectif 4 :
Économiser les ressources : eau, énergie,
déchets, matériaux,...
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Objectif 4 :
Économiser les ressources.
Introduction
«Une ressource naturelle est un bien, une
substance ou un objet présent dans la
nature, et exploité pour les besoins d’une
société humaine.
Ce peut être de la matière organique
fossile comme le pétrole, le charbon, le gaz
naturel.
Il peut s’agir aussi d’une source d’énergie :
énergie solaire, énergie éolienne.
Ainsi les surfaces de sol disponibles, la
qualité de l’eau ou de l’air, l’aspect des
paysages, la biodiversité,... constituent
d’autres aspects des ressources naturelles.
La fragilité et la limite de certaines
ressources caractérisent les ressources
non renouvelables (ex : le pétrole), par
opposition aux ressources renouvelables
(ex : la biomasse) qui ne sont pas pour
autant inépuisables»
D’après la définition de l’encyclopédie Wikipédia
Quand on parle de ressources, on parle
surtout de préservation des ressources
comme l’eau, l’énergie,... grâce à :
• L’infiltration et la récupération des eaux
pluviales ;
• La réhabilitation énergétique des
bâtiments ;
• La réduction et le tri des déchets ;
• Le développement des pistes cyclables et
des liaisons piétonnes.
Toutes ces mesures sont adaptées à la
ville de Clichy et ont pour objectif la
préservation de ces ressources.
Depuis les années 1970, cette notion
évolue et tend à s’élargir aux ressources
utiles à tout écosystème, et à tous les
secteurs socio-économiques.
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Objectif 4 :
Économiser les ressources.
Favoriser l’infiltration et la
récupération des eaux pluviales
L’eau potable que nous consommons
provient principalement du traitement des
eaux de rivière et des nappes phréatiques.
La quantité d’eau douce naturellement
potable est insignifiante sur la planète.
Il est donc indispensable de préserver
cette ressource en favorisant la recharge
des nappes et des rivières et en
économisant l’eau potable grâce à
l’utilisation des eaux pluviales pour de
nombreux usages qui ne nécessitent pas
d’eau potable (arrosage, nettoyage des
espaces publics ou privés, sanitaires…).
Les espaces de pleine terre permettent à
l’eau de s’infiltrer directement sur place et
d’alimenter la nappe phréatique en évitant
les inondations et la saturation des stations
d’épuration les jours d’orage.
La ville de Clichy bénéficie d’une pluviosité
uniformément répartie sur l’ensemble de
l’année, ce qui facilite la réutilisation des
eaux pluviales.
Préconisations :
•
•
•
•
Les surfaces de pleine terre sont à
préserver dans les nouvelles
constructions
et
dans
l’aménagement
de
nouveaux
espaces urbains, notamment dans
les nouvelles ZAC.
Les parkings enterrés sont à limiter
et ne doivent pas occuper la
totalité de l’espace de la parcelle.
Des aménagements tels que les
terrasses, les toitures ou les murs
végétalisés sont à favoriser.
Des dispositifs de récupération des
eaux de pluies doivent être
développés. En milieu urbain
dense
il
serait
intéressant
d’implanter des cuves ou des
citernes dans les sous-sols qui
seront reliées d’une part aux
descentes des eaux pluviales et
d’autre part à un réseau de
circulation d’eau interne, distinct du
réseau d’eau potable.
Places de stationnement intermittentes engazonnées.
Schéma d’un système de récupération des eaux
pluviales.
Source : Ekopedia.
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Objectif 4 :
Économiser les ressources.
Réhabiliter les bâtiments existants
D’après les statistiques, d’ici 2030, le parc de logement français sera
composé à 80% de logements déjà existants aujourd’hui.
Ces bâtiments, pour la plupart, ne répondent pas aux exigences de
la réglementation environnementale actuelle et répondront encore
moins aux nouvelles exigences du Grenelle.
Mais contrairement à l’idée que l’on pourrait avoir, détruire ces
bâtiments pour en reconstruire de nouveaux plus performants serait
moins avantageux que de les réhabiliter.
Par rapport à une construction neuve, une réhabilitation ambitieuse
permet de réaliser des économies de matériaux et de transport, elle
génère moins de déchets, et constitue aussi l’occasion de redéfinir
les espaces extérieurs et intérieurs afin de se conformer, dans la
mesure du possible, à une trame climatique et d’utiliser au mieux
tous les atouts du site pour viser l’efficacité énergétique du bâtiment
grâce à des moyens passifs.
Travaux de réhabilitation.
La mise en place d’un échafaudage, lors d’un ravalement de façade par exemple, doit
être l’occasion d’étudier et de mettre en œuvre des solutions d’amélioration des
performances thermiques de l’enveloppe du bâtiment.
45
Objectif 4 :
Économiser les ressources.
Le saviez-vous ?
Réduire et trier les déchets
430 kg c’est le poids des ordures
ménagères rejetées par chaque français
en 1 an (Un américain rejette 900 kg et un
sénégalais moins de 170 kg).
« Est un déchet tout résidu d’un processus
de production, de transformation ou
d’utilisation, toute substance, matériau,
produit que son détenteur destine à
l’abandon.» (Article 1 de la loi du 15 juillet
1975).
Nous générons, au quotidien, une
multitude et une grande diversité d’objets
auxquels s’applique cette définition.
Ces déchets sont classés par catégories,
lesquelles peuvent varier en fonction de
leur nature, de leur provenance ou encore
de leur caractère plus ou moins toxique.
Le meilleur déchet est évidemment celui
qu’on ne produit pas; mais la réalité est
qu’il n’y a pas de vie sans déchets.
Le tri et la valorisation énergétique sont
des alternatives à la quantité importante de
déchets que nous produisons.
D’ailleurs, la ville de Clichy utilise
l’incinération des déchets urbains pour
alimenter son réseau de chaleur urbaine
650 millions de tonnes c’est la masse
globale des déchets produits en France
chaque année.
Les commerçants français distribuent 18
milliards de sacs plastique par an. Cela
correspond à 72 000 tonnes de déchets.
Exemple de tri des déchets ménagers.
En région parisienne, les déchets du BTP
représentent une part plus importante que
les déchets ménagers, d’où l’intérêt de
mettre en œuvre les principes de
construction durable, de privilégier la
réhabilitation
sur
la
démolition
/
reconstruction quand cela est pertinent.
En 2004, plus de 6 millions de tonnes
d’emballage ont été recyclées et plus de
60% ont bénéficié d’une valorisation
énergétique dans les usines d’incinération.
Déchets recyclés :
Papier carton : 26%
Verre : 4%
Plastique : 1%
Métaux : 3.5%
Autre : 34.5%
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Objectif 4 :
Économiser les ressources.
• prévoir dans les bâtiments d’habitation et d’activités des locaux
sécurisés et faciles d’accès pour les vélos.
Développer les pistes cyclables et les liaisons
piétonnes
La configuration topographique de la ville avec un dénivelé de 10 m
entre le périphérique et la Seine, la compacité du territoire sont des
atouts pour le développement des circulations douces (piétons,
vélos, transport en commun).
L’augmentation du coût de l’énergie sera une incitation
supplémentaire à préférer ces modes de déplacements plutôt que la
voiture individuelle.
Les avantages sont nombreux :
• économie d’énergie, donc d’argent.
• limitation des émissions de polluants
• limitation de la pollution sonore
• exercice physique facteur de santé
•diminution du stress lié aux embouteillages et à la recherche de
place de parking
• fiabilité du temps de parcours
• limitation de l’espace urbain nécessaire
• qualité de l’air
• limitation des salissures des façades
Préconisations :
• développer des continuités pédestres et cyclables ;
• supprimer les points noirs dangereux ;
• créer des aires de stationnement vélos sécurisés aux abords
immédiats des stations de métro et RER francilien, des bâtiments
publics, des commerces,...
Tableau comparatif des niveaux de pollution subis par les automobilistes et par les
cyclistes.
Source : document de la Commission Européenne, Villes cyclables, villes d’avenir.
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Objectif 4 :
Économiser les ressources.
Bénéfices
Aujourd’hui pour la première fois dans
l’histoire de l’humanité, nous avons
conscience de la finitude de notre planète,
de ses ressources et de sa capacité limitée
à absorber notre production de déchets et
de pollutions.
De nombreuses actions locales concrètes
sont prises en faveur de l’économie des
ressources, de la réduction des déchets et
des émissions en polluants.
Les bénéfices
nombreux.
de
ces
actions
sont
Dans le domaine de l’eau :
La récupération et l’infiltration des eaux de
pluie, les économies d’eau potable
permettent de recharger les nappes
phréatiques, de prévenir les risques
d’inondation, de limiter les extensions ou
constructions des stations d’épuration.
Dans le domaine de l’énergie :
Dans le domaine de l’air :
Les économies d’énergie dans les
bâtiments et dans les transports permettent
d’éviter la construction de nouvelles
centrales de production d’énergie, de
limiter le transport de l’énergie, de limiter la
dépendance aux pays fournisseurs de
matière première énergétique, de limiter
les dépenses financières pour les
consommations d’énergie des collectivités
et des ménages.
Les économies d’énergies, les réductions
des déchets ont pour conséquence une
réduction de la pollution atmosphérique,
donc une meilleure qualité de l’air et une
réduction des bruits donc un meilleur
confort acoustique.
La qualité de l’air et le confort acoustique
sont des performances difficiles à atteindre
en milieu urbain dense, il importe donc de
mettre en œuvre tous les moyens qui y
concourent.
Ces économies d’énergie sont le fruit d’une
bonne conception et d’une bonne
construction des bâtiments et de la ville
mais aussi d’une exploitation réfléchie :
limiter la température intérieure à 19°C,
éteindre les luminaires et appareils, utiliser
l’escalier pour les étages bas, marcher ou
aller en vélo pour les trajets courts, …
Ces mesures sont aussi l’occasion
d’exercices physiques quotidiens, facteur
de santé (lutte contre l’obésité, les risques
cardio-vasculaire, le diabète,...)
Terre et matériaux :
La tendance actuelle, après des années de
dilapidation inconsidérée des ressources,
est aux 3 R : Réduire, Réutiliser, Recycler.
La réduction des déchets et une utilisation
parcimonieuse des matières premières,
notamment par le BTP, permettent de
limiter les décharges, de protéger les
paysages, de réserver les matières
premières pour des usages pertinents, de
laisser aux générations à venir une nature
vivante et des réserves pour leurs propres
besoins.
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Conclusion
d’entreprendre des travaux d’amélioration
énergétiques sur leur bâtiment.
des
performances
Les thématiques abordées dans ce document et les solutions
proposées sont déjà très nombreuses et pourtant nous regrettons de
ne pas avoir explicité tel ou tel aspect d’un problème, de ne pas avoir
présenté telle ou telle solution technique. L’objet de ce document est
trop vaste et trop complexe pour permettre l’exhaustivité. De plus,
dans le domaine environnemental, les questions évoluent et les
progrès vont très vite.
Le diagnostic territorial de la Ville de Clichy a cependant permis de
mettre en évidence des priorités. Ce sont ces priorités qui guident la
définition des objectifs environnementaux que se fixe la Ville et donc
les thématiques abordées dans ce document.
Ce document est une première étape dans la réalisation de la
démarche environnementale menée par Clichy. La Ville rédige ainsi
un cahier de préconisations à l’usage des acteurs de la construction
afin de rendre publics ses choix en matière de construction et de
réhabilitation. Afin de permettre aux acteurs du secteur désireux
d’intervenir sur le territoire de Clichy de prendre en compte ces
préconisations le plus en amont possible dans leurs projets, la Ville
leur propose aussi de mettre en place une méthodologie de projet
commune.
Le présent diagnostic environnemental a mis en lumière l’énorme
potentiel d’économies d’énergie que représente le parc de logements
existant, particulièrement le parc le plus ancien. Clichy va donc
mener un travail spécifique sur la réhabilitation, en lien avec les
dispositifs engagés (Opération Programmée d’Amélioration de
l’Habitat, Résorption de l’Habitat Insalubre, Convention EHI). Cette
démarche d’approfondissement de la connaissance des
performances thermiques du parc résidentiel clichois permettra à la
Ville de mieux accompagner particuliers et bailleurs désireux
Le parc Mozart
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Bibliographie :
• Daniel Bernstein : Traité de construction durable; principes et
détails de construction, Éditions du Moniteur, Paris, 2007.
•
Dominique Gauzin Müller, L’architecture écologique. 29 exemples
européens, Éditions du Moniteur, Paris, 2001.
•
Roberto Gonzalo et Karl J. Habermann, Architecture et efficacité
énergétique. Principes de conception et de construction, Birkhäuser,
Bâle, 2006.
• Alain Liébard, André De Herde : Traité d’architecture et
d’urbanisme bioclimatiques; concevoir, édifier et aménager avec le
développement durable, Édition Observ’ER, décembre 2007.
• Samuel Courgey, Jean Pierre Olivia : La conception bioclimatique,
édition terre vivante, France, 2006.
• Nathalie Régnier, Yves Mahévas : Clichy La Garenne, Une ville
entre histoire et modernité, SEMERCLI, février 2006.
• Ville de Grenoble : Guide de la qualité environnementale dans
l’architecture et l’urbanisme, mai 2006.
•
L’observateur des énergies renouvelables : Systèmes Solaires, les
lauréats du 10ème concours «habitat solaire, habitat d’aujourd’hui»,
septembre/octobre 2006.
De nombreux sites internet ont été consultés pour différentes
informations.
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