J Maroc Urol 2009 ; 16 : 5-9 MISE AU POINT LE TRAITEMENT DES PROSTATITES CHRONIQUES NON BACTERIENNES M. EL BAGHOULI, M. EL MOUZDAHIR, A. HEDDAT, S. ELGACHBOUR, R. RABII, F. MEZIANE Service d’Urologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc RESUME ABSTRACT Les prostatites chroniques non bactériennes ont une clinique polymorphe, et nécessitent des examens cytobactériologiques (urines et/ou sécrétions prostatiques) pour éliminer les affections de nature infectieuse certaine (prostatites chroniques bactériennes), et de différencier celles d’origine inflammatoire (prostatites chroniques non bactériennes) ou non inflammatoires (prostatodynie). L'étiologie des prostatites chroniques non bactériennes demeure obscure et controversée. Les prostatites chroniques non bactériennes sont volontiers récidivantes et de traitement difficile. Les options de traitement standard incluant les antibiotiques, les alphabloquants et les anti-inflammatoires sont toujours essayées. TREATMENT OF NON BACTERIAL CHRONIC PROSTATITIS Nonbacterial chronic prostatitis have a polymorphic clinics, and require cytobacteriologic examinations (urine and/or prostate secretions) to eliminate the affections of infectious nature some (bacterial chronic prostatitis), and to differentiate those d'origin inflammatory (nonbacterial chronic prostatitis) or not inflammatory (prostatodynia). The aetiology of nonbacterial chronic prostatitis remains obscure and discussed. Nonbacterial chronic prostatitises are readily repeating and of difficult treatment. The options of standard treatment including the antibiotics, the alpha-blockers, and the antiinflammatory therapy are always tested. Key words : chronic prostatitis ; treatment ; non bacterial prostatitis Mots clés : prostatite chronique ; traitement ; prostatite non bactérienne Correspondance : Dr. M. EL BAGHOULI. 173 rue saint laurent, Appt n°13, 09000, Casablanca, Maroc. E-mail : elbaghoulim @yahoo.fr PHYSIOPATHOLOGIE DES PROSTATITES CHRONIQUES INTRODUCTION Les prostatites sont une pathologie fréquente qui continuent de poser des problèmes diagnostiques et thérapeutiques aux urologues. Leur prévalence varie de 5 à 9%, et dans 90 à 95%, elles sont chroniques non bactériennes [1]. MECANISMES DES PROSTATITES Il est classique d’admettre que l’infection des acini glandulaires prostatiques procède de plusieurs mécanismes [3, 4, 5] : Il est essentiel de distinguer les malades dont la symptomatologie urinaire basse est associée à une bactériurie, du plus grand nombre, de ceux chez qui on ne trouve pas de bactériurie. Chez les premiers, une prostatite bactérienne sera évoquée, et chez les seconds, une prostatite non bactérienne ou une prostatodynie [1, 2]. • Voie urétrogène Elle semble de loin la plus fréquente. Elle se fait de deux manières, soit par voie ascendante à la suite de manœuvres endoscopiques, de sondages urinaires ou d’infections sexuellement transmissibles (urétrites), soit par voie descendante (apanage du reflux urétroprostatique) au cours de l’adénome de prostate, de la sténose urétrale ou des dysynergies vésicosphinctériennes. Une classification basée sur les résultats bactériologiques permet de distinguer la prostatite bactérienne de la prostatite inflammatoire où aucun germe n’est isolé. Le traitement des prostatites chroniques non bactériennes est difficile, le bénéfice d’une antibiothérapie dans ce cas n’a pas été établi. • Voie hématogène Ce mécanisme n’est pas rencontré en cas de prostatites chroniques non bactériennes. -5- M. EL BAGHOULI et coll. Le traitement des prostatites chroniques non bactériennes • Contamination iatrogène • Facteurs immunologiques La pratique urologique peut être en cause dans la contamination du parenchyme prostatique par deux mécanismes principaux : cathétérismes urétraux septiques et/ou traumatiques (cystoscopie, dilatation), mais surtout lors de la ponction biopsie prostatique, couramment réalisée par voie transrectale. Le risque de contamination infectieuse après ce type de manœuvre est de l'ordre de 3%. Une antibioprophylaxie systématique minimise ce risque, mais ne peut le faire disparaître complètement. En l’absence de corrélation entre les leucocytes et les symptômes au cours d’une PNCB, d’autres marqueurs et médiateurs de l’inflammation ont été étudiés. • Voie lymphatique • Facteurs endocriniens Ce mode de contamination est cité classiquement, mais en fait, n’est pas prouvé scientifiquement. Les hormones sexuelles peuvent jouer un rôle important dans le développement des prostatites. Au cours d’une prostatite, l’inflammation affaiblit l’activité de la 5réductase, et diminue le taux de la DHT relatif au taux de la testostérone. Ainsi, au cours de PCNB, un déséquilibre entre les cytokines pro-inflammatoires et une diminution des cytokines anti-inflammatoires a été démontré, avec une augmentation de TNFα, IFNγ, IL6, IL8, et IL 1 proinflammatoire et une diminution de IL 10 antiinflammatoire. • Contamination rectale 1% des biopsies prostatiques écho-guidées transrectales se compliquent de prostatites. Les gestes thérapeutiques pour hémorroïdes externes même sous antibioprophylaxie peuvent aussi se compliquer de prostatites. • Facteurs neurologiques Au cours d’une PCNB, la prostaglandine E2 (PGE2) qui est inhibiteur de la 13 endorphine, a une concentration 4 à 6 fois supérieure dans le liquide prostatique par rapport à la normale. MODIFICATIONS SECRETOIRES AU COURS DES PROSTATITES Le NGF (nerve growth factor) est un neuromédiateur et un amplificateur de l’inflammation neurogénique, fortement impliqué dans la pathogénie des PCNB. Les sécrétions prostatiques subissent des modifications importantes lors des prostatites, en particulier chroniques. Ces variations correspondent à un dysfonctionnement de la glande. • Facteurs psychologiques Le stress, la dépression, l’anxiété, fréquemment observés au cours d'une PCNB, entraînent plusieurs variations cellulaires et moléculaires. On a montré que les patients ayant une dépression, ont un taux diminué de IL 6 et IL 10 . • Modification du pH Tous les auteurs sont d’accord pour reconnaître que le pH du liquide prostatique s'alcalinise en cours des prostatites. Ses valeurs sont alors situées entre 7,8 et 8,5. L’alcalinisation est d’autant plus grande que la réaction inflammatoire est plus importante. Endocrinien Altération des récepteurs des androgènes • Autres modifications des sécrétions prostatiques Il s’agit d’une diminution du rapport LDH5/LDH1, de la teneur en cations y compris le zinc, de l’acide citrique, de la spermine, du cholestérol et de l’activité enzymatique globale. Testostérone diminuée - De l’inflammation locale - Réponse auto-immune - Inflammation locale : inhibition de la synthèse de la testostérone Réponse immunitaire - Déséquilibre entre les cytokines Pro-inflammatoires IFNγ, IL6, IL8 (IL10, TNFα, IL1ß) Anti-inflammatoires IL10 Processus autoimmun • Facteur antibactérien prostatique (FAP) Stamey, en 1968, montrait la présence dans le liquide prostatique humain normal, d’un facteur antibactérien (FAP) qui serait bactéricide sur la plupart des germes en cause dans les infections du tractus urinaire. Stress diminue le taux IL6, IL10 MECANISMES DES PROSTATITES CHRONIQUES NON BACTERIENNES (PCNB) Les symptômes des PCNB semblent dus à l’interaction de plusieurs facteurs immunologiques, endocriniens, neurologiques et psychologiques [3, 4, 5] : Testostérone inhibe l’effet de NGF Système nerveux - Inflammation neurogénique - Taux ß endorphine Facteurs psychologiques - Stress - Anxiété/dépression Fig. 1. Interaction entre des facteurs immunologiques, endocriniens, neurologiques et psychologiques dans le développement des PCNB -6- J Maroc Urol 2009 ; 16 : 5-9 CLASSIFICATION DES PROSTATITES SELON LE NIH Les PCNB touchent les hommes entre 30 et 40 ans, elles ont souvent été associées aux infections sexuellement transmissibles. Le tableau clinique de ces prostatites non bactériennes est très variable. Les signes urinaires existent sous forme de mictions fréquentes, impérieuses, ou de dysurie. Il existe des douleurs, ou au moins un inconfort, intrapelviennes, suprapubiennes, ou bien situées dans la sphère génitale. Une classification de référence pour les études cliniques, élaborée par le National Institute of Diabete and Digestive Diseases en 1995 et récemment réactualisée par une conférence de consensus du National lnstitute of Health (NIH) est résumée dans le tableau I. Actuellement adoptée pour tous, elle a l’avantage de séparer, d’une part, ce qui est à l’évidence infectieux de ce qui ne l’est pas et, d’autre part, ce qui appartient à la prostate de ce qui n’en relève peut être pas [1, 2]. Les patients avec une PCNB décrivent une diminution de la libido, un dysfonctionnement érectile, et souvent ce sont les douleurs après l’éjaculation qui attirent l’attention. L’examen clinique sera focalisé sur l’appareil urinaire, ainsi doit-on procéder à une palpation abdominale et l’examen des aires inguinales, de l’appareil génital externe et du périnée. Le toucher rectal, temps essentiel de l’examen, doit préciser les points douloureux et examiner soigneusement la prostate, il est aussi important de procéder à l’examen des sécrétions prostatiques ou à une spermoculture. Tableau I. Classification des prostatites adaptée selon la NIH Catégorie Type I Prostatite aiguë II Prostatites chroniques bactériennes III Prostatites chroniques non bactériennes (syndrome de douleur pelvienne chronique inflammatoire) - IIIA sd de douleur pelvienne chronique inflammatoire - IIIB SDPC non inflammatoire IV Prostatite inflammatoire asymptomatique Caractéristiques Infection récurrente des voies urinaires avec le même germe Dans le cas d’une prostatite non bactérienne, ou encore syndrome de douleur pelvienne chronique (SDPC) selon la classification de NIH, les patients se plaignent de divers symptômes localisés à la région pelvienne et périnéale. Ces patients s’intéressent surtout à l'amélioration de leurs symptômes cliniques complexes, pour ceci et après plusieurs études, le “NIH chronic prostatitis collaborative network (CPCRN)” a mis à la disposition des praticiens un index des symptômes explorant trois grandes entités : Présence de leucocytes dans le sperme et les secrétions prostatiques Absence de leucocytes dans le sperme et les secrétions prostatiques Absence de symptômes subjectifs : découverte fortuite lors d’une biopsie de la prostate ou présence de leucocytes dans les sécrétions prostatiques prélevées pour le bilan d’autres troubles (tumeurs, hypofertilité) - La douleur : sa localisation, sa fréquence et sa sévérité. - Les signes urinaires : irritatifs ou obstructifs. - La qualité de vie : impact de la maladie sur le quotidien du patient. Chaque entité sera étudiée séparément. - La douleur sera cotée de 0 à 21. ETIOPATHOGENIE - Les signes urinaires de 0 à 10. Les étiologies des PCNB restent méconnues. A ce jour, aucun agent n’a été clairement identifié comme étant à l’origine. Pour certains, il ne s’agit pas d’une pathologie infectieuse. Dans les prostatites non bactériennes, la colonisation et/ou l’invasion de la prostate par les bactéries (en particulier anaérobies ou des entérobactéries) a été constatée plus fréquemment dans les prostatodynies. Ceci fait évoquer un déséquilibre de l’écosystème bactérien urétroprostatique comme étant un des facteurs étiologiques des prostatites non bactériennes [4, 5]. - L’impact de la qualité de vie de 0 à 12. DIAGNOSTIC L’étude et la culture du sperme ont une valeur minime en cas d’une PCNB. Cependant elle est indiquée en cas de SDPC associé à des troubles de l’éjaculation, et en cas d’infertilité. Le liquide prostatique est obtenu par massage prostatique transrectal. Les manœuvres vigoureuses sont à éviter, de même qu’une palpation excessive des vésicules séminales ; cette dernière Le score total (NIH CPSI) est de 0 à 43. Il sera employé comme un moyen pour évaluer la sévérité de l'affection pour le bilan initial, et aura un grand intérêt pour la surveillance et le traitement. Si les manifestations cliniques des prostatites bactériennes sont en règle générale suffisamment évocatrices, celles des prostatites non bactériennes sont beaucoup moins caractéristiques et leur diagnostic n’est pas toujours très aisé. Généralement en cas de prostatite non bactérienne, pas de bactériurie et pas de germe isolé à la culture. Les prostatites sont comptées parmi les affections les plus fréquemment rencontrées en pratique quotidienne. Elles représentent 25% des consultations vues en urologie aux USA dont 90 à 95% des cas sont des PCNB [6, 7, 8]. -7- M. EL BAGHOULI et coll. Le traitement des prostatites chroniques non bactériennes Le massage prostatique est réalisé une ou deux fois par semaine, il est typiquement associé aux antibiotiques surtout chez les patients qui ont présenté une amélioration après le premier massage au moment du diagnostic. Dans les PCNB, le mécanisme avec lequel le massage prostatique améliore les symptômes est encore inconnu. II peut agir en débloquant les acinis glandulaires bouchées par les cellules inflammatoires permettant ainsi le drainage du matériel infecté et facilitant la pénétration des antibiotiques. amènerait un mélange du sperme et du liquide prostatique. Pour le diagnostic des prostatites chroniques, la technique de référence a été décrite par Maers et Stamey en 1968. Le résultat de l’examen des sécrétions prostatiques permet toutefois de distinguer les prostatodynies (SDPC non inflammatoires du NIH), des prostatites non bactériennes (SDPC inflammatoires du NIH). Pour ces dernières, on observe la présence de leucocytes (> 10 par champ à fort grossissement ou > 1000/l) et de macrophages contenant des inclusions lipidiques (corps graisseux ovales). L’utilisation des techniques de biologie moléculaire pour la recherche de germes uropathogènes est toute récente. Les PCNB peuvent se présenter avec les mêmes symptômes d’une hypertrophie bénigne de prostate, c’est pourquoi les chercheurs ont pensé que les alphabloquants, efficaces en cas d’hypertrophie bénigne de prostate, peuvent servir dans le traitement des PCNB. Leur utilisation est justifiée du fait des anomalies fréquemment observées lors du bilan urodynamique. Chez les patients présentant une PCNB et/ou ayant des anomalies au TR, le dosage du PSA est obligatoire pour le dépistage d’un cancer de prostate associé. Le PSA en cas de PCNB peut être élevé chez certains patients. L’échographie prostatique et l’urétro-cystographie ont peu de place, indiquées si seulement le patient présente un syndrome obstructif [6, 7, 8]. Le finastéride est un inhibiteur de la 5 alpha-réductase, ayant une action anti-inflammatoire ; il améliore le score total de l’index des symptômes, et se montre efficace par rapport au placebo. Son effet sur la débimétrie maximale est en moyenne moins important que celui des alpha-bloqueurs. TRAITEMENT Si les antibiotiques n’ont pas montré d’efficacité ou n’étaient pas choisis, on passe ensuite à l’utilisation des anti-inflammatoires. Les PCNB sont devenues une affection fréquente et difficile à gérer à cause de la réponse variable des patients au traitement. L’efficacité des différentes approches thérapeutiques suggère que le syndrome de douleur pelvienne chronique est multifactoriel, et que les symptômes sont dus à l’infection, à l’inflammation et/ou au spasme neuromusculaire. Le soutien psychologique, la réduction de stress, l’éviction de certains plats épicés et de l’excès de l'alcool, et de caféine, pourraient être bénéfiques au traitement des prostatites. Le quercitine est administré 2 à 3 fois par jour pendant au moins 4 semaines. Le quercitine est un bioflavonoïde naturel trouvé dans le vin rouge, les oignons et le thé vert. Parmi ses propriétés documentées, il est connu comme un antioxydant, un inhibiteur de la tyrosine kinase, un anti-inflammatoire bloquant les cytokines, il a aussi une action antibactérienne et antifongique. Si les antibiotiques, les anti-inflammatoires et le quercitine ne sont pas efficaces, on utilise après le Finastéride. Dans cette approche de traitement, 80% des patients ont rapporté une amélioration durable des symptômes. On associe habituellement les antibiotiques avec le massage prostatique, ou avec les alpha-bloquants. Actuellement, puisque les rôles joués par Chlamydia trachomatis et les mycoplasmes semblent de plus en plus acceptés, un traitement antibiotique semble de rigueur. La phytothérapie, basée sur l’utilisation des dérivés de plantes, a gagné une popularité importante à travers le monde dans le traitement de plusieurs pathologies chroniques. La phytothérapie a beaucoup d’avantages, à savoir un seul mécanisme d’action, moins d’effets secondaires, un prix bas, et une acceptabilité considérable par les patients. Son utilisation en cas de PCNB est devenue fréquente. Actuellement, les auteurs recommandent une bi ou une trithérapie surtout pour les patients chez qui la monothérapie a échoué. Les antibiotiques sont utilisés pendant 2 à 4 semaines, les agents utilisés sont les quinolones, l’azithromycine, la triméthoprime et les tétracyclines. Les antibiotiques de choix dans le traitement des prostatites sont les fluoroquinolones. Dans cette indication, la ciprofloxacine et l’ofloxacine sont les fluoroquinolones sur lesquelles il y a plus de données cliniques. Elles ont été proposées dans le traitement de première intention des prostatites chroniques lors de la Conférence du Consensus Européen [1]. Ce choix est justifié à la fois par leur large spectre antibactérien, incluant les différentes bactéries responsables de prostatites, aussi bien extracellulaires qu’intracellulaires, et par leur pharmacocinétique particulière par une forte concentration sous forme active dans la prostate. La thermothérapie transurétrale a été introduite en 1989 pour le traitement de l’HBP. L’objectif de la thermothérapie est la destruction du tissu après exposition à une température cytotoxique allant de 45 à 70°C. La combinaison d’une émission de chaleur micro-ondes administrée par voie transurétrale et d’une protection de l’urètre par un circuit de refroidissement, permet de délivrer la puissance nécessaire à la coagulation du tissu prostatique péri-urétral sans autre forme d’anesthésie que l’instillation d’un gel. L’effet clinique recherché dans le cadre de la thermothérapie -8- J Maroc Urol 2009 ; 16 : 5-9 L’hyperthermie a été utilisée pour traiter l’HBP. Le principe consiste à délivrer de la chaleur au tissu prostatique par voie endorectale ou endourétrale. On a asssisté à une amélioration subjective dans tous les cas, tant sur la qualité de vie (50%) que sur les critères urodynamiques (non significatives), avec une bonne tolérance. antibiotiques, les alpha bloquants, les antiinflammatoires, le massage prostatique, le finastéride et la phytothérapie. Aussi des traitements instrumentaux sont utilisés pour améliorer les symptômes, comme la thermothérapie, l’incision cervico-prostatique et la résection transuréthrale. Récemment, les auteurs recommandent une bi ou une trithérapie chez les patients chez qui la monothérapie a échoué. La réussite de cette stratégie reste à évaluer. L’incision cervico-prostatique (ICP) a été proposée lorsqu’il existait une obstruction du col vésical. REFERENCES est de type alpha-bloquant. Elle serait efficace dans les PCNB [1, 2, 9]. Le procédé TUNA (Résection transuréthrale par aiguille) utilise des ondes de basse fréquence pour chauffer la prostate. Le signal généré est transmis directement à l’intérieur du tissu prostatique par 2 aiguilles. Ce procédé permet une destruction du tissu prostatique extrêmement ciblé et précise tout en respectant l’urètre prostatique ce qui limite les troubles mictionnels irritatifs postopératoires, et surtout respecte les tissus périprostatiques. D’un point de vue histologique, il se produit une constitution d’une cavité intra-prostatique par nécrose tissulaire, le traitement est réalisé sous anesthésie locale ou loco-régionale. Plusieurs études ont confirmé l’effet thérapeutique de la résection transuréthrale par aiguille en cas de PCNB [2, 6, 9]. 1. Nickel JC, Alexander RB, Anderson R, Berger R, Comiter CV, Datta NS, Fowler JE, Krieger JN, Landis JR, Litwin MS, McNaughton-Collins M, O’Leary MP, Pontari MA, Schaeffer AJ, Shoskes DA, White P, Kusek J, Nyberg L. Chronic Prostatitis Collaborative Research Network Study Groups. Category III chronic prostatitis/chronic pelvic pain syndrome : insights from the National Institutes of Health Chronic Prostatitis Collaborative Research Network Studies. Curr Urol Rep 2008 ; 9 : 320-7. 2. Krhen l, Skerk V, Schönwald S, Marekovic Z. Classification, diagnosis and treatment of prostatitis syndrome. Lijec Vjesn 2002 ; 124 : 89-98. 3. Pontari MA, Ruggieri MR. Mechanisms in prostatitis/chronic pelvic pain syndrome. J Urol 2008 ; 179 : S61-7. 4. Anderson RU. Commentary on the mechanisms in prostatitis/chronic pelvic pain syndrome. J Urol 2008; 179 : S68. 5. Pontari MA. Etiologic theories of chronic prostatitis/chronic pelvic pain syndrome. Curr Urol Rep 2007 ; 8 : 307-12. • D’autres approches ont été proposées mais sans être vraiment éprouvées (AINS, alphabloquants, finastéride [Proscar], allopurinol, suppléments alimentaires, changements au mode de vie, massages prostatiques) ; 6. • Evaluer les symptômes persistants ou sévères de troubles mictionnels, particulièrement chez les patients âgés, pour dépister une cystite interstitielle ou un carcinome de la vessie. Lobel B. La prostatite aiguë et chronique, quelle prise en charge ? Perspectives pour les dix prochaines années. Rev Med Suisse 2006 ; 2 (90) : 2785-6, 2789-90, 2792. 7. Hedelin H, Fall M. Controversies in chronic abacterial prostatitis/pelvic pain syndrome. Scand J Urol Nephrol 2008 ; 42 : 198-204. 8. Marszalek M, Wehrberger C, Temml C, Ponholzer A, Berger l, Madersbacher S. Chronic pelvic pain and lower urinary tract symptoms in both sexes : analysis of 2749 participants of an urban health screening project. Eur Urol 2008 (sous presse). 9. Dhar NB, Shoskes DA. New therapies in chronic prostatitis. Curr Urol Rep 2007 ; 8 : 313-8. Tableau II. Principaux points dans la prise en charge de la PCNB Le traitement de la prostatite chronique bactérienne n’est pas bien défini : • Une antibiothérapie donne parfois des résultats ; • Un traitement unique de 4 semaines avec un antibiotique approprié peut se concevoir ; • Eviter de prolonger ou de répéter les antibiothérapies ; CONCLUSION Les PCNB sont une pathologie fréquente, et posent souvent un problème thérapeutique, à cause de leur étiologie controversée. En cas de PCNB, les mesures hygiénodiététiques sont indiquées, en association avec une grande variété de traitements, incluant les -9-