prostate. Cependant, ni l’échographie endorectale, ni la réso-
nance magnétique transrectal, ni l’échographie Doppler cou-
leur n’ont permis de différencier entre le cancer prostatique
et la prostatite granulomateuse [14,15].
Le diagnostic reste une surprise histologique, soit sur des
carottes de biopsies prostatiques transrectales [10,12,14,
16,17] ou sur des copeaux de résections prostatiques [12,16]
ou sur pièce d’adénomectomie chirurgical [14,16].
Sur le plan histologique, la prostatite granulomateuse se
traduit par un granulome tantôt purement histiocytaire, tan-
tôt tuberculoïde d’aspect folliculaire épithélio-giganto-
cellulaire sans nécrose caséeuse, Ce granulome remplace ou
dissocie les glandes et les fibres musculaires (Fig. 1). L’évo-
lution se fait vers une sclérose collagène. Ainsi, on trouve
successivement une lipophagie histiocytaire, une métamor-
phose épithélioïde et de cellules géantes et une sclérose
d’abord périphérique puis centro-nodulaire. La réaction
épithélio-gigantocellulaire apparaît comme secondaire à
l’injection ou la libération de corps lipidiques [9].
Le diagnostic différentiel se pose essentiellement avec le
cancer prostatique surtout àcellules claires, la prostatite
granulomateuse tuberculeuse [10] et les tumeurs fibreuses
solitaires [18].
L’immunohistochimie, quoi que rarement faite, permet de
différencier entre la PG et le cancer prostatique grâce à
l’utilisation de la cytokératineAE1/3, le PSA (antigène pros-
tatique spécifique), le PAP (phosphate acide prostatique), les
lysozymes, l’antimacrophage M et le LCA (leukocyte com-
mun antigen) [19]. En effet, dans la PG, on retrouve une forte
réaction avec les lysozymes et l’antimacrophage M, mais pas
de réactions avec le PAP, le PSA et la cytokératine. Dans le
cancer prostatique, on retrouve une positivitéseulement du
PAP, PSA et cytokératine [19].
Il n’existe pas de traitement spécifique àla PG. Le traite-
ment fait appel aux indications thérapeutiques de l’hypertro-
phie bénigne de la prostate [7,10]. Certains auteurs [20,21]
ont utiliséde l’acétate de Chlormadinone pour le traitement
de ces prostatites granulomateuses non spécifiques.
La plus part des PG ont une résolution spontanéeetne
nécessitent pas de traitement spécifique [12] et leur pronostic
reste excellent [10]. Cependant, Osca Garcia [11] retrouve
dans 19 % des cas une évolution vers un cancer prostatique
aprèsundélai moyen de 5,5 ans, d’oùl’intérêtd’une sur-
veillance étroite et prolongée de ces patients.
4. Conclusion
La prostatite granulomateuse non spécifique est une affec-
tion bénigne relativement rare, de diagnostic exclusivement
histologique.
Sontraitementreposesurlesindicationsde l’hypertrophie
bénigne de la prostate.
Le risque d’évolution vers un cancer prostatique nécessite
une surveillance étroite.
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