1. La phase photochimique.
a. La synthèse de composés réduits : fort pouvoir réducteur.
Les photons absorbés par les pigments des photosystèmes des thylakoïdes entrainent deux évènements
d’oxydoréduction remarquables :
- La photolyse de l’eau ou oxydation de l’eau qui conduit à la décomposition de la molécule d’eau et donc à la
production de dioxygène et au transfert d’électrons et de protons.
- Le transfert d’électrons au niveau du thylakoïde permet la réduction de petites molécules du stroma : R
(oxydant). Ces molécules se comportent comme des accepteurs d’électrons et de protons. Une fois
réduits, RH2 représentent un fort pouvoir réducteur susceptible d’être transféré ensuite sur d’autres
molécules au cours de réactions chimiques ultérieures.
Cette oxydoréduction n’est pas spontanée et exige donc un apport d’énergie fournie par la lumière.
2H2O O2 + 4 H+ + 4 e-
2R + 4H+ + 4 e- 2 RH2
b. La synthèse d’ATP
Le transfert d’électrons et de protons à un accepteur qui passe de l’état oxydé à l’état réduit permet également
la synthèse d’ATP (molécule universelle), Adénosine TriPhosphate, à partir d’ADP + Pi au niveau de complexes
enzymatiques appelés ATP synthases situés au niveau de la membrane des thylakoïdes.
ADP + Pi ATP
La synthèse de l’ATP par phosphorylation de l’ADP, c’est-à-dire création d’une liaison entre deux groupements
phosphate nécessite de l’énergie, ici la lumière : photophosphorylation.
L’ATP fabriqué dans le stroma des chloroplastes est une petite molécule permettant de stocker de l’énergie.
Elle est donc qualifiée de molécule hautement énergétique. Cette énergie est libérée lors de l’hydrolyse de l’ATP
et peut être utilisée par les nombreuses réactions enzymatiques du métabolisme qui nécessitent un apport
d’énergie. L’hydrolyse de l’ATP, catalysée par l’enzyme ATPase, avec production d’ADP et d’une molécule de
phosphate inorganique Pi, est une réaction exergonique (perte d’énergie).
ATP + H20 ADP + Pi + ENERGIE
Les molécules de composés réduits RH2 et l’ATP résultent de la conversion de l’énergie lumineuse véhiculée
par les photons et seront utilisables lors de la deuxième phase chimique de la photosynthèse permettant
l’assimilation du carbone.
c. Le rôle de la chlorophylle
Les pigments photosynthétiques sont insérés dans la membrane des thylakoïdes où ils jouent des rôles
différents. Quand un pigment photosynthétique est frappé par un photon dont la longueur d’onde correspond à
son spectre d’absorption, il se produit des modifications dans l’organisation de sa structure électronique. Un de
ses électrons passe à un niveau énergétique plus élevé et la molécule est dite excitée. Le devenir de ces
électrons est variable suivant le type de pigments photosynthétiques. Parmi les différents pigments
photosynthétiques, seules les molécules de chlorophylle (centre réactionnel) a peuvent perdre un électron c’est-
à-dire s’oxyder et être ainsi à l’origine d’une réaction chimique (fort pouvoir oxydant et oxydation de la molécule
d’eau). En ce qui concerne les autres pigments (antennes collectrices), l’électron excité revient à son état initial
mais la quantité d’énergie correspondant entre l’état initial et excité est transférée aux pigments voisins et
finalement à la chlorophylle a (photosystème : antennes collectrices + centre réactionnel).
L’oxydation de la molécule d’eau libère des protons dans le lumen et des électrons qui sont ensuite transportés
par une chaîne de transport d’électrons membranaires jusqu’à un accepteur final d’électrons, le composé R
réduit en RH2. L’oxydation de l’eau produit également du dioxygène qui, par diffusion, va transiter vers
l’atmosphère. Au transfert des électrons est associée une libération de protons dans le lumen. Or la membrane
thylakoïdale est imperméable aux protons. Il en résulte une concentration différente de part et d’autre de
cette membrane qui se matérialise par une diminution du pH du lumen. Ceci constitue une source d’énergie qui